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Les solidarités, Oeuvres - Coggle Diagram
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Oeuvres
Introduction
Serge Paugam: "L’attachement social. Formes et fondements de la solidarité humaine" (2023) => L'être humain est fondamentalement solidaire car il ne peut vivre sans attache (assurent protection face aux aléas du quotidien et reconnaissance de son identité et de son existence sociale)
- Introduction - L’attachement comme fondement de la solidarité
-> L’attachement social est défini comme le processus d’entrecroisement des différents types de liens sociaux
-> L’individu est anthropologiquement solidaire : il ne peut vivre sans attache et passe sa vie à s’attacher
- Partie 1 - Théories de l'attachement
-> L’attachement social ne peut être envisagé sans une forme d’intériorisation des contraintes, mais il faut aussi considérer l’intériorisation des contraintes comme l’effet émotif de l’attachement lui-même
- Partie 2 - Les quatre types de liens sociaux
-> Lien de filiation : relations familiales (parents-enfants)
-> Lien de participation élective : relations choisies (amis, conjoints)
-> Lien de participation organique : relations professionnelles
-> Lien de citoyenneté : appartenance à une communauté politique
- Partie 3 - Les régimes d'attachement
-> Familialiste : prédominance des liens familiaux
-> Volontariste : importance des liens choisis
-> Organiciste : poids des liens professionnels
-> Universaliste : primauté des liens de citoyenneté
- Partie 4 - Les formes de rupture des liens sociaux
-> Liens qui libèrent: protection et reconnaissance / Liens qui fragilisent: manque de protection / Liens qui oppressent: manque de reconnaissance / Rupture des liens: absence de protection et reconnaissance
Alain Supiot: "La solidarité : enquête sur un principe juridique" (2015) => Solidarité = principe juridique qui permet de fonder un lien collectif durable entre les individus dans les sociétés marquées par l'individualisme
- La solidarité comme construction juridique
-> Solidarité = construction historique rendue possible par le droit
-> Le droit institue la solidarité en traduisant les interdépendances humaines (maladie, vieillesse, accident…) en obligations collectives et impersonnelles
-> Le droit social (sécurité sociale, assurance chômage, retraite…) n’est pas une simple aide : c’est une institution de la solidarité, où chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins
=> « La solidarité est une construction juridique, non un simple élan du cœur. »
=> « Le droit peut rendre solidaire, là où la morale échoue. »
- Un antidote au modèle du contrat
-> Critique la fiction de l’individu contractuel, qui repose sur une vision libérale de l’homme : rationnel, libre, autonome
-> Ce modèle ignore la réalité de l’existence humaine : fragilité, dépendance, liens familiaux, sociaux, professionnels
-> La solidarité repose sur l’idée que nous sommes tous débiteurs de la société (Léon Bourgeois)
-> Le droit social ne cherche pas à garantir une stricte égalité, mais à organiser une interdépendance juste et humaine
=> « La solidarité, c’est le droit de ne pas être seul. »
- Crise contemporaine de la solidarité
-> Le néolibéralisme valorise l’individu comme entrepreneur de lui-même, responsable de son sort. Cette logique affaiblit la solidarité, réduite à un filet minimal de sécurité
-> Le droit social se transforme : il ne garantit plus des droits, mais conditionne des prestations à des comportements attendus (activation, performance...)
=> « L’extension de la logique marchande dissout la solidarité dans l’utilité. »
Léon Bourgeois: "Solidarité" (1896) => Propose une troisième voie entre libéralisme individualiste et socialisme autoritaire (solidarisme)
- Le "quasi-contrat"
-> Aucun individu ne peut revendiquer une autonomie absolue : il est né dans une société dont il bénéficie dès la naissance (infrastructures, langue, savoir, sécurité…)
-> Il y a donc un "quasi-contrat" entre individu et société : "Tout homme naît débiteur de la société.”
-> Dette morale: on reçoit donc on donne en retour = réciprocité
- Une justice sociale sans rupture avec le libéralisme
-> Veut éviter la charité humiliante et le collectivisme contraignant
-> Affirme que l’on peut être solidaire sans nier les libertés = solidarisme républicain
-> Justifie les impôts, la protection sociale, l’éducation gratuite, comme restitution de ce que la société nous a permis d’obtenir
=> “La solidarité est la forme moderne de la fraternité.”
- La solidarité, fondement de la République: solidarité = projet moral et social / justice républicaine = égalité des chances (politiques solidaires) / Etat doit mettre en œuvre la solidarité
Marie-Claude Blais: "La solidarité. Histoire d’une idée politique" (2007) => Solidarité = idée politique moderne qui a émergé pour penser l’unité du corps social sans nier l’autonomie des individus
=> « La solidarité ne désigne pas seulement un lien affectif ou moral, elle est un principe d’organisation sociale. »
- Chapitre 1 – La solidarité contre la charité : une idée moderne
-> Charité repose sur l’inégalité entre celui qui donne et celui qui reçoit + pitié, don, hiérarchie, culpabilité
-> Solidarité est horizontale: fondée sur l’égalité et le droit (responsabilité mutuelle entre citoyens)
-> Léon Bourgeois: théoricien de la « solidarité républicaine » -> conçoit la solidarité comme un devoir politique, "quasi-contrat" social (chacun doit aux autres car il bénéficie de la société)
=> « Être solidaire, c’est reconnaître que l’on est toujours déjà lié aux autres. »
- Chapitre 2 - La solidarité contre l’individualisme : une idée sociale
-> Libéralisme: suppose des individus autonomes, indépendants, libres / Réalité sociale: montre interdépendance croissante entre individus
-> Durkheim: dans les sociétés modernes -> cohésion repose sur solidarité organique
-> La solidarité devient une réponse au désenchantement du monde : dans une société sans Dieu ni roi, il faut trouver de nouveaux liens
-> La solidarité ne nie pas l’individu, mais le reconnecte à un tout, dans une société démocratique
=> « L’individu n’est pas un être isolé, mais un être social. »
- Chapitre 3 – La solidarité au cœur de la démocratie : une idée politique
-> L’État devient l’instrument de la solidarité : lois sociales, système de santé, éducation publique
-> La solidarité implique une forme de responsabilité collective, mais organisée par la loi (pas une simple obligation morale)
-> Permet de réconcilier justice et cohésion sociale : chacun reçoit selon ses besoins, contribue selon ses moyens
-> Aujourd'hui: fragilisée par néolibéralisme, individualisme, crise de l'Etat-Providence => nécessité de refonder une pensée de la solidarité pour le XXIe siècle
=> « La solidarité est le nom politique de notre interdépendance »
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