Quand son père annonce à sa fille qu’on la demande en mariage, Angélique est très heureuse. – Elle rit : « Qu’est-ce que cela? vous riez » (Argan, ligne 3), «À ce que je puis voir, ma fille, je n’ai que faire de vous demander si vous voulez bien vous marier» (Argan, lignes 5-6). Le fait qu’Angélique soit si heureuse nous fait penser qu’elle croit sans doute que son prétendant est celui qu’elle aime. – Elle se montre consentante et obéissante : « Je dois faire, mon père, tout ce qu’il vous plaira de m’ordonner » (Angélique, lignes 7-8), «Assurément, mon père» (Angélique, ligne 15). Dans la mesure où elle pense qu’elle va se marier avec Cléante, elle est évidemment prête à obéir à son père.
Certaines répliques font petit à petit comprendre au spectateur que les personnages ne parlent pas du même prétendant : « Ils ne m’ont pas dit cela» (Argan, ligne 22); «C’est ce que je ne sais pas. » (Angélique, ligne 32) De plus, les personnages utilisent des phrases interrogatives: «Lui, mon père? » (Angélique, ligne 34); «Est-ce qu’il ne te l’a pas dit?» (Argan, ligne 35); «Est-ce que monsieur Purgon le connaît? » (Angélique, ligne 38). Le moment où le doute n’est plus possible est quand Angélique demande : «Cléante, neveu de monsieur Purgon?» et qu’Argan répond : «Quel Cléante? Nous parlons de celui pour qui l’on t’a demandée en mariage» (lignes 41-43).
Ce malentendu, appelé quiproquo, fait rire car les personnages ont mis du temps à se rendre compte qu’ils ne parlaient pas de la même personne. De plus, Angélique était très contente de se marier avec Cléante mais on se doute que ce ne sera plus cas si elle doit se marier avec quelqu’un d’autre. Il est important ici de formaliser la notion de quiproquo avec les élèves. Il s’agit donc d’une scène de quiproquo : les personnages croient évoquer la même personne alors que ce n’est pas le cas