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§ 1 - Du sous-emploi à la « Grande démission »: le chômage est-il «…

- - - - Chômage = invention du 20e s, lié à l'extension du capitalisme : coupure entre temps de travail social et privé + objet d'un échange marchand + généralisation du salariat
        Invention du statut social de chômeur car : besoin de revenus additionnels, mécanisation, reconnaissance du statut de chômeur
      - Chômage : volontaire (salaire vs "désutilité" du travail) ou involontaire
      - Paupérisme au XIXème ⇒ chômage au XX ème ⇒ « homme inutile » (PN Giraud) au XXI ème?
    - - 1982 --> imposition d'une mesure unique au niveau international = le « chômage au sens du BIT »
        Critères :
        
        pas travaillé, même une heure au cours de la semaine de référence
        
        disponible pour travailler dans un délai de deux semaines
        
        entrepris des démarches spécifiques pour trouver un emploi pendant les quatre semaines précédant la semaine de référence
      - FR : taux de chômage après crise ≈ 10% ≠ aujourd'hui ≈ 7,5%
      - Mesure administrative : Les DEFM (demandes d’emploi en fin de mois) par pôle emploi, catégories :
        
        catégorie A : personnes sans emploi au cours du mois, tenues d’effectuer des actes positifs de recherche d’emploi = +3M
        
        catégories B et C : personnes qui ont un emploi mais ne travaillent pas un temps complet et cherchent à augmenter leur temps de travail = +2M
    - - Nature du travail à temps partiel : libre choix ou contraint/subi (F sont 3 fois + en temps partiel) = chômage partiel
      - M. Cézard (1986) - Le « halo » du chômage regroupe les personnes qui n’ont pas d’emploi, qui souhaitent travailler, mais qui ne sont pas considérées comme au chômage selon les normes du BIT ≈ 1,9M de personnes
      - « l'offre de travail contrainte » = somme du chômage (BIT, absence de travail) + halo + sous emploi ≈ 20% de la pop active
      - Travailleurs découragés : personnes inactives qui souhaitent travailler mais pensent ne pas trouver d'emploi pour diverses raisons
      - Taux de sous utilisation de la main d'oeuvre (OCDE) = chômeurs officiels + Travailleurs découragés + travailleurs en sous emploi/population active ≈ 14%
      - Taux de flexion du chômage = Nombre de chômeurs / Nombre d'emploi créés x 100
      - Paradoxe : en créant des emplois --> augmentation du taux de chômage car bcp de chômeurs découragés par recherche trop élevés/perspectives d’emploi faibles
      - "Chômage déguisé" ou "traitement statistique du chômage" (catégorie D Pôle emploi) = moyens ou nouveaux statuts pour sortir les chômeurs des statistiques, ex : dispositif d'invalidité (GB), pré-retraités (FR)
      - Il faudrait élargir critères de chômage car plus représentatif (// courbe de Phillips)
  - - - Corrélation entre phases de récession et la montée rapide du taux de chômage, puis baisse jusqu'à la prochaine phase de récession
    - - Cahuc et Zylberberg (2014) - destruction/création d'emplois --> s'équilibre (flux) // Schumpeter
        Mais : création d'emplois + productifs, certains n'auront plus les qualifications adaptées
      - Robert Salais - "la file d'attente inversée" : les derniers arrivés sont les premiers servis car les nouveaux sont plus à même de négocier leurs compétences sur le marché du travail, alors que les anciens sont "disqualifiés" par la durée de leur chômage
      - Chômage de longue durée (> 1 an) et de très longue durée (> 2 ans)
      - Chômage récurrent (CNIS) : la situation de personnes qui sont à nouveau au chômage après avoir connu une période d'activité suite à une période de chômage
    - - Chômage inégal entre : pays/régions, CSP/diplômes, âge/sexe/nationalité
      - Taux de chômage augmente + les qualifications sont basses. Diplôme protège contre le chômage mais ne garantit pas que les individus trouveront des emplois à la hauteur de leur diplôme
      - Chômage des jeunes est + pro-cyclique (précaire, 1er à perdre/trouver emploi)
      - Taux de chômage des personnes âgées relativement faible mais a tendance à augmenter
      - Effet ambivalent de l'âge : + on monte en âge - on a de chance de perdre son emploi mais durée du chômage + longue (employabilité décroit)
      - L'employabilité : caractéristiques individuelles (âge, sexe, diplôme), perception des caractéristiques par les employeurs (discrimination/info imparfaite), facteurs contextuels (situation éco)
      - Discrimination par rapport à l'ethnie est une réalité
  - - - Zylberberg - «Il existe un indicateur plus pertinent: le taux d'emploi. Celui-ci donne une bonne indication du potentiel productif d'un pays, puisqu'il mesure les capacités humaines mobilisées pour la production de biens et services »
      - Le taux de chômage (u) est le rapport entre le nombre de chômeurs et la population active
        
