Ces deux passages sont emblématiques de deux procédés récurrents du dialogue sarrautien : le bouclage et l’effet miroir. Les répliques des personnages se répondent, comme ici, à plusieurs pages de distance, et l’on peut suivre tout au long du texte les isotopies et antinomies thématiques, comme ici l’opposition entre le dehors et le dedans, l’appartenance ou non aux catégories socialement acceptables, traversant les répliques de l’un et l’autre. Ces deux jeux de dialogues renforcent l’effet de distanciation : tout se passe comme si H1 et H2 étaient les porteurs accidentels et anonymes d’un échange verbal qui suit sa logique propre, la logique du monde commun de langage et de valeurs, qui inclut le lecteur-spectateur.
L’effet miroir produit des effets de répétition mais aussi de contraste voire d’inversion des rôles, de réversibilité des positions.
Bouclage parfait : H1 répond à H2 en terme à terme, et récuse son affirmation d’être « ailleurs ». Il récupère soi même cette soi-disant altérité radicale en la reliant au nom propre de Verlaine.