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Les principales organisations régionales en Eurasie, Chapitre 4 : La…
Les principales organisations régionales en Eurasie
Caractéristiques de l'Eurasie
Dans les années 1990, des intellectuels nationalistes comme Alexandre Douguine se sont réappropriés le concept et en ont modernisé les perspectives, insistant sur l'opposition à l'Occident et la domination de la Russie sur son espace géopolitique traditionnelle (Europe orientale, Caucase, Asie centrale)
Le terme d'Eurasie est de plus en plus employé depuis l'arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir. Il sert à décrire l'objectif d'une intégration régionale, institutionnelle et économique où la Russie jouerait un rôle central.
Dans les années 1920 un courant idéologique "eurasiste" au sein des milieux intellectuels russes en exil a émergé. Il s'est construit comme une vision du monde alternative à celle de l'Occident, mettant en avant les spécificités géographiques et culturelles russes.
L'idée du Kremlin serait de constituer un "pole civilisationnel" capable de contrebalancer l'UE et la Chine autour de pays d'Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan)
Perceptions diverses tant du point de vue géographique qu'idéologique et politique : l'Eurasie correspondrait au territoire situé entre l'est de l'Europe et le Pacifique, peuplé de populations slaves et turciques. La Russie y occuperait évidemment une place importante
Plusieurs projets d'intégration régionale sont nés dès la fin de l'URSS, en 1991 et la création de nouveaux États indépendants.
La Communauté des États indépendants (CEI)
Mais la Russie, en tentant maladroitement de jouer de sa supériorité sur ses voisins, a rendu ces derniers réticents à approfondir la coopération dans ce cadre.
Objectif : favoriser la coopération des États dans de multiples domaines et de tenter de conserver une forme d'intégration économique et politique sur la base des liens existant à l'époque soviétique.
Regroupe l'ensemble des ex-républiques soviétiques, à l'exception des trois pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), du Turkménistant simplement de la société et de la Géorgie
OTSC et OCS
Objectif : Améliorer la coopération des pays membres autour des questions militaires, de sécurité et de renseignement. Elles n'ont toutefois par le même périmètre ni le même centre de gravité
Organisation du traité de sécurité collective
Membres : Arménie, Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizstan, Russie, Tadjikistan
Offre un cadre à la coopération militaire régionale et à l'échange de renseignements, notamment sur la lutte antiterroriste et la criminalité organisée
Création en 2002, a pour origine le traité de sécurité collective signé en 1992 entre six pays membres de la CEI
Dominée par la Russie, tant politiquement qu'en matière de moyens militaires, elle n'est jamais intervenue directement dans un État membre.
Organisation de coopération de Shanghai
Objectifs : lutter contre le séparatisme, le terrorisme, l'extrémisme, le trafic de drogue, l'immigration clandestine
La Chine est particulièrement intéressée dans l'échange de renseignements concernant les activistes ouïghours qui opèreraient depuis l'Asie centrale.
Fondée en 2001 regroupe un ensemble de pays de l'Asie centrale avec la Chine : le Kazakhstan, le Kirghizstan, l'Ouzbékistan, la Russie et le Tadjikistan. Ils ont été rejoints par l'Inde et le Pakistan en 2016.
Présentée parfois comme un modèle d'intégration alternatif à l'Occident, l'OCS peine toutefois à approfondir la coopération entre ses États membres au-delà du domaine purement sécuritaire. La compétition russo-chinoise et les pays centrasiatiques empêchent tout projet ambitieux
L'entrée de l'Inde et du Pakistan risque de réduire les possibilités de consensus et de scléroser l'organisation.
L'Union économique eurasiatique (UEE)
L'Ukraine y était prévu au départ mais une adhésion n'était pas compatible avec la signature d'un accord d'association proposé en parallèle par l'UE.
Le lancement de l'UEE a coïncidé avec une séquence difficile sur le plan géopolitique et économique : crise en Ukraine, annexion de la Crimée. Si bien que l'UEE a acquis une dimension politique que les partenaires de la Russie avaient toujours redoutée, ils ne souhaitaient pas que l'UEE soit perçue comme un bloc anti-occidental, dominé par une Russie dont ils ne partagent pas tous les choix de politique étrangère. Les présidents biélorusse et kazakhstanais ont ainsi multiplié les déclarations rappelant l'objectif purement économique de l'UEE.
Lancée en 2019, elle rassemble la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Arménie, le Kirghizstan
Les conditions macro-économiques se sont dégradées avec les sanctions internationales à l'encontre de la Russie et la chute des cours des hydrocarbures qui représentent les deux tiers des exportations totales de l'UEE
Projet le plus abouti au sein de l'espace ex-soviétique, largement inspirée de l'UE, elle découle d'une série de projets institutionnels et d'accords commerciaux élaborés dans les années 1990 et 2000
La chute des cours du rouble a pénalisé les exportateurs Kazakhstanais et kirghizes, dont les marchandises n'étaient plus aussi compétitives sur le marché russe. Des tensions sont ainsi apparues entre pays membres, qui ont parfois rétabli des barrières douanières pour protéger leur économie.
Cependant, la reprise de la croissance russe et l'amélioration de l'environnement économique global depuis 2017 ont permis de donner un peu d'air aux économies centrasiatiques et de relancer l'intérêt de l'UEE. La nouvelle phase de ralentissement due à la Covid-19 devrait toutefois entrainer la reproduction de certaines des tensions observées entre 2014 et 2016.
Chapitre 4 : La Russie et l'Eurasie