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Séance 3 : Le crédit à la consommation - Coggle Diagram
Séance 3 : Le crédit à la consommation
INTRODUCTION
L'objet est de savoir ce qu'est un crédit à la consommation et comprendre quelles sont les dispositions qui s'appliquent dans ce type de contrat
1§ Le champ d'application des dispositions
A) La notion de professionnel et de prêteur
Le professionnel a été défini par une ordonnance du 14 mars 2016
Est un professionnel ''toute personne personne physique ou morale publique ou privée q
ui agit à des fins entrant dans le cadre de son activité''
Une personne qui fera un crédit en famille et qui n'agit pas à des fins commerciales n'est pas un professionnel au sens du CDC
L'identification du professionnel est importante car il faudra que celui-ci respecte
toutes les obligations qui lui incombent vis-à-vis du consommateur
Obligation
d'informer le consommateur des caractéristiques essentielles
du bien ou
du service
avant la conclusion du contrat
Sanction en cas de défaut :
sa responsabilité pourra être engagée
B) La notion de consommateur
Le consommateur a été défini comme 'toute personne physique
qui agit à des fins qui n'entrent pas dans le cadre de son activité
''
Toute personne physique qui souscrit un prêt n'est pas considérée, par principe, comme un professionnel
et rentre donc la catégorie des consommateurs
Toutefois dès lors que l'objet des financements est en lien avec l'activité professionnelle de la personne :
elle ne pourra plus se prévaloir de la qualité de consommateur
Exemple : je suis un dentiste qui va souscrire un prêt automobile à titre personnel je suis un consommateur. Je suis un dentiste qui contracte un prêt dans le cadre d’un leasing professionnel je ne suis plus un consommateur je suis un professionnel.
C) La variété des crédits visés
Le crédit à la consommation peut prendre la forme de :
Découverts ou dépassement de découverts
Un crédit renouvelable (regarder une vidéo dessus)
Les crédits en ligne ou les achats de lignes de crédit qui s'ouvrent
Le crédit automobile/le crédit vacances
2§ Le régime des crédits à la consommation et immobilier
A) Le caractère
d'ordre public
des dispositions du crédit à la consommation
Le CDC comporte beaucoup de règles d'ordre public
Cela signifie que
le juge doit soulever la méconnaissance d'office, même en l'absence de toute demande du consommateur
(rappelé par la CJUE) :warning:
B) L'obligation générale d'information
Elle se décline dans le cadre du crédit mais est générale puisqu'elle
concerne tous les contrats soumis au Code de la consommation
Objectif : permettre aux parties
d'obtenir les informations sur les obligations que le professionnel s'engage à respecter
avec un objectif qui est souvent le même :
La transparence
La prévisibilité
C) Les obligations relative aux taux et communes aux deux types de prêts
On va parler du
taux effectif global
(TEG) qui est la référence en matière de taux et qui est un élément essentiel en matière de crédit à la consommation et immobilier
Le TEG est le
reflet du coût réel du crédit
Il s'agit du taux véritablement pratiqué pour une opération de crédit déterminée et il
réunit l'ensemble des frais pour obtenir le crédit
Il permet à
l'emprunteur de connaître le coût global du crédit
et cela lui permet d'apprécier l'effort financier qu'il aura à consentir
a) Le taux effectif global
Le TEG est défini à l'art. L.314-1 du CDC
Le TEG doit prévoir
les coûts prévisibles pour le prêteur et surtout les coûts indispensables s'il veut obtenir le crédit
- l'objectif est de connaître le coût total du crédit pour l'emprunteur
Exemple : si c’est un crédit immobilier, les frais liés à l’acquisition de l’immeuble ou de l’acte notarié ne rentrent pas dans le coût du crédit. En revanche, si la banque demande des frais de dossiers ou une assurance obligatoire pour permettre de bénéficier du prêt, ce coût doit être intégrer dans le calcul du TEG
La JP est venue nous dire qu'entrait dans le calcul du TEG
Exemple :
Les frais
liés à une assurance facultative
Les frais
d’intermédiaire ou de courtage
.
Si la banque impose la
souscription d’une part sociale.
Les
frais de cautionnement.
Les frais
d’inscription d’hypothèque.
Les frais de souscription d’une
assurance décès invalidité obligatoire.
Les commissions d'interventions
:warning: Dès lors que les frais
ne peuvent pas être déterminés avec précision à la conclusion du contrat
, ils sont exclus du calcul du TEG
Dès lors que des frais arrivent postérieurement (ex : frais de relance), on ne peut pas reprocher à la banque de ne pas l’avoir inclus dans son calcul du TEG
alors qu’elle ne savait pas qu’ils allaient exister.
