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Les différentes approches du conseil agricole - Coggle Diagram

- - - - Les secteurs agricole et agroalimentaire connaissent aujourd’hui une crise de conﬁancedes consommateurs et des citoyens : ceux-ci doutent de la qualité de l’alimentation etde la capacité des producteurs, transformateurs et distributeurs à organiser et mettre enœuvre des formes de production respectueuses de l’environnement. Comme le souli-gne Mormont (2001), cette crise de conﬁance, conjuguée avec des demandes nouvel-les des consommateurs et une crise écologique, donne lieu à une multiplication denormes (environnementales, sanitaires, marchandes) et crée « un entourage qui paraîtchaotique, spécialement aux producteurs agricoles ». (Maxime et Aze 2006)
        
        l’échelle des exploitations agricoles, cette situation confuse se traduit par la néces-sité de respecter des prescriptions qui ne se recouvrent pas complètement et ne sontpas nécessairement toutes cohérentes entre elles1(Aubry et al., 2005). (Maxime et Aze 2006)
        
        ans plusieurspays, la volonté d’harmoniser des exigences parfois contradictoires entre elles a incitéla profession agricole, soucieuse de revaloriser son image, à prendre l’initiative dedémarches d’assurance qualité au niveau des exploitations agricoles. En France, cesdémarches ont privilégié des stratégies collectives et l’implication d’organismes deconseil agricole dans les dispositifs de reconnaissance et de contrôle de l’assurance qualitédans les exploitations. (Maxime et Aze 2006)
        
        Certains auteurs ont souligné le besoin d’adapter l’organisation des services de conseilen agriculture et de déﬁnir de nouvelles formes d’accompagnement capables de pren-dre en compte des principes de gestion des ressources et d’organisation des systèmesde production (Mazé et al., 2000 ; Mazé et al., 2002) (maxime et Azé, 2006)
      - L’assurance qualité s’est développée à partir des années cinquante dans le secteur del’industrie et est régie depuis les années quatre-vingt par les normes internationales ISO29000. La norme ISO déﬁnit la qualité comme « l’ensemble des caractéristiques d’uneentité3qui lui confèrent l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés et implicites ». (Maxime et Mazé, 2006)
        
        évaluée par des audits qui peuvent donner lieu à une certi-ﬁcation d’assurance qualité, lorsqu’ils sont réalisés par un organisme spécialisé etindépendant du fournisseur et du client.
        
        Les démarches d’assurance qualité, fondées sur la mise en place volontaire par l’en-treprise de systèmes de management de la qualité et/ou de l’environnement, crédibi-lisés par l’intervention d’un organisme certiﬁcateur indépendant, suscitent depuisquelques années un intérêt croissant en agriculture (Grolleau, 2001 ; Mazé et al.,2000). (Maxime et Maz&, 2006)
        
        Dansce cas, moyennant une mise en cohérence avec d’autres approches (contractuelles, poli-tiques ou réglementaires), l’assurance qualité au niveau des exploitations agricoleslimiterait les coûts de contrôle liés à l’application de multiples cahiers des charges, réfé-rentiels, guides de bonnes pratiques, chartes, directives et prescriptions, qui sontsouvent aujourd’hui des préalables à l’accès à des signes ofﬁciels de qualité6, à lacommercialisation des produits ou encore à l’obtention des aides
        
        our autant, la mise en œuvre de démarches d’assurance qualité au niveau des exploi-tations agricoles n’est pas envisageable sans adaptations spéciﬁques au contexte agri-cole. Un obstacle majeur est la lourdeur administrative de la mise en place et dumaintien du système d’assurance qualité et le coût de ces démarches, tant direct (inves-tissements nécessaires, conseil, audit) qu’indirect (formation, temps)
        
        Une autre difﬁ-culté réside dans la crédibilité technique de ces démarches en tant qu’outils d’une agri-culture effectivement respectueuse de l’environnement. Dans son principe, le mana-gement environnemental selon les normes ISO 14000 n’impose pas de seuil minimumd’exigence, au-delà du respect de la réglementation, mais se fonde sur une logiquepersonnelle d’amélioration continue des performances de l’entreprise.
        
