Please enable JavaScript.

Coggle requires JavaScript to display documents.

Science po - Coggle Diagram

- - - - §1 : L’approche anthropologique.
        
        A) Clastres : une société sans État ?
        
        Pierre Clastres (1974)
        distingue les scté à pv po coercitif (qui exerce une contrainte) dans
        les cultures occidentales et les sociétés «sans État» à pouvoir po non coercitif
        
        pas de contrainte pas maitre vs sujet mais dimensions pol pour unité demeure
        
        sans État » vs « sociétés à État »
        
        B) La critique de Lapierre
        
        Lapierre critique . Conteste l’idée d'absence de coercition : elle s’observe dans les rites d’initiation des jeunes par la tortureclasser réducteur car circonscrit à la possession de la force, ses détendeurs et ses assujettis
        
        Degrés 1 et 2 : régulation de la vie sociale est ou se fait par médiation, le pouvoir politique étant
        
        Degrés3et4:lepvπest etlefaitd’uneautorité spécialisée qui fait fonction de médiateur et/ou d’arbitre => coercition objective
        
        Degrés 5 et 6 : pouvoir concentré et spécialisé avec la présence d’un chef ou d’un Conseil (5) de Conseils et de chefs spécialisés et hiérarchisés (6)
        
        Degrés 7 : pouvoir politique est individualisé et très différencié. Ex : le cas des principautés
        
        Degré 8 : le pouvoir est institutionnalisé et s’exerce pas le truchement (intermédiaire) de réseaux de clientèle. Ex : les États féodaux
        
        Degré 9 : le pouvoir politique est toujours nstitutionnalisé et exercé grâce au
        concours d’une administration spécialisée et hiérarchisée
        
        Evans-Pritchard et Fortes (1964) distinguent 2 types de sociétés :
        
        ● Société avec gvt « central » et une armée qui impose le respect de règles valables grâce à l’usage de la coercition, assurant un contrôle minimum des ressources
        
        Société sans gvt ni capacité de contrainte centralisée : les sociétés segmentaires assurent leur cohésion minimale par une capacité interne des conflits en vertu de règles auxquelles sont soumis les groupes : échanges instables reposant souvent sur une structure de parenté, d’âge, de lignage ou de territoire
      - §. 2 : L’approche économique
        
        A) Wallerstein et « l’économie-monde »
        
        Pour Wallerstein (1985) l’apparition de l’État est liée à l’essor de l’économie marchande (toute économie qui comporte la division du travail et qui nécessite la permutation sociale des produits ou l'échange social). Selon lui, le système capitaliste = « économie-monde » division entre un centre capitaliste extracteur des surplus de production des richesses et d’une périphérie de producteurs exploités dans toutes les sociétés et à différents degrés. domination transforme les rapports entre les nations entre le 15e et le 18e.
        
        ● Le centre (Angleterre, France et Europe du Nord) : productions avec des techniques modernes -> est un espace de libre échange
        
        ● La périphérie (Russie, Europe centrale) : fournit les nécessitant une main d’œuvre nombreuse et le maintien de
        
        ● La semi-périphérie (Espagne, Prusse) : élargit les ressources de l’économie-monde par des conquêtes militaires tout en restant dominés économiquement : fonction militaire pour le centre pour lui assurer la soumission du reste de la périphérie tout en ouvrant de nouveaux marchés.
        
        &politiques :
        
        Constitution au centre d’États centralisés dotés d’une bureaucratie et d’une armée puissante, ouverts sur l’extérieur : connaissent plus tôt qu’ailleurs des formes de gouvernement représentatif liées à la fin du servage.
        
        Pays périphériques pas de rôle militaire (Pologne, Europe centrale) donc formes traditionnelles et despotiques de gouvernements instables, peu propice au développement de l’État
        
        Le rôle militaire des pays de la « semi-périphérie » va de pair avec une forte pression fiscale sur la pop donc mode gouvernent autoritaire qui reste féodale du fait du maintien du demi-servage
        
        Critique : En réalité la construction des États « forts » est antérieure à la mise en place de l’économie du monde
        Les frontières du centre sont conditionnées par des facteurs proprement politique
        En réalité la construction des États « forts » est antérieure à la mise en place de l’économie du monde
        Les frontières du centre sont conditionnées par des facteurs proprement politique
        
        B) Moore et les voies de passage au capitalisme
        
        Moore établit une relation causale entre dynamique du capitalisme et structures politiques la configuration de ces deux variables conditionne le passage d’une économique agraire traditionnelle (=basée sur la production et le maintien des cultures et des terres agricoles) à une économie agro-commerciale conduisant au mode de production capitaliste industriel. À l’origine de cette évolution on retrouve la manière dont la commercialisation du surplus de produits rendu disponible par la révolution agricole va être rendu possible.
        
        États parlementaires : pays où une élite capitaliste nouvelle serait en mesure de contrôler le bénéfice de cette commercialisation la rendant indépendante économiquement de l’État puis bientôt concurrente de ce dernier.
        
        États autoritaires : dépendance des élites à l’État et donc leur incapacité à contrôler seules les surplus leur permettant leur indépendance économique.
        
        Révolutions communistes : révolutions paysannes contre l’accaparement par l’État et les élites capitalistes de ce surplus et leur incapacité à assurer la commercialisation du surplus.
        
        Voie capitaliste réactionnaire : révolution imposée par le haut, par des élites au sein desquelles la classe terrienne domine, à côté de la bourgeoisie.
        
        Voie démocratique : celle des élites distinctes de l’État et ayant une base économique indépendante qui détruisent les obstacles au développement du capitalisme. La seconde voie ê celle qu’empruntent les États modernes : la GB reflète bien ce model mais France et EUA ne rendent compte que partiellement de son modèle
        
        Révolution paysanne ou voie communiste : révolte populaire marquée par l’échec des voies précédentes.
        
        C)La naissance de l’État absolutiste (Anderson, Elias)
        
        Perry Anderson (1974), historien marxiste, veut réviser les thèses de Marx et Engels en postulant que l’absolutisme naît de la menace pour la noblesse féodale que constitue le dvp de l’économie marchande, la monétarisation des produits et du travail. En Europe de l’Ouest, l’état absolutiste se serait dvp par nécessité face féodalisme.
        
        Cette thèse a l’inconvénient d’apparaitre d’un fonctionnalisme élémentaire puisque c’est en vertu de la nécessité qu’apparaît l’État sans référence aux acteurs.
        
        S’agissant de la féodalité, Norbert Élias (1976) a montré comment sa décomposition conduit, dans le jeu des conflits, à établir in fine une hégémonie de la domination politique des vainqueurs. Ex : l’histoire des capétiens en France illustre de manière typique cette thèse dans leur combat victorieux
        
        Lecture souvent d’aspiration marxiste qui relie la formation de l’État au mode de production capitaliste.
      - §. 3 : L’approche culturaliste.
        
        A) L’influence de l’église catholique
        
        Apparition de 2 ordres distincts : sphères religieuse et politique qui permet l’émergence aux 13e et 14e siècle en Occident d’un champ politique spécifique et d’une légitimité propre face à l’Église : distinction entre le spirituel et le temporel, l’Église affirme aussi la légitimité de l’État.
        
        L’affirmation du pape VII face à l’empereur Henri IV mène à un conflit entre le pouvoir temporel face à la supériorité prétendue du pouvoir spirituel prééminence du droit public
        
        Pour Marc Bloch : volonté des souverains de préserver cette dimension « surnaturelle » (comme des rois thaumaturges). Joseph Strayer étudie comment l’État moderne reprend la structure hiérarchisée et bureaucratique de l’Église, ses modes de gouvernement et sa théorie de la souveraineté.
        
        B)L’analyse de Rokkan
        
        Étude sur les origines historiques de la différenciation des États européens dans le cadre des frontières de l’ancien Empire Romain (1975) Facteurs économiques et culturels
        Construit une carte conceptuelle sur deux axes (p47)
        
        l’axe Est-Ouest: rend compte des différents contextes socioéconomiques
        l’axe Nord-Sud: axe « culturel-religieux » rendant compte de la distance des pays par rapport au pouvoir de Rome, siège de l’Église catholique
        
        Rokkan indique que le sentiment d’identité nationale des premiers États-cités fort car éloignés de Rome + influence universelle de l’Église => Les États + éloignés de Rome (États protestants) = Églises autonomes renforçant l’Etat et le sentiment national => la France = intermédiaires
        Sa typologie permet de souligner dans la formation des États, le facteur religieux en particulier l’opposition entre une Europe catholique et une Europe protestante. Le protestantisme a permis d’éradiquer la potentialité d’une Église comme pouvoir concurrent de l’Etat, au contraire des pays catholiques.
        
        C. Le rôle du protestantisme
        
        Otto Hintze (1975) => le protestantisme, dans sa version luthérienne, assure aux souverains le droit légitime d'imposer à leurs sujets une religion unique, assurant ainsi leur autorité temporelle et spirituelle.
        
        Max Weber (1905) => l'éthique protestante valorise l'enrichissement individuel par le travail, l'ascétisme puritain favorisant l'accumulation, avec l'essor du capitalisme.
        Une série d'exigences morales fondées sur la responsabilité de chaque individu dans ses activités, quelle que soit leur nature. => L'Etat doit être l'expression de ces exigences sauf à ce que ses sujets, dans leur libre-arbitre, le rappellent à sa mission
      - §.4 : L’approche wébérienne : types de domination et formation de l’État
        
        A) Domination, puissance et pouvoir
        
        Max Weber distingue :
        
        Puissance (pouvoir): toute chance de faire triompher au sein d'une relation sociale sa propre volonté, même contre des résistances, peu importe sur quoi repose cette chance
        Domination : la chance de trouver des personnes déterminées prêtes à obéir à un ordre (le contenu « déterminé »)
        
        Cependant le concept de puissance n'éclaire pas le « pourquoi » de la soumission => celui de domination signifie « la chance pour un ordre de rencontrer une docilité », ainsi, le concept de domination est plus apte à éclairer les conditions de cette obéissance.
        
        Un groupement de « domination politique » est celui dont « l'existence et la validité des règlements sont garanties de façon continue à l'intérieur d'un territoire géographique déterminable par l'application et la menace d'une contrainte physique de la part de la direction administrative », pour Weber, la domination est avant tout «administration».
        
        La forme moderne du groupement politique est l’État, qui a le monopole de la contrainte physique légitime. Selon Weber toujours, la domination politique prend trois types idéaux de légitimité qui permettent de repérer schématiquement les étapes ou des modèles de différenciation aboutissant à l'État « moderne ». Pour Weber, le véritable rapport de domination comporte un minimum de « volonté d'obéir » => la contrainte, la coutume… ne peuvent suffire à établir durablement ses fondements. La croyance en la légitimité de cette domination est le facteur décisif (Weber, 1971).
        
        B) Aux origines de l’État
        
        Pour Weber, l’origine de l’État, réside dans de libres socialisations occasionnelles de brigands avides sous la conduite d'un chef élu et dans la socialisation occasionnelle de la défense de ceux qui étaient mena
        
        La guerre induit donc, par son extension, une division sociale croissante = rationalisation. Cette rationalisation est parallèlement à l'œuvre dans le domaine économique.
        
        C) Le type de domination
        
        1) La domination traditionnelle et les « États patrimoniaux ».
        
        La domination traditionnelle est établie par « le caractère sacré de dispositions transmises par le temps et des pouvoirs du chef (…), déterminé en vertu de la dignité personnelle qui lui est conférée par la tradition ».
        
        L'autorité traditionnelle fonde la légitimité du chef qui dispose cependant d'un appareil administratif, même embryonnaire, dont les titulaires lui sont attachés personnellement. Cet appareil lui donne une plus grande possibilité d'action par rapport à la tradition.
        
        2) La domination charismatique.
        
        groupements de domination fondés sur la soumission personnelle et directe de ses membres à un personnage investi de charisme : « la qualité extraordinaire ». La forme « extraordinaire » de la domination qui est donc irrationnelle puisqu'affranchie de règles. Elle est fragile du fait qu'elle n'est assise sur aucune règle ni statuts coutumiers, l'autorité étant dans les mains d'un chef qui la délègue librement à « ses hommes de confiance »
        
        dure a continuer Weber conçoit plusieurs modes de successions possibles : la « désignation charismatique du successeur » par le chef (ex : monarchies de l’Occident médiéval) ou la désignation par ses proches
        
        3) La domination légale rationnelle : l’État moderne.
        
        La légitimité de l'autorité est fondée sur le consentement des gouvernés à un ordre légal, rationnel et impersonnel: Légitimité et légalité se confondent même si l'autorité peut revêtir une dimension charismatique ou traditionnelle
        
        Les caractéristiques de la bureaucratie moderne sont :
        
        L’activité des fonctions publiques est réglementée et continue : la compétence, les domaines respectifs des pouvoirs, les moyens de coercition sont délimités
        
        Le principe de la hiérarchie administrative : toute autorité est contrôlée
        
        Les règles sont appliquées rationnellement par des fonctionnaires qualifiés et formés en conséquence, recrutés selon des formes objectives (examen, concours)
        
        La direction administrative et les moyens d'administration sont séparés
        
        Principe de « conformité » : la gestion administrative repose sur des documents écrits.
    - - §.1 : La naissance des partis politique
        
        A) Les clubs révolutionnaires, des ancêtres des partis ?
        
        cf jacobin 1790 (pr citoyens actifs cotisation élève aspect fermé
        
        B)Développement du parlementarisme et universalisation du suffrage
        
        Les partis : « enfants de la démocratie et du suffrage universel » (Weber)
        
        Les traits modernes de l'organisation po moderne sont la mobilisation électorale des masses, l’organisation bureaucratique centralisée, la professionnalisation des cadres au service d'un chef et à la conquête du pouvoir.
        
        Pour Weber, c'est « dans l'État légal à constitutions représentatives que les parties prennent leur physionomie moderne » (1971). Il note ainsi la relation croissante entre le développement du parlementarisme et l'emprise des partis qui présentent candidats et programmes aux citoyens politiquement passifs et définissent les normes pour l’administration à condition d’avoir la majorité aux élections.
        
        Le chef du parti, les ministres, les secrétaires, les sous-secrétaires d'État, sont les dirigeants "politiques" de l'État, cad qu'ils dépendent pour leur poste de la victoire électorale de leur parti et qu'ils sont contraints de se retirer en cas de défaite électorale.
        
        C) La démocratisation du suffrage et la construction des partis (Rokkan)
        
        Il faut relier la construction des partis à la démocratisation du suffrage. Stein Rokkan (1970) (développement non linéaire) évoquait 5 phases
        
        La première phase « prérévolutionnaire » : dt de suffrage attaché à l'appartenance à un ordre ou une corporation (l'Ancien Régime en France). Il varie en fct des provinces et des localités.
        
        La deuxième phase relie le droit de suffrage à la citoyenneté elle-même définie en fonction d'un critère censitaire. Les R° américaine et française marquent ainsi l'homogénéisation croissante des règles électorales autour d'un contenu économique regroupant principalement les propriétaires et/ou les contribuables.
        
        La troisième phase : le suffrage universel s'étend massivement mais des procédures (comme le vote plural) montrèrent une inégalité entre les citoyens.
        
        La quatrième phase : suffrage masculin, égalitaire, composé par un découpage inégal des circonscriptions.
        
        La cinquième étape : suffrage universel étendu aux femmes puis à des groupes d'âges plus jeunes et les procédures électorales s'attachent à une égalité territoriale.
        
        D) Naissance et types de partis (Duverger)
        
        Maurice Duverger (1951) distingue comme Weber les partis possédant une origine électorale et parlementaire. Leur naissance et leur développement sont liés à l'extension des prérogatives du Parlement (la réunion des élus de même tendance, d'abord informelle puis lentement formalisée : les groupes parlementaires) et du droit de suffrage (encadrement croissant des nouveaux électeurs et la création, localement, de comités électoraux). S’opère ainsi une liaison progressive entre les entités locales et le groupe parlementaire.
        
