Please enable JavaScript.
Coggle requires JavaScript to display documents.
BALZAC ET LA PETITE TAILLEUSE CHINOISE LES THÈMES - Coggle Diagram
BALZAC ET LA PETITE TAILLEUSE CHINOISE
LES THÈMES
La culture et l'inculture
LA CULTURE
La vie de ces villages de montagne mêle éléments imposés par le communisme et pratiques traditionnelles (mais qu’il y subsiste des éléments hérités de la culture populaire traditionnelle).
L’organisation du village répond à des contraintes imposées par l’État: discours du chef, bien qu’inculte et grossier, empreint des clichés communistes; obligation de prendre en charge et de surveiller quelques rééduqués. Pour autant, les éléments traditionnels de la culture n’ont pas totalement disparu, comme le prouve la présence des «sorcières» et les croyances magiques à la fin du chapitre.
Culture et littérature
La plus belle idée de ce texte est sans doute celle de la continuité entre la vie et la littérature --> se manifeste l’abolition de la frontière entre la fiction et la vie.
Le narrateur se sent «chez [lui] à Nemours»: c’est que la littérature n’abolit pas seulement la frontière entre les époques et les cultures, mais aussi celle qui sépare habituellement la fiction et la réalité.
La littérature permet avoir plus de culture a les protagonistes et aussi a les personnages du peuple.
L'INCULTURE
La Chine des années 1970 est une société inégalitaire: la pauvreté règne dans les campagnes. Contrairement aux villes, celles-ci vivent coupées de la technologie moderne. En bas de l’échelle sociale se situe une espèce singulière, les «cobayes» de l’expérience menée par le régime de Mao: les jeunes rééduqués, corvéables à merci.
CITATION: "Avant nous, dans ce village, il n’y avait jamais eu ni réveil, ni montre, ni horloge".
Le peuple est maintenu dans l’ignorance. Le régime de Mao a compris que, pour asservir la masse, il fallait organiser l’inculture:
CITATION: «toutes les œuvres de Mozart, ou de n’importe quel musicien occidental, étaient interdites dans notre pays».
Il ne promeut plus que «les “connaissances de base” se limitant désormais à l’industrie et à l’agriculture».
La société chinoise de l’époque est donc partagée entre fanatisme aveugle et «déception et amertume».
L'avenir
Le narrateur
est très pessimiste quant à son avenir en ce début de récit
CITATION:"nous étions condamnés à passer toute notre vie en rééducation"
CITATION: "Mais, pour les enfants des familles cataloguées comme “ennemies du peuple”, l’opportunité du retour était minuscule: trois pour mille. Mathématiquement parlant, Luo et moi étions
foutus"
"Nous restait la perspective réjouissante de devenir vieux et chauves, de mourir et de finir enveloppés du linceul blanc local, dans la maison sur pilotis. Il y avait vraiment de quoi se sentir déprimé, torturé, incapable de fermer les yeux".
LA FIN DU ROMAN
Luo et le Narrateur
Contrairement à la jeune fille, ils sont incapables de regarder vers l’avant, vers l’avenir: ils semblent prisonniers du moment présent et de leur passion. De plus, aucun d’entre eux ne paraît remarquer l’attitude de la jeune fille ni celle de son camarade. Ils manifestent donc une forme d’aveuglement, ce qui laisse prévoir leur surprise et leur détresse lorsque la Tailleuse les quittera.
La Petite Tailleuse
Le regard de la jeune fille est tourné vers l’extérieur, vers un ailleurs inconnu. Elle n’accorde aucune attention aux adolescents qui la dévorent des yeux. Cette attitude préfigure le départ de la Petite Tailleuse, qui abandonnera sans remords son village natal et ses deux soupirants pour chercher à la ville un bonheur individuel. De leur côté, les garçons semblent se perdre dans la contemplation de la Petite Tailleuse.
La Petite Tailleuse se tourne vers l’avenir et vers la ville. On la sent déjà prête à courir vers cet ailleurs, à suivre la voie ouverte par la littérature, ce qu’elle fait à la fin du roman. Elle accomplira seule son destin, sans rester dépendante de Luo ou prisonnière de la montagne du Phénix du Ciel.
CITATION:“Elle m’a dit que Balzac lui a fait comprendre une chose: la beauté d’une femme est un trésor qui n’a pas de prix”.
L'éducation et la rééducation
Dans le contexte du livre où il y a un régime totalitaire et la Révolution culturelle, les deux jeunes gens sont envoyés à la campagne pour y être rééduqués, selon une idéologie affirmant que la proximité de la nature et les travaux physiques et manuels permettent de se débarrasser d’une culture bourgeoise contre-révolutionnaire.
CITATION: "cobayes utilisés dans cette grande expérience
humaine".
CITATION: "Des millions de jeunes nous avaient précédés, et des millions de jeunes allaient nous succéder."
Le roman de Dai Sijie est très critique envers le régime communiste pendant la Révolution culturelle.
Dans l’extrait étudié, la violence arbitraire exercée à cette époque n’est pas dénoncée de manière directe mais est mise en scène d’une manière si explicite et violente que nul commentaire n’est nécessaire.
La simple narration des faits suffit à exposer le mécanisme sadique et violent des régimes totalitaires.
L'ensemble du roman montre bien à quel point le principe de la rééducation de prétendus intellectuels (qui n’avaient parfois pas dépassé le collège) était arbitraire, pour ne pas dire absurde, violent et inefficace.
D’autres aspects incongrus de l’administration communiste sont mis en évidence (le chef de village grossier et inculte, la censure, les lois aberrantes qui interdisent les grossesses).
