Pour autant, s'arrêter à cette seule distinction ne permet qu'une compréhension imparfaite des dynamiques migratoires à l'oeuvre. En réalité, il importe surtout de distinguer l'ampleur du caractère coercitif de la migration : le migrant a-t-il le choix de rester ou non ? On observe que la contrainte à la migration est significativement accentuée dans un contexte de stress environnemental. Les impacts du changement climatique, même s'il s'agit souvent de phénomènes progressifs, n'offriront guère, dans de nombreux cas, de possibilités de rester. Il faut donc se garder d'établir un lien exclusif entre les migrations forcées et les dégradations brutales de l'environnement, comme c'est souvent le cas aujourd'hui : le changement climatique bouleverse ce lien, et les migrations forcées peuvent également être liées à des dégradations progressives des écosystèmes.