        Ce sont des « partis de cadres » tournés principalement vers l'élection et cherchant à recruter parmi les notables et les élites sociales dont la fortune et le prestige sont source d'influence et de financement de l'activité politique. Ils sont structurés, localement assis sur des réseaux de notables et n’ont, typiquement, pas de hiérarch
        
        Maurice Duverger distingue des partis nés cette fois en dehors des processus parlementaires ou électoraux. Ce sont partis de « création extérieure » issus de groupements divers (syndicats, groupements paysans, églises) et postérieurs à la naissance des partis d'origine parlementaire.
        
        Ce sont des « partis de masse » en quête d'adhérents issus des classes populaires, de militants actifs, de permanents, fortement organisés et hiérarchisés, financés par les cotisations des adhérents.
        
        E) Une typologie historique (Sartori)
        
        Les partis d'opinion et de clientèle, forme « primitive » des partis liés aux débuts du régime parlementaire : réseaux de relations personnelles autour de quelques leaders qui rassemblent parlementaires, membres de l'entourage familial et agents électoraux => les Wights et les Torries (début XIVè) en GB
        
        Apparaissent ensuite les partis parlementaires, proches des précédents mais plus éloignés de «l'amicale » et à la recherche d'une organisation minimale ( structurés ), ils s'attachent à construire des stratégies, former des majorités => les partis américains pendant la plus grande partie du XIXè siècle, les partis italiens d'avant la Première Guerre mondiale.
        
        -Ensuite naissance des partis parlementaires électoralistes, essentiellement organisés sur une base parlementaire tant dans leur direction que dans leur activité électorale -> prolongent leur structuration et leur organisation par un réseau d'entités de bases dans chaque circonscription, en raison du dvp du droit de suffrage dans le dernier tiers du XIX siècle et au début du XX siècle
        
        -Apparition, à la fin du XIX siècle, des « partis organisateurs de masse » dont l'origine est souvent extérieure au milieu parlementaire (voir Duverger) L’organisation politique de masses (mal représentées par les autres partis ou élus) = objectif principal. => le parti travailliste britannique ou les partis sociaux-démocrates allemand, belge, scandinave ou la SFIO ou, après la Première Guerre, les partis communistes.
      - §.2 : La tendance à la professionnalisation de la politique.
        
        A) Des « amateurs » aux professionnels (Weber)
        
        Ces processus historiques participent aussi de la distinction opérée par Weber entre « administration de notables» et professionnalisation de l'activité politique.
        
        Notables = personnes qui :de par leur situation économique, sont en mesure de diriger et d'administrer effectivement de façon continue un groupement quelconque (pas de salaire, profession secondaire), jouissent d'une estime sociale.
        
        => administration des notables existe tant que des partis ne s'érigent pas en structures permanentes, tant que partis non bureaucratisés
        
        Cette opposition renvoie à la célèbre distinction de Weber entre vivre de la politique et vivre pour la politique. Celui qui vit pour la politique doit être économiquement indépendant (donc recrutement sélectif => bourgeoisie rentière, noblesse). Vivre de la politique suppose l'existence d'un métier politique rémunéré => comme élu au mandat renouvelable ou à l'intérieur du parti comme permanent fonctionnaire » de l’organisation.
        
        Cette distinction ne signifie pas la disparition totale de l'administration de notables ou l'exclusion absolue en pratique des deux formes de vivre de la politique, MAIS elle souligne l'évolution bureaucratique et professionnelle de l'activité politique.
        
        B) La coupure représentés/représentants (Michels) ?
        
        Roberto Michels a souligné en 1911 les csq de cette bureaucratisation dans les partis sociaux-démocrates : création d'une oligarchie de dirigeants principalement soucieux de se maintenir au pouvoir, professionnalisation de la représentation => groupe doté d'intérêts propres et particularistes
        Pour Weber, la coupure entre représentants et représentés. => les membres actifs se contentent de séduire les membres non actifs et les masses (électeurs et votants) au moment des élections
  - - - §.1 : Aristote.
        
        Il classe les régimes selon le nombre de titulaires du pouvoir, des trois régimes qu’il dégage, on constate que chacun peut dégénérer dans des formes extrêmes :
        
        1 dirigeant : monarchie, elle dégénère en tyrannie lorsque la monarchie ne sert que l’intérêt du monarque.
        
        plus 1 personne : aristocratie, elle peut dégénérer en oligarchie lorsque l’aristocratie ne sert que l’intérêt des riches.
        
        Une multitude gouverne : république, elle peut dégénérer en démocratie lorsque la République ne sert que l’intérêt des pauvres.
      - §.3 : Rousseau.
        
        La démocratie : quand la souveraineté est exercée par tout le peuple ou une majorité. Dans sa forme la plus pure il ne peut exister que dans les petits pays.
        
        L’aristocratie : le gouvernement d’une minorité.
        
        La monarchie : le pouvoir, qu’il soit délégué ou non, prend toujours source dans un magistrat unique.
      - §.2 : Montesquieu
        
        ontesquieu classe les gvt (régimes) selon leur nature (= ce qui fait leur être) et leur principe (= ce qui les faits agir). De ce postulat, il dégage trois types :
        
        Les gouvernements républicains : sa nature se trouve dans le fait que le peuple ou une partie détient la souveraineté.
        
        La république démocratique : sa nature c’est le peuple en corps, l’ensemble des citoyens réunis qui exercent la puissance souveraine.
        
        La république aristocratique : sa nature à pour caractéristique que la puissance souveraine appartient à une forme d’aristocratie et son principe est la modération de l’usage de l’inégalité.
        
        Le gouvernement monarchique : sa nature se trouve dans le fait que la puissance souveraine est détenue par un seul individu et son principe est l’honneur.
        
        Le gouvernement despotique : par nature une seule gouverne selon ses caprices, sans lois ni règles.
    - - §.1 : La distribution des pouvoirs.
        
        A) Les constitutions organisent la distribution des pouvoirs
        
        La C° fournit la légitimité au régime politique. D’une part elle précise la distribution formelle des pouvoirs, mais d’autre part est permise aussi une certaine organisation sociale. Cette idée, emprunter au terme de « Constitution sociale » de Montesquieu par Hauriou témoigne de l’idée que la Constitution peut être considérée comme l’expression des valeurs d’une société.
        
        Cette conception sociale s’est effacée au 19e pour revenir au milieu du 20e avec la capacité des C° à traduire juridiquement les valeurs, les droits fondamentaux et les libertés du citoyen. En fait, il s’agirait d’une capacité d’adapter la représentation de l’ordre social censé coïncider avec l’ordre politique.
        
        Ainsi, on pourrait en déduire qu’une C° est la traduction d’un système de règles du jeu : son établissement et son inflexion seraient nécessairement le résultat d’un compromis. En tout cas, elle exprimerait une confrontation des forces politiques à un moment donné (intérêts sociaux contradictoires).
        
        Enfin, on ne peut négliger le fait qu’une C° est la réponse à une série de problèmes d’organisation de la vie collective qui se posent à une société à un moment donné. Elle serait porteuse d’une synthèse des valeurs exprimées au sein de la société. Et lorsque cette synthèse s’accorde avec les représentations dominantes, elle devient la règle du jeu acceptée par l’ensemble des représentés et des représentants.
        
        Plus largement, le régime véhicule ou incarne des valeurs, des croyances auxquelles la communauté va s’identifier, notamment en adoptant des comportements conformes.
        
        B) La distribution des pouvoirs au niveau de l’État : « la SDP »
        
        Le régime parlementaire comporte un exécutif dualiste et un système de responsabilité politique de l’exécutif devant les assemblées élues. Rarement, il peut être moniste, mais le législatif peut autant être monocaméral que bicaméral. Ce régime souffre souvent de nombreuses déviations comme le régime d’assemblée sous la IVe. Sa caractéristique fondamentale est une séparation « souple » des pouvoirs reposant sur un ensemble de mécanismes de collaboration, d’influence et de contrôles réciproques.
        
        Les régimes présidentiels sont caractérisés par une séparation théoriquement rigide des pouvoirs. Ils sont élus indépendamment par les citoyens. Par csq, seul le législatif peut voter des lois et l’exécutif moniste n’est pas contrôlé. Il n’y a donc ni mécanisme de responsabilité du gouvernement, ni possibilité de dissoudre le parlement. Pour autant, en pratique, la séparation n’est pas absolue, le PR peut émettre un véto alors que le Sénat valide ses nominations. Les pouvoirs avancent de concert.
        
        Les régimes «mixtes» : un PR élu au SUD et un gvt responsable devant le Parlement. C’est une classification très critiquable car il n’y a aucune consistance objective qu’au Portugal et en France le PR ait un rôle marqué. De plus, en France, la cohabitation montre qu’il s’agit d’un régime parlementaire.
      - §.2 : Les limites de la classification.
        
        Le défaut potentiel de la volonté de classification des régimes est de trop vouloir construire des typologies uniquement pour correspondre à des réalités mouvantes. Ex : Régime pr = USA / Régime parl = gb
        Pour adapter les typologies aux réalités, on va parler de déviation du régime présidentiel et de déformations du régime parlementaire. Pour faire coller aux cases tous les régimes, on mélange la structure juridique et le fonctionnement supposé.
      - §.3 : La distribution territoriale du pouvoir.
        
        État unitaire : celui dans lequel les décisions relèvent du pouvoir central (délégué à des autorités dépendantes de lui et de son pouvoir = déconcentration, ou à des autorités élues au suffrage universel = décentralisation). La France comme s’est inscrit dans la C° depuis 2003 est une république décentralisée mais reste un État unitaire. Cependant, lorsque la décentralisation va très loin, l’État unitaire peut devenir un État régional (Italie avec des régions qui disposent d’un réel pouvoir législatif en concurrence avec le Parlement dans certains domaines). La décentralisation peut également pousser vers le choix d’un État fédéral comme en Belgique.
        
        L’État fédéral se définit par trois principes :
        L’autonomie : l’existence d’un domaine propre d’intervention au profit de chaque état fédéré a participation : il faut que les autorités fédérées soient aussi représentées au’arbitrage : l’État fédéral nécessite un arbitrage des conflits par un Cour Constitutionnelle afin de sauvegarder la primauté de la C° fédérale.
        niveau fédéral (2e chbr) ;
        
        Vertical : la fédération et les états possèdent des pouvoirs indépendants.
        Horizontal : Hors pouvoirs spécifiques dédiés aux États, le pouvoir est partagé entre la législation à l’échelle fédérale et l’exécution des décisions qui est donnée aux États fédérés.
      - Élections libres, compétitives et périodiques pour élire les représentants.
      - Séparation des pouvoirs.
      - Pluralisme politique et syndical.
      - La garantie des libertés individuelles.
    - - §.1 : Les facteurs structurant des systèmes de partis.
        
        A) Les clivages historiques (Rokkan)
        
        Pour Rokkan, les partis sont issus de 4+1 clivages fondamentaux
        
        L’opposition entre l’État et l’église.
        
        L’opposition entre le centre et la périphérie.
        
        L’opposition entre le monde urbain et le monde rural.
        
        L’opposition entre les possédants et les travailleurs.
        
        De cette même typologie, Daniel Louis Seiler (1980) construit 8 familles de partis nées des quatre clivages :
        
        Les partis démocrates-chrétiens VS anti-cléricaux
        
        Les partis centralistes VS partis populistes.
        
        Les partis agrariens (urbain/rural)
        
        Le partis bourgeois VS les partis ouvriers.
        
        Dans son degré de généralité, le schéma s’applique aussi aux pays en voie de dvp. Janda, en 1980, repère ainsi 5 dimensions de cette typologie :
        
        Le statut socio-économique (clivage possédants/travailleurs)
        
        La religion (clivage église/État)
        
        Les langues, éthnies (le clivage centre/périphérie)
        
        La région (le clivage centre/prériphérie)
        
        Les villes/campagnes (clivage ubrain/rural)
        
        B) L’influence des modes de scrutins
        
        1) Remarques générales
        
        Pour George Lavau : elle est dû avant à des facteurs sociologiques, historiques et culturels.
        
        Pour Maurice Duverger : les facteurs majeurs sont les structures sociaux-économiques, les modes de scrutins ne seraient que les freins ou les accélérateurs.
        
        Douglas Rae a nuancé l’analyse de Duverger en montrant des contre exemples à son analyse (ex : Canada multipartisme mais scrutin majoritaire à un tour). Ce dernier, note aussi l’importance de la dimension des circonscriptions quel que soit le mode de scrutin et la tendance de tous les systèmes électoraux à surreprésenté les partis ayant récoltés le plus de voies.
        
        2) Le scrutin majoritaire
        
        scrutin majoritaire uninominal à un tour :
        Peut conduire au bipartisme mais pas systématiquement (Canada et Inde).
        Cela s’explique par sa capacité à concentrer les suffrages sur les deux principaux partis en les surreprésentant en nombres de sièges.
        Les électeurs vont chercher à voter utile, ce qui tend à éliminer les partis tiers.
        
        scrutin majoritaire uninominal à deux tours :
        
        Né durant le 2nd Empire (2 décrets du 2 février 1852) = dimension locale aux législatives.
        
        Effet bénéfique : lien entre les députés et leurs électeurs s’approfondis la personnalité du candidat devient de plus en plus importante.
        
        Les limites de la circonscription donnent lieu à la pratique du charcutage électoral (« gerrymanding »)
        
        logiques
        
        Il privilégie la conclusion d’alliances : il désavantage les partis n’ayant pas d’alliés car ils ne peuvent pas bénéficier d’un accord de candidature unique au premier tour qui évite l’éparpillement des voies (PCF avant qu’il ne consente à s’allier avec la SFIO en 1962).
        
        Cette logique d’alliance conduit à la formation de pôles opposés.
        
        « Scrutin brise/lame » :
        
        3) La représentation proportionnelle
        
        La représentation proportionnelle peut favoriser la fragmentation politique étant donné que les partis n’ont pas d’intérêt à se regrouper. Cependant, dans certains cas on peut avoir une représentation proportionnelle sans multipartisme et sans instabilité (ex : en Italie avec la démocratie chrétienne qui a dominé la vie politique pendant 40 ans. Dans d’autres cas, ce mode de scrutin peut conserver le multipartisme existant (Belgique fin 19e).
        La représentation proportionnelle peut favoriser l’apparition de nouveaux partis représentants une opinion naissante, comme par exemple le FN en 1984. En favorisant le multipartisme, elle donne en outre un rôle clé aux petits partis : des « faiseurs de rois ». De plus, elle favorise un choix médiatisé où ce sont les partis qui vont choisi l’alliance gouvernante sans que l’électeur ait choisit.
      - §.2 : L’appréhension des systèmes de partis : nombre, alliance, pôles et coalitions
        
        A)Bipartisme et multipartisme
        
        Le bipartisme correspond à une situation ou deux partis disposent d’un quasi-monopole de la représentation politique. On distingue les différents types de bipartisme selon deux oppositions :
        
        Le bipartisme rigide/souple : degré de cohésion des partis (un parti rigide est un partit, comme en GB, où les représentants ont une discipline de vote vis-à-vis de leur parti alors que dans le bipartisme souple, USA, les représentants sont beaucoup moins disciplinés).
        Le bipartisme parfait/imparfait : l’intensité du monopole des deux partis dominants (dans le bipartisme parfait, les deux partis récoltent environ 90% des suffrages et gouvernent donc sans alliés alors que dans le bipartisme imparfait ils récoltent entre 75% et 80%, ce qui laisse la place à l’expression d’un tiers parti.
        
        Le multipartisme correspond à une situation de concurrence entre plusieurs partis qui engendre la nécessité d’alliances ou de coalitions. Lorsqu’il est intégral, aucun parti n’a de position dominante dans la coalition, ce qui engendre beaucoup d’instabilité tant au niveau de la coalition que du gouvernement (Pays-Bas, Belgique).m
        
        B) La polarisation du système des partis (Sartori)
        
        Dans un système « bipolaire » l’affrontement a lieu entre deux partis ou deux courants formés de plusieurs partis (UK). Les coalitions se constituent donc autour d’un pôle de gauche ou de droite dont le cœur est constitué par un parti dominant. Dans le cadre du multipartisme, le parti dominant est le pilier de la coalition.
        
