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Airbus Group : situation financière et perspectives d'avenir
Situation financière
Carnet de commandes confortable en 2019 (471 milliards d'euros) même s'il a diminué par rapport à 2017 (996 milliards d'euros)
Ces chiffres très élevés ainsi que leur variation s'expliquent par les commandes dans l'aviation commerciale qui peuvent être très importantes avec un délai de réalisation beaucoup plus court que dans le domaine militaire mais également des variations de commande plus importantes d'une année sur l'autre.
Résultat 2019 décevant mais est dû à la provision de 3,6 milliards d'euros passée pour régler les amendes pour corruption et pour 1,2 milliard pour payer les surcoûts du programme d'avion de transport militaire A400M
Carnet de commandes représentant plus de 7 années d'activité, permettant d'avoir une grande visibilité sur l'avenir.
Bond du cours de l'action grâce à un changement de gouvernance, un programme de rachat d'actions et à une trésorerie importante
Progression obtenue grâce à la réduction des coûts fixes et des investissements
Rentabilité assez faible par rapport à ses concurrents : 5% en 2018 soit plus que les 1% obtenus au début de la décennie 2010, mais moins que les 10% envisagés par le PDG Thomas Enders en 2013.
La force d'Airbus risque donc de devenir sa faiblesse du fait de la crise du Covid-19, un plan social a été annoncé, visant à supprimer 15 000 emplois, soit un peu plus de 10% de l'effectif. En effet, les chiffres du premier semestre 2020 affichaient une perte de 1,6 milliard d'euros et une réduction de 30% du chiffres d'affaires.
Plan de soutien au secteur aéronautique qui se traduit par une accélération des commandes militaires, entraine une bascule stratégique majeure : commandes se montant à 832 millions d'euros pour 3 avions ravitailleurs multi-rôle A330 MRTT, 8 hélicoptères H225M Caracal, un avion léger de surveillance et de renseignement et des drones de surveillance navals.
Perspectives d'avenir face à Boeing
De son côté, Airbus a fini de consommer l'échec du gros porteur A380. La production sera définitivement arrêtée en 2021, environ 250 avions auront alors été livrés, en dessous du seuil de rentabilité de 300.
Pour autant, dans l'aéronautique, les accidents industriels sont toujours possibles. Boeing, le rival d'Airbus, a payé lourdement en 2019 les accidents du Boeing 737 Max du fait du défaut du logiciel anti-décrochage
Le succès d'Airbus Group est essentiellement le succès d'Airbus qui a réussi à égaler Boeing sur le marché aéronautique civil. Les deux entreprises se partagent équitablement le marché alors qu'en 1997, au moment de la fusion Boeing/Mac Donnell Douglas, les deux entreprises américaines représentaient 80% du marché.
Ce duopole pourrait souffrir dans les années futures de l'arrivée de nouveaux entrants, notamment pour les avions moyen-courriers monocouloirs avec COMAC en Chine, Embraer au Brésil ou Bombardier au Canada. Dans ce cadre, une course à l'acquisition des concurrents brésilien et canadien s'est mise en place.
Entrée d'Airbus au capital de la filiale de Bombardier C Series, finalisée en février 2020, permet au constructeur aéronautique européen de prendre le contrôle d'un programme d'avion moyen-courrier, l'A220. A l'inverse, du fait de ses déboires financiers, Boeing a renoncé à acquérir Embraer en avril 2020.
Perspectives d'avenir sur l'activité militaire
Les synergies entre les activités civiles et militaires d'Airbus Group apparaissent limitées hormis dans le domaine des hélicoptères et de l'aviation de transport militaire.
Le projet de fusion avec l'entreprise britannique BAE Systems avait pour but de rééquilibrer les activités civiles et militaires dans l'ensemble, BAE Systems ayant, à l'inverse d'Airbus Group, une activité 85% défense.
Thomas Enders s'était interrogé à plusieurs reprises en 2013 sur la viabilité du maintien d'une activité défense d'entreprise : faute de financements et de programmes d'équipements communs à plusieurs pays européen.
Le ration activité civile/activité militaire de plus en plus déséquilibré avec le temps au profit du civil ne militait pas non plus pour le maintien de cette activité. Reste que les gouvernements sont pourvoyeurs de crédits de recherche dans le domaine de la défense, ce qui pourrait conduire Airbus à rester dans ce secteur, et que la crise du transport aérien suite à la crise sanitaire du Covid-19 pourrait changer la donne.
L'activité défense d'Airbus stagne d'autant plus que l'entreprise a décidé de se séparer d'activités. L'objectif est de se recentrer sur le secteur spatial, les avions militaires et les missiles via la participation dans MBDA.
L'accord conclu en 2015 entre l'Allemagne, la France et l'Italie sur un programme de drone militaire moyenne altitude longue endurance (MALE) doit être vu comme un signe positif pour la pérennité de cette activité. Mais le projet peine à voir le jour car la France considère que le projet proposé par Airbus est trop cher.
Les deux projets MALE et SCAF décideront de l'avenir d'Airbus dans le secteur militaire.
Contrat de concept et d'architecture du SCAF (système de combat aérien du futur) a été notifié en février 2019 à Dassault et à Airbus. L'avion de combat, intitulé Next Generation Aircraft (NGF) devrait voir le jour vers 2040, il s'intégrerait dans un véritable système de combat aérien où plusieurs plateformes aériennes seraient connectées.
On peut penser que l'objectif de voir se rallier d'autres pays européens si ceux-ci veulent conserver une capacité aéronautique militaire en Europe. Ces programmes sont très lourds financièrement et aucun pays ne peut plus développer une telle capacité sur le plan national.
Concurrence des Britanniques sur les avions de combat avec le consortium Tempest sans doute pour obliger Français et Allemands à ouvrir leur projet sur le SCAF
Enjeu du Brexit important : l'activité d'Airbus au Royaume-Uni représente 14 000 emplois directs et 110 000 emplois indirects dans la chaine d'approvisionnement (ex : fabrication des ailes des avions commerciaux)
Les Suédois de Saab ont signé un MoU de coopération sur le futur combat aérien, les rapprochant du programme Tempest, mais sans fermer la porte à d'autres coopérations
Le principal risque pour les années à venir sont les enquêtes de la part des autorités françaises et britