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§ 3 - « From boom to bust » : l’instabilité financières est-elle…
§ 3 - « From boom to bust » : l’instabilité financières est-elle inévitable ?
Eichengreen
et
Portes
- crise financière =
"une perturbation des marchés financiers, généralement associée à une baisse du prix des actifs et à l'insolvabilité des débiteurs et des intermédiaires, qui se propage dans le système financier et perturbe la capacité du marché à allouer les capitaux"
Crise financière = crise des marchés (krach) et des intermédiaires financiers
≠ crise monétaire ("tout sauf la monnaie légale")
Couppey Soubeyran et Renaud
- volume/vitesse/complexité des opérations financières ont cru à un rythme exponentiel, la réglementation n'a pas suivie --> instabilité. Réglementation est nécessaire
I - Le « moment
Minsky
» comme expression de l’instabilité essentielle de la finance capitaliste
R. Shiller
(2012) :
"Une bulle spéculative est une épidémie sociale dont la contagion est fonction de la fluctuation des prix"
, phénomène de bouche à oreille --> de + en + d'investisseurs --> bulle finit par exploser --> effondrement des prix (propagation négative)
Facteurs favorables à l'apparition de bulles : faiblesse des rendements des actifs sans risques, effet de levier, optimisme, mimétisme...
Fama
- efficience des marchés, n'implique pas qu'il n'y ait pas de crise, car info d'abord inconnue puis intègre les prix qui baissent soudainement
Vuillemey
(2015) - crises ne peuvent être dues qu'à des chocs exogènes (rare)
Bolton
(...) - récurrence des crises bancaires systémiques difficiles à maitriser car :
sources potentielles de défaillances présentes dans système bancaire (externalités, informations asymétriques et pouvoir de marché + transformation des échéances dans bq + comportement investisseurs et consommateurs)
régulation toujours en retard sur innovation financière
lien fort entre gouvernement et bq quant à la création monétaire
A - L’hypothèse d’instabilité financière (
Hyman Minsky
)
M. Wolf
(2008) -
"Ce qui est allé de travers ? En un mot : Minsky avait raison"
Paradoxe de la tranquillité + moment
Minsky
- stabilité de l'éco, hausse de l'investissement, bq sont moins prudentes (paradoxe de la tranquillité) --> boom éco, hausse des tx d'intérêt --> finance spéculative : hausse des coûts de l'investissement --> retrait du soutien bancaire --> contagion des difficultés entre entreprises et bq --> déflation donc hausse de l'endettement réel --> faillite des entreprises/bq spéculatives donc reprise = instabilité est endogène
Mc Culley
- "moment Minsky" = moment où le système financier est en suspens au dessus du vide, avant la chute
Banques :
la gestion des moyens de paiement
"les crédits font les dépôts" = création/destruction monétaire
B - Des crises nécessaires à la destruction créatrice
Cycle financier - Innovation technique ou financière --> anticipations nouvelles de demande, profit --> accélérateur financier via le crédit --> explosion du prix des actifs --> mimétisme rationnel, stratégique --> fragilité croissante --> krach --> intervention publique --> reprise de la confiance --> amorce d’un nouveau cycle.
Shadow banking system
II - La réglementation financière entre dilemme et dialectique
Régulation = réglementation (normes) + supervision (intervention publique)
Couppey-Soubeyran
(2021) - la réglementation essaie de suivre les innovations financières, mais lorsqu'il y a un trop grand fossé --> crises. Donc réglementation n'est pas efficace
Risques bancaires principaux : risque d’insolvabilité à l’actif, risque d’illiquidité au passif et diminution des fonds propres au fur et à mesure qu’ils absorbent les pertes
Alternance réglementation et dérèglementation : réglementation après crise 30’ puis déréglementation dans les années 80’ et retour de la régulation dans les années 2000
A - Réglementer les comportements ou les structures ?
1 - Un renforcement de la réglementation micro-prudentielle de conduite
Bâle 2 : réglementation, contrôle par modèles internes des banques, discipline de marché
Bâle 3 (réponse à crise 2008) : renforcement des fonds propres en quantité et qualité, ratio de levier simple ...
Dans banques, 2 catégories de fonds propres :
tier 1 : fonds propres de base
tier 2 : fonds propres complémentaires
--> en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque
2 - Un dispositif macro-prudentiel encore trop léger
Politique macro-prudentielle : recourt aux outils prudentiels pour limiter le risque systémique ou touchant l’ensemble du système financier
2 instruments principaux : coussin contracyclique et coussin pour le risque systémique
Couppey Soubeyran
- coussins trop fins, microprudentiel --> pas suffisant pour prévenir instabilité financière qui est inhérente au fonctionnement du système financier (
Minsky
)
2021 List of Global Systemically Important Banks (G-SIBs) = niveau de fond propre qu’on demande aux banques selon leur risque systémique
3 - La gouvernance mondiale à l’épreuve de la stabilité financière
Sommets du G20 (Londres 2009) --> fixent objectifs pour réformes du système financier : rendre les institutions financières + résiliantes, mettre fin au problème du too big to fail, sécuriser marché de dérivés, rendre shadow banking + surs...
Pas de sanctions multilatérales donne seulement orientations "bonnes pratiques"
Absence de réponses structurelles : faible séparation des métiers bancaires, shadow banking normalisé, paradis fiscaux etc
B - De la dialectique réglementaire à l’extension de la capture
Retard de la réglementation sur l’innovation financière
Importance du lobbying qui freine la réglementation
« Capture intellectuelle » qui aveugle
1 - La « dialectique réglementaire » (
Edward Kane
) : une course perdue à l’avance
Charles Goodhart
(2011) - Une course poursuite entre innovation et régulation (retard, fuite)
2 - La puissance intacte du lobbying financier et la « rhétorique réactionnaire »
Concentration forte du secteur bancaire --> générateur de risques systémiques
Lobbying intense
Les deux leviers de la « capture corrosive » :
Capture au sens étroit (
Stigler
1971) Poids des lobbies
Capture au sens large, « revolving doors », capture « intellectuelle » = individus ayant travaillés dans des bq --> posent les règlementations du système bancaire
3 - La capture culturelle et cognitive comme principal obstacle à la réglementation
Carpenter
et
Moss
- "la capture corrosive" : La complexité réglementaire justifie le recrutement d’experts financiers issus de l’industrie régulée. Ceux-ci sont censés mieux comprendre la technicité des réglementations et ses enjeux alors même que, du fait de leur carrière antérieure dans l’industrie, ils souffrent souvent d’un biais pro-industrie = "portes tournantes" --> svt perte d'efficacité de la réglementation
Delaigue
(2013) -
"ces réglementations vont échouer parce qu'elles traitent des symptômes, pas la cause profonde du problème posé par les banques : elles ont beaucoup trop de dettes, et pas assez de capitaux propres, pour se financer"
--> retour à la "répression financière" ?
Stabilité financière devrait être responsabilité des bq centrales mais sont trop concentrés sur indice des prix à la conso ≠ ceux de l'immobilier/des actifs
Artus
- bq centrales = responsable de la montée de bulles spéculatives car maintient de taux bas (Etats très endettés) --> excès d'endettement --> déséquilibres/instabilités du système