        Les notions de bipartisme et de multipartisme ne donnent en fait des indications que sur le degré de fragmentation du pouvoir. Mais ce critère est loin d’être suffisant pour appréhender le système des partis. Sartori propose donc de distinguer le multipartisme modéré et le multipartisme extrême et polarisé.
        
        Dans le cas du multipartisme modéré, le nb de partis est limité entre trois et cinq partis modérés. Dans le cas du multipartisme extrême et polarisé, on a un émiettement extrême et donc une vie politique beaucoup moins modérée.
        
        Selon lui, les syst bipolaires convergent vers le centre et les systèmes multipolaires ne favorisent pas le consensus en impliquant une forte distanciation idéologique entre les partis.
        
        C. Lathéoriedescoalitions
        
        La théorie de William Riker (1962) rend compte en termes de probabilité des formes d’alliance go
        
        Celle de « coalition minimale » : tout membre dispensable à une majorité absolue est exclu. Elle est victorieuse tant qu’aucun élément ne s’en retire.
        
        Celle de « coalition minimale victorieuse avantageuse » affirme que le partis les plus forts ont tout intérêt à s’allier aux plus faibles pour assurer leur hégémonie.v. Cette notion est contestable car trop floue et néglige la dimension idéologique des alliances.
        
        Axelrod en 1973 corrige cette seconde hypothèse en prenant en compte la dimension idéologique de l’alliance en parlant de « coalition minimale victorieuse connexe ». Cette notion affirme que c’est la coalition gagnante la plus homogène idéologiquement qui est toujours préférée.
    - - §.1 : Les régimes autoritaires
        
        A. Définition
        
        Les régimes totalitaires se caractérisent par le refus du jeu démocratique (élections libres, sdp, pluralisme, compétition électorale). Les gouvernants ont la mainmise sur le pouvoir :
        
        Le rapport gouvernants/gouvernés repose sur la force et non sur la persuasion.
        
        Les dirigeants sont cooptés pour être recrutés et non recrutés par une compétition électorale transparente.
        
        La vie politique chemine difficilement et l’opposition est plus ou moins tolérée, voire bannie.
        
        Les élections ne sont qu une apparence démocratique mais leur résultat est connu d’avance.
        
        Ce type de régime ne cherche pas en priorité l’adhésion totale de l’individu et tolère même une socialisation externe au régime généralement, et ce parce qu’il a généralement le monopole de la violence coercitive par le biais de l’outil de l’État.
        
        B. Typologie
        
        Guy Hermet a réalisé une typologie des régimes autoritaire en distinguant 4 types :
        
        Autoritaire « patrimonial »
        
        Caractérisé selon Weber par un patrimonialisation de l’État de la part du souverain.
        
        Dans cette logique, le souverain distribue les nominations et les biens de l’État selon son bon vouloir.
        
        Il est similaire au sultanisme, phénomène que l’on retrouve dans les monarchies du Golfe.
        
        Oligarchiste « clientéliste »
        
        Elles sont fondées sur l’autorité despotique d’un homme, qui repose sur l’accord et le soutien de ses clients dont il fait bénéficier d’échanges inégaux entre eux et l’État.
        
        On la retrouve surtout en Amérique Latine ou dans les pays d’Europe du Sud où les États sont faiblement institutionnalisés.
        
        Repose généralement sur l’artifice électoral et sur les élections truquées pour « légitimer » le régime.
        
        Il y a généralement une oligarchie confortablement installée à la tête de l’État.
        
        Bonapartiste
        
        Selon Weber, elles peuvent être assimilée à des démocraties plébiscitaires, à l’instar du 2nd Empire.
        
        L’État repose sur un consensus populaire qui prend sa source dans l’adhésion au chef.
        
        L’état n’est pas contraint par des instances parlementaires ou représentative.
        
        L’État s’appuie sur une bureaucratie modernisatrice économiquement et populiste au sens où il revêt une importante dimension sociale.
        
        Pour Weber, il peut constituer une phase prédémocratique (suffrage).
        
        Il peut être confondu parfois avec un régime populiste, qui reste cependant une catégorie à part.
        
        Semi-dictature « libérale » ou « bureaucratie autoritaire »
        
        Il s’appuie sur une bureaucratie qui encadre les activités sociales et qui est soutenue par le système corporatiste qui lie la vie économique à l’état.
        Les seuls vecteurs d’expression autorisé sont institués par la puissance publique, on y retrouve un pluralisme social parfois seulement toléré.
      - §.4 : Les régimes totalitaires
        
        Très généralement, ils projettent une unification totale de la société ou le clivage entre les nations disparaîtrait, ce qui n’est pas le cas pour des régimes autoritaires. En outre, les régimes autoritaires ont tendance à annihilé tout pluralisme social ou politique et cette volonté d’unité conduit généralement à éliminer les opposants ou les individus qui ont contraires aux principes prônés (non-aryens). Ainsi, ils reposent sur une idéologie qu’ils mobilisent afin d’éliminer toute autonomie humaine. De fait, les individus vivent dans un État d’insécurité permanente et doivent vénérer le chef infaillible (Chine de Mao).
        
        L’analyse socio-politique de Carl Friedrich et Zbigniew Brezinski (1956), caractérise les régimes totalitaires par rapports aux traits suivants :
        
        Une idéologie d’État unique et obligatoire ;
        
        La présence d’un parti unique qui encadre les masses ;
        
        La détention du monopole de la violence et des moyens de communications ;
        
        La terreur de masse ;
        
        La direction centralisée de l’économie.
        
        L’interprétation philosophique du totalitarisme, et notamment celle d’Hanna Arendt, permettent de comprendre toute la portée de ce concept emprunté à la tyrannie, on passe d’une idéologie qui ruine les relations entre les hommes à une idéologie qui ruine les relations avec les réalités.
        Pour Hanna Arendt, le totalitarisme ê un mouvement dynamique de destruction de la réalité et des structures sociales.
    - - §.1 : La typologie d’Almond et Powell (1966)
        
        Ces deux là comparent les fonctions accomplies par les instances gouvernementales en repérant le niveau de spécialisation des rôles et des structures politiques. Ils classent donc les systèmes politiques en fonction de leur développement, soit le processus par lequel les individus vont appréhender de plus en plus rapidement et de plus en plus consensuellement leur rapport au système politique.
        
        Primitifs : ils disposent de cultures politiques intermittentes.
        
        Traditionnels : eux disposent de structures politiques différenciées mais qui sont dépourvues de « participation active et rationnelle » des individus sujets.
        
        Modernes : disposent de structures institutionnelles et d’infrastructures différenciées.
        
        Ils retranchent, après coup, en sous catégories, distinguées par le degré de différenciation des rôles et des structures.
        
        Les systèmes primitifs sont faiblement différenciés (Bédouins, Esquimaux).
        
        Les systèmes traditionnels peuvent être différenciés en systèmes patrimoniaux (les fonctions appartiennent à une famille, comme dans l’Égypte des pharaons), systèmes bureaucratiques centralisés (Empire Incas) ou en systèmes féodaux (France médiévale).
        
        Les systèmes modernes se différencient entre les « cités états sécularisé » (Athènes) et les systèmes modernes démocratiques ou autoritaires (fondé sur la culture de la participation sujétion).
      - §.2 : Les autres typologies
        
        La typologie de Samuel Finer (1970)
        
        Il combine trois critères pour établir une typologie de 16 modèles possibles regroupés en 5 types. Les trois critères sont :
        
        La participation/exclusion : le degré de participation ou d’exclusion du citoyen dans l’activité politique.
        
        La coercition/persuasion : le degré d’obéissance obtenu sans contrainte physique ou peur.
        
        La représentativité/orientation : la capacité du pouvoir politique à refléter les valeurs privilégiées de la masse moyenne.
        
        Les 5 types de régimes sont :
        
        Les régimes militaires,
        
        Les régimes démocratiques de façade,
        
        Les régimes d’encadrement et d’appel aux sentiments irrationnels.
        
        Les régimes de démocraties libérales.
        
        Le problème de cette typologie est de faire correspondre des pays sur la base de simples critères (ex : la France et le Liban se côtoient car ils connaissent tous deux l’instabilité politique mais sont des pays complètement différents).
        
        La typologie d’Edward Shils (1965)
        e la même manière, il fait également apparaître 5 types de systèmes politiques avec une méthode similaire :
        
        Les démocraties politiques caractérisés par la différenciation des fonctions et la spécialisation des structures.
        
        Les démocraties tutélaires caractérisés par une prépondérance de l’exécutif et de l’administration face à un pouvoir législatif faible tout en conservant des apparences démocratiques.
        
        Les oligarchies en voie de modernisation caractérisées par une concentration du pouvoir par des cliques bureaucratiques et/ou militaires qui donnent une priorité au gouvernement économiques.
        
        Les oligarchies totalitaires caractérisées par un parti tout-puissant, une mobilisation sociale courante et une société civile dominée par l’État
        
        Les oligarchies traditionnelles caractérisées par des monarchies ou des dynasties qui cherchent à se maintenir malgré des ouvertures démocratiques.
        
        La typologie de David Apter (1971)
        Lui, s’attache à une classification des types de développement et de stratégies de modernisation. Il s’appuie sur deux variables (les normes et valeurs ; les structures d’autorité) pour identifier trois possibilités :
        
        Le système de communauté, qui associe groupes et fait des compromis au service d’un objectif commun de transformation économique et sociale (Nigéria/USA).
        
        Le système d’autocratie moderne, qui conserve un ordre traditionnel tout en utilisant des techniques modernes de développement économique (Marco/Japon).
        
        Le système de mobilisation, qui transforme les rapports sociaux pour la modernisation (URSS/Chine).
      - Les typologies développementalistes sont fondées sur l’idée de « modernisation politique » : c’est « la fonction générale du système politique marqué par la différenciation et l’institutionnalisation des structures politiques ».
    - - Le principe de légitimité ;
      - La structure des institutions ;
      - Le système de partis
      - La forme et le rôle de l’État.
    - - La culture (valeur, attitude, orientation, mythe) ;
      - La structure (les relations entre les éléments codifiés et structurés) ;
      - Les groupes ;
      - Les leaders ;
      - Les policies (les décisions qui affectent la distribution des bénéfices et des sanctions dans la société).
    - - Les valeurs (le but et les principes) ;
      - Les normes (la procédure pour le traitement des exigences) ;
      - Les structures d’autorité (mode de distribution et d’organisation des pouvoirs)
- - - - §1 : Participation conventionnelle et non conventionnelle.
        
        B) L’exemple de l’apparition de nouvelles formes d’action collectives au 19e S en France.
        
        1) Pétitions, souscriptions, cris et chants
        
        La pétition : c’est un moyen pacifique et légal, certaines peuvent même être discutée en Chambres. Généralement, ces débats relatifs aux pétitions sont un moyen de remettre en cause la responsabilité du gouvernement : les députés envoyer les pétitions aux ministres concernés pour marquer leur hostilité au gouvernement sans remettre en cause le Roi.
        
        La souscription : Il s’agit de soutenir les victimes du régime, une forme d’entraide et de secours mutuel, qui ressemble à celle pratiquée dans certaines sphères du monde ouvrier.
        
        Les journaux (La Tribune saisie 112 fois et punie de plus de 150 000 francs d’amende entre 1830 et 1835).
        
        Les suspects détenus.
        
        Veuves/orphelins
        
        Le cri : c’est un acte politique qui peut s’écarter de la légalité car il constitue un acte d’hostilité, voire d’opposition. Par exemple, les cris hostiles au ministère de la Villèle en 1827 poussés par la Garde Nationale (que Charles X passait en revue), ou ceux poussés le 22 février 1848 « Vive la réforme ! A bas Guizot ! ».
        
        Le chant : la chanson politique est aussi une forme d’expression de l’opposition. Elle trouve notamment son succès avec Béranger qui s’attaque, par exemple, à Charles X et ridiculise son sacre avec « Le sacre de Charles le simple ». En réalité, la chanson rencontre et traduit des sentiments populaires. Apprise et répétée, elle est un trait d’union fulgurante entre les individus et il est difficile de lutter contre sa propagation.
        
        2) Les banquets
        
        Les banquets sont une occasion de plus de contourner l’interdiction des réunions publiques (néanmoins les convives doivent s’inscrire au repas dont le coût limite le public). Par exemple, en 1827, des banquets libéraux fêtent à Marseille l’échec du projet de loi sur la presse. Les plus célèbres des banquets auront lieu de juillet 1847 à février 1848, la « campagne des banquets » avec plus de 70 banquets organisés, réunissant plus de 17 000 personnes.
        
        Quand le 22 février 1848, un banquet sera interdit, en 48h Paris va se couvrir de barricades. Lamartine calmera le jeu et fera proclamer la République à l’Hôtel de ville : c’est la chute du Régime. Depuis, le banquet d’est identifié à la tradition républicaine et symbolise l’étroite union entre « cuisine et politique ».
        
        3) Les enterrements
        
        C’est une forme d’union plus silencieuse, mais toujours un moyen de déjouer les ordres de la police. En général, le cortège suit le convoi de la personnalité disparue. Par la suite, les attroupements formés peuvent dégénérer en émeutes.
        
        4) Les barricades
        
        De 1830 à 1871 (Commune), l’entraînement à la guerre de rue va se développer, favorisée par la configuration de la Capitale (pas d’avenue large donc pas propice à une intervention des forces de l’ordre).
        
        C’est en 1827 que les Républicains vont dresser les premières barricades, puis la Fronde pour fêter la chute de Villèle.
        
        Rpz allégorique : La liberté guidant le peuple (Delac), La ruine des misérables (Victor Hugo).
        
        5) Des « grèves politiques »
        
        Cela a commencé vers les années 1830 (jacqueries) avec des mouvements paysans. Dans les années 1834-1835, la loi proscrit la coalition et la grève (qui dégénère souvent en émeutes). Le gouvernement envoie alors l’armée pour réprimer cette violence de l’ordre, et pour faire respecter la « liberté du travail et des contrats », mais en intervenant, il apparaît comme un défenseur du conservatisme social, notamment lors des émeutes des ouvriers soyeux de Lyon (« les canuts »), réprimés dans le sang par l’armée. Le Régime de Juillet, lui, avait utilisé la garde Nationale.
        
        C. Typologie des manifestations
        
        La manifestation peut être classée selon les époques, soit dans le registre des participations conventionnelles, soit dans celui des participations protestatairesMais il faut comprendre que le retentissement médiatique de ces rassemblements est devenu un élément majeur de leur réussite.
        
        Pierre Favre (1990) distingue trois types de manifestations :
        
        Les manifestations routinières : elles permettent de rappeler aux pouvoirs publics la force des organisations et de leurs adhérents mobilisés au sujet d’une revendication ou pour contester un choix gouvernemental.
        
        Les manifestations « initiatrices » : elles ont pour objectif de mettre en exergue des revendications non prises en compte par les pouvoirs publics mais assez largement par la société, comme le danger nucléaire dans les années 70, la lutte contre la peine de mort aux EUA, ou encore les revendications féministes.
        
        Les manifestations liées à des crises politiques : elles débordent largement les enjeux sociaux et remettent en cause certains choses, contestent pour ses adversaires ou finalement défendent quelque chose.
        
        D) La faiblesse de participation, une minorité active
        
        Selon Dominique de Challogneaud, il existe des chiffres dans les pays démocratiques qui témoignent de la faiblesse de participation dans la sphère publique tandis que dans la sphère privée ces activités sont plus importantes seul le vote engage la participation de plus de la moitié des citoyens tandis qu’un tiers est passif.
        
        Memmi (1985) soulève que la faiblesse globale de la participation po se double d’un autre phénomène qu’est « la concentration au profit de qn », ce qui veut dire que la distribution de l’activité politique est très inégale : une minorité pratique plusieurs activités à la fois tandis que certaines activités sont pratiquées par peu d’individus. Se développe donc une sphère d’initiés et de personnes intéressées.
        
        En pratique, la sociologie Américaine des années 50 et 60 a souvent souligné le fait qu’un individu engagé dans une activité politique coûteuse en temps et en énergie pratiquera des activités moins coûteuses.
        
