Please enable JavaScript.
Coggle requires JavaScript to display documents.
CITATIONS HGM, Théophé apprend jeune que les femmes peuvent avoir un "…
CITATIONS HGM
«
Elle m’a raillée du goût que j’ai pour la lecture et pour les autres exercices qui font mon occupation. Elle m’a parlé de tendresse, et de la douceur qu’on trouve à mon âge dans les plaisirs de l’amour. Cent histoires de galanteries qu’elle m’a raconté m’ont paru comme autant de reproches qu’elle me faisait de ne pas suivre de si agréables exemples
. » p. 179 :explode: :couple_with_heart:
A ce moment, le narrateur a temporairement renoncé à son amour : Prévost maintient pourtant la voix du libertinage par le comportement de Bema -> C'est
une voix libertine parallèle
Bema utilise deux stratégies : elle passe par le discours (en évoquant les plaisirs procurés par la « tendresse » ) et par le récit.
Bema se fait même conteuse afin de séduire Théophé par les pouvoirs de la
fable
(au sens que le terme possède à l’âge classique en tant que synonyme de fiction). Idée de perversion par la fiction
Bema joue également sur la polysémique de « galanterie ».
Or, le narrateur lui même avait refusé d’utiliser cette stratégie fabulatrice. Il se reproche d'avoir trop utilisé auprès d'elle son rôle de prédicateur à la vertu. Ex : il refuse de se servir de La Princesse de Clèves comme d’un « artifice ».
Narrateur au sélictar :
"
J’avoue qu’elle a été élevée dans vos pratiques, et depuis qu’elle est chez moi, j’ai marqué peu de curiosité pour savoir ce qu’elle pense en matière de religion
" p. 225 :question: :latin_cross:
→ le verbe « avouer » indique une part d’honnêteté et la conjective qui suit relève la reconnaissance lucide d’une lacune d’information. Concession du narrateur auprès du sélictar
→ le sujet de la conversion religieuse joue dans le roman le rôle d’un révélateur symbolique de la méconnaissance que l’ambassadeur a de Théophé.
→ cette méconnaissance ajoute à l’aura de mystère qui plane autour de la jeune femme.
→ cette souplesse religieuse fait écho à celle de Prévost qui est passé du catholicisme à l’anglicanisme.
« Rendez-moi heureuse, disois-je à l’or et aux diamans. Tout étoit muet et insensible. » // « Un agréable instrument que j’aurais entendu la première fois, ne m’aurait pas fait une autre impression. »
→ Théophé a soif d’un véritable échange, qui soit verbal et spirituel. Elle a une frustration communicationnelle. Elle a d’abord été isolée par Chériber, puis ne parvient pas à entrer en réelle communication avec les autres femmes.
→ les diamants sont muets là où le narrateur parvient à instaurer un dialogue.
Face au silence, Théophé s’ouvre à la musique du discours du narrateur. → La comparaison musicale donne l’impression d’une harmonie de contact.
« Je ne fus pas plus tôt à côté d’elle que prenant un baiser passionné sur ses lèvres, j’eus la douceur de la trouver sensible à cette tendre caresse. Un soupir, qui lui échappa malgré elle, me fit encore juger plus favorablement de ce qui se passait dans son coeur » (p.133) :kiss: :kissing:
→ A lire ces lignes, la présence d’un désir amoureux paraît claire. Pourtant, les modalisations « me fit encore juger » et « je crus remarquer » viennent semer le doute de la même manière que le « soupir », hautement ambiguë car correspondant au fond à un silence
→ l’attitude de Théophé peut refléter son habitude à se plier aux désirs des hommes.
→ Sa volonté est donc systématiquement niée voir annihilée.
Récit de Théophé au narrateur : «
Je fus livrée à lui dans un âge où j’ignorais encore la différence des sexes
» p.74
Théophé a appris très jeune à se considérer comme objet de désir. → La tournure passive ainsi que le verbe « livrer » cantonnent Théophé au statut d’objet soumise à l’autorité paternelle.
Théophé apprend jeune que les femmes peuvent avoir un "espèce d'empire" sur les hommes.
Narrateur désigne Théophé comme "mon ouvrage"
Combat linguistique (lors de la proposition de séjour à Oru) : "complaisances", "caresses", "bonheur", "désirs", "plaisir", "coeur", VS "reconnaissance, "bienfait", "générosité".