Soleil de Baudelaire
I- Le tableau Parisien
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=> redondance de « vieux » et « masure »
Le rejet du sujet « Les persiennes » renforce cette idée, car il semble pendre de la phrase précédente, décroché du vers précédent => donne l’idée d’une maison presque en ruines.
Nouvelle redondance entre « abri » et « secrètes » qui permet d’insister que la ville et les maisons ont quelque chose à cacher : des vices
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=> l’écriture poétique est comparée à un entraînement sportif
On ressent une impression de vivacité créatrice du poète avec les verbes : aller, flairer, trébucher, heurter, qui rejoint un aspect animal, instinctif, mais qui révèle aussi la difficulté de la création
Les participes présents (« flairant », « trébuchant », « heurtant ») dans une énumération renforcent l’idée du hasard => notion d’imprévisibilité de la création et de l’œuvre poétique
Le poète guette partout « dans tous les coins », « les hasards de la rime » : il attend de saisir une occasion, une idée surgissant devant lui
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La place du poète :
Il marche « seul », comme un dandy (caractérise les jeunes gens à la vie facile qui ont du loisir, du temps à ne rien faire… marcher dans la ville). Cette singularité du poète est renforcée par l’adjectif « fantasque »
=> la misère sociale se double d’une misère morale, les gens se cachent pour commettre des actes répréhensibles : rime « masures/luxures »
La ville est associée à un lieu malsain, mais le soleil donne un aspect plus positif « quand le soleil cruel frappe à traits redoublés » : rase pour indiquer l’heure la plus chaude, midi.
« Sur la villes et les champs, sur les toits et les blés » évoque la puissance du soleil qui s’exerce partout pour magnifier les choses, la nature, comme les choses les plus laides
II- Un instant de grâce
Le poète innove et propose quelques audaces poétiques en faisant des associations surprenantes :
« Éveille dans les champs les vers comme les roses » : « champs » ⬄ « chants » des poèmes (Iliade, Odyssée), les « vers » ce sont les vers des poèmes => Baudelaire joue sur la polysémie du mot « vers ».
« C’est lui qui » tournure emphatique suivie de 3 propositions relatives : « rajeunit », « rend gais et doux », « commande » => mise en avant de sa faculté d’agir => personnification du soleil (= pê le dieu de l’Antiquité ?)
=> à travers le champ lexical de la nature et du pouvoir on trouve les différentes actions du soleil :
- « Il fait s’évaporer les souci », il « commande » => action efficace, principe de la vie « ennemi des chloroses » « Éveille », « rajeunit », « croître », « mûrir » ; « fleurir » => symbole de vitalité, de santé physique et morale « soucis », « doux et gais »
=> action universelle du soleil sur la nature comme sur les hommes, valeur positive, source de vie
=> la vie est célébrée par l’action positive du soleil, le poète va se comparer à lui et au fait que la poésie apporte la beauté et la vie aussi
III- Une mise en abyme de la création poétique
- l’association est faite entre le « je » de la première strophe, « le père nourricier » de la 2ème strophe, puis le « il » de la dernière strophe qui est précédé de la comparaison « ainsi que le poète » => tous deux descendent sur et dans le monde pour agir au milieu du réel
- le poète et le soleil ont en commun leur caractère unique et leur pouvoir de transfiguration : ils sont capables de transformer le réel => ils n’ont pas besoin d’être annoncés : « sans bruit et sans valets » => négation lexicale, idée de la modestie de leur présence alors que ce sont des « roi (s) »
- la création du poète également apporte la beauté
- Les antithèses illustrent le pouvoir du soleil : « vil » devient noble avec l’emploi du verbe « ennoblit » ; « les porteurs de béquilles » deviennent « comme des jeunes filles » (comparaison) ; les « masures » du premier vers deviennent « les palais » du derniers vers ; les « soucis » deviennent du « miel » dans la 2ème strophe
- ils sont présents partout parallélisme de construction « Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais » => effet de balancement par le rythme de l’alexandrin => équilibre et unité : pas de distinction dans l’action : partout et pour tout le monde => action bienfaitrice du soleil et du poète sur le monde
Conclusion :
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Un poème qui associe l’action bienfaisante du soleil sur la ville et ses habitants à la création poétique qui elle aussi guérit le monde « les porteurs de béquilles »
Observer la présence des nombreux compléments circonstanciels de temps et de lieu (souvent des propositions circonstancielles) qui permettent de préciser comment et où le soleil comme le poète agissent
Le paysage de la ville est le champ d’action du soleil comme du poète pour agir sur le monde
On peut faire le parallèle avec Apollinaire dans « Zone » ou « La Chanson du mal aimé » par exemple