        Pour les professionnels de la politique ou les agents fortement politisés : ils usent de l’ensemble de la gamme de participation idée de hiérarchie cumulative.
        
        Pour les citoyens ordinaires, au bas de l’échelle de participation : il existe un seuil à franchir de la sphère privée à la sphère publique (meeting, campagnes) que l’immense majorité ne franchira pa
        
        Le vote n’est pas l’indicateur majeur de la participation, d’autant plus qu’on peut analyser qu’une partie des abstentionnistes exprime un choix politique
        Dans un autre style, l’analyse du monde catholique en France permet de souligner que la pratique religieuse renforce la participation électorale, mais traduit plutôt l’accomplissement d’un devoir qu’un intérêt pour la politique analyse de Michelet et Simon en 1983
        
        A) Une distinction classique.
        
        Le vote, par exemple, est un élément essentiel de la participation politique et est de type conventionnel. Il existe d’autre type de participation, conventionnels et légaux, comme l’adhésion aux partis ou à la campagne électorale, les manifestations, les activités militantes, la discussion politique ou voire même le suivit des informations politiques et des médias.
        Une autre forme de manifestation dite « non-conventionnelle » ou « protestataire » se situe aux marges, voire en rupture de la légalité et peut remettre en cause la légitimité d’un système (actions violentes et illégales).
      - §.2 : La distribution sociale de la participation.
        
        ALa distribution par âge et par sexe
        
        2- Sexe
        
        Globalement, les hommes participent plus que les femmes. Cependant, cet écart tend à s’effacer en vertu du rapprochement de leurs statuts sociaux.
        
        Cette inégalité traduit d’abord les différences de positions dans l’espace social concernant les femmes, elle varie en fonction de leur rapport au travail (+ elles sont intégrées, + leur comportement s’aligne sur celui des hommes). Pour comprendre cette inégalité, il faut prendre en compte sa dimension culturelle et historique (division sexuelle des tâches, espace public pour les hommes et univers privé pour les femmes).
        
        Selon Mossuz-Lavau et Sineau en 1993 : non seulement les femmes s’investissent moins dans les instances représentatives de la π, mais en plus sont moins tentées que les hommes à participer à des actions contestataires. Ils expliquent que ce phénomène tend à s’estomper dans les jeunes générations.
        
        1 Âge
        
        Si cette participation π est faible chez les jeunes, elle est pour autant fonction croissante jusqu’à 50 ans. Si les jeunes votent généralement suite à leur inscription sur les listes, cela n’est pas forcément continue en raison de leur instabilité sociale (recherche d’emploi, changement de résidence). En réalité, c’est après 35 ans que la participation est la plus forte, traduisant l’insertion dans le monde adulte et notamment les rôles sociaux construits. Elle s’accroit ensuite de manière continue pour passer un cap supplémentaire entre 50 et 65 ans, période de vie où les électeurs votent le plus régulièrement. Au-delà de 65 ans, la participation tend à décroître étant donné que l’individu est moins inséré socialement.
        
        B) Les variables socio-économiques.
        
        La participation croit avec l’élévation du niveau social (diplômes, revenus, professions). Cette observation se fait tant dans le cadre de la commune (Denni, 1986) que du niveau national (Verba, Nie, Kim, 1980). Parmi les éléments de ce statut social, l’instruction est la variable la plus discriminante puisque la politique nécessite l’acquisition d’un certain nombre d’outils intellectuel pour saisir les idées et les manipuler. Les plus instruits sont les plus participatifs.
        
        Néanmoins, en pratique, cette approche très générale ne se vérifie qu’aux extrêmes de l’espace social.
        
        Autrement, l’appartenance d’un individu à un espace géographique a des effets certains. Selon une étude menée par Verba, Nie et Kim en 1980, la participation à la vie locale est toujours plus forte dans les communes rurales que dans les grandes villes. Les petites entités favorisent l’interconnaissance et l’intégration. Le lien social vient ici combattre l’apathie civique. ,
        
        C) La distribution socio-culturelle et les facteurs politiques.
        
        En premier lieu, l’identification à un parti favorise dans tous les cas la participation politique et compense le handicap d’un statut social bas, dans la mesure où les partis sont en liaison avec des segments sociaux déterminés de la population (Verba, Nie et Kim en 1978).
        
        Les partis structurent en quelque sorte les conflits et l’identification à ceux-ci, comme en France avec le cas du parti communiste qui a corrigé le handicap social avec 39% des ouvriers proches du PCF et qui sont politiquement actifs. C’est le même schéma en Autriche avec une majorité du peuple agriculteur catholique et une majorité de la population ouvrière socialiste.
        
        Ainsi ces groupes structurent les conflits et dès lors que la vie politique est traversée de conflits intenses et que les partis s’y inscrivent fortement, les couches populaires sont nettement plus politisées. En outre, l’appartenance religieuse influe aussi sur le niveau de participation en favorisant l’intégration à une communauté.
        
        Par exemple, Verba, Nie et Kim remarquent qu’aux EUA, les juifs sont plus actifs que les catholiques, eux-mêmes plus actifs que les protestants
    - - §.1 : Les modèles théoriques en présence
        
        A) L’approche écologique.
        
        rattache l’individu à sa structure sociale reliée à un espace. Elle rattache davantage l’individu a un groupe d’appartenance plutôt qu’à l’individu lui-même.
        En France, André Siegfried, pionnier de la géographie électorale, propose dans son ouvrage Tableau Politique de la France de l’Ouest en 1913 un premier modèle d’analyse sociologique. Il fait état des facteurs géographiques et compare la géologie du sol (granite ou calcaire), l’habitat (dispersé ou regroupé) et le régime de propriété, ce qui lui permet de dégager des préférences de droite ou de gauche. Ainsi, le citoyen n’est pas un individu isolé mais il est rattaché à un groupe social, rattaché lui-même à un territoire dont la configuration éclaire la structure.
        
        B) L’approche psychosociologique
        
        À partir des années 1940, le développement des enquêtes d’opinions ont permis de relier l’individu à des groupes d’appartenance et de préciser les corrélations qu’on peut faire en matière de comportement électoral.
        Aux EUA, Paul Lazarfeld et son équipe, en 1944, avaient étudié les effets de la campagne présidentielle de 1940 et les conclusions avaient montré que les préférences politiques de l’individu sont déterminées par les caractéristiques sociales dont le statut économique et social est l’une des variables influentes majoritaires, mais qu’elle doit aussi être conjuguée avec d’autres variables comme la religion ou le lieu de résidence.
        
        Le vote républicain augmente avec le niveau social, majoritaire chez les individus de statut élevé (71%) et chez les protestants (60%) et fréquent chez les populations rurales.
        
        Le vote démocrate est majoritaire chez les électeurs de statut social peu élevé, chez les catholiques et les urbains.
        
        31% des personnes de statut social bas votent républicain et 23% des catholiques, quel que soit leur statut social font de même
        
        C) L’approche économique et volatilité électorale
        
        Initiée en particulier par Anthony Downs en 1957, cette approche fait de l’électeur un acteur rationnel, adaptant à court terme ses intérêts à l’offre du marché politique : conscient de ses choix, le citoyen maximise ses intérêts au profit d’un calcul coût/avantage.
        
        En 1971, Kramer étudie sur une longue période les élections américaines en les liants aux conditions de vies et d’évolution + les conjectures économiques et adopte une vision déterministe de l’électeur car il vote pour le candidat qui améliore sa situation concrète.
        
        En 1981, Himmelweit, Humphreys, Jagger et Katz développent la notion d’électeur consommateur et observent notamment que la volatilité électorale n’est pas une exception mais la règle (échantillon suivit sur quinze ans en GB avec seulement 30% des électeurs qui votent pour le même parti). Ils dégagent un principe : les électeurs font des choix utilitaires en rapport avec les propositions des partis. Les enjeux et intérêts de leurs votes semblent donc être une variable importante, même plus que l’histoire personnelle des individus.
      - §.2 : Les variable explicatives du vote.
        
        A) Les variables sociobiologiques.
        
        En réalité, il n’existe pas d’effet à proprement parler, d’âge, ainsi, la jeunesse n’est pas naturellement progressiste mais a plutôt tendance à amplifier les choix du corps électoral.
        Selon Sineau, en fait, il semblerait que ce soit davantage l’insertion dans la vie professionnelle, le détachement progressif vis-à-vis de la pratique religieuse, l’augmentation du niveau d’instruction qui ont permis cet alignement de comportements.
        
        B) Les variables socioéconomiques.
        
        En France les couches salariés sont très favorables à la gauche contrairement aux non-salariés orientés majoritairement à droite.
        
        Dans le même esprit le pourcentage de vote en faveur de la droite augmente en France avec le nombre d'éléments de patrimoine possédés quel que soit le revenu.
        
        La classe sociale est une des variables les plus discriminantes du comportement électoral au moins dans 5 pays : Australie Finlande Grande-Bretagne Norvège Suède alors qu elle arrive en 2nde position derrière la religion dans 4 autres pays Allemagne Irlande Pays-Bas Italie à Rose, 1974
        
        C) Les variables culturelles
        
        Détachée de toute dimension économique la religion permet de mieux cerner l’effet particulier de variables culturelles.
        
        En France le degré d'intégration religieuse reste le facteur le plus discriminant pour expliquer le vote à droite, nonobstant le fait que la pratique religieuse en diminution, ne peut plus être définie selon les mêmes critères qu'il y a 20 ans à comme le fait d’aller à la messe le dimanche.
        
        Les électeurs sont d'autant plus portés à se situer à droite ou au centre qu'ils sont intégrés à l'église catholique
        
        D. Les variables politiques (SVD ?)
        
        1- les système politique et le système des partis
        
        La forte polarisation du système de parti favorise la participation tandis que l'absence d'alternative claire fait augmenter l'abstentionnisme.
        
        2- Le système électoral
        
        Les transformations de l'offre électorale peuvent affecter de manière générale le choix des électeurs et notamment les règles qui fixent l'élection
        Le mode de scrutin conditionne la répartition des voix mais influe aussi sur la configuration des candidatures + qu'il existe ou non un 2nd tour ne sera pas sans influence sur le choix électoral de l'électeur
        
        3- Enjeux, personnalité
        
        Les enjeux débattus influent aussi sur le contexte de l'élection et sur le vote
        
        4- L’influence des médias et des sondages
        
        Les plus convaincus à cherchent dans les médias la confirmation de leurs choix
        Les moins politisés à sont plus influencables
        
        E. Croisement des variables externes, l’exemple de l’abstention
        
        Dès les années 70 la sociologie américaine a souligné la relation étroite entre la participation politique et son appartenance sociale, c’est Verba et Nie en 1992 qui constatent que la participation aux états unis est d'abord le fait des hommes citadins blancs disposant d'un niveau socio-économique et culturel élevé.
        La position sociale et culturelle semble donc être lié à un sentiment de compétence et de capacité à déchiffrer l'univers politique
        
        Selon Lancelot l'abstentionnisme participe de 2 phénomènes distincts :
        
        1) Le premier relève d'une faible insertion sociale comme les femmes au foyer, les veuves ou les divorcés et les jeunes électeurs et d’un autre coté des individus de faible niveau socio-économique et où socio-culturel et habitant dans des zones isolées ou de grands ensembles comme des cités
        
        2) Le second phénomène lui renvoie plutôt au choix volontaire d'individus intéressés par la politique mais insatisfait de l'offre électorale
        
        Enfin, Pierre Bourdieu en 1979 s’intéresse à cette exclusion de la participation politique des plus démunis et considère que la compétence politique n'est pas la simple traduction du statut social.
  - - - §.1 : comment expliquer les phénomènes d’action collective à travers les phénomènes de foule.
        
        A) (Hyppolyte) Taine
        
        Dans Les origines de la France contemporaine (1887), Taine développe, à la lumière d’évènements tels que la Révolution, que par « contagion mutuelle des émotions », l’individu pris dans la foule perd la raison. Cependant, il ajoute que les personnes « bien nées » savent résister à cet instinct primitif tandis que les classes populaires sont exposées à la rechute.
        Cette vision réactionnaire et inquiète est inspirée par le Darwinisme dans lequel ne se distingue du singe que par la raison, celle-ci étant inégalement distribuée en vertu des origines sociales et de la « race ».
        
        B) (Gabriel) Tarde
        
        Dans plusieurs de ces ouvrages, dont Les lois de l’imitation (en 1890) Tarde fait de ce qu’il appelle la « contagion », un phénomène inhérent tant à la société humaine qu’animale. Selon lui, il existe des éléments déterminants à l’existence d’une foule : elle se forme selon des ressemblances sociales qui vont permettre la réunion d’idées et l’émergence d’une « atmosphère morale ».
        
        La foule n’est pas spontanée, un évènement va déclencher le mvt. Par la suite, elle continue d’exister grâce à des meneurs/agitateurs/sectaires qui sont généralement organisés (associations, partis, syndicats).
        
        Enfin, il distingue le public, les spectateurs muets, et la foule (des corps distincts physiquement mais rassemblés mentalement).
        
        C) (Gustave) Le Bon
        
        Dans son ouvrage La psychologie des foules (1895), Gustave Le Bon définit la foule comme une «âme collective» et pose la « loi de l’unité mentale des foules ». Il s’inspire beaucoup des deux auteurs précédents lorsqu’il rejoint la conception pessimiste de Taine en expliquant que la foule ne met qu’en exergue les instincts violents et intolérants de ceux qui la composent, et se positionne davantage du côté de Tarde lorsqu’il parle d’une foule en État d’hypnose et manipulée par ses dirigeants.
        Solution qu’il propose au gouvernement : on passe par la psychologie par des répétitions d’images fortes et simples qui font appel à l’irrationnel et l’inconscient.
      - §.2 : Action collective et société de masse.
        
        Parks et Burgess (1921) : analysent avec les phénomènes d’urbanisation la fragilité des masses sous des agitateurs (drogue et alcool), conclusion d’un processus de désintégration puis de reconstruction sociale.
        
        Ernst Blumer (fin des années 30) : s’inscrit dans le même mvt et cherche quels sont les déterminants sociaux à travers les changements culturels.
        
        Willam KornHauser (1959) est très représentatif d’un courant décrivant la société comme atomisée et constituée d’individus isolés du fait de la destruction partielle des communautés générée par l’urbanisation, l’industrialisation et la dépression économique.
        
        mouvements extrémistes de masse ont donc favorisé par cette faiblesse des structures intermédiaires, facilitant en quelques sortes l’engagement de ces classes moyennes indépendantes, facilement manipulables, du nazisme en Allemagne au maccarthysme aux EUA.
      - §.3 : Action collective et frustration relative.
        
        A) (James. C) Davies : révolution et action collective
        
        Dans son article parut en 1962, Towards a Theory of Revolution », Davies cherche particulièrement à réconcilier Marx, pour qui l’exploitation amène à la violence révolutionnaire, et Tocqueville, pour qui la violence révolutionnaire apparaît quand le peuple a supporté sans rien dire des lois strictes ne les supporte plus d’un seul coup.
        Pour Davies, la révolution apparaît dès lors qu’il y a eu un grand progrès économique et social suivit d’une récession, même brève. Les sa
        
        B) Gurr : de la violence sociale à la violence politique
        
        Frustration pour étudier le passage de la violence sociale à la violence politique
        
        Frustration : écart entre les biens que l’individu se sent légitime d’obtenir et ceux qu’ils obtiennent effectivement
        
        Lien violence collective (dangereux si plusieurs individus dans la même situation) et degré de frustration (courbe p201)
        
        Violence politique : « toute attaque collective au sein d’une communauté politique contre le régime politique, ses actions – tant ceux qui exercent le pouvoir que ceux qui sont dans l’opposition – ou ses politiques »
        
        Translation violence sociale – violence politique pas automatique donc il étudie les éléments qui font que
        
        Justification de la violence politique : quand elle devient une résistance légitime à l’oppression de l’état
        
        Donc les soutiens institutionnels (élections libres, consensus) = plus de légitimité à la violence politique
    - - §.1 : L’analyse marxienne
        
        Dans la pensée marxienne, la lutte des classes est le moteur de l’histoire dont les formes varient selon l’état des forces productives d’une société. Pour rappel, au sens de Marx, la classe est un acteur doué de volonté et de raison, organisé, rassemblé par des conditions de travail et d’existence commune set surtout une conscience collective.
        Dans son ouvrage Le 18 brumaire de Louis Napoléon Bonaparte (1851), Karl Marx montre par exemple pourquoi les paysans « parcellaires » sont incapables d’agir ensemble ou de faire représenter leurs intérêts, faute de lien national ou d’organisation qui forgerait une communauté. On peut en conclure que l’existence d’une classe sociale objective n’implique pas forcément ne classe sociale subjective. À l’inverse, il note que le prolétariat vit non seulement dans des conditions identiques, mais qu’il possède une conscience collective née en particulier des liens croissants qui se forgent entre les membres.
      - §.2 : Mouvements sociaux et historicité (Alain Touraine)
        
        Pour Alain Marxiste, héritier de la tradition néo-marxiste, les mouvements sociaux peuvent s’analyser comme l’action collective organisée par laquelle « un acteur de classe lutte pour la direction sociale de l’historicité dans un ensemble historique », l’historicité étant le champ de la lutte des classes et dont la classe dominante s’approprie du résultat.
        En principe, tout mouvement se comprend à partir de trois données
        
        Un principe d’identité (l’acteur de la classe) ;
        
        Un principe d’opposition (l’adversaire de la classe) ;
        
        Un principe de totalité (l’enjeu de la lutte).
        
