La Banque ottomane chargée de tenir lieu de banque centrale, la Régie des tabacs, les Chemins de fer et les Dettes publiques, chacun un véritable État dans l’État, et le Conseil international de la santé, utilisaient, comme le ministère des Affaires étrangères, le français qui était désormais langue d’enseignement, des sciences et de la presse. En effet, M. Sinan Kuneralp, ancien diplomate, éminent chercheur et propriétaire des Éditions ISIS, nous a rapporté, lors d’un colloque à l’université Hacettepe, qu’il avait répertorié jusque-là plus de 3 500 livres en français, grands ou petits, publiés en Turquie de 1839 à 1922. Quant à Gérard Groc et Izzet Çağlar, ils nous informent que sont parus plus de 600 périodiques entièrement ou partiellement en français, dont la majorité écrasante entre 1868 et la fin de la Deuxième Guerre mondiale8. Et nombreux sont les Turcs qui ont composé des poèmes, des romans, des pièces de théâtre ... directement en français.