mais face au petit, il se sent nu, comme interrogé au plus profond de lui même sur ses choix de vie, sur son parcours qui l'a amené là. pourquoi ? comment? et ensuite ? tout cela sans parole, juste par le regard, un sourire échangé. le petit est perdu, il est dans un territoire inconnu, il ne sait pas quoi penser, c'est la première fois qu'il voit cette situation : un homme, démuni, qui fait la manche pour de l'argent ou à manger.
le petit finalement se met pas trop loin de clochard et s'assoit par terre et fait aussi la manche. Quand les adulte s'en rende compte c'est entre rigolade pour les amis, honte pour les parents, réprimande pour le petit.
le clochard est à la fois amusé par l'attitude mimétique de l'enfant, et humiliè, rabaissé par celle des adultes. il n'est ni un homme, ni un enfant qui joue, il est en dessous de tout cela, un déchet dans un caniveau, une tache dans le décors. quelque chose rejeté par la société, inutile, dégoûtant.
les parents emmènent leur enfant manger au self. les plateau sont pleins. le grand frère fait dévisse les bouchons des sels et des poivres de la table avoisinante, sous le regard amusé du petit et dans indifférence des adultes.
c'est la France des zones commerciales, la france de flunch, courtepaille, buffalo grill
Ils attendent que quelqu’un s'installe, peut être ce groupe de personnes bien habillées... mais non, ils sont déçus mais ce jeu les tient en haleine et ils faut que les parents grondent pour qu'ils avancent dans leur repas.
le clochard rentre dans le restaurant. Il a honte de lui, est gêné d'être là, mais il a faim. il attire les regards et un agent du magasin vient lui demander s'il a de quoi payer son repas. l'homme montre une poignée d'euros pensant que cela suffit mais l'agent pousse le vice jusqu'à demander combien il y a. l'homme répond, l'agent recompte. l'homme veut juste prendre un plat, l'agent n'a rien a y redire mais le suit durant tout le chemin du self. devant les entrées, les accompagnements, les desserts, les boissons où l'homme ne prend rien. puis jusqu’au plat chaud et enfin la caisse. il ne le laisse partir que quand il a payé.
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