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Au-dessus de la féodalité, l'Etat
1270-1328 - Coggle Diagram
Au-dessus de la féodalité, l'Etat
1270-1328
Philippe III le hardi
Couronné à Reims le 15 août 1271
- En 1270 : il est proclamé roi à Tunis dans l'urgence sous le nom de Philippe III
- Garçon immature, timide et peu doué
- Décès de sa femme, Isabelle d'Aragon, sur le chemin du retour et de son enfant de 6 mois.
- Il laisse à son oncle, Charles Ier d'Anjou, négocier une trêve avec al-Mustansir, sultan de Tunis, afin de permettre aux croisés de rentrer en France
- Il poursuit la politique territoriale de ses prédécesseurs :
- Il hérite des apanages d'Alphonse de Poitiers, car sa femme n'avait pas d'enfants.
- Par conformité aux traités antérieures, il cède à l'Angleterre plusieurs territoires dont l'Agenais.
- Comtat Venaissin (ancien Etat) est remis à la papauté en exécution d'une promesse de Louis IX et restera terre d'Eglise jusqu'à la révolution
Le "Hardi" et origines de la croisade d'Aragon
- Il souhaite réaffirmer sa suzeraineté sur le comté de Foix :
- Comté contesté par Roger Bernard III
- Philippe revêtit aussitôt son armure et assiège le château de Foix qui se rend.
- Surnom Hardi qui vient de son goût des exercices physiques violents
- En 1285, croisade d'Aragon organisée par le Pape Martin IV. :
- Siège apostolique, obnubilé par les idées théocratiques depuis Innocent III, se considérait comme suzerain de Naples et de la Sicile (Charles Ier d'Anjou) et d'Aragon (Pierre III, dit le grand).
- Pierre III s'était emparé de la SIcile sans autorisation pontificale et profita d'un soulèvement populaire en 1282 afin de se faire couronner roi.
Résultats de la croisade d'Aragon
- Martin IV excommunie Pierre III et lui ôte la couronne d'Aragon pour la placer sur la tête de Charles de Valois, fils cadet de Philippe III.
- Le pape confère le statut de croisade.
- Philippe part avec une impressionnante armée déloger Pierre III d'Aragon et de Catalogne.
- Il essuie deux défaites
- Il se retire finalement et meurt de dysenterie en 1285 au château des rois de Majorque à Perpignan
Philippe IV le Bel
- Homme froid, impressionnant et d'une foi formaliste
- Il s'entoura de légistes pétris de culture antique, de jurisconsultes ou autres officiers de justice.
- Conception de la monarchie qui s'articule autour de la notion romaine de res publica : Puissance publique inaliénable et indépendante du système féodal et de la théocratie pontificale.
- "Le roi de France est empereur en son royaume"
- Volonté de centralisation afin de renforcer la position arbitrale de l'Etat.
- Philippe liquide la conflit franco-aragonais par deux traités en 1291 et 1295.
Angleterre et Flandre - Origines du conflit
- Edouard Ier, roi d'Angleterre, reproche à Philippe de recevoir les plaintes de ses vassaux de Guyenne et de Gascogne.
- En 1293, une soixantaine de navires anglais coulèrent deux cents embarcations françaises.
- Philippe comprit qu'il était nécessaire de disposer d'une flotte digne de ce nom.
- Philippe créé les prémices de la marine royale avec l'arsenal fortifié au Clos des Galées (Rouen) composé de deux escadres, de nefs et galères.
- Edouard s'était rapproché d'un autre vassal mécontent, Gui de Dampierre, comte de Flandre.
Angleterre et Flandre - Débuts du conflit
- Fin 1293, Philippe cite Edouard à comparaître pour les tords causés
- Ce dernier accepte l'occupation provisoire de Bordeaux, Bayonne et Agen, car trop occupé avec les révoltes.
- En 1294, le Conseil prononce la saisie du fief de Guyenne.
- En 1296, une escadre aborde à Douvres et met l'Angleterre à sac.
- Un des seuls débarquements avec, Guillaume le conquérant en 1066 et Louis VIII en 1216, qui réussit.
- En 1297 une trêve est signée :
- Il est convenu que Edouard se remariera avec la princesse Marguerite, sœur de Philippe.
- Evocation de la prochaine union d'Edouard, prince de Galles, avec Isabelle, la fille de Philippe.