        taux d’emploi (e) est le rapport entre le nombre d'emplois et la population en âge de travailler
        
        le taux d’activité (a) est le rapport entre la population active et la population en âge de travailler.
    - - Clifton - "Il est temps de retirer la mesure du chômage mondial et de la remplacer par une autre: le pourcentage de personnes ayant de bons emplois"
      - 80% de femmes dans les temps partiels dans les deux pays (France et Allemagne)
      - Indicateur alternatif au chômage : "taux de non-emploi en équivalent temps plein" --> + représentatif des difficultés rencontrées sur le marché du travail (prend en compte temps partiel féminin etc)
    - - Emploi inadéquat : diminue les aptitudes et le bien être des travailleurs : déqualification, insuffisance des revenus, nombre d'h de travail excessif ≈ 35% de la pop active française (+ chômeurs ≈ 45%)
      - Objectif plein emploi : chômeurs --> auto entrepreneurs = "ubérisation" de la société
        Artus - "Le retour au plein emploi dépend en réalité de la capacité à créer des emplois salariés pour les chômeurs peu qualifiés dans les services peu sophistiqués"
- - - - Alban William Phillips (1958) - étude statistiques au RU sur 1861-1957 --> relation inverse entre le taux d’évolution des salaires nominaux et le taux de chômage = + le taux de chômage est important + l’augmentation des salaires est faible --> courbe de Phillips
        
        chômage élevé --> travailleurs prêts à acceptés emplois - bien rémunérés
        
        chômage bas --> rapport de force favorable pour négocier à la hausse les salaires
      - Solow et Samuelson (1960) --> réinterpretent courbe de Phillips : Relation entre niveau des prix et taux de chômage
        NAIRU (non accelerating inflation rate of unemployment) : taux de chômage pour lequel l’inflation n’augmente pas
        “menu of choice between different degrees of unemployment and price stability”
      - --> Augmenter niv d'emploi jusqu'à plein emploi, après seulement hausse des prix
        --> Augmentation de la production puis à partir d'un certain taux seulement hausse des prix
      - Le niveau des prix augmente progressivement car situation de plein emploi n'intervient pas simultanément dans tous les secteurs (courbe galbée)
        Pas d'inflation si la hausse des salaires est inférieure à la hausse de la productivité
      - Les chocs d'offre --> déplacent la courbe de Phillips (vers le haut si négatif et vers le bas si positif)
      - Les changements d'anticipation --> déplacent la courbe de Phillips : anticipation d'inflation --> courbe se relève car demande d'une hausse de salaire pour compenser --> hausse de l'inflation (accentué avec effet d'apprentissage de l'inflation)
      - M. Friedman - "chômage naturel" : chômage d’équilibre compte tenu des imperfections du marché, les po ne peuvent pas dépasser ce niveau, seulement inflation (sauf po de l'offre)
        Sources (rigidités) : rigidités endogènes (chômage frictionnel - Stigler), chômage structurel (inadaptation structure de l'O/D) et règlementations (obstacles exogènes à cause des institutions)
      - Courbe de Phillips à CT (Friedman) : effet de la po monétaire --> augmentation du salaire nominal pas réel --> illusion monétaire des salariés (employeurs en sont conscients, avec coût du W - cher) --> fin de l'illusion
        à LT --> courbe devient verticale
    - - James Tobin (1980) - NAIRU (Non Accelerating Inflation Rate of Unemployement) : Le chômage structurel est assimilé au chômage qui n’accélère pas l’inflation
        Si tx de chômage < NAIRU = tensions sur marché du W pour embaucher
        ≠ NAWRU (non accelerating wages rate of unemployment)
      - On atteint chômage structurel lorsqu'il y a de l'inflation --> il faut agir avec po structurelle
- - - - J. Rueff - cause du chômage = défaut d'adaptation des salaires au niveau général des prix (rigidité des prix dû à institutions exogènes : salaire min > niveau qui s'effectuerait spontanément)
      - Néo-classiques - si chômage à son niveau d'équilibre, il peut y avoir "chômage volontaire" < loisirs
      - Pigou - rigidité des prix due à des institutions exogènes (Etat, syndicat)
    - - Chômage :
        
