« (depuis la 5e révision de l’AI) La mission est la même, mais la complexité est plus importante parce qu’on est amené à s’occuper de personnes dont l’état de santé n’est pas stabilisé. Jusqu’à la 5e révision, l’état de santé devait être stabilisé, tandis que là, on a vraiment tous les cas de figure, y compris les personnes suicidaires qu’on rencontre alors qu’elles sont juste dans un état... et qui passent à l’acte, ça arrive quand même régulièrement. Et moi je me dis ‘Pourquoi ces situations viennent chez nous alors que si les conditions sont remplies, est-ce qu’on ne devrait pas directement statuer sur la rente ?’ Parce que je trouve que c’est un peu maltraitant, d’arriver avec un discours type ‘On est là pour essayer de vous accompagner vers le travail’, on n’est pas dans la bonne logique, ce n’est pas le bon timing. Donc je trouve que ça, c’est lourd. Avoir des personnes très très fragiles psychiquement. D’accord, on doit les voir pour examiner au moins la possibilité des mesures de réinsertion, mais je trouve qu’il devrait y avoir des critères minimaux qu’il n’y a pas actuellement (...). Alors oui, des fois ça marche, c’est juste la bonne mesure par rapport à l’assuré (...). Mais ça ne marche pas pour tous, et parfois c’est même super anxiogène. » AL18