Angleterre et Flandre - Gui de Dampierre
- Ce dernier soutenait la révolte des tisserands contre les taxes françaises sur la laine importée.
- Le roi le convoque pour un prétexte quelconque et le place en résidence surveillée.
- Philippe lance ses troupes à la conquête de la Flandre ce qui amplifie la fureur populaire.
- Matines de Bruges le 18 mai 1302 : où un millier de soldats français installés chez les flamands sont egorgés dans leur lit.
- Bataille des éperons d'or en 1302 : une nouvelle armée royale commandée par Robert II d'Artois se met en place et rencontre le 11 juillet 1302 les milices communales flamandes, zélandaises et brabançonnes menées par Gui de Namur, fils du comte de Flandre, et Pieter de Coninck.
- Les troupes flamandes, mal équipées, gagnent contre toute attente.
- Les flamands ne firent pas de prisonniers et exécutèrent les centaines de chevaliers ainsi que Robert II d'Artois et les principaux chefs.
- Six ou sept cents éperons furent arrachés des cadavres et pendus dans l'eglise Notre-Dame de Courtrai.
Angleterre et Flandre - Revanche et fin
- Revanche en 1304 où la flotte de Philippe anéantit celle des flamands.
- La paix d'Athis-sur-Orge est signée en 1305 et replace la Flandre sous la suzeraineté française, avec de lourdes indemnités à payer et la remise en gage de plusieurs villes dont Lille, Douai etc.
- Naissance d'un sentiment national flamand contre les français.
Administration et fiscalité :
- Le parlement se fixe au palais de la cité (3 chambres spécialisées) :
- La grande-chambre qui gèrent les affaires touchant la Couronne.
- La chambre des enquêtes pour l'instruction des procès et l'appel.
- La chambre des requêtes pour les demandes des justiciables.
- L'administration n'avait pas les moyens de ses ambitions :
- Hausse des impôts, multiplication des péages et douanes, création de la maltôte (taxe sur la livre) qui fut aboli 5 ans plus tard dû à son extrême impopularité.
- Mutations monétaires avec une diminution de la valeur des pièces par rapport à l'unité de compte (livre)
- Problème du bimétallisme avec des rapports variables entre or et argent qui troublaient les milieux d'affaires liés à l'immutabilité de la monnaie.
Tentative de renflouement
- Demande aux vassaux de racheter au moins partiellement le service armé.
- Spoliation puis expulsion des juifs.
- Poursuite des Lombards spécialisés dans les opérations de change.
- Début d'une longue crise économique
- Malgré tout cela la croissance s'essoufflait, voire s'arrêta.
- Disettes et misère des campagnes
- Prolifération des mendiants
Conflits avec la papauté - Débuts
- En 1296 : Philippe le Bel voulut lever sur le clergé le décime normalement réservé à la croisade.
- Boniface VIII, élu en 1295, répondit par des menaces d'excommunication quiconque lèverait un impôt sur les clercs sans autorisation.
- Philippe interdit ainsi toute exportation d'espèces monétaires alors que le Vatican s'apprêtait justement à opérer de gros transferts.
- Le Pape fulmine la bulle Ineffabilis amor, rappelant que le clergé est exempté d'impôts royaux et que le souverain est soumis à son autorité suprême.
- Le conflit s'envenime en 1301 :
- Philippe, violant le privilège du for, incarcère un clerc, un proche du pape, Bernad de Saisset, évêque de Pamiers qui critiquait avec sarcasme la politique royale.
- Boniface VIII réplica par la convocation à Rome d'un concile de l'Eglise de France destiné à déposer le roi.
- Le 5 décembre 1301 : le pape déposa en main propre la bulle Auscuta fili qui rappela la gravité de la situation.
Conflits avec la papauté - Répliques de Philippe le Bel
- En 1302 fut réuni un millier de notables, magistrats, échevins et grands clercs qui apportèrent leur soutien au monarque malgré quelques hésitations du clergé. Ce sont les premiers "Etats généraux" selon certains historiens.
- Philippe envoya à Boniface VIII une missive méprisante qui remettait en doute sa légitimité qui avait été élu suite à un évènement sans précédent, la démission de Célestin V.
- Boniface répondit qu'il était prêt à déposer le roi comme un valet et réaffirma dans la bulle Unam sanctam (18 nov 1302) la supériorité absolue du Saint-Siège sur la société chrétienne.
- Théorie des deux glaives, comme quoi le glaive temporel a été confié au monarque seulement par la permission des prêtres.