        keynésien : "chômage involontaire"
        
        néo-classiques : lié aux rigidités exogènes
        
        nouveaux keynésiens : rigidités endogènes et prix visqueux
      - S. Fischer (1977) et J. Taylor (1980) - notion de contrats salariaux multipériodiques --> salariés et employés ont intérêt à négocier les contrats de W à des périodes données car coûts de négociations + salaires tendent à être "visqueux" car ???
      - Bailey, Gordon, Azariadis (1974/75) - théorie des contrats implicites : salariés acceptent de recevoir un salaire moyen + faible si garantie qu'il reste stable --> donc face aux fluctuations de l'activité les entreprises peuvent juste faire varier leurs effectifs
      - --> Fixation d'un salaire > salaire d'équilibre :
        
        théorie néo-classique : + travailleurs sont productifs + leur salaire est élevé
        
        théorie nouveaux keynésiens : + salaires sont élevés + les travailleurs sont productifs
        
        A. Weiss (1980) - salaires élevés --> entreprise attire les travailleurs les + productifs (car refusent de travailler pour salaire + faible) = contre sélection adverse
        
        augmentation des salaires --> - de turnover, les salariés restent
        
        salaire élevé --> réduit risque d'aléa moral (car salaire + élevé que dans autres entreprises)
      - Lindbeck et Snower - théorie insiders/outsiders : les insiders (déjà embauchés dans l'entreprise) participent aux négociations salariales en exigeant hausse des salaires. Il est coûteux d'embaucher/former/licencier --> donc difficile pour outsiders d'intégrer entreprise (comportement opportuniste)
      - Peter Doeringer, Michael Piore - dualisme du marché du travail = marché primaire vs marché secondaire (difficile de passer de l'un à l'autre)
    - - Layard, Nickell et Jackman - modèle WS/PS --> "chômage d'équilibre" découle de la fixation des prix par les entreprises et du comportement des salariés par rapport à leur rémunération
        WS (wage setting) ≈ courbe de revendication salariale (lorsque chômage augmente --> perte de pvr de négociation doc acceptent salaires + bas)
        PS (price setting) = demande de W (décroît avec le salaire car productivité marginale du W décroissante)
      - Layard et Nickell - "le chômage est la solution" (réduit aspirations des travailleurs)
      - Diamond, Mortensen et Pissarides - analyse des difficultés d'appariement --> représentent coûts de transaction (emplois/travailleurs hétérogènes et info imparfaite) par fonction d'appariement
      - Courbe de Beveridge - "plein emploi" : nombre de chômeurs = nombre d'emplois vacants
      - G. Stigler - chômeur = acteur rationnel --> compare coûts/avantages des emplois, il se fixe un "salaire de réservation" = n'acceptera pas emplois en dessous de ce salaire
        --> augmenter "salaire de réservation" (indemnité...) --> hausse du chômage
      - Chômage d'inadéquation (involontaire) : inadéquation de l'O et de la D de W (niveau de formation, localisation etc) --> fonction d'appariement (Mortensen, Pissarides)
        Phénomène accéléré par progrès technique et mondialisation (réallocation de la main d'oeuvre d'un secteur à l'autre, rend compétences obsolètes)
      - Blanchard et Cohen - chômage d'équilibre = chômage structurel (peut varier au fil du temps, selon des paramètres)
      - Blanchard, Summers (1986) - effet d'hystérèse = chômage conjoncturel --> structurel (découragement, dégradation du capital H avec perte de capacité et inadéquation, comportement des insiders ...), donc éviter avec po conjoncturelle rapide
  - - - Chojnicki, Ragot, Telos - immigration n'est pas un problème
        Immigration ≈ choc d'offre sur marché du W --> pression à la baisse sur salaires si concu entre travailleurs substituables
      - Expériences réelles :
        
        D. Card - 125 000 cubains --> Miami, pas d'effets notables sur le niveau de chômage
        
        J. Hunt
      - Immigration --> agit sur offre de W mais aussi sur demande