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Sa place entre les États-Unis et la Chine - Coggle Diagram
Sa place entre les États-Unis et la Chine
Une Europe autonome des États-Unis ?
L'Europe tente désormais de forger son propre futur par elle-même
Lorsque les États-Unis se sont retirés de l'accord nucléaire, les Européens ont tenté d'introduire un mécanisme financier inédit qui devait permettre à certaines entreprises européennes de commercer avec l'Iran en euros en dépit des menaces de rétorsion américaines, et sans subir l'extraterritorialité du droit américain
Cette évolution pousse les Européens à se poser la question du comment protéger ses propres intérêts quand ils ne s'alignent pas sur les priorités américaines.
De son côté, Trump a souhaité lancé une guerre économique, en n'hésitant pas à désigner l'UE d'ennemi du point de vue commercial, imposant de forts droits douaniers sur les importations d'acier et d'aluminium. La Commission européenne a réagi en formulant une liste ciblée de produits américains symboliques qu'elle serait susceptibles de taxer (ex : bourbon, beurre de cacahuète. Face à cela, Trump a préféré reculer.
Depuis l'accession au pouvoir de Donald Trump et le retrait des États-Unis de nombreux accords multinationaux, cela a ratifié un découplage transatlantique plus profond, amorcé sous la présidence de Barack Obama.
Une Europe divisée sur la relation transatlantique
La réaction européenne a été ambivalente. D'une part, l'action américaine a poussé l'Europe à considérer que l'Europe ne peut plus compter de la garantie américaine pour protéger ses intérêts stratégiques. D'autre part, une grande partie de l'Europe centrale et orientale a souhaité donner le bénéfice du doute à la présidence Trump et ne rien faire qui puisse offrir aux États-Unis une opportunité de mettre davantage en cause l'OTAN.
Cela rend durablement difficile l'émergence de toute initiative européenne qui pourrait être perçue comme une menace pour les intérêts américains, notamment en matière de défense.
Une partie des pays d'Europe centrale et orientale est également opposée au projet d'une intégration "flexible" ou "différenciée" qu'elle conçoit comme synonyme d'une Europe à deux vitesses, d'une division entre grands et petits pays.
Ces divergences poussent l'Europe au statu quo. Elle semble résignée pour l'heure à réagir en fonction de ses intérêts propres
Histoire des relations Europe-Chine
Les premiers contacts continentaux se sont formés autour de couloirs commerciaux, dont les "routes de la soie" étaient les plus emblématiques.
C'est d'abord trois pouvoirs impériaux qui ont relié le continent : l'Empire perse (VIe-IVe siècles avant J-C), l'Empire grec d'Alexandre prolongé par les royaumes hellénistiques (IVe-Ie siècle avant J-C), puis les califats arabo-musulmans omeyade puis abbaside (VIIIe-Xe siècles).
Les dynamiques ouest-est se sont renforcées avec les empires commerciaux portugais, hollandais, anglais et français à partir du XVe siècle. Les couloirs maritimes étaient jalonnés de comptoirs commerciaux qui reliaient les deux extrémités de l'espace eurasiatique
Les relations entre la Chine et l'Europe sont une histoire ancienne d'empires aux limites incertaines, qui ont rapproché pendant des siècles leurs espaces géographiques.
L'émergence du projet colonial européen, basé sur une hiérarchisation ethnique, a pleinement participé à la construction d'identités antagonistes rattachées aux différents espaces géographiques. Européens et Asiatiques ont formé leur identité par une jeu de représentation et de miroir, chacun renvoyant une image de l'autre construisant ainsi son image de soi.
Chine, rival systémique
L'accueil conjoint du président chinois Xi Jinping à Paris en mars 2019, par le président français et la chancelière allemande, a ainsi permis d'afficher un front commun face aux ambitions économiques et stratégiques chinoises.
La stratégie des 27 vis-à-vis de la Chine bute dans divers domaines sur les intérêts divergents des États membres.
Cet effort franco-allemand s'inscrivait dans le sillage de la désignation inédite de la Chine comme un "rival systémique" par la Commission européenne quelques semaines plus tôt.
Pour protéger sa souveraineté et rester compétitive à l'échelle internationale, l'Europe doit élaborer une réponse commune à ce nouveau défi.
Les relations contemporaines sont marquées par la réémergence de la Chine notamment par le projet des nouvelles routes de la soie : initiative qui englobe près de 65 pays asiatiques et européens pour une somme avoisinant 1 000 milliards de dollars et comprenant la construction d'infrastructures.
Relation entre la Chine et les États-Unis
La politique étrangère américaine a une tendance ancienne à se formuler de manière binaire et dépendante d'un ennemi réel ou construit.
Cela pose la question de la place de l'Europe entre choisir un camp ou se placer comme une force d'équilibre. Cette question compliquée et transversale touche à de nombreux enjeux technologiques, commerciaux et stratégiques, et se révèlera cruciale pour la place de l'Europe dans le XXIe siècle.
D'un côté, la Chine s'est placée comme pays défenseur de l'ordre libéral international, tout en construisant sur le plan intérieur un modèle de société plus autoritaire que celui des démocraties européenne. De l'autre les États-Unis de Trump se sont révélés des adversaires du multilatéralisme, mais les caractéristiques de la société américaine restent plus proches des valeurs de la démocratie libérale européenne.
Se pose plus largement la question de la place de l'Europe dans la relation entre la Chine et les États-Unis.