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COMPETENCE JURIDICTIONNELLE INTERNATIONALE DIRECTE - Coggle Diagram
COMPETENCE JURIDICTIONNELLE INTERNATIONALE DIRECTE
LE POUVOIR DE JUGER
le For
définition
il désigne le tribunal compétent pour juger d'un litige ayant un élément d'extranéité
tribunal désigné par les règles de compétence internationale (Bruxelles I bis)
A quoi sert cette notion ?
éviter les conflit de juridiction
organiser la coopération judiciaire internationale
déterminer qui peut juger l'affaire
le lien entre souveraineté de l'Etat et protection du For
Objectif
L'Etat veut garder le contrôle sur son organisation judiciaire et ses valeurs fondamentales
auto-organisation
droit pour un État de s’organiser librement
Quand un tribunal national est saisi dans un contexte international, l’État va vouloir garder la main sur son ordre juridique
Moyen
Il le fait en affirmant que lui seul a le pouvoir de contraindre sur son territoire, donc il filtre les décisions étrangères
Il possède le
monopole de l'exécution des décisions de justice
Civ 12 mai 1931, affaire Compagnie française de navigation Cyprien Fabre
une décision étrangère n'a pas d'effet automatique, elle doit être reconnue ou faire l'objet d'une mesure d'exequatur
pourquoi ?
Pour éviter qu’une autorité étrangère n’impose sa volonté sans contrôle
Pour protéger la souveraineté juridique et judiciaire nationale
Affaire du Lotus, 1927 : ce qui n'est pas interdit par le droit international est permis aux Etats
le lien entre souveraineté de l'Etat et abstention du For
immunité de juridiction
principe selon lequel un État ne peut pas être jugé devant les tribunaux d’un autre État, sauf s’il y consent
Repose sur le
principe d’égalité souveraine
entre États (
article 2 §1 de la Charte des Nations Unies
)
Portée
critère organique
Qui agit ?
si l’organisme n’a pas de personnalité juridique distincte = immunité de juridiction
si l'organisme a une personnalité juridique distincte de l’État qui la créée = pas d'immunité de juridiction
critère fonctionnel
:
Procureur Général de la Cass c/ Vestwig et autres (5 fév. 1946).
nature de l'acte
Acte jure imperii = acte de puissance publique (diplomatie, armée, fiscalité...) → protégé par l’immunité
Acte jure gestionis = acte de nature commerciale ou privée (acheter, vendre, louer, recruter...) → pas d’immunité
immunité d'exécution
L’immunité d’exécution protège les biens d’un État étranger contre les mesures de saisie ou d’exécution forcée sur le territoire d’un autre État.
L’immunité d’exécution est autonome par rapport à l’immunité de juridiction.
Un État peut être jugé mais on ne peux pas forcément exécuter le jugement (à cause de l'IE)
Avoir le droit de juger ≠ avoir le droit de saisir
Quels biens sont protégés ?
Tous les biens publics sensibles de l’État
étranger sont en principe insaisissables, même pour une dette privée
navires de guerre
comptes bancaires publics
ambassades
créances de l'Etat
exception : activité commerciale
Affaire Eurodif c/ Iran (1985)
Si le bien a été affecté à une activité économique ou commerciale (≠ service public souverain), alors il peut être saisi.
Affaire Sonatrach (1985)
Si l’État agit via un organisme distinct (ex : entreprise publique), et que cet organisme exerce une activité privée, ses biens peuvent être saisis.
Présomption de commercialité
Dans le doute, le juge peut considérer qu’un bien sert à une activité commerciale.
Cela facilite la possibilité de saisie dans certains cas
La loi Sapin II (2016)
Cette loi a renforcé la protection des États étrangers, en encadrant très strictement les saisies de leurs biens
Article L. 111-1-1 CPCE
Le créancier doit obtenir une autorisation du juge avant de pratiquer une saisie.