        Et à chaque type de société correspond un mouvement (société industrielle : mouvement ouvrier qui s’articule autour de l’opposition capital/travail).
      - §.3 : Les « nouveaux mouvements sociaux »
        
        Largement influencés par la tradition néomarxiste, les auteurs des « nouveaux mouvements sociaux » (idée apparue dans les années 70) intègre, dans l’étude de la mutation du capitalisme, en premier lieu la classe ouvrière déclinante.
        En effet, selon ces auteurs l’acteur central est désormais incarné par ces mouvements interclassistes, en contestation de la société industrielle moderne, de la consommation de masse et de leur coût humain, hostiles à la bureaucratisation croissante de la société et à la régulation sociale répressive.
    - - §.1 : Une vision économiste
        
        A) Le paradoxe d’Olson (1965)
        
        Pour Olson, la communauté d’intérêt des individus, la conscience de cet intérêt commun, ne saurait suffire, explique-t-il à faire agir ensemble les individus, ni expliquer d’ailleurs leur participation à des actions collectives. Selon lui, l’individu seul opère un calcul coût/avantage, ce qui peut amener à se demander pourquoi il participerait ainsi à des grèves alors que son issue ne pourrait amener que des bénéfices collectifs.
        Ainsi, selon lui, tout individu rationnel adopte la stratégie dite du « ticket gratuit », soit la possibilité de tirer les bénéfices d’une action collective sans en supporter le coût, ce qui peut amener à limiter les possibilités de mobilisation. Pour s’engager, il doit être incité positivement (bénéfices) ou négativement (risque).
        
        B) Une logique d’entreprise.
        
        Mac Carthy et Zald (1973) centrent leur réflexion sur les ressources mobilisées par les mouvements sociaux.
        
        Ensemble de SMI = secteur du mouvements social (SMS)
        
        SMO = collectent des ressources internes (argent, temps) + externe (médias, opinion publiques)
        
        Organisations de mouvements sociaux (SMO) = même valeurs et buts = industrie des mouvements sociaux (SMI)
      - §2 Une logique d’entreprise.
        
        A) Obershall
        
        Anthony Oberschall suit la théorie d’Olson sur ce qui est du principe de rationalité collective des individus et à l’existence d’incitation sélectives, mais il s’éloigne de lui en affirmant que les individus ne peuvent être assimilés à des producteurs économiques isolés. En étudiant les conditions d’émergence des mouvements sociaux et la capacité mobilisatrice de ces groupes, il étudie en parallèle les facteurs structurels qui structurent les mobilisations :
        
        Horizontale (solidarité communautaire ou associative) ;
        Verticale (densité des liens qui unissent les groupes entre eux).
        
        B) (Charles) Tilly
        
        Charles Tilly insiste sur la dimension politique dans les mobilisations, et ce grâce à une approche historique et comparative.
        
        En gros, il note la disparition de la solidarité communautaire sous l’influence du développement du capitalisme, auxquels se substituent des associations volontaires, favorisées par l’institutionnalisation de la démocratie libérale et de la participation électorale, ainsi, les formes d’expression collectives se modifient.
        
        L’intérêt des analyses de Charles Tilly est donc aussi de mettre en relief le principe de la « structure des idées politiques », soit l’ensemble des facteurs favorables ou défavorables à l’action. Cette structure serait faite de soutiens externes, d’alliances, de mobilité qui constitue l’incitation majeure des acteurs à s’engager. En outre, en étudiant les relations des groupes avec le gouvernement, il met en cause les théories de frustration relative, ce qui souligne le caractère non-mécanique du déclenchement de la violence. Celle-ci ne surviendrait que si la population est organisée et solidaire. De ce pdv, la violence ne doit âs être étudiée en soit, mais plutôt au regard des déterminants de l’action collective et de ses résultats potentiellement violents.
        
        C) (Bert) Klandermans
        
        « Mobilisation des ressources » ne résout pas le paradoxe d’Olson donc l’engagement individuel dans une action collective
        
        BK a essayé avec les méthodes de la psychologie sociale
        
        « Mobilisation de consensus » = rassemble exigences des individus conscients du caractère inacceptable de telle situation possiblement modifiable par l’action collective aspiration à la justice
        
        Prise de conscience favorisée par réseaux d’interconnaissance activés par les organisations
        
        Individus motivés en fonction des coûts/avantages
    - - §.1 : Les valeurs post-matérialiste.
        
        Thèses d’Inglehart + Abraham Maslow
        
        Une fois ses besoins matériels immédiats satisfaits, l’homme se concentre sur d’autres enjeux, des besoins non matériels
        
        Évolution des sociétés = passage de « valeurs matérielles de bien-être et de sécurité de vie » à « la qualité de vie »
        
        Influencé par la croissance éco, absence de conflit armé (en occident), éducation, etc.
        
        Changement de valeur = augmentation du niveau de connaissance politique = demande de participation aux décisions et nouveaux enjeux = surtout les nouvelles G
        
        Inglehart : sondage en 1970 sur 6 pays du Marché commun = 2 types d’individus
        
        Matérialistes = ordre public, lutte contre la hausse des prix
        
        Post-matérialistes = citoyens participent aux décisions publique, liberté d’expression
      - §.2 : Les enquêtes postérieures.
        
        Enquêtes au Japon, aux USA, Europe
        
        Post-matérialisme lié à la jeunesse et son niveau d’instruction + développé, plus politisés, plus à gauche, - conventionnels = participation protestataire
        
        Barnes et Kaase (1979) = enquête sur l’action politique = les organisations traditionnelles ne sont plus en mesure de prendre en charge ce courant
        
        France : enquête du Cevipof (1988) = même constat
        
        Ne vient pas contredire la démocratie mais complète ses modes d’expressions
        
        Tableau avec les facteurs de cette participation p213
- - - - §.1 : Culture et idéologie : la tradition marxiste et néo-marxiste.
        
        Karl Marx et Engels : l’idéologie représente la culture et les représentations et les idées sont conditionnées par les rapports de force productive et donc, en conséquence, l’État de la lutte des classes
        
        « classes dominées », n’ont pas conscience de « consommer » une idéologie politique imposée et produite par les classes dominantes. Ces classes dominées sont aliénées car elles méconnaissent justement ces rapports de force qu’occulte l’idéologie.
        
        Gramsci, l’hégémonie de la bourgeoisie est à l’origine de la direction intellectuelle et morale de la société. Selon lui, la conquête du pouvoir se fait certes idéologiquement par le renversement des rapports de forces économiques et politiques, mais surtout à travers les systèmes éducatifs, les médias, l’église, qui assurent la stricte domination collective de l’idéologie.
        Ainsi, la conquête du pouvoir doit d’abord être intellectuelle et être assurée dans les lieux qui sont les vecteurs de la pensée des valeurs, des mythes et des croyances.
      - §.2 : Violence symbolique et habitus : Pierre Bourdieu.
        
        Bourdieu violence symbolique les agents sociaux n’ont pas le sentiment d’une contrainte au sens de la violence physique mais ils intériorisent cette forme de résignation jusqu’à la considérer sur le mode de l’évidence => scolarité
        
        ’habitus est un « système de disposition intériorisées », « une matrice structurée de perception et d’attitudes » et cet habitus, cette forme de schéma itératif d’action représente l’essence même du système de fonctionnement social.
        
        rapport des univers de représentation est conditionné par l’éthos des classes qui « définit à chaque moment, pour les différentes classes sociales, les objets et les modes de représentations légitimes ».
        
        critiques : François Bourricaud et Raymond Boudon, en 1982, qui voient en cette sociologie une forme de « réalisme totalitaire », c’est-à-dire une conception dans laquelle les règles socio-culturelles sont strictement contraignantes et suffisent à expliquer tous les faits sociaux. On reproche aux auteurs comme Bourdieu de considérer l’habitus comme un conditionnement plutôt que comme une prédisposition pouvant laisser une certaine marge de manœuvre limitée à l’individu.
    - - §.1 : La culture : l’approche anthropologique (culture héritée de l’anthropologie).
        
        Taylor, en 1971, est l’un des premiers à avoir définit la culture comme un « ensemble complexe qui comprend les connaissances, les croyances, l’art, le droit, la morale, les coutumes, et toutes les autres aptitudes et habitudes qu’acquiert l’homme en tant que membre d’une société ».
        
        elon Rocher, la culture « est un ens lié de manière de penser, de sentir, d’agir plus ou moins formalisées qui, étant apprises et partagées par une pluralité de personnes, servent d’une manière à la fois objectivle et symbolique, à constituer des personnes en une collectivité particulière et distincte
        
        Mais le plus gros point soulevé par Rocher est que la culture régit donc les comportements, mais en plus permet à l’individu de savoir où se situer dans l’univers social
        
        culture vs
        
        Idéologie : c’est un système d’idée et de jugements explicite qui sert plutôt à décrire et expliquer la situation d’un groupe. On peut convenir que l’idéologie est un élément de la culture.
        
        Ce peut être vu comme son noyau puisqu’elle la formule explicitement, systématiquement et de manière condensée.
        
        Mentalité : ce sont les croyances intériorisées qui concernent souvent le sacré ou l’irrationnel.
        
        Mythe : représentation collective de la réalité qui en résout les contradictions.
      - §.2 : La culture politique.
        
        A) La culture politique comme lecture autonome
        
        Almond et Verba, la culture est l’orientation psychosociologique des individus vis-à-vis de la société. Ils adoptent la vision de la culture comme étant constituée d’ensembles autonomes. Ainsi, la « culture civique » est l’ensemble des fondements culturels de la démocratie, assurant la cohésion et la perdurance du système.
        
        Affective : perception quotidienne des relations entre les individus en termes d’échanges.
        
        Cognitive : connaissance qu’ont les individus du système politique, de ses acteurs et de ses structures.
        
        Évaluative : jugement de la capacité de ceux-ci à remplir leurs objectifs sur la performance du système.
        
        3 cultures
        
        La culture paroissiale (traditions de structures décentralisées)
        
        La culture politique de sujétion (centralisée et autoritaire, comme en Allemagne à cause de la passivité des citoyens).
        
        La culture politique de participation (propre au régime démocratique, comme aux USA ou les citoyens sont hyper actifs).
        
        critiques l’autonomie qu’elle prône ignore les institutions qui contribue à modeler la culture, mais aussi les interactions entre les individus et les groupes. De même, penser la culture politique comme strictement autonome serait faire comme si celle-ci était étrangère à d’autres processus.
        
        B) La dimension politique des traditions culturelles
        
        1Max Weber : l’éthique protestante et l’éthique du capitalisme.
        
        Par exemple, Marx relie l’éthique calviniste puritaine des élites du capitalisme en Angleterre aux origines du capitalisme :
        
        Le capitalisme est un type de conduite marqué par la recherche du profit en vertu de l’utilisation rationnelle des moyens de production et d’échanges.
        
        En parallèle, cet esprit du capitalisme s’accorde avec la morale calviniste (enrichissement individuel, réussite professionnelle, ascétisme favorable à l’accumulation).
        
        Marx fait intervenir un facteur religieux comme facteur du capitalism
        
        2) Histoire et comportements politiques.
        
        Paul Blois dans paysans de l’Ouest affirme que les phénomènes pol doivent être étudiés avec la prise en compte du passé. Il remarque notamment une idéologie durable qui se constituera opposant des territoires de l’Ouest, engagés dans la Chouannerie de l’Est, fidèle aux idéaux républicains. Ce clivage demeurera longtemps, comme on l’observera avec les législatives de 1956 où les anciens cantons chouans votent à droite et les anciens cantons républicains votent à gauche.
        
        Inglehart, dans la lignée des travaux de Paul Blois, mesure le niveau de politisation en Europe en prenant en compte la comparaison de deux variables : protestantisme et cléricalisme, matérialisme vs post matérialisme, libéralisme culturel VS conservatisme moral : alors le niveau d’information, d’intérêt et de compétence varie selon les pays.
        
        3)« Sous-culture » et « contre-culture »
        
        Une « sous » culture est un ensemble lié de modèle et de rôles sociaux, de symboles, d’attitudes et de croyances qui, dans une société, possèdent une identité particulière. Cela peut être établit par une culture régionale ou locale. On peut parler de régionalisme (pays basque, corse). Ce sont aussi les cultures de groupes sociaux.
        
        Les « contre » cultures sont ainsi en rupture avec la culture de la société globale considérée et refusent leur intégration en termes de participation ou de solidarité. Cela place les individus en situation d’exclusion objective.
  - - - Section 1 : perception de l’univers politique.
        
        § .1 : l’apport de la sociologie américaine
        
        A) Identification partisane et rôle de la famille
        
        tradition behavioriste.
        L’école de sociologie électoral du Michigan développera l’idée d’une « identification partisane » comme facteur déterminant de l’acte électoral. C’est, en d’autres termes, le sentiment d’attachement d’un individu envers un parti
        
        Hyman avant l’âge adulte que l’individu au sein de sa famille va acquérir des prédispositions à s’identifier à un parti
        
        B) Socialisation politique et « soutien » au système politique
        
        David Easton et Jack Denis théorie de la socialisation politique comme élément clef de la persistance des systèmes politiques. , cette socialisation constituerait le soutien de l’acceptation de l’ordre politique et de ses règles par les individus. Selon eux, l’essentiel est la règle du jeu électoral et le rôle des partis comme des médiateurs du système.
        Ils dégagent 4 moments de la socialisation politique :
        
        La politisation : la sensibilisation à l’univers politique.
        
        La personnalisation : l’identification du système politique grâce à la figure politique forte du président.
        
        L’idéalisation : la construction de sentiments positifs ou négatifs envers cette autorité.
        
        L’institutionnalisation : l’élargissement de la perspective de l’enfant qui intègre cette vision de l’univers politique dans une grille plus construite et dépersonnalisée.
        
        §.2 : L’univers politique des enfants.
        
        A) Les âges de la socialisation
        
        Jean Piaget développe une théorie selon laquelle l’enfant structure sa personnalité en s’appropriant des valeurs, des croyances, des normes pour se construire une représentation du monde. 2 phases/:
        
        L’un lié à l’apprentissage de la société.
        
        L’autre lié aux capacités propres de son intelligence et de son développement.
        
        comportement de reproduction du comportement adulte, vers 12/14 ans apparaît l’âge critique ou l’enfant commence à raisonner par lui-même, à argumenter ses propos.
        
        B) Le rapport à la politique
        
        En 1974, Annick Percheron étudie le rapport à la politique des enfants Français.
        
        Elle observe, en général, une hostilité vis-à-vis du vocabulaire à connotation conflictuelle (partis, syndicats) et une acceptation des mots qui ont traits aux valeurs de la communauté nationale (patrie, République).
        
