Mesures papier-crayon et modèles duels

Mesures papier-crayon

Modèles duels

effet lettre-nom (Nuttin, 1985)

Koole, Dijksterhuis et Knippenberg (2001)

Biais linguistique intergroupes

On attribue plus de valeur aux lettres qui représentent des choses que l'on aime (par exemple, lettres composant nom et prénom)

expérience de base

2 temps : T1 et T2 (4 semaines plus tard)

Score : moyenne des évaluations lettres du nom - moyenne des évaluations lettres qui ne sont pas dans mon nom

A T2, on a un r de .62 (mesure fidèle)

On présente une à une des lettres de l'alphabet dans un ordre aléatoire et on doit les situer entre 1 (pas belle du tout) et 9 (extrêmement belle)

comparaison avec tâche explicite (charge cognitive)

catégorisation de traits (me décris / ne me décris pas)

VI

Traits (négatifs; neutres; positifs)

charge cognitive (forte = 8 chiffres VS contrôle)

VD : proportion de traits jugés auto-descriptifs

Résultats

Les gens s'attribuent plus de traits positifs que négatifs

En cas de forte charge cognitive, si on a un effet lettre-nom, on s'évalue plus positivement en cas de forte estime de soi que de faible estime de soi

utilisation des catégories linguistiques

description très concrète : "il frappe qqn"

description abstraite : "Je l'ai vu faire du mal à qqn."

niveau supraordonné (état de la personne qui fait l'action) : "il déteste cette personne."

disposition : (sans rapport direct à la situation) : "Cette personne est violente"

On utilise plus des termes abstraits pour les attitudes fortes et des termes concrets pour les attitudes faibles.

Applications

Relations intergroupes (ex : Maass, Salvi, Acuri et Semin, 1989) : relation préjugés / description d'un groupe : plus je parle de manière abstraite d'un groupe, plus j'ai des impression négatives sur lui.

estime de soi et autres objets (BART : breadth based Adjective Rating Task : Karpinski, Steinberg, Versek et Alloy, 2007) : on décrit le soi avec certains traits et on regarde la valence et le niveau d'abstraction des traits

Karpinski, Versek et Alloy (2007)

personnes dépressives ont une estime de soi moins positive que les personnes non-dépressives

Tâche avec réponses ambiguës (aux dépressifs : vous avez réussis / aux non-dépressifs : vous avez échoué)

4 types d'évaluations : largement positive, un peu positive, un peu négative, largement négative)

On observe un même pattern entre les conditions "échec et non-dépression" et "réussite et dépression"

Résultats : évaluations réponses positives plus importantes que les réponses négatives dans toutes les conditions mais cette différence est assez faible chez les dépressifs qui réussissent et beaucoup plus forte chez les non-dépressifs qui échouent

Mesures implicites basées sur un principe associatif

effet lettre-nom (Nuttin, 1985)

biais linguistique intergroupes

biais d'explication intergroupes

complétion de phrases

opposition phrases cohérentes VS phrases incohérentes avec les attentes

ex cohérent : "Alice donne le biberon au bébé.": c'est la femme qui doit donner le biberon
ex incohérent : "Martin donne le biberon au bébé" : Alice n'était pas disponible à ce moment, c'est pour ça que Martin l'a fait
Préjugé sexiste

Complétion de mots (Gilbert et Hixon, 1991; Sinclair et Kunda, 1999)

Expérience basée sur le principe d'accessibilité

On présente des mots avec des trous et on doit retrouver un mot avec du sens (ex : S_UP__E = SOUPAPE ou STUPIDE)

complétion positive VS négative : positive si présentation d'un objet à valence positive avant et vice-versa

Les conditions de l'expérience

peu de mots cibles (20%)

réduire le nombre de trous

s'assurer par pré-test que les solutions sont de
même fréquence (ex : "soupape" moins fréquent que "stupide")

Score = nombre d'items critiques
complétés de manière négative ou stéréotypée

Conclusions

mesures

mesures basées sur le principe associatif : corrélation variable avec les mesures explicites

Grande variété de mesures implicites (IAT, mesures dérivées de l'IAT et pleins d'autres)

On peut calibrer une idée sur le principe associatif et adapter les mesures en conséquence

Avantages

Accès à d'autres aspects de l'attitude (non-conscients?)

Minimise les biais de gestion des impressions (mais possibilité de présentation stratégique, notamment en IAT)

Limite

Mesures et théories restent en développement : on a apporté de nouvelles mesures sans se poser de questions conjointes

Généralités

2 systèmes

SYSTEME 1 : système pragmatique, rapide, automatique, implicite

SYSTEME 2 : système rationnel, lent, contrôlé et explicite

mécanismes des systèmes

quels liens entre ces systèmes pour les attitudes et leurs effets respectifs sur le comportement social?

système explicite : discours, croyances, représentations conscientes, règles, etc VS système implicite : stockage des associations inconscientes et règles implicites

Les deux systèmes concourent à la définition d'une attitude puis la production d'un comportement

Trois modèles historiques de la
formation et du changement d'attitude

Modèle de la probabilité d'élaboration (Cacioppo et Petty, 1986, 1999)

Modèle HSM = heuristique-systématique (Chaiken, Liberman et Eagly, 1989)

Unimodèle (Kruglanski et Thompson, 1999) : anti-modèle duel

L'attitude ne se construit pas sur une base consciente et/ou rationnelle (école de Yale; Hovland, Janis et Kelley, 1953)