- Le pape se considère comme le souverain absolu.
Conflits avec la papauté - Fins et résultats
- En mars 1303 il convoque au Louvre un conseil élargi puis une seconde assemblée, qualifiée par certains d'Etat généraux.
- Il lança de graves accusation contre la pape (sodomie, simonie, hérésie...)
- Il appela à la tenue d'un concile œcuménique à Lyon dans le dessein de déposer le pontife.
- Il fit notifier la citation à comparaître par Guillaume de Nogaret, conseiller royal, qui se rendit à Anagni, au sud de Rome, où Boniface était en villégiature.
- La petite troupe de Nogaret prit d'assaut le palais et retint pendant quelques heures le Pape.
- Ce dernier refusa de renoncer au trône pontifical, mais mourut seulement un mois plus tard. Son successeur, Benoit XI, mourut à son tour en juillet 1304.
- Un pape français, Clément V, fut élu, couronné à Lyon et s'installa à Avignon sous l'influence du roi. Il lèvera l'excommunication contre Nogaret et absoudra le roi de France.
Le mystère des templiers
- Fondé en 1129, l'ordre du temple était originellement destiné à la protection des pèlerins se rendant à Jérusalem.
- Cependant cet ordre devient une entreprise multinationale, puissante militairement et immensément riche, elle joue le rôle de principale banque de l'Occident.
- Moines-soldats qui vivaient dans 200 commanderies en Occident et le secret entourait leur mode de vie. Beaucoup de rumeurs les diabolisant couraient.
- En 1307 suite à une grande opération 500 templiers dont le grand maître Jacques de Molay, furent arrêtés.
- Philippe voulait affirmer son rôle éminent dans la monarchie dans la défense de la chrétienté devant la lenteur de Clément V qualifié de négligent.
- Philippe ne s'empara pas de l'argent qui revint aux hospitaliers de Saint-Jean-deJérusalem
Suite et fins des templiers
- En mai 1310 après une longue instruction ecclésiastique, 54 fères furent brûlés vifs.
- En 1312 le pape se résigna à supprimer l'ordre.
- Le grand maître et nombre de frères revinrent sur leur aveux obtenus sous la torture.
- Le grand maître et un de ses seconds, Geoffroy de Charnay, furent condamné à la prison à vie.
- Cependant ils clamèrent leur innocence publiquement devant Notre-Dame et furent ainsi brûlés comme hérétiques et relaps.
La fin du règne
- Adultère de la part des épouses de Louis X le hutin et Philippe V le long avec deux chevaliers.
- Ces derniers furent torturés, émasculés, traînés nus par des chevaux puis décapités.
- Les deux femmes furent tondues et enfermées tandis que leur complice, l'épouse de Charles IV le Bel, fut reléguée à un château plus bas.
- Philippe IV meurt le 29 novembre 1314 d'une chute de cheval suivie d'une congestion cérébrale.
-
Les "rois maudits"
Louis X et influence de l'aristocratie
- Le fils aîné, Louis X, hérita, mais mourut deux ans plus tard d'un malaise.
- Retour de l'influence de la haute aristocratie
- Pendaison de Enguerrand de Marigny, ancien chambellan, haï.
- Le nouvel ordre étatique composé des baillis, sénéchaux et enquêteurs pesaient sur les barons qui les haïssaient.
- Louis X meurt sans descendance mâle, car sa jeune femme était morte suite à l'affaire de la Tour de Nesle. Seulement une fille, Jeanne, sur laquelle pesait le soupçon de batardise.
Jean Ier, le plus court règne
Il fut proclamé roi de France à sa naissance le 13 novembre 1316, mais mourut cinq jours plus tard.
Philippe V le long
- L'oncle du petit, Comte de Poitiers, fut couronné à Reims en 1316 et mourut en 1322 de dysenterie.
- Une assemblée de notables et docteurs se rassemblèrent à Paris pour confirmer que les femmes étaient inaptes à gouverner, car d'aucuns défendaient Jeanne.
Charles IV et crise dynastique
- La couronne fut remise à Charles IV le Valois, troisième fils de Philippe, mais il mourut en 1328. Il n'y avait plus de descendants mâles.
- Au XVIème s. un humaniste italien, Paolo Emilio, inventera les "rois maudits" comme si Jacques de Molay avait jeté une malédiction sur la descendance de Philipe le Bel.