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    - - Donner un cahier des charges communs de "bonnes pratiques" en apres crise de l'ESB ; inquiétude de la propagation à d'autres filières et de santé publique
        
        Eviter redondance et lourdeur de multiples CDC : La démarche Quali’Terre®8a été conçue pour répondre à ces enjeux et redonner l’ini-tiative aux agriculteurs en termes de garantie de la qualité. C’est une démarche d’assu-rance qualité qui a adopté une approche préventive et transversale de la qualité au niveaude l’exploitation agricole et qui a recherché une simplicité de mise en œuvre pour lesagriculteurs. (Maxime et Mazé 2006)
      - Des organismes, tels que les chambres d’agriculture et les centres de gestion et d’éco-nomie rurale, servent d’intermédiaires entre les exploitations et l’organisme certiﬁca-teur, en réalisant dans les exploitations, dans des conditions bien précises, des audits (Maxile et Mazé 2006)
        
        es audits ne peuvent pas être réalisés par desagents issus d’organismes économiques ni par des agents ayant réalisé une mission deconseil dans l’exploitation. Les décisions de qualiﬁcation n’appartiennent pas auxauditeurs, mais sont sous la responsabilité d’une commission départementale quiexamine les rapports d’audit et notiﬁe ou refuse la qualiﬁcation. Cette commission com-prend des représentants de la chambre d’agriculture, des syndicats, coopératives,négociants agricoles, industries agroalimentaires et consommateurs. L’organisme decontrôle tierce partie12audite, pour sa part, un échantillon d’exploitations par sondagealéatoire et le système qualité mis en place au niveau régional sous la responsabilitéde la chambre régionale d’agriculture (Mazé et al., 2000). 'Maxime et Mazé 2006
    - - Audit avec deux dimensions : indépendance et diagnostic. Mais n'est pas un contrôle
        
        activité de diagnostic (Hoc, 1990), généralement associée à l’expertise ou à la compétence technique de l’auditeur : chercher des informations fondées sur des faits et dont la véracité peut être démontrée – on parle de preuves tangibles d’audit –, les traiter, détecter des problèmes et interpréter les conséquences de l’état de la situation, évaluer des marges de progrès possibles.
        
        rois outils de diagnostic des pratiquesagricoles – un référentiel de bonnes pratiques, un guide d’audit et sa notice d’utilisation.
        
        L’indépendance est une deuxième composante de l’activité d’audit : pour garantir lacrédibilité du processus d’audit, l’auditeur doit vouloir et pouvoir rendre compte dansun rapport d’audit des problèmes ou non-conformités détectés au regard des critèresde l’audit.
        
        essentielle dans le cadre de dispositifs de qualiﬁcation d’exploitations agricoles qui délè-guent des audits à des structures assurant des missions de conseil auprès des agricul-teurs. Dans ce cas en effet, l’auditeur peut être suspecté de collusion volontaire ou incons-ciente avec le client.
      - Audit à l'interface entre conseil et contrôle
        
        L’audit n’est pas un contrôle. C’est, au contraire, le développement d’un jugement personnel de la situation par l’au-diteur qui est privilégié dans la démarche Quali’Terre®.
        
        Pas les mêmes moyens : audit utilise un référentiel de bonne pratiques VS contrôle vérifie le respect de règles strictes
        
        le contrôle s’en tient en principe à un état des faits constatés au regard d’undocument de référence, l’audit est censé engager une réﬂexion sur l’efﬁcacité de ce quiest constaté,
        
        Pas les mêmes objectifs : audit vérifie application du référentiel, évalue efficacité de l'application dans le temps et détecte les opportunités d'amélioration VS contrôle vérifié simplement l'application des règles au temps t
        
        Pas les mêmes finalités : audit vérifie respect des clauses d'un contrat VS contrôle vérifie des obligations réglementaires
        
