Le droit romain avait conçu le mutuum comme un prêt consenti essentiellement à titre gratuit, conception demeurée tant en droit canonique qu’en droit islamique. Dès lors, il fallait lui adjoindre ou recourir à un autre contrat, une stipulation ex, pour faire naître l’obligation de payer des intérêts (usurae). La loi est intervenue pour protéger les emprunteurs contre les exigences des prêteurs, en réglementant le taux de l’intérêt (au maximum, 12 % à la fin de la République et, en principe, 6 % sous Justinien) et en prohibant la convention d’anatocisme (stipulation que les intérêts seraient assimilés au capital et produiraient à leur tour des intérêts). Rappelons cependant le faenus nauticum ou prêt à la grosse aventure pratiqué en matière de commerce maritime et nécessairement à intérêts.