Certes le monde divin n’est pas composé de forces vagues et anonymes; il fait place à des figures bien dessinées, dont chacune a son nom, son état civil, ses attributs, ses aventures caractéristiques. Mais cela ne suffit pas à le constituer en sujets singuliers, en centres autonomes d’existence et d’action, en unités ontologiques, au sens que nous donnons au mot « personne ».Une puissance divine n’a pas réellement « d’existence pour soi ». Elle n’a d’être que par le réseau des relations qui l’unit au système divin dans son ensemble. Et dans ce réseau elle n’apparait pas nécessairement comme un sujet singulier, mais aussi bien comme un pluriel, soit pluralité indéfinie, soit multiplicité nombrée. » JP Vernant.