        Audit n'est pas un conseil :
        
        e positionnement requis de l’auditeur dans laconstruction d’un tel dialogue est distingué du positionnement d’un conseiller, impli-qué dans la construction d’un problème, sa résolution et la mise en œuvre de solutionset censé « se mettre à la place de l’agriculteur »
        
        Conseiller se met à la place de l'agri alors que l'auditeurs est une tierce partie, se veut donc neutre. àl’inverse du conseil, l’audit ne trouve pas son sens dans l’orientation de l’action de l’agri-culteur selon son intérêt supposé
        
        es ﬁnalités et buts assignés à l’audit sont a priori étrangers à ce qui constitue le sens de leur travail, « êtreutile à l’agriculteur », « lui apporter quelque chose », c’est-à-dire avant tout répondreà une question posée et résoudre un problème. Problème aussi de la confiance qui n'est pas là
        
        Réappropriation diverses par les conseillers selon leur trajectoire professionnelle
        
        L’action est conduite avant tout pour acquérir de nouvelles connaissances sur lesexploitations et leur fonctionnement et une pertinence dans de nouveaux domaines,mais aussi pour construire d’autres façons de travailler avec les agriculteurs. Selon lesconseillers, cela peut représenter ou pas une rupture avec leur métier de conseil.
        
        pour d’autres conseillers, souvent plus jeunes et dans un contexte favo-risant une organisation d’équipes de travail autour de projets, l’audit est saisi commeune opportunité de faire évoluer le travail ordinaire, par une ouverture aux questionsdes impacts territoriaux et environnementaux de l’activité agricole, une diversiﬁcationdes activités et une prise de recul par rapport aux pratiques habituelles de conseil. Leurprincipale motivation est de travailler autrement, avec de nouvelles méthodes permet-tant de « mieux formaliser ce que l’on fait » et surtout de rompre un isolement dans letravail et un cloisonnement ressenti entre conseillers et domaines d’activité au sein del’organisme.
        
        Une motivation essentielle est de « bien savoir ce qu’est unaudit pour préparer l’agriculteur ». Cela a pour conséquence de mettre certainsconseillers en difﬁculté pour se positionner par rapport aux agriculteurs, discuter decertains sujets et conduire les échanges en situation d’audit : « quand on va chez desgens qui ne sont pas prêts, c’est pas facile », « on dit des choses qui ne sont pas de notremétier habituel », « on dit des choses qui ne sont pas forcément agréables et qui nesont pas dans le cadre des missions qu’on avait jusqu’à présent ». certains sujets ne sont pas abordés ou bien les conseillers n’ontpas accès à certaines informations
        
        Transfo de la relation avec les agriculteurs
        
        la place et le positionne-ment des agriculteurs dans une démarche d’assurance qualité qui sont interrogés parles conseillers. L’agriculteur qui adresse une demande d’audit pour obtenir la qualiﬁ-cation de son exploitation est-il bien le commanditaire de l’audit ? Quel est le cadrecontractuel de l’audit dans une démarche de qualiﬁcation des exploitations ? Quel peutêtre le sens pour les agriculteurs d’une représentation de leurs pratiques à travers le prismedu référentiel Quali’Terre® ? Comment peuvent-ils s’approprier cette représentation etle diagnostic réalisé ? Le rôle des auditeurs peut-il aller au-delà d’une vériﬁcation del’adéquation des pratiques des agriculteurs à un guide de bonnes pratiques ? Peut-il êtrede contribuer à une maîtrise des risques liés aux pratiques agricoles à travers des rela-tions de travail durables ?
        
        l’audit n’est pas simple-ment le produit de dispositions juridiques et réglementaires, mais qu’il relève aussi d’uneproduction conjointe de connaissances mettant en jeu la responsabilité et l’éthique del’auditeur et de l’audité (Richard, 2003 ; Seppänen et Helenius, 2004).
- - - - L’activité de conseil peut en fait s’analyser comme une combinaison de trois principales fonctions développées dans les interactions : résolution coopérative de problèmes, gestion de la relation dans le temps, et prescription (Compagnon & Cerf, 2000)