Article L. 111-1-2
Le juge peut autoriser la saisie si l’une des 3 conditions suivantes est remplie
L’État étranger a donné son accord à la saisie
Le bien a été spécifiquement affecté à l’exécution de la dette
Un jugement ou une sentence arbitrale a été rendue, et le bien a un lien direct avec l’affaire, hors service public non commercial
Article L. 111-1-3 CPCE
Le législateur est intervenu pour corriger une jurisprudence trop favorable aux créanciers (et donc trop contraignante pour les États).
abstention du For
Quand un tribunal nationale renonce à exercer sa compétence par respect pour la souveraineté d'un autre Etat ou de ses représentants
immunité diplomatique
Convention de Vienne sur les relations diplomatiques
Les diplomates et certains représentants officiels bénéficient d’une immunité personnelle, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas être jugés par les tribunaux de l’État dans lequel ils sont en mission
Protéger les relations diplomatiques entre États
Garantir l’indépendance des missions diplomatiques et la liberté d’action des représentants officiels
exception : levée par l'Etat d'envoi
LE POUVOIR DE DIRE LE DROIT
"conflit de juridiction"
il n’existe pas de "vrai" conflit de juridictions
Ce qu'on appelle "conflit de juridictions" c'est l'idée que :
plusieurs tribunaux, dans plusieurs pays, voudraient traiter le même litige international, et seraient en concurrence direct
en réalité pas le cas
ce n'est pas un vrai conflit
il n'y a pas de confrontation entre tribunaux, chacun agit dans son propre système juridique, indépendamment des autres
Lorsqu’un tribunal est saisi, il ne regarde que sa propre compétence
Il ne se préoccupe pas de savoir si d’autres tribunaux étrangers pourraient être saisis aussi.
Si le tribunal se reconnaît compétent, il juge l’affaire.
Sinon, il dit simplement qu’il est incompétent, sans désigner un autre tribunal.
utilisation du terme
la première grande problématique en DPI était celle du conflit de loi
Quelle loi appliquer : droit français ? Italien ? Allemand ?
par analogie, certains auteurs ont voulu étendre ce raisonnement au domaine juridictionnel
si plusieurs tribunaux pourraient être compétents dans une affaire international = conflit de juridiction
erreur logique
dans le cas des loi
Plusieurs lois peuvent prétendre s’appliquer simultanément à une même situation
dans le cas des juridicitons
un seul tribunal est saisi et il statue sans se soucier des autres
les juridictions ne s'affrontent pas entre elles
aucune interaction directe entre les juridictions nationales : chacun agit dans son système souverain
Que faut-il dire à la place ?
concurrence de juridictions
Il peut y avoir plusieurs juridictions potentiellement compétentes pour connaître d’un litige international, mais elles n’entrent pas en opposition directe.
pluralité de juridictions possibles
Cela signifie que selon le lieu, la nationalité, le domicile ou la situation, différents États pourraient théoriquement se déclarer compétents.
Mais ce n’est pas un conflit, car un seul juge est saisi en pratique.
compétences et procédures
règles de compétence
déterminent quel tribunal est compétent pour traiter une affaire donnée.
but : Elles assurent une gestion cohérente des litiges et garantissent le bon fonctionnement du marché intérieur européen.
uniformisation au sien de l'UE
règlement Bruxelles I refondu
établit des règles communes de compétence internationale directe pour les États membres, en vue de faciliter le traitement des litiges transnationaux.
harmonisées pour éviter des conflits de juridiction et garantir la prévisibilité des litiges transfrontaliers.
règles de procédure
régissent le déroulement d’un procès devant les tribunaux (dépôt des plaintes, déroulement des audiences, délais, etc.).
autonomie des EM
absence d'harmonisation
interaction
le règlement Bruxelles I refondu inclut des règles de compétence dérivée
dimension procédurale car permettent le regroupement du contentieux -> connexité des affaires
exemples
système britannique
compétence interne et compétence internationale
règles de compétence interne
désigne précisément le tribunal compétent au sein d’un même État pour juger d’un litige.
Elle détermine la compétence géographique et matérielle
règles de compétence internatioanle
détermine l’ensemble des tribunaux compétents d’un État, laissant ensuite les règles internes définir la juridiction excate
évolution
règlement Buxells I refondu
distinction traditionnelle coméptene interne/coméptence international est partiellement bouleversée
il ne se contente pas de désigner l'ensemble des tribunaux compétents d'un État membre pour des affaires transfrontalières.
Certaines dispositions du règlement vont jusqu’à désigner directement un tribunal spécifique, comme le ferait une règle de compétence interne.
art 7 : fixe la compétence pour des matières spécifiques (par exemple, en matière contractuelle ou délictuelle).
art 24 : Prévient des cas de compétence exclusive pour certaines affaires (par exemple, les litiges relatifs à la propriété immobilière).
volonté des parties
unification de l'espace judiciaire européen
rôle de l'UE
les litiges visés