        Elle ajoute que la connaissance du champ politique n’est pas liée au niveau social des parents (des 13 à 18 ans, 17 % des enfants ouvriers, 39 %des enfants de cadre et 36 %, des enfants d’agriculteurs ont une bonne connaissance de la politique).
        
        §.3 : Compétences politiques et compétences sociales, une relation partielle.
        
        A) analyse de Bourdieu
        
        Dans le schéma bourdieusien, la culture politique n’est autre que celle des élites dominantes excluant, de fait, les « dominés » socialement. C’est un cercle vicieux, ils s’excluent par leur silence : il se sentent incapables de maîtrise les débats politiques, les langages et les codes les complexent.
        
        Cette dépossession se voit notamment dans le silence/non-réponse dans certains sondages d’opinion politique. En outre, Bourdieu remarque que ce taux de non-réponse est plus faible chez les hommes que chez les femmes = met en exergue la division sociale du travail.
        
        Il avance un lien essentiel entre le niveau d’instruction et la compétence politique. De plus, il y a une division modale du champ politique : entre ceux qui admettent que la politique n’est pas leur affaire et ceux qui se sentent en droit de prétendre et faire valoir leur opinion personnelle.
        
        B) Sa remise en cause
        
        En outre, une étude de Guy Michelat et de Michel Simon en 1985 démontre que la relation entre la capacité à maîtriser les « codes » de la politique et la position sociale est bien plus complexe. Si le sentiment de compétence politique peut s’expliquer par rapport au statut, la « performance » est loin d’y être exclusivement reliée. Dans leur étude, la « compétence politique » renvoie à la combinaison de statuts sociaux (économiques, division sexuelle, niveau d’instruction)
        
        Enfin, dans cette étude, la compétence politique varie aussi en fonction même de la perception que l’on peut avoir de la politique (dimension ignorée par Bourdieu), ce qui implique aussi la position idéologique (droite = vision conflictuelle de la politique).
    - - §.1 : L’école.
        
        A) L’école comme lieu d’enseignement
        
        Dans le processus de socialisation politique, l’école joue un rôle, et ce notamment par le contenu des cours dispensés. Par exemple, sur l’enseignement civique, Jennings, Langton et Niemi (1974) ont montré que celui-ci ne produit d’effet significatif que sur les enfants issus de familles dépourvues de moyens de donner à leurs enfants des bases dans ce domaine.
        
        Annick Percheron, en France, souligne le hiatus entre la connaissance abstraite des règles et celle de la réalité plus conflictuelle que recouvre concrètement la politique. Les enfants des milieux privilégiés ont une meilleure connaissance des premières tandis que les plus défavorisés ont une perception plus réaliste des conflits sociaux.
        
        Ces remarques rejoignent d’ailleurs celles faites précédemment sur le caractère partiellement artificiel de la notion savante de la compétence politique liée de manière abusivement étroite à la compétence sociale.
        
        B) L’école comme lieu d’apprentissage de la participation.
        
        En principe, l’école est un lieu d’apprentissage concret de la démocratie sur le plan de la participation scolaire. Almon et Verba avaient montré dans les années 60 que l’investissement dans cette vie collective pourrait laisser prévoir une anticipation politique plus importante par la suite.
        En réalité, l’école est plus largement un lieu d’apprentissage des relations sociales (hiérarchie, code, etc.) tant avec les éducateurs qu’avec les camarades. La méfiance vis-à-vis de la participation à l’école et le rejet de l’institution scolaire croît avec l’âge et le degré de fréquentation, particulièrement chez les individus issus de milieux défavorisés. Ainsi, l’école n’opère pas spécialement une socialisation politique. Si elle offre, sur le plan formel, une connaissance savante de la politique, elle ne contribue pas à modifier les inégalités sociales.
      - §.2 : La famille.
        
        Selon une enquête de Paty, la méfiance des élèves vis-à-vis de leurs enseignants est croissante avec l’âge. En outre, l’influence des enseignants en matière de choix politiques et idéologiques n’existe que si elle est en conformité avec ceux des parents. Cette prépondérance de l’influence des parents par rapport aux enseignants a été confirmée par une étude de Jennings, Ehman et Niemi (1974) aux EUA.
        
        Dans le même ordre Annick Percheron démontrait en entre 1977 et 1993, que la transmission des préférences idéologiques entre parents et enfants est de 50% en France (47% EUA). La transmission des valeurs π à travers la famille est ainsi avérée dans l’ens des démocraties occidentales à condition de l’analyser en des termes propres au système π et à la culture de chaque pays. En outre, l’influence familiale peut être confortée par l’appartenance à divers groupes en relation avec ces préférences.
    - - §.1 : La théorie des « effets-limités ».
        
        A) Exposé.
        
        Selo Lazarsfeld, il existe une sorte d’écran qui filtre les informations au regard de notre sélection/attention et notre mémoire. Cette perception, dépendante de chaque individu, va alors renforcer notre attitude et nos opinions préexistantes.
        
        Cette hypothèse développée par Katz et Lazarsfeld en 1955 montre que les individus sont donc soumis en premier lieu à des groupes primaires (famille, amis, collègues) qui permettent de maintenir une certaine conformité des opinions en résistants aux influences extérieures. Après avoir atteints les leaders d’opinions, les personnes les plus exposées à l’information qui exercent le filtre, elles touchent le reste de la population. L’information des médias est relayée par les personnes les plus attentives, les plus intéressées
        
        Les premières recherches empiriques, menées par Lazarsfeld et son équipe, mettent en évidence des mécanismes de filtrage des messages des médias, qui limitent leurs effets.
        
        B) Critique.
        
        L’influence médiatique serait donc conservatrice. Carol, Blumler et Thoveron soulignent dans une étude que c’est sous le « bombardement médiatique » que les opinions aboutissent à une cristallisation de fin de campagne électorale.
        
        En outre, la massification sans précédent d’une audience rivée devant son petit écran, combinée avec la pratique des débats contradictoires et avec l’émergence d’émissions politiques plus spectaculaires pourrait faire que, même si l’exposition sélective existe encore, elle serait amenée à décliner.
      - §.2 : Médias et construction de la réalité.
        
        G.Ray Funkhunser envisage les médias et la télévision comme des agents de persuasion. Ils sélectionnent l’information et contribuent à dire à quoi il faut penser et mettent en exergue plutôt certaines questions que d’autres. Ils construisent la réalité politique et sociale d’autant mieux que les organisations représentatives sont en déclin. Inversement, les médias nous disent aussi aussi à quoi il ne faut pas penser.
        
        Les analyse d’Élisabeth-Noëlle Neuman (1974) menées en RFA et aux EAU veulent montrer que les médias installent un climat d’opinion. Les deux « thèses », celle des « effets limités » ou au contraire, majeurs, sont en fait complémentaires en ce qu’elles posent différemment la question de l’influence. En créant les évènements, en les sélectionnant, ils participent au jeu politique dont ils sont devenus un acteur majeur, y compris dans l’influence qu’ils exercent dans le choix des problèmes politiques « prioritaires à traiter ».
- - - - On a pu voir les clubs révolutionnaires comme les « ancêtres » des partis.
    - - §.1 : Les partis de cadres et les partis de masse
        
        A) Les partis de cadres (notables) et l’exemple du parti radical de France
        
        Maurice Duverger, les partis de notables visent à chercher adhésion des notables car influence permet l’organisation de réseaux et le financement campagnes. Son dvp est, en outre, lié à celui de la démocratie représentative conjuguée au suffrage restreint.
        
        attention peur des pp post révolution => partis naissent d'abord a gauche plus tard que dans le reste de l'europe
        
        histoire
        
        Jusqu'à fin XXè : partis de notables locaux et parlementaires, groupes peu structurés, surtout chez les modérés et à droite, formations lâches.
        
        Exemple du parti radical: différents comités forment le parti, circonstances favorisent (réussite de Waldeck-Rousseau), adhésion collective ou individuelle (obligatoire à partir de 1924). Fédérations locales diverses, politiciens offrent différentes nuances de radicalisme car ancrage local. Début XXème, grande diversité de l'électorat. Parti à vocation essentiellement électorale → faiblement structuré, très décentralisé (faible discipline de vote dans le groupe parlementaire) = partis de cadres sont souples.
        
        Partis américains à part selon Duverger = partis de cadres, pas connus partis de masse mais transformation nécessaire sous influence primaires. Armature et organisation + forte
        
        début partis souples
        
        B) Les partis de masse
        
        dvp des partis de masse est lié au dvp démocratie représentative et élargissement base électorale avec le suffrage universel. Ces partis permettent une articulation de l'opposition entre « possédants » et travailleurs. Ainsi, les premiers partis de masse sont issus du mouvement ouvrier européen
        
        recherchent adhésion plus grand nombre, par cotisations (elles assurent le financement de l’activité militante). Ils cherchent aussi à former membres et socialiser les électeurs. Ce mouvement va de pair avec la promotion élites prolétariennes. Par cette structure, les partis de masses sont fortement centralisés et hiérarchisés.
        
        PCF RPR
        
        partis de masse « spécialisés » (partis socialistes) et les partis de masse totalitaires qui eux ont une idéologie globalisante.
        
        Neuman (1956) prolonge ça en distinguant partis de représentation individuelle (comités de notables) → société où espace politique est restreint ; des partis d'intégration sociale → démocratie de masse
      - §.2 : Les « nouveaux » types de partis : partis « attrape-tout », partis d’électeurs
        
        A) Les partis « attrape-tout »
        
        Otto Kircheimer : progrès économique et social et les mutations culturelles ont contribué à atténuer clivages idéologiques et sociaux et médiatisation favorise personnalisation du pouvoir.
        
        dvp les partis « attrape-tout » (catch-all party) (à l’instar des partsi européens) = faible bagage idéologique, volonté de rechercher adhésion électorale dans des secteurs multiples de la population
        
        B) Les partis d’électeurs
        
        Jean Charlot en 1970 sur la base de l'étude du parti gaulliste en France sous Ve distingue
        
        Les partis d'électeurs : orientés vers conquête d'une majorité d'électeurs ;
        
        récuse le dogmatisme idéologique et se contente d'un fonds commun de valeurs assez large pour réunion autour de lui un maximum de supporters.
        
        Les partis de notables : orientés vers électeurs influents ;
        
        Les partis militants : orientés vers un encadrement des masses et porteurs d'une idéologie forte.
        
        mesure que ses chances d’accéder au pouvoir augmentent, élargit ses bases sociales comme sa base programmatique au profit d’un « réalisme » plus gestionnaire.
      - §.3 : L’analyse des partis en termes de fonctionnement démocratique
        
        A. Deux pôles : entre la démocratie interne et l’efficacité
        
        Parti « démocratique » (Party democracy model) : privilégie élaboration projet, contrôle groupe parlementaire en charge de sa défense et favorise participation des adhérents. Fonction idéologique domine sur les autres fonction (électorale ou gouvernementale). Son activité est continue, il est centralisé, fortement structuré et s’oppose en tout point à l’autre catégorie
        
        Parti « efficace-rationnel » (Rationnal efficient model) : renvoie à une organisation subordonnée dans son fonctionnement au groupe parlementaire, négligeant participation des adhérents. Faiblement centralisé, recherchant prioritairement efficacité électorale, pas idéologie forte mais tourné au contraire vers pragmatisme modéré. Activité liée à l'élection.
        
        B) Les types intermédiaires
        
        Lawson, en 1976,
        
        variables :Première : participation des adhérents dans le rôle de conception et d'exécution de la politique du parti (« faible », « modérée » ou « forte »).
        Deuxième : « dispersion/concentration du pouvoir
        
        « Parti-club » : proto-parti marqué par amateurisme (prototype) ;
        
        « Parti de masse » ;
        
        « Parti de conscription » : mobilisation des membres en période électorale ;
        
        « Parti d'avant-garde » (défini par Lénine) : ligne fixée au sommet et défendus par militants encadrés et disciplinés ;
        
        « Parti de comité » : très décentralisé et contrôlé par oligarchies ;
        
        « Parti de cadres » (pareil que précédent mais plus centralisé).
        
        W. Wright (1971)
    - - §.1 : L’analyse fonctionnelle
        
        A) Les fonctions manifestes
        
        Sorauf (1964) : trois fonctions manifestes des partis : fonction électorale ; fonction de contrôle et d'orientation des organes politiques ; fonction de définition et l'expression de « positions » politiques +
        
        Epstein (1967) : fonctions programmatiques et de structuration du vote + Apter (1965) : fonction de « structuration de l'opinion publique ».
        
        Almond et Powell (1966) : s'attachent à une compréhension plus fine des processus qui sous-entendent les fonctions des partis.
        
        Merton : fct manifestes contribuent à l'ajustement, l'adaptation du système et sont comprises et voulues par les participants
        
        Partis contribuent à adaptation et maintien du système par fonctions de recrutement et de socialisation politique. → fonction essentielle car : rassemble individus de catégories différentes autour de thématiques ET tisse réseaux de sociabilité autour de l'organisation politique.
        ET partis concourent à deux processus fondamentaux : articulation des intérêts et agrégation des intérêts. → fonction centrale de médiation décrite par Easton.
        
        B. Les fonctions « latentes » des partis : l’exemple des machines américaines
        
        Les fonctions latentes sont celles qui ne sont « ni comprises, ni voulues par les participants du système politique ». Merton (1965)
        
        Merton veut montrer que ce clientélisme est le résultat de conditions structurelles : inadéquation des structures « conventionnelles » et « socialement admises
        
        Dans société de + en + anonyme : machine remplit fonction sociale d'humanisation et de personnalisation de tous les procédés d'assistance à ceux qui en ont besoin
      - §.2 : Partis et exigences fonctionnelles des systèmes politiques
        
        A. Les trois fonctions des partis politiques (Lavau)
        
        Tous les systèmes n'ont pas les mêmes exigences fonctionnelles, c’est très largement déterminé par volonté des acteurs du système ou par limites idéologiques.
        
        Système politique a besoin d'être légitimé et stabilisé pour « résister aux tendances centrifuges » → fonction remplie par les partis à différents degrés.
        
        Système politique doit « neutraliser les forces centrifuges », réussir intégration π → certains partis (malgré opposition manifeste au système) assurent fonction tribunitienne (tribun de la plèbe à Rome)
        
        Fonction de relève politique : le parti doit « susciter des programmes politiques », des « critiques politiques », offrir la possibilité d'alternance. Observation des partis « anti-systèmes »
        
        B) A. Les trois fonctions des partis politiques (Lavau)
        
        Structuration du vote : constitutive des partis (même dans la C°, art. 4). Accompagne formation des partis et assure un quasi-monopole de fait dans ce domaine.
        
        Laboratoire d'idées : fabrication au sens diffus de l'idéologie par élaboration de programmes politiques, formation opinion publique. Fonction d'agrégation des demandes et des soutiens.
        
        Recrutement politique : assurent sélections de candidats et du personnel politique → assurent alimentation du système en équipes.
        
        Fonction « gouvernementale » : contrôlent pouvoir politique ou participent à son exercice. Exécution de normes (notamment par contrôle élus). Exigences des groupes sociaux => solutions politiques.
        
        Socialisation politique : diffusent valeurs dans l'ensemble de la société mais aussi auprès cercles placés sous leur influence. Contribuent à assurer intégration des citoyens au système.
        
        Médiation et patronage : fonction centrale, permet d'agréger demandes ET d'assurer concrètement un rôle d'assistance et de services pour les citoyens.
        
        Fonction tribunitienne : intégration des « exclus » du système, porte-parole de groupes sociaux défavorisés etc.
    - - §.1 : La distribution du pouvoir
        
        A) L’organisation partisane
        
        Tous les partis ont des statuts qui définissent formellement leurs organisations et les modes de prise de décision
        
        Comité directeur ou national, bureau exécutif, président ou secrétaire général (élu par base ou instance, plus fréquent).
        
        Au niveau local : entité de base → réunies en fédérations calquées sur organisation territoriale (département en France).
        
        Instances exécutives élues par la base ou désignées par exécutif national. Élection et/ou cooptation (« membres de droit », en raison d'un mandat ou d'une fonction).
        