L'amour pour la Petite Tailleuse chinoise
Luo et la Petite Tailleuse
Luo partage ses lectures avec la Petite Tailleuse essentiellement pour utiliser le charme des livres à des fins personnelles de séduction. Il cherche aussi à éduquer la jeune femme, à la métamorphoser. Il ne pourra l’aimer complètement que lorsqu’elle sera suffisamment cultivée à son goût.
CITATION: "Elle n’est pas civilisée, du moins pas assez pour moi!"
L’amour de Luo est un amour malheureux, étant donné qu’il perd la jeune fille. Par conséquent, il détruit les livres, son autre amour, car ils sont responsables de l'émancipation de la Petite Tailleuse.
Luo devient l'amant de la jeune fille et le narrateur reste son amant platonique.
Mais ils éprouvent tous deux de l'admiration pour la Petite Tailleuse.
L'amitié entre les personnages principaux
Dans le premier chapitre, l’amitié qui unit les deux garçons est présentée comme presque parfaite: ils sont solidaires, unis, complices. Mais on peut noter d’une part la position apparemment dominante de Luo (plus malin, plus audacieux, meilleur conteur), et d’autre part la possible rivalité amoureuse qui se dessine dès ce chapitre.
CITATION: "le meilleur ami de ma vie".
Mais cette rivalité sera déjouée car si Luo devient bien l’amant de la jeune fille, le narrateur en restera l’amoureux platonique (bien que le sentiment de jalousie ne lui soit pas étranger). Les deux garçons restent unis dans leurs diverses entreprises: conquête de la valise du Binoclard, visite au vieux de la montagne, protection de la Petite Tailleuse.
CITATION: "une bande à trois", "trois malfaiteurs", "trois affamés", "trois chance sur mille".
On peut noter que le narrateur, plutôt spectateur passif au début du récit et en retrait par rapport à Luo, semble prendre peu à peu de l’importance. L’absence de Luo au chapitre 3 favorise en particulier son rôle auprès de la Petite Tailleuse.
Luo part et demande au narrateur de surveiller à la Petite Tailleuse --> aide et amitié entre le narrateur et la Petite Tailleuse.
La métamorphose
La Petite Tailleuse se métamorphose en femme moderne
. Sa relation avec Luo, vécue grâce aux romans de Balzac, la pousse à affirmer sa liberté. Le choix de l’amour la mène donc irrémédiablement au choix du départ.
CITATION:“Elle m’a dit que Balzac lui a fait comprendre une chose: la beauté d’une femme est un trésor qui n’a pas de prix”.
Changement esthétique
La Petite Tailleuse se transforme au fil du texte. Les changements sont d’abord mineurs, comme la cicatrice à son doigt, souvenir de la baignade amoureuse avec Luo, ou ses ongles teints en rouge.
CITATION: "puis doucement, comme une esthéticienne minutieuse, il appliqua sur chacun de ses ongles l’épais jus tiré des fleurs de balsamine broyées".
Ces petits signes annoncent l’évolution de la paysanne en jeune femme séduisante et éprise de liberté. À la fin du roman, la jeune fille change de style vestimentaire et se coupe les cheveux:
CITATION: "Sa longue natte habituelle, nouée par un ruban rouge, était remplacée par des cheveux courts, coupés au ras des oreilles".
CITATION: "Elle achève ainsi sa métamorphose en « adolescente moderne»."
Plan intellectuel
La Petite Tailleuse évolue aussi sur le plan intellectuel. D’abord bouleversée par les livres qui lui donnent envie de se «défouler un bon coup», elle réfléchit à leur sens et les comprend assez pour en jouer avec aisance l’un des personnages. Dans les dernières pages, le texte suggère même qu’elle est la seule à saisir le véritable sens des romans occidentaux.
CITATION: "n’avions-nous pas saisi l’essentiel des romans qu’on lui avait lus?"
Après qu’elle a fait l’expérience de l’avortement, elle prend seule la décision de changer de vie malgré l’opposition de son père et l’incompréhension des deux garçons. La Petite Tailleuse se métamorphose donc en jeune femme indépendante.
Balzac et la Petite Tailleuse = métamorphose
Cette transformation est avant tout «balzacienne»: les livres de Balzac ont enseigné à la Petite Tailleuse qu’il existe un ailleurs où elle peut s’épanouir, à condition de prendre son destin en main. Elle s’affirme comme individu et part seule en quête du bonheur.
CITATION: "rééducation balzacienne"
L'amour pour la littérature et les livres
Raconter l’histoire de la découverte de la littérature et de l’amour par trois jeunes gens.
Donc, la censure de la littérature est présente parce que nous pouvons le voir à travers l'interdiction des livres.
La littérature est un thème du roman qui a aussi affecté les protagonistes; Luo, le narrateur et la Petite Tailleuse.
LUO ET LE NARRATEUR
Pour les deux garçons, les livres comportent de multiples attraits: attrait de l’interdit, attrait de l’imaginaire...
Luo et le narrateur s’identifient véritablement aux personnages des romans, au point de vivre leurs aventures par procuration.
CITATION: “ce petit livre me parlait de l’éveil du désir, des élans, des pulsions, de l’amour”.
LA PETITE TAILLEUSE CHINOISE
La découverte de la lecture a également changé beaucoup de choses pour la Petite Tailleuse.
Cette découverte la rend encore plus désireuse de se faire raconter les histoires du livre, ce qui la transforme au point qu'elle déménage en ville.
Pour elle, la phrase de Balzac l'a conduite à faire ce grand pas.
CITATION:“Elle m’a dit que Balzac lui a fait comprendre une chose: la beauté d’une femme est un trésor qui n’a pas de prix”.