L’agressivité proactive est le résultat d’une stratégie visant à contrôler, à dominer ou à s’accaparer. Le cas de l’intimidation (incluant le harcèlement) est sans doute l’exemple d’agressivité-violence proactive dont il est fait mention le plus régulièrement dans les discussions et les médias concernant la violence à l’école. L’intimidation se définit comme tout comportement, parole, acte ou geste délibéré ou non, à caractère répétitif, exprimé directement ou indirectement, y compris dans le cyberespace, dans un contexte caractérisé par l’inégalité́ des rapports de force entre les personnes concernées, ayant pour effet d’engendrer des sentiments de détresse et de léser, de blesser, d’opprimer ou d’ostraciser (Loi sur l’instruction publique, art. 13, par. 1.1 [9]). Ce type de comportement est rarement spontané ou en réaction à une agression reçue; il est plutôt le résultat d’une intention visant à contrôler, à dominer ou à s’accaparer. Le plus souvent, l’élève qui manifeste de façon régulière ce type de comportement possède des habiletés sociales. L’intimidation par ce type d’élèves est un moyen parmi d’autres, au même titre que l’expression des comportements prosociaux, pour obtenir certains avantages sociaux (amis, reconnaissance, etc.) ou pour améliorer son statut au sein d’un groupe de pairs [10]. Les comportements d’agressivité proactifs comme l’intimidation se développent et se consolident en fonction des contingences de l’environnement social (application des règles de vie, niveau d’attention et d’intervention des adultes en milieu scolaire, enseignement de solutions prosociales lors de la résolution de conflits, etc.).