        L’« appareil » : dirigeants élus du parti, permanents càd « fonctionnaires » du parti) → visent d'abord à continuer de vivre de et pour la politique.
        
        Groupe parlementaire ou cercle gouvernemental (qd parti est au pouvoir) → pareil que l'appareil
        
        Militants et adhérents → « amateurs » vivent pour la politique.
        
        B)Les tendances oligarchiques
        
        Michels théorise cela : « domination des élus sur les électeurs, des mandataires sur les mandants, des délégués sur ceux qui les délèguent. Qui dit organisation dit oligarchie ». Organisation devenant une fin en soi et non plus un moyen (exemple de la social-démocratie en Allemagne avant 1GM). Connus et reconnus, au centre et au courant de tout, les dirigeants bénéficient d'une position privilégiée.
        
        Schonfeld (1980) : distingue le pouvoir monocratique qui domine et affirme son influence sur les principales décisions du pouvoir oligarchique pouvoir détenu par une équipe restreinte de dirigeants, relativement stable et au renouvellement limité. (Exemple de l'étude de cas : RPR = monocrate ; PCF = oligarchique.)
      - §.2 : Adhérents et militants
        
        A) Le potentiel d’adhérents des partis
        
        Les adhérents forment une catégorie formellement identifiable mais selon différents types de partis, analyse n'a pas le même sens.
        Aux USA par exemple, la notion d'adhérent est inconnue car financement ne repose pas sur une cotisation régulière. Alors que Pelassy (1992) démontrait qu’en Europe les partis rassemblant des adhérents sont nombreux.
        
        B) Les militants
        
        1) Les profils sociaux et psychologiques
        
        La socialisation initiale peut constituer un facteur explicatif majeur.
        
        L’adhésion peut être :
        
        Le fruit d'une transmission de valeurs politiques familiales ou rupture tradition familiale
        
        La quête d'une identité sociale via intégration à une communauté : avancé pour militants communistes en France (Courtois, 1987) → ouvriers exclus du système politique ou socialistes issus du catholicisme (Donegani 1977) → compensation à leur rupture avec l'Église traditionnelle.
        
        De plus, l’investissement militant est d'autant plus important qu'autres activités moins pratiquées (loisirs etc) donc profil social ET psychologique
        
        2) Les rétributions du militantisme
        
        Sans négliger poursuite de « buts objectifs » (Weber), cette perspective centre son regard sur les intérêts matériels, affectifs ou symboliques que peut escompter le militant (Gaxie, 1978).
        Ainsi, en suivant le paradigme d'Olson, on peut considérer que la participation à une action collective est d'autant plus forte qu'avantages potentiels retirés ne sont justement pas collectifs. Matérielles (relations, appartement, emploi, postes électifs etc) ou moins « matérialisables » (prestige des fonctions, acquisition d'un savoir, amoureuses et/ou matrimoniales, etc). Ou encore strictement affectif selon Weber.
        
        Les militants de l’organisation
        
        Albert Hirschmann (1970) : moyens dont dispose un membre d'une organisation pour manifester son mécontement :
        
        Exit (quitter parti, défection),
        
        Voice (protestation interne),
        
        Loyalty (fidélité)
        
        Barry (1973) a précisé avec des distinctions à l'intérieur des trois moyens (départ avec ou sans silence etc). Les coûts de ces choix sont variables en fonction des possibilités offertes par l'organisation. Stratégies à l'intérieur des partis (PCF peut pousser à départ avec protestation).
        
        es analyses rappellent la coupure relative entre amateurs et professionnels de la politique. Mais base pas dépourvue de moyens d'action sur l'oligarchie dirigeante → peuvent participer à la lutte interne pour le pouvoir via tendances, factions rattachées à un courant, un personnage. Capacité d'action dépend de la forme de l'organisation. Certains partis basent diffusion des idées via cadres, d'autres via action militante.
        
        Militant (miles en latin = soldat...).
        
        Selon Duverger = « adhérent actif ».
        
        Selon Weber = agents « intéressés politiquement ». Bénévoles ou aussi permanents et élus ? On sait qu'il y en a peu.
        
        Subsiste la question de Rey et Subileau (1991) : Pourquoi devient-on militant ?
      - §.3 : Le financement des partis politiques
        
        A. Le plafonnement des dépenses électorales
        
        Plusieurs tentatives pour plafonner les dépenses.
        
        Grande-Bretagne 1883 : est apparue première législation en la matière, puis évolutions de la législation. Dernière loi date de 1903
        
        Espagne 1985 : plafonnement des dépenses aux élections législatives (en fonction de la population)
        
        USA : encadrement des dépenses de communication pour élections nationales. Dernière loi date de 1980.
        
        France : loi de 1995, après celles de 1988 et 1990 → plafonne dépenses autorisées et fixe des seuils (revalorisés tous les 3 ans), pub commerciale à caractère politique interdite dans les 3 mois avant le scrutin. 6 mois pour une collectivité. Arsenal législatif s'est développé ces dernières années.
        
        B) Les ressources privées
        
        D'abord cotisations des adhérents : principalement pour les « partis de masse », mais souvent cotisations faibles pour eux car recherchent le plus d'adhérents possibles. Activité militante peut pallier perte de ressources monétaires mais baisse du nombre d'adhérents depuis les années 1980
        
        Prélèvements sur les indemnités des élus : source très variables en fonction des partis, se fait bcp + à gauche (communistes).
        
        Dons privés émanant de personnes physiques ou morales : généralement plafonnés.
        
        Aux USA, certains dons interdits (étrangers, banques, entreprises etc) et contributions pour législatives et présidentielles sont limitées (loi de 1980). Mais Political action committes (PAC) → peuvent collecter fonds de personnes morales ou de leurs salariés. Contributions aux PAC limitées mais pas le nombre de PAC → groupes d'intérêts financent bcp.
        
        En France : dons d'entreprises autorisés en 1990 puis interdits en 1995. Contributions des particuliers sont plafonnées.
        
        C) L’aide publique
        
        Financement public organisé dans la plupart des démocraties pluralistes. Pour les élections :
        
        USA : prévu pour les présidentielles, assuré par un fond, chaque contribuable a le droit d'y verser 1$. Si les candidats acceptent ce financement public → plafonnement de leurs dépenses et publication de leurs comptes. Possible pour candidat issus d'un parti et investi par lui, si il a fait plus de 25% à la présidentielle précédente.
        
        France : remboursement forfaitaire des dépenses électorales (50% du plafond depuis 1995).
        
        Espagne : loi de 1985 organise le financement public des dépenses électorales.
        
        Activité permanente des partis politiques peut aussi faire objet d'un financement public.
        
        D) Les financement occulte
        
        Réglementations font l'objet de modifications fréquentes ! → instabilité témoigne du débat sur ce sujet et de la difficulté d'encadrer les ressources des partis.
        
        Longtemps la principale ressource des partis, scandales en France, Italie, Espagne ou en Angleterre en témoignent.
        
        Liens entre monde de l'entreprise (souvent urbanisme et construction) et monde politique manquent de tranparence. → collusion entre les deux a permis corruption.
        
        Exemple : Japon avec parti dominant prenant des décisions favorables pour des entreprises.
        
        En France avec la décentralisation dans les années 80 et 90, faute de contrôles externes suffisants donc attribution de marchés publics etc (Meny, 1992).
        
        Parfois d'autres formes : usage à fins privées de facilités accordées par les collectivités publiques (mise à disposition de personnels, moyens matériels, emploi fictif etc)
        
        E) Les effets paradoxaux du financement public
        
        Mal aimés par les citoyens et en manque de cotisation et de militants → partis renforcent leurs liens et leur organisation avec l'État sous effet du financement public. Forte augmentation depuis les années 60 (X3 en Allemagne et en Autriche)
        
        En France en 1997 : hors frais de campagne, 600M pour les partis.
        
        Seuls partis américains, britanniques et néerlandais ont des ressources privées supérieures aux étatiques.
        
        Agissent en réalité de plus en plus comme un prolongement organique de l'État démocratique → consultation des adhérents etc. Partis de gouvernement se transformeraient en « agences semi-étatiques » agissant en caution entre la puissance publique et la société civile (Katz et Mair, 1997)
        
        Deux types de dépenses :
        
        Pour faire fonctionner la « machine » administrative ET pour assurer leur implantation par animations parfois fort coûteuses (meetings etc)
        Campagnes électorales : nécessitent des sommes de plus en plus importantes, en particulier pour les élections nationales (présidentielles, législativ
      - §.4 : La crise contemporaine des partis en Europe
        
        A) Indices
        
        Baisse du nombre d'adhérents est manifeste : baisse partout (dont France) sauf en Irlande, Belgique et Allemagne. Voir le tableau p. 252 → Pays-Bas : passage de 9,4 à 2,9% d'électeurs adhérents à un parti des années 60 aux années 80. Activité militante tend à décroître : - présents en campagne et – présents lors des réunions.
        
        « Sympathie partisane » : càd sympathie déclarée à l'égard d'un parti, décline fortement (France), stagne (Pays-Bas) ou fluctue fortement (Grande-Bretagne et Allemagne). A l'inverse, dans les démocraties du sud de l'Europe (Espagne) : elle augmente.
        
        Cette relation varie en fonction des clivages politiques : + nets → + l'attachement des citoyens se manifeste.
        
        Mais globalement confiance envers les partis ou les institutions faiblit ou reste faible (ou inégale).
        
        B) Interprétations
        
        Explication de la « fin des idéologies politiques » ne fonctionne pas tellement car en réalité les idéologies se transforment.
        
        Populismes montrent qu'une partie de la société a peur. Montée des valeurs « post-matérialistes », oui mais il faut surtout se référer au degré de polarisation politique, pour observer distanciation de la société vis-à-vis des partis. Globalisation de l'économie et intégration européenne → limitent capacité d'action des gouvernements.
        
        Tandis que pratique fréquent des coalitions a pour effet de rechercher des compromis médians entre ses membres + alternance a perdu ses vertus radicales. Donc demande contradictoire de pragmatisme (actions efficaces pour lutter contre les problèmes qu'aucun parti n'arrive à résoudre) ET d'idéalisme (pour changer les choses) (Andolfatto, Greffet, Olivier, 2002)
        
        Surtout, la mobilisation politique connaît en fait des cycles. Ainsi traumatisme du 21 avril 2002 (Le Pen au 2nd tour) → a assuré un regain d'engagement chez les jeunes.
        
        Activité partisane concernée comporte trois « scènes » (Mair, 1997 et Brechon, 2001) : l'organisation à la base et les liens que le parti entretient avec son élecorat (party on the ground) ; son activité institutionnelle au Parlement et au gouvernement (party in public office, attention erreur dans le livre) ET l'activité de l'appareil et des instances (party in central office)
        → Crise concerne les liens avec le peuple, distanciation des liens alors que rapprochement avec l'État, dans les démocraties occidentales.
  - - - §.1 : Généralités
        
        A) Classifications
        
        Finer (1958) distingue :les groupes de défense d’avantages (= groupes d’intérêts stricto sensu) ≠ les groupes voués à la promotion d’une cause
        
        Eckstein (1960) distingueles groupes catégoriels (=groupes d’intérêts)≠les groupes d’attitudes, idéologiques ou moraux :
        
        Almond et Powell (1966) distinguent :
        
        les groupes d’intérêts économiques (= formations spontanées et éphémères)
        
        les groupes d’intérêts non associatifs (caractéristique d’absence de continuité/d’organisation, groupes informels basés sur la parenté, religion...)
        
        les groupes d’intérêts institutionnels (=organisations formelles, partis, armées, églises, administrations)
        
        les groupes d’intérêt associatifs (=organisations volontaires, syndicats groupements civiques/d’industriels…)
        
        Charlot (1985) distingue :
        
        les groupes ad hoc (objectif unique et circonscrit contre le nucléaire, l’avortement…)
        
        les groupes à vocation permanente (objectifs multiples, diffus et objectivement repérables)
        
        Braud (1996) distingue aussi (classification assez proche de celle de Charlot) :
        
        les groupes d’intérêts à vocation spécialisée ayant des objectifs circonscrits sans base sociale préexistante (pour l’environnement, contre le racisme)
        
        les groupes d’intérêts à vocation large ayant une base sociale préexistante et des objectifs visant à défendre tous leurs intérêts (syndicats, anciens combattants…)
        
        Braud et Charlot négligent cependant les groupes institutionnels (qui n’ont pas vocation à défendre des intérêts spécifiques car ils appartiennent à l’appareil politico-administratif).
        
        B) Groupes institutionnel, groupes associatifs et représentativité
        
        = corps/administrations qui, au sein de l’appareil de l’État, agissent en groupe d’intérêts institutionnels des grands corps de l’État en France défendent leurs membres et leur place dans la sphère publique.
        Haute fonction publique et plus largement l’appareil administratif = peuvent constituer une véritable force politique.
        
        Fédérations d’élus locaux = font valoir leurs intérêts en faveur de leurs territoires
        
        Des éléments de l’appareil étatique peuvent former une alliance structurelle
        
        Les groupes associatifs se sont étendus à mesure de l’expansion et de l’interventionnisme étatique.
        Leurs intérêts peuvent être diffus ou inorganisés : les pouvoirs publics ont contribué à leur organisation durable.
        
        C) Représentativité
        
        Puissance des groupes d’intérêts renvoie en 1er lieu à leur représentativité, qui tient à leur :
        
        Capacité de mobilisation : importance des moyens humains et matériels capacité de nuisance et de blocage (s’observe dans certains secteurs comme communications, alimentation…)
        Capacité de discipline interne (respect des consignes et des accords passés…) + elle est forte, + les pouvoirs publics voudront négocier avec un partenaire fiable.
        
        Représentativité publique = reconnaissance officielle ou officieuse par l’État de « partenaire » pouvant conférer à l’organisation un (quasi) monopole de représentation du secteur considéré (ex : Medef pour le patronat en FR).
        La représentativité s’apprécie ajrd au regard de la reconnaissance faite par les médias des actions des organisations (ex : retentissement d’une manif dans les médias). Le critère médiatique est très discriminant pour les autres groupes, comme ceux à vocation spécialisée (assoc humanitaires…) : n’ayant pas de base sociale préexistante, ceux-ci misent bcp sur les médias pour acquérir une représentativité
        
        D) Le « déclin » du syndicalisme ?
        
        Aux restructurations industrielles des années 1970
        
        À l’explosion du secteur tertiaire
        
        À la montée des valeurs individualistes
        
        À la concurrence de mouvements sauvages
        
        Partis politiques = recherchent l’exercice direct du pouvoir politique
        Groupes d’intérêt =organisations structurées défendant des revendications auprès du pouvoir politique
      - §.2 : Les groupes d’intérêts et systèmes politiques
        
        A) La légitimité des groupes d’intérêts
        
        1) En France
        
        Hostilité révolutionnaire aux corporations d’Ancien Régime + affirmation de la souveraineté populaire ont favorisé la relation entre groupe d’intérêt et système politique.
        
        Hésitation entre exclusion et intégration des groupes d’intérêt en FR : opposition entre :
        
        une vision jacobine et unitaire de l’État
        
        une tradition « organiciste » et antirévolutionnaire (qui dit que les intérêts doivent être représentés sur tous les points)
        
        Système français = héritier de ces deux traditions il exclue les intérêts « illégitimes » dès lors qu’ils ne sont pas articulés sur une représentation sociale viable.
        
        2) Aux EUA
        
        Tocqueville, De la démocratie en Amérique « Les Américains de tous les âges, de toutes les conditions, de tous les esprits, s’unissent sans cesse (…) » (citation complète p.266)
        
        = souligne l’enracinement traditionnel du phénomène associatif.
        
        Pourtant au US le taux moyen de participation aux élections inférieur à 50% et les partis politiques n’ont pas de discipline de vote. Ainsi, les groupes d’intérêts sont nécessaires à la démocratie et apparaissent comme une correction aux défauts du système représentatif.
        
        C’est à partir des années 1960 qu’on a vu la mise en valeur de l’apport démocratique des groupes d’intérêt. Truman (1951) les voit comme une organisation de citoyens qui font valoir leurs revendications et qui contribuent à l’information des gouvernants et à l’amélioration pratique des textes législatifs.
        
