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Séance 8 : La responsabilité bancaire - Coggle Diagram
Séance 8 : La responsabilité bancaire
Nous verrons dans quels cas la responsabilité de la banque peut être engagée
, dans quels cas elle ne peut pas être engagée et quelles sont les conséquences
Nous évoquerons
seulement la responsabilité civile
qui présuppose de démontrer
Une faute
de la banque
Un
préjudice
Un l
ien de causalité
1§ La responsabilité du fait des concours consentis
Droit français a tranché
en faveur d'un principe d'irresponsabilité
qui concerne plutôt les entreprises lorsqu'un établissement leur consent un crédit
Le premier point pour savoir s’il y a responsabilité de la banque au moment du concours :
c’est de vérifier si la banque bénéficie du principe d’irresponsabilité.
A) Principe d'irresponsabilité du créditeur
Le Code de commerce précise que quand une procédure collective est ouverte,
les banquiers ne peuvent pas être responsables des préjudices subis du fait des concours consentis
Sauf
Les cas de
fraude
D'immixtion caractérisée
dans la gestion du débiteur
Si les garanties prises en contrepartie de ces concours
sont disproportionnés
Donc principe. irresponsabilité de la banque sauf les exceptions
1 - Les créanciers concernés
Le texte vise les créanciers « auteurs de concours » donc
tous les auteurs de crédit bénéficient de cette protection
: pas uniquement les banques, ça peut aussi concerner le crédit interentreprise.
2- Les préjudices concernés
Il s’agit des préjudices « subis du fait des concours consentis », l
es préjudices résultant d’autres causes ne sont pas couverts par le principe d’immunité.
C.cass l’a précisé à plusieurs reprises : elle a dit que ce principe ne s’appliquait pas à l’emprunteur qui le poursuit pour un manquement au devoir de mise en garde, même si c’est la caution qui a subi ce manquement.
L’irresponsabilité ne s’applique pas à l’action en responsabilité engagée contre une banque
par une caution non avertie qui lui reproche de ne pas l’avoir mise en garde contre les risques de l’endettement nés de l’octroi du prêt qu’elle cautionne.
Pourquoi ?
Car cela rentre dans le préjudice de la perte de chance
Le banquier ne pourra pas non plus se prévaloir de l’irresponsabilité
quand il est poursuivi par l’emprunteur sur le fondement de la rupture fautive des concours.
Exemple : la banque a octroyé un prêt puis la scté a été placée en liquidation. La banque avait des cautions et les assignent pour qu’elles payent : les cautions disent que la banque a commis une rupture abusive du concours, la cass approuve.
3 - Les concours concernés
Tous les crédits sont concernés :
le terme « concours » étant même plus large que l’opération de crédit.
Cela concerne donc les autorisations de découvert, le crédit fournisseur, les délais de paiement, les concours accordés à un débiteur avant qu’il soit en difficulté
On va exclure les concours consentis après le jugement d’ouverture d’une procédure collective et demandés par l’administrateur.
Un fournisseur peut accorder des délais de paiement à une entreprise en difficulté et sera irresponsable mais par contre s’il est immiscé dans la gestion alors qu’il n’y pas de prise de risque il sera responsable, car cela peut créer un état de dépendance.
B) Les causes de déchéance du principe d'irresponsabilité
3 dans lesquels l'irresponsabilité tombe
Fraude
Immixtion caractérisée
Disproportion des garanties
1 - La fraude
C'est un acte réalisant en utilisant
Des moyens déloyaux
destinés à surprendre le consentement
À obtenir un
avantage indu
Réaliser à l
'intention d'échapper à l'application d'une loi impérative ou prohibitive
C'est surtout la notion de contourner la loi qui sera déterminante
2 - L'immixtion caractérisée
C'est une
ingérence qui ferait qu’on pourrait considérer que le banquier agit comme dirigeant de fait de l’entreprise
. C’est le cas le cas le plus fréquent de levée d’irresponsabilité,
Exemple : le banquier dit au dirigeant que l'entreprise a besoin d'un nouveau prêt
C'est le cas le plus fréquent de la levée d'irresponsabilité
3 - Les garanties
Dès que
les garanties sont disproportionnées
= responsabilité
Cette disproportion se passe entre le montant du crédit et des garanties (suretés).
On ne parlera pas de garantie disproportionnée
si la garantie est un cautionnement car on apprécie la situation de la caution
C) Les conditions d'engagement de la responsabilité du créditeur
Quand le principe d’irresponsabilité est écartée, alors dans quelles conditions ont peut rechercher la responsabilité du préteur ?
En plus de la fraude, l'immixtion caractérisée ou la disproportion des garanties, il faut démontrer
Une faute
Un préjudice
Un lien de causalité
1 - La faute
La banque commet une faute quand
Elle pratique une politique de crédits qui ruinent l'entreprise
Le crédit est insupportable pour l'équilibre de la trésorerie
et incompatible avec toute rentabilité
Elle maintien ou apporte son concours au profit d'un crédité dont la situation est compromise
S’agissant du crédit ruineux : on pourrait se dire que cela devrait être aussi reproché à l’emprunteur. Donc en réalité, c’est souvent soulevé par la caution ou le mandataire.
2 - Le préjudice
Il résulte de l'aggravation du passif
du crédité liée à l'octroi du prêt
3 - Le lien de causalité
Il faut démontrer que
c'est un concours fautif qui a contribué à l'aggravation du passif et au préjudice qui en résulte
D) L'action
En pratique, c’est souvent le mandataire judiciaire qui mène une action en responsabilité, il va agir au nom des créanciers.
2§ La responsabilité du fait du manquement de mise en garde
A) Le fondement
Le fondement de l’obligation de mise en garde =
rétablir un équilibre entre les parties.
Le créditeur doit
informer sur les risques quand il apparait que le crédité ne peut pas apprécier seul les risques et que l’accord du crédit peut excéder ses capacités de remboursement
La JP ajoute que le manquement au devoir de mise en garde justifie
l’engagement de la responsabilité contractuelle du créditeur.
B) Les conditions
Sur qui repose le devoir de MEG ?
Les établissements de crédit (aussi les EPIC pour la cass)
2 conditions cumulatives devront être apprécies et réunies pour que le devoir de MEG s'applique
Le crédit doit présenter un risque pour le crédité
: l’inadéquation du crédit et des capacités financières de l’emprunteur sera apprécié par le juge.
Le crédité ne doit pas être en mesure d’évaluer les risques auxquels il s’expose
: on considère qu’il est non averti. Si on a 2 emprunteurs : un averti et l’autre profane, obligation de mise en garde doit être respectée.
C) L'exercice de l'action en responsabilité : preuve et prescription
Ce sera à la banque de prouver qu’elle a bien réalisé son obligation de mise en garde
mais c’est aussi à la victime de rapporter la preuve d’un risque d’endettement successif du fait de l’octroi du crédit.
Le client bénéficie d’une présomption simple d’ignorance
, on considère qu’il est profane donc c’est au préteur de prouver que l’emprunteur était averti
En matirèe de prescription :
l'action en responsabilité se prescrit dans les 5 ans à compter du jour du premier incident de paiement
permettant à l'emprunteur d'appréhender les conséquences de ce manquement
D) La sanction
La sanction est une indemnisation qui aura vocation à compenser la perte de chance de ne pas contracter ou la perte de chance d’éviter la réalisation du risque de non remboursement.
.
Les juges du fond vont apprécier souverainement le montant de la perte de chance, ce qui leur impose de caractériser « la disparition actuelle et certaine d’une éventualité favorable »
3§ La responsabilité du fait de la rupture des concours
Là c’est la situation inverse :
la banque coupe tout et en cela elle commet une faute.
Par contre, une fois que la banque a accordé un crédit il y a des
conditions strictes de résiliation
et si la banque ne les respecte pas elle peut voir sa responsabilité engagée.
La résiliation d’un crédit peut être faite à condition de respecter
un préavis
avec une exception qui permet la résiliation immédiate des concours.
A - La rupture moyennant un délai de préavis
1 - Le champ d'application
Ce délai de préavis s’applique
pour les crédits accordés par les banques
Cela vise sur le plan matériel les contrats à durée indéterminée autre qu’occasionnel
comme la demande d’un banquier qui limite le plafond de l’autorisation de découvert.
Obligation d'une notification écrite et préavis minimum
L’interruption du crédit doit être notifiée par un écrit non équivoque.
Le délai minimum = 60 jours
et 2 sanctions si la banque ne respecte pas ce délai :
Nullité de la rupture du concours et payer ce qu’elle a refusé de payer jusque-là.
La banque engage
sa responsabilité pour le préjudice causé
B) Les cas où la banque est dispensée
2 circonstances dans lesquelles une rupture immédiate du concours est possible
Quand la banque a connaissance de la situation irrémédiablement compromise du crédité
: elle peut rompre l’autorisation de découvert
Quand
l’emprunteur a un comportement gravement répréhensible
exemple : faire des menaces de mort aux banquiers.
Malgré tout, il faudra écrire une lettre avec une notification par récrit de la rupture immédiate du concours. Cette exception a un domaine d’application plus large que le principe car la rupture immédiate du concours est aussi possible pour les concours à durée indéterminée