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Le climat et sa protection comme biens publics mondiaux, Chapitre 5 :…
Le climat et sa protection comme biens publics mondiaux
Nécessité de coopérer
Le développement de l'informatique a permis à la science du climat de faire des progrès considérables dans la modélisation du changement climatique, et un consensus scientifique s'est peu à peu formé sur la réalité du réchauffement climatique.
En 1987 et 1988, une série d'auditions sur le changement climatique ont été organisées au Congrès des États-Unis, à l'initiative du président Ronald Reagan. Le témoignage du scientifique James Hansen, un des plus grands spécialistes de la modélisation du climat, a eu un profond impact sur la perception du changement climatique par les politiques. Ces auditions sont généralement considérées comme le point de départ de l'appropriation du changement climatique par le politique.
Si la nécessité de cette coopération internationale semble évidente aujourd'hui, l'idée a pourtant mis du temps à s'imposer, et représente le fruit d'un long travail de lobbying de la communauté scientifique. En effet, la première Conférence mondiale sur le climat avait été organisée en 1979, mais ses organisateurs n'étaient pas parvenus à attirer le moindre décideur politique.
Depuis ce moment, le rôle des gouvernements dans le processus s'est considérablement accru, culminant avec la formation du GIEC en 1988, l'adoption de la CCNUCC en 1992 et enfin celle du Protocole de Kyoto en 1997.
L'action isolée d'un pays n'a guère de poids dans la lutte contre le changement climatique : seule une action concertée peut aboutir à une réduction significative des concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
Échec du marché à corriger les externalités
Le changement climatique est un échec du marché pouvant prendre de nombreuses formes : manque d'informations des acteurs économiques, abus de position dominante, impossibilité d'exclure un individu de la consommation d'un bien, absence de rivalité entre la consommation d'un même bien par deux individus distincts et surtout externalités. Celles-ci sont définies comme des coûts d'une décision économique qui affectent d'autres acteurs, mais qui ne sont pas reflétés dans le prix du marché. Par exemple, fumer dans un lieu public produit une externalité négative : la fumée absorbée par les autres personnes se trouvant à proximité crée de manière indirecte un coût pour le système de santé.
C'est bien de cela qu'il s'agit dans le cas du changement climatique : le prix du carbone, aujourd'hui ne reflète aucunement le coût des dommages qui sont infligés au climat du fait de nos émissions de gaz à effet de serre. Le coût social du carbone n'est pas pris en compte dans le prix du marché : c'est la raison pour laquelle le changement climatique est considéré comme un échec du marché. Afin de corriger cet échec, plusieurs économistes ont proposé d'affecter un prix au carbone.
Un des principaux rôles des politiques économiques est de corriger ces externalités. Divers outils peuvent ainsi être utilisés : interdire certaines activités économiques (fumer dans les lieux publics), produire directement certains biens ou taxer certaines activités économiques productrices d'externalités.
Les externalités qui sont à l'origine du changement climatique possèdent quatre caractéristiques : elles s'accumulent dans l'atmosphère sur le long terme ; elles sont globales ; elles comportent des incertitudes majeures quant à leurs impacts futurs ; elles sont potentiellement d'une ampleur sans commune mesure. Il apparait que la correction de ces externalités doit être le fruit d'une action globale sur le long terme.
Climat bien public global
Parmi les facteurs qui expliquent cette sous-provision des biens publics mondiaux, on trouve en premier lieu les externalités : avec la mondialisation, celles-ci sont devenues de plus en plus internationales alors que les moyens de les réduire sont restés largement cantonnés au niveau national. La stabilité du climat est menacée par un stock d'externalités internationales, les gaz à effet de serre accumulés dans l'atmosphère.
L'usage de l'atmosphère par certains, menace au travers des impacts du changement climatique, les bénéfices que d'autres pourraient en retirer. Les émissions de gaz à effet de serre introduisent une certaines dose de rivalité dans l'équation.
Les biens publics, par opposition aux bien privés, sont définis comme des biens dont la consommation par un individu n'empiète nullement sur la consommation du même bien par un autre individu et qu'il est impossible d'empêcher un individu de consommer. Il s'agit d'un bien dont tous peuvent profiter.
Difficulté à coopérer
Le second obstacle est celui du "passager clandestin", c'est-à-dire le risque de certains acteurs ne contribuent pas à l'effort collectif, tout en retirant les bénéfices (ex : États-Unis)
Pour que chaque pays puisse bénéficier du bien, il importe que chaque pays participe à sa production. Mais la difficulté porte sur la difficulté à coopérer entre les différents États. Cette coopération ne peut survenir qu'une fois la confiance entre les différentes parties et la connaissance de leurs intérêts mutuels. Les nombreuses sessions de négociation remplissent cette fonction de construire la confiance.
Accords volontaires
Au delà de vouloir contribuer à la lutte contre le changement climatique, la participation à de tels accords volontaires permet aux entreprises d'anticiper et de se préparer à de futures limites sur leurs émissions, qui seraient cette fois imposées par des mécanismes contraignants.
Il existe des accords entre entreprises de pays non soumis à des obligations de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (ex : Chicago Climate Exchange, une bouse d'échanges volontaires des permis d'émissions à destination des entreprises américaines).
Chapitre 5 : Mécanismes de coopération internationale