        Mais nuance : ils se sont dev aux US comme partout ailleurs, suite à une intervention de l’État de + en + importante : grandes inégalités de taille et de puissance entre eux.
        
        Pendant les années 1970, une autre génération de groupes est née autour de la défense du conso, de l’environnement, de causes…
        
        B. Les modes d’intervention
        
        Les lobbies (groupes organisés et reconnus) ont le droit d’influencer les décideurs aux US voir d’être représentés auprès du Congrès, influence sur le législatif hyper importante (même face à la montée de l’exécutif).
        « démarchage » auprès des parlementaires = technique de pression largement répandue notion qui change de sens en fonction du lien entre groupe d’intérêt et partis politiques représentés au Parlement.,Ex : GB liens étroits entre les Trade Unions et le Parti travailliste = bcp des parlementaires ont une origine syndicale, ce qui abolit en partie la distance entre groupes d’intérêts et partis. Ex : Allemagne ½ député adhère au syndicat DGB
        
        Ces liens concernent les syndicats mais aussi le patronat (ex : relations étroites en GB entre le parti conservateur et les organisations patronales).
        
        La structure centralisée ou décentralisée des états a aussi une influence sur l’intervention des groupes d’intérêts, la répartition des compétences entre le centre et la périphérie modifie leur stratégie.
        
        Ex : un syndicat peu implanté localement dans des entreprises préfèrera négocier globalement au niveau national avec le patronat et ne pas s’adresser à un interlocuteur unique.
        
        Les modes d’intervention renvoient à l’action collective : grèves, boycott, manif… (concernent surtout les groupes associatifs de masse).
        
        Possibilité de participation de ces groupes aux processus décisionnels (ex : conseils éco et sociaux créés chargés de donner des avis au gouv en FR, Italie)
        
        Les groupes peuvent gérer des établissements publics ce qui témoigne de leur intégration (ordre des médecins / avocats en FR) + des assoc sont chargés de mission de service public.
        
        C. Noé-corporatiste et pluralisme
        
        Dans sa recherche d’une modélisation des relations entre groupes d’intérêts et système politique, Schmitter (1979) distingue :
        
        Néo-corporatisme, « un système de représentation des intérêts dans lequel les unités constitutives sont organisées en un nombre limité de catégories uniques, obligatoires, non compétitives, organisées hiérarchiquement et différenciées fonctionnellement, reconnues ou autorisées par l’État qui leur concède le monopole de la représentation à l’intérieur de leurs catégories respectives »
        
        système de reconnaissance mutuelle et d’échanges assez développés entre l’État et les groupes.
        
        S’applique à la Suède, Autriche, Allemagne mais juste à un niveau qui affecte les relations globales entre l’État et les grandes organisations patronales/syndicales. S’applique difficilement aux US, GB, Italie, FR (FR = s’identifie plutôt à des relations entre l’État et des secteurs plu précis comme l’agriculture)
        
        Pluralisme, « système de représentation des intérêts dans lequel les unités constitutives sont organisées de catégories multiples, volontaires, en compétition entre elles, non organisées hiérarchiquement et qui s’autodéterminent, qui ne sont pas autorisées de manière particulière ou reconnue, subventionnées, créées par l’État et qui n’exercent pas le monopole de l’activité à l’intérieur de leurs catégories respectives »
        
        Limite de la théorie : pas de construction pratique.
        Ainsi, la typologie énoncée par Wilson permet de simplifier l’approche (1983) et utile comme grille d’analyse des relations entre groupes d’intérêts et pouvoirs publics. Trois modèles :
        
        Modèle protestataire = les groupes refusent tout lien direct avec les autorités (ils préfèrent faire pression et s’appuyer sur l’opinion)
        
        Modèle pluraliste = les groupes influencent les autorités en dehors des voies officielles
        
        Modèle néo-corporatiste = les groupes ont une relation continue/institutionnelle avec les autorités
        
        Leur légitimité doit être étudiée pour comprendre leur insertion dans le système politique.
        
        L’Histoire permet de comprendre ce qui a, dans chaque pays, contribué à favoriser la représentation.
        
        Almond = insiste sur l’illégitimité relative de ces groupes dans les pays à tradition catho (car méfiance envers la richesse et les biens matériels)
        
        Beer (1958) = les groupes de pression sont + intégrés dans les système politiques éloignés des théories rousseauistes de la représentation (unité du peuple…)
    - - §.1 : La notion d’opinion publique
        
        A) Une notion controversée
        
        Apparition au XVIIIème du terme
        
        Avant 1789 : opinion des élites cultivées, la noblesse de robe parlementaire dans la lutte contre l’absolutisme, publicité des affaires du royaume. Après la Révolution, l’opinion des citoyens, ceux appelés à le devenir (suffrage restreint donc prsn lol) ou leur rpz.
        
        Habermas en 1962 : espace où s’exprime « l’opinion publique » sert finalement aux intérêts de la bourgeoisie et le principe de publicité la protège contre l’état.
        
        Dvpt du suffrage, des mouvements de masse, de la presse : opinion plus populaire, plus forcément « éclairée » = instrumentalisation des médias, politique.
        
        Apparition des sondages d’opinion ++
        
        Champagne en 1990 : l’OP devient le produit d’agents journalistes au service implicite de la classe dominante, ce qui restitue de façon moderne l’ancienne thèse de la confiscation du pouvoir par la classe dominante mais pose cependant les bonnes questions sur les sondages d’opinion et leur usage.
        
        B. Les sondages d’opinion
        
        1) Le principe des sondages
        
        Impossibilité d’interroger la totalité donc on se limite à un échantillon d’éléments représentatifs de cet espace. Photographie de l’état de l’opinion sur un sujet donné.
        Sauf que les réponses données ne correspondent pas toujours à la réalité : les gens cachent leur « incivisme », les partisans de partis extrêmes n’assument pas. En plus, les réponses données dépendent de la tournure de la question (claire et plutôt neutre de préférence).
        
        2) Les techniques de sondage
        
        Limites qui invalident leur résultat par Bourdieu en 1973 et Grawitz en 1972 :
        
        Les enquêtes reposent sur le postulat suivant : les opinions se valent toutes, tout le monde a une opinion, les sujets font l’objet d’un consensus. Or : tout le monde n’a pas d’opinion, elles ne se valent pas, chacun est plus ou moins informé. Les questions sont en fait celles que se pose le « petit monde » de ceux qui peuvent financer les sondages.
        
        Pas de prise en compte des « non-réponses » : refus de répondre lié à la l’incompétence sociale ou le sentiment de ne pas pouvoir fonder une opinion.
        
        Sondages invitent les personnes interrogées à produire des opinions qu’elles n’auraient jamais produites sinon : réponse à des questions qu’elles ne se sont jamais posées.
        
        Réponses aux questions politiques produites selon des registres différents
        
        Gaxie en 1990 : les « sans-réponses » : forme de « résistance silencieuse » à la parole ou alors sentiment d’incompétence (défavorisés). Et les réponses n’ont pas toutes la même solidité (parfois, enquêtés répondent à une question différente de celle posée).
      - §.2 : Les usages de l’opinion
        
        A) « Opinion » et compétition politique
        
        Les sondages sont pour les politiques des techniques d’aides à la décision : influent sur l’agenda de campagne, la sélection des candidats. Arme dans la concurrence et ressource pour les mieux armés (peuvent tenter de contourner la sélection partisane : Ricard Mittou en 1980-1981 ou Balladur Chirac en 1995).
        
        « Bons-sondages » : candidats forts donnent une visibilité plus grande à leur candidature, ralliement, les autres seront marginalisés. Suivisme des commentaires collés sur les sondages qui rend ce phénomène possible. Influent sur le climat de campagne ou l’action gouvernementale = les sondages permettent d’instaurer un « climat d’opinion » + décisif que les sondages avec le relai des médias.
        
        Mais les sondages restent tout de même une source d’information croissante et jouent un rôle important dans leur choix électoral.
        
        Gallup Poll pour la BBC : enquête montre que les sondages influencent grandement les opinions même si les gens ne l’assument pas forcément. Certaines études montrent qu’ils permettent de voler au secours de la victoire. Les personnes influencées ne correspondent pas aux résultats des partis politiques, certaines catégories étant plus touchées que d’autres.
        
        Donc les électeurs dont les convictions et les références politiques sont les plus fragiles qui sont les plus sensibles à l’influence des sondages (comme pour les médias).
        
        B. Les sondages d’opinion contre la démocratie ?
        
        OP indéfinie et les sondages apparaissaient comme les interprètes naturels de celle-ci.
        
        Champagne en 1990 : « les instituts de sondage, les politologues et la presse ont ainsi remplacé une entité métaphysique vague que chacun pouvait définir à son gré mais cette fois-ci mesurable et capable de s’imposer à tous avec la réalité d’une chose ». Les journalistes politiques donnent la parole à la « véritable » OP avec les sondages et leur opposent la connaissance de l’OP.
        
        Construction de l’OP avec. L’illusion d’un consensus sur les problèmes : les questions posées sont celles que se posent certaines « fractions de la classe dominante ».
        
        Les journalistes polissent le débat politique et ôtent donc toute fonction décisive aux élections, effacement du débat politique, diminution de « l’investissement lié à l’incertitude de l’issue électorale » : Lacroix en 1988.
        
        « Fossoyeurs » de la démocratie, dangers pour le débat politique. Usage abusif des sondages même s’ils facilitent la communication entre gouvernants et gouvernés. Ils ont tendance à infléchir, définir la politique des acteurs politiques formés à l’école des sondages. Les « baromètres de popularité, de confiance, de satisfaction » brouillent la lisibilité de l’action publique puisque les gouvernants s’alignent sur cette « courbe de température ».
        
        Création d’un climat d’opinion démobilisateur comme en 2002 où l’on croit que les jeux sont déjà faits.
    - - §.1 : La promotion du juge constitutionnel.
        
        A) Les conditions d’émergence du contrôle de constitutionnalité
        
        Intervient comme le moyen d’empêcher pour l’avenir une remise en cause des droits fondamentaux que les Parlements n’avaient pu garantir. Donc surtout après la seconde guerre mondiale et le nazisme.
        
        Histoire des cours constitutionnelles :
        
        Autriche en 1945
        
        Japon en 1947
        
        Italie en 1948
        
        RFA en 1949
        
        Années 70 pour l’Europe du sud qui sort de la dictature
        
        Le 16 juillet 1971 pour la France : donne une valeur constitutionnelle au préambule
        
        Années 90 pour le reste de l’Europe (centrale)
        
        Promotion de l’État de droit.
        
        Le juge constitutionnel peut déclarer une loi valable, la censurer ou indiquer au législateur les conditions dans lesquelles elle doit être interprétée et appliquée. Interprétation constructive où il lui indique les éléments non-contenus dans la loi qui devraient y être pour la rendre conforme. Participation au processus de fabrication de la loi comme un législateur négatif ou positif = acteur du jeu politique.
        
        Ces intentions sont introduites via la jurisprudence par les élus du SU et les gouvernants dans leur conduite et action. Le juge sert également de recours ultime pour l’opposition ou l’exécutif contre la majorité ou pour éviter tout débat politique.
        
        Il est l’arbitre entre majorité et opposition réduisant ainsi l’impact des alternances.
        
        B) La légitimité du juge constitutionnel
        
        L’interprétation de celui-ci reste davantage un acte de volonté que de connaissance selon Michel Troper. Le droit est le produit d’un rapport de forces d’où la question de légitimité du JC. Les juges sont nommés par d’autres instances souvent élues au SU. Pourtant, ils contrôlent le travail législatif des rpz du peuple.
        
        Soit le parlement est l’incarnation du souverain et donc le contrôle de la loi =/= démocratie rpz
        Ou alors ce n’est pas la volonté populaire mais celle des rpz qui est contrôlée selon la Constitution, expression de la volonté suprême. En plus le peuple peut toujours la modifier donc la référence au juge si celui-ci d’écarte de la juste interprétation
        
        Opposition du peuple élisant ses rpz et du peuple abstrait immortalisé mais vivant dans la Constitution s’exprimant par la parole du juge. Donc légitimité très abstraire du JC. Donc elle est placée sur le respect des droits de l’homme, valeurs suprêmes face au risque que les rpz s’approprient la souveraineté et face des lois contraire à ces droits = le JC est un rempart contre l’oppression du peuple.
        
        Il a surtout un rôle analogue à celui des chambres Hautes comme contrepoids aux excès de la majorité.
        
        Le JC participe à l’expression de la volonté générale au nom des droits fondamentaux et de ceux de la minorité = démocratie mais risque du « gouvernement des juges ».
        
        Avant, bridé par le pouvoir politique, ou évite de rentrer en conflit avec. De nos jours, peut
      - §2 : Les autorités administratives indépendantes
        
        A) L’émergence AAI
        
        Le succès de la notion lui a fait perdre en homogénéité. Les 4 secteurs principalement concernés par les AAI sont:
        
        Les rapports avec les administrés
        
        L’économie de marché
        
        L’information et la communication
        
        L’évaluation
        
        Dotés de pouvoir de décision, de contrôle, d’investigation, d’avis, de recommandation, voire de sanction. Le mandat des membres et irrévocable et non-renouvelable, ils sont dégagés de la subordination de l’administration du gouvernement. Autonomie néan
        
        modele
        
        USA : Independent regulatory agencies : apparues sous la concurrence entre Congrès et exécutif, création par une loi générale, désignés conjointement par législatif et exécutif, irrévocables, contrôlés par le Congrès, elles régulent par une réglementation appropriée des secteurs d’activités variés
        
        UK : Quasi autonomous non governmental organizations : situations très variées (il y en avait 3000 dans les années 70), créée par une charte royale-une loi-une décision ministérielle, non-intégrés dans un département ministériel donc flou juridique d’après Gentot en 1994 qui est la source de leur pouvoir, instances collégiales, informent, contrôlent, régulent, prestige (BBC par exemple).
        
        « Agences » suédoises
        
        Allemagne : Banque Fédérale qui a inspiré la réforme de la Banque de France en 1993
        
        France : notion d’AAI date de 1978 avec la création du CNIL mais il y en a eu des analogues avant
        
        B) La légitimité des AAI
        
        Elles sont dépendantes dans leurs moyens et gestion de l’administration et elles sont soumises à un contrôle juridictionnel de leurs actes. Leur légitimé est placée dans leur rôle de protection des libertés et d’arbitrage des intérêts. Chevallier en 1994 : elles mettent néanmoins en cause le système unitaire et hiérarchisé de l’administration française + court-circuitent la médiation politique en échappant à tout droit de regard politique ou s’opposant au pouvoir politique.
        
        Commissions de « sages » chargées de formuler des solutions consensuelles. Régulation technique fondée sur la sagesse plutôt que politique, légitimité placée dans l’indépendance et la compétence = elles sont un indice de la crise de la conception traditionnelle de la démocratie d’après Chevallier.
        
        Recours à des « sages », des « intercesseurs » = recomposition du modèle démocratique marqué par l’État de droit.
        
        Quermonne en 1991 :« instances administratives situées hors de la mouvance du gouvernement, d’un département ministériel ou de leurs délégués, et qui reçoivent de l’État la mission d’opérer la régulation d’un secteur sensible de la vie en société, à l’interface de la société civile et du pouvoir politique »
      - Ne possèdent pas de légitimité élective ou d’assise sociale particulière mais son intrinsèquement liés à la notion d’État de droit selon Chevallier en 1994 (crise de l’état providence, succès du libéralisme, intérêt des droits de l’homme).
- - - - §.1 : Les thèses élitistes
        
        A) Pareto : élite gouvernementale et non gouvernementale
        
        B) B. Mosca et la « classe dirigeante »
        
        C. Mills et le « triangle du pouvoir »
      - §.2 : Les thèses pluralistes
        
        A) La polyarchie (Robert Dahl)
        
        B) Les catégories dirigeantes (R. Aron)
        
        C) L’exemple de la monarchie de Juillet
      - §.3 : Les thèses d’inspiration marxiste