Postulat : individus motivés à adopter des attitudes correctes

attitude déterminée par deux voies

voie centrale

voie périphérique

motivation et ressources cognitives

examen actif et raisonné des arguments fournis dans le message

Attitude est fonction de la proportion
de pensées négatives VS positives générées,
ce qui nécessite travail cognitif
(ex : achat de voiture)

prise en compte de plains de facteurs (ex : esthétique, fiabilité, airbag, puissance, etc)

analyse complexe des différents attributs pondérés par priorité

plus le résultat de l'analyse est positif pour une option, plus on a de probabilités de faire ce choix

On l'utilise car on n'a ni le temps ni la motivation pour faire uniquement le traitement analytique de la voie centrale

ensemble de processus (surtout implicites) qui permettent attitude acceptable sur l'objet

image de marque et fiabilité

Qui possède cette voiture?

état affectif (comment je me sens au moment de faire l'achat?)

Modèle proche de celui de Fiske et Neuberg

reprend les idées de Petty et Cacioppo

traitement systématique : examen minutieux et traitement de l'info dans la formation d'attitude

traitement heuristique : raccourcis cognitifs
pour arriver à une solution acceptables à
moindre coût cognitif et temporel

"Le nombre fait la vérité" : Le consensus a raison

"La longueur implique la force" : plus on a d'éléments, plus on a d'argumentations

"faire confiance aux experts"

rôle des diverses motivations (Chaiken et al.)

exactitude : traitement systématique des ressources : décision très importante pour sa vie bénéficie beaucoup plus approfondi que décision peu importante

heuristiques liées à différentes motivations (ex : conformisme pour la motivation à être accepté)

Points communs avec le modèle de la probabilité d'élaboration

une seule attitude

production des attitudes

formée selon deux voies

avec caractéristiques spécifiques selon la voie (durabilité, stabilité)

par des processus implicites (associatifs, rapides, "automatiques")

OU par des processus explicites (usage de règles, lents, contrôlés)

OU les deux types de processus

Modèle APE (Gawronski et Bdenhausen, 2006; 2011)

Les attitudes ne se forment que par une seule voie (un système qui offre un continuum de traitement)

traitement qui va de très superficiel à très approfondi (inspiré de Fiske et Neuberg)

traitement superficiel : on utilise les éléments les plus simples à) utiliser : crédibilité de la source, état affectif, longueur, etc)

traitement approfondi : mobilisation de toutes les informations dont les plus complexes (argumentation complexe, règles de pondération, etc)

Conclusions (temporaires)

Traitement de l'information

Pas de différences de nature dans les traitements de l'information

"Différences de profondeur de traitement" --> "Prise en compte d'informations plus ou moins compexes"

Modèles très présents dans les trente dernières années

Attitudes surtout explicites

Limites

nature des processus? (différences ou continuum? voie centrale ou périphérique?)

nature des informations?

Quelle définition des attitudes implicites et quelles relations avec les attitudes explicites?

2 systèmes

système associatif
(sous-tend attitudes implicites)

système propositionnel
sous-tend attitudes explicites)

Processus associatifs

Processus propositionnels

Deux implications

réactions affectives automatiquement
activées lors de la rencontre avec un objet

surviennent sans but d'évaluation
de l'objet ni effort

indépendantes d'un critère de vérité (ex : Devine, 1989 : l'activation des Noirs" va être associée à de l'agressivité chez les Américains, même sans attitude négative envers eux)

basées sur contiguïté spatio-temporelle et
similarité : un objet qui ressemble à un
objet négatif, par similarité, va activer
du négatif

"patterns d'activations" : activation d'un pattern en mémoire nécessite un réseau d'associations en mémoire et la rencontre d'éléments adaptés dans l'environnement

mots "chien" et "oreille" :
activation de "aboiement" mais pas "flair"

mots "chien" et "cherche" :
activation de "flair" plutôt que "aboiement"

Importance du contexte qui entre en résonance
avec le système cognitif
qui inclut lui-même la culture

usage de règles logiques

sorties du système associatif transformées
en propositions (ex : "je n'aime pas cela."

usage d'un critère de vérité
(seules les attitudes potentiellement vraies
peuvent être assumées)

Validité perçue de la proposition dépend de ses relations avec autres propositions disponibles pertinentes pour le jugement

Congruence : sorties du système
associatif validées

Incongruence : validité perçue rejetée

recherche de consistance (cf Festinger et Heider)

élaboration cognitive dépend de la quantité de pensées dirigées vers l'objet d'attitude; élaboration qui permet de développer des propositions qui peuvent éventuellement contrer les évaluations des processus associatifs)

Réflexion consciente sur un problème réduit la corrélation entre attitudes implicite et explicite
ex : association de départ négative avec un politicien mais, via réception d'informations positives sur le politicien, on peut finir par développer une attitude positive envers lui.

Les attitudes on-line

Les attitudes implicites peuvent varier dans leur degré de conscience

attitudes considérées comme structures stables (compatible avec modèle APE)

Contexte qui détermine éléments activés en mémoire, les propositions accessibles et leurs liens (système associatif) et la valeur accordée aux propositions (système propositionnel)

personnologie par construction méthodologique :pour correspondre aux exigences de fidélité, on considère les attitudes comme stables.

accès partiel des attitudes implicites si on se concentre sur ses capacités attentionnelles et sur sa confiance sur ses ressentis

modification des attitudes implicites par deux voies

changement de la structure associative

changement du pattern d'activations