La France des tranchées A l'aube de 1915, on se rend compte que la querre va durer. La puissance destructrice de l'armement moderne force les hommes à s'enterrer dans des tranchées. La guerre de mouvement devenue impossible devient guerre de posi- tion. Les deux armées sont face à face dans leurs galeries respectives, qui s'organisent en réseaux de plus en plus complexes : lignes de feu en première ligne, abris, maga- sins pour les munitions, postes de commandement à l'ar- rière. Mais du côté français, tout est précaire : les trous ne sont pas cimentés, les fils du téléphone ne sont pas enter- rés ; l'organisation du front est difficile. Les conditions de vie sont atroces pour les soldats - appelés les « poilus » - qui vivent en permanence dans la boue et le froid, aussi bien d'un côté que de l'autre. L'État-major français pratique l'offensive à tout prix et l'attaque à découvert, ce qui est particulièrement meur- trier.
En moyenne entre 1914 et 1918, 900 Français et 1 300 Allemands meurent chaque jour sur le champ de bataille. Les batailles de Verdun ou de la Somme sont de véri- tables massacres où l'on meurt par centaines de milliers.
A nartir de 1917, la lassitude des carnages absurdes gagne les troupes épuisées, puis l'opinion, que la censure ne par- vient plus à endormir. Pourtant, les Français décident de lancer une grande attaque. C'est un désastre humain ; les soldats se mettent en grève. Les officiers irresponsables sont renvoyés.
Entre temps, la Révolution russe de 1917 sert les Allemands qui ne com- battent plus à l'Est. Mais cette défection est compensée par l'entrée en guerre des États-Unis, qui apportent des hommes et surtout du matériel.
L'armistice est signé le 11 novembre 1918 dans un wagon de chemin de fer à Rethondes. Les Français ont trois revendications essentielles: 1) récupérer l'Alsace-Lorraine; 2) désarmer l'Allemagne par sécurité; 3) obtenir d'importantes réparations en argent. Le traité de Versailles, signé le 28 juin 1919 dans la Galerie des glaces, les satisfait. Mais ces conditions draconiennes et humiliantes vont fournir à Hitler un grand motif de haine et de revanche. Cest sa victoire de Verdun qui vaudra au maréchal Pétain confiance des Français en 1940.
Un bilan humain et matériel considérable En quatre ans, 37 500 000 soldats ont été tués ou grave- ment blessés sur environ 65 000 000 qui avaient été mo- bilisés dans les différents pays : une génération entière de destins interrompus.
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