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La promesse protectionniste pour endiguer la désindustrialisation…
La promesse protectionniste pour endiguer la désindustrialisation américaine
Contexte commercial
Les électeurs de Trump ne sont pas majoritairement issus des milieux ouvriers de la Rust Belt, mais il a énormément progressé.
Les États-Unis sont aujourd'hui le premier partenaire commercial de l'UE et le principal investisseur en Europe, et réciproquement.
Depuis 40 ans, des centaines de milliers d'emplois ont été perdus dans les pays du Nord
Difficulté de l'UE à parler d'une seule voix face à l'attitude agressive de Trump, surtout depuis l'arrivée de gouvernements nationalistes et eurosceptiques.
Trump veut lutter contre les importations de certaines matières premières (acier, aluminium) ou de certains produits manufacturés (voitures allemandes), qui selon lui creusent le déficit commercial et menacent par les délocalisations les emplois des ouvriers américains.
Néanmoins, l'UE a montré un visage plus uni récemment, notamment avec les amendes records contre Google en 2017 et 2019.
La renégociation de l'ALENA a minima peut conduire le Mexique et le Canada à se rapprocher de l'UE. Le Brexit peut aussi conduire un rapprochement entre le Canada et le Royaume-Uni.
Le risque est élevé de renforcer le poids commercial de la Chine dans le Pacifique, ce qui aurait un effet contreproductif.
La facilité du court-termiste
Les centaines de milliards de dollars de baisses fiscales ont été principalement été financées par une augmentation du déficit public et de la dette fédérale.
Lutter contre la désindustrialisation pose l'alternative suivante : agir à court-terme ou investir sur le long terme. La première option peut être payante sur le plan politique. La seconde est plus risquée électoralement, mais la probabilité qu'elle fonctionne est plus élevée. En effet, les enjeux de développement durable et d'intelligence artificielle sont incontournables.
L'absence de stratégie économique et fiscale à long-terme, y compris sur le plan des investissements à l'international, inquiète les milieux d'affaires comme le FMI et les partenaires des États-Unis.
Depuis 2016, la bourse accorde sa confiance à Trump, notamment du fait de son raisonnement court-termiste et dans la grande réforme fiscale votée en 2017 qui est très favorable aux grandes entreprises et accroît les dérégulations.
Son prédécesseur Obama avait oscillé entre mesures de long terme (préservation de l'environnement, investissement dans l'industrie automobile) et de court-terme (recapitalisation du secteur bancaire).
Trump est guidé par des intérêts économiques immédiats, consistant à gagner des marchés pour les entreprises américaines.
Par la relance de l'exploitation des énergies fossiles, Trump entretien l'illusion court-termiste que détruire la nature est un gage de productivité et de richesse.
Protectionnisme ou mercantilisme
Trump veut combiner mercantilisme commercial et mercantilisme fiscal
Trump oublie le facteur dollar : la hausse du taux de change, due au rapatriement des profits (facilité par la réforme fiscale), et donc un risque d'inflation et de hausse des taux d'intérêt sur les titres à long terme. Ce qui contrecarre l'effet escompté des hausses de tarifs douaniers sur les importations américaines.
La volonté de Trump de restaurer l'équilibre de la balance commerciale avec la Chine et l'UE se place dans cette tradition mercantiliste. Mais, il semble plus important de réfléchir, non pas en matière de balance commerciale, mais de valeur ajoutée des biens produits aux États-Unis.
Le mercantilisme repose sur l'idée selon laquelle les rapports commerciaux entre nations visent à augmenter leur puissance. Le commerce appartient alors à la "raison d'État" : on craint que la richesse ne quitte le pays. Cela passe par une balance commerciale positive : accumuler de l'argent, pour augmenter l'emploi.
L'idée que l'État est encore en mesure de mener une politique pouvant faciliter la réindustrialisation du pays malgré le contexte de mondialisation économique semble quelque peu utopique.