Aujourd’hui,
tous les prêts, même professionnels, doivent porter la mention du TEG (ordre public)
:warning: Si le prêteur ne mentionne pas le TEG et omet son obligation de transmettre les informations par écrit : il
sera sanctionné sans pouvoir dire que le client a eu les informations par d'autres moyens
La banque ne pourra pas dire non plus que l’emprunteur qui a reçu ses relevés de compte
sans émettre de protestation ni de réserves ne pourra plus contester l’absence de contestation par écrit et préalable au TEG
Si on a tous les éléments qui constituent le TEG
mais pas le montant du taux, c’est insuffisant
Une fourchette du taux ne fonctionne pas
non plus, il faut le montant exact
La mention au verso du contrat est suffisante
Il a été admis que cette information pouvait être donnée dans un document distinct du contrat de prêt
Les conditions de forme face à un crédit à la consommation au sens strict, le TEG doit être :
Mentionné
dès la publicité du crédit
Écrit dans une
taille de caractère suffisante
Faire l'objet de
la remise d'une fiche précontractuelle d'information
Sanction : Les sanctions ont été allégées avec le TEG : en principe l
a sanction est la déchéance des intérêts mais il y a eu des dérogations aux sanctions
Dérogation :
2 more items...
Il peut aussi y avoir des sanctions pénales
1 more item...
B) Le taux d'usure
L'usure est le profit retiré d'un prêt au-dessus d'un seuil déterminé
(le seuil de l'usure) qui n'est pas jugé admissible par une disposition juridique spécifique
Constitue un prêt usuraire u
n prêt consenti à un TAG qui excède, au moment où il a été consenti, le taux effectif moyen pratiqué au cours du trimestre précédent
par les établissements du crédit et les sociétés de financement pour des opérations de même nature
:warning: Si le taux est supérieur au taux d’usure, le prêt sera qualifié d’usuraire.
Il y a un délit pénal prévu dans le Code de la consommation article L. 341-50 : amende ou fermeture de l’établissement.
La sanction civile est assez légère car elle entraîne
la restitution du trop perçu
Il faut un élément matériel et un élément moral
D) Le regroupement de crédit
Technique pour éviter le surendettement
: Il s’agit de la possibilité de substituer à des seuils différents
un seul crédit qui aura des mensualités plus basses et une durée plus longues.
Concrètement : on substitue à plusieurs crédits existants à durée et taux différents un seul crédit
Lorsque les crédits à la consommation font objet d'une opération de crédit regroupé,
c'est le régime du premier crédit qui va s'appliquer
:warning: Si on regroupe un crédit à la consommation et un crédit immobilier
c’est le régime du crédit à la consommation qui s’applique et seule exception : si crédit immobilier représente plus de 60% de l’opération.
E) Les règles de conduite, de formation et de rémunération du prêteur
Il faut que le prêteur agisse selon des règles de conduite
: il ne doit pas inciter le consommateur à souscrire un prêt pour de mauvaises raisons
Les prêteurs doivent agir au mieux des droits et intérêts des emprunteurs. Les prêteurs doivent agir de
manière honnête, équitable, transparente et professionnelle.
L'activité d'octroi de prêt doit
tenir compte de la situation concrète du client
Des règles de rémunération ont été fixées dans l'objectif que les personnes qui commercialisent les crédits ne soient pas dans un conflit d'intérêt avec le client
Exemple :
il est interdit de rémunérer un salarié d’un prêteur en fonction du taux du crédit ou du type de crédit qu’il fait contracter
. Les prêteurs doivent veiller à ce que la politique de rémunération permette une gestion du risque saine dans le but d’éviter les conflits d’intérêts
Si une atteinte est portée alors
une amende de 30 000€ vient sanctionner
F) Les sanctions en cas de manquement aux dispositions du CDC
Pour ce qui concerne les crédits à la consommation, il est possible d’invoquer l’article L. 212-1 du Code de la consommation relative aux clauses abusives
Quelques exemples de clauses jugées abusives, donc illicites
Une clause qui prévoit à l’initiative du prêteur une suspension du découvert voire la résiliation du crédit
en cas de défaut de communication d’une modification de la situation familiale de l’emprunteur
(invalidité totale et permanente, C.cass 25/06/2015 n°14-16602)
On a aussi une clause q
ui permet au prêteur d’exiger un remboursement anticipé en cas d’inexactitude dans les informations confidentielles fournies par l’emprunteur.
Depuis la loi Murcef de 2001, on a eu de nombreuses clauses qui ont été jugé abusives :
Les clauses
qui interdisent à l’emprunteur la souscription de tout nouveau crédit.
Les clauses de défaut croisé
qui permettait au prêteur ayant consenti plusieurs crédits de les résilier ensemble sur le fondement des impayés
qui n’affectent que l’un d’eux.
Clauses qui inversent la charge de la preuve du respect par le prêteur d’une obligation d’informer l’emprunteur
(déclarée abusive le 01/02/2005).
La clause
d’exigibilité du prêt en cas de destruction du bien financé
L’emprunteur, face à ce type de clause
peut demander soit une nullité
mais déchéance du droit aux intérêts
soit que la clause soit déclarée abusive
et donc simplement réputée non écrite.
Le devoir du juge de relever d’office le caractère abusif de la clause
Au-delà des clauses abusives et des sanctions du Code de la consommation, il y a aussi les informations
relatives à la publicité et dans le code de la consommation on a aussi tout ce qui se rapporte aux pratiques commerciales trompeuses
Exemple : le consommateur qui se prévaut des dispositions spécifiques relatives à la déchéance des intérêts peut contester d’une autre manière la proposition de crédit qui lui a été faite
Il faut donc démontrer q
ue ce prêt n’aurait pas été souscrit s’il n’y avait pas eu altération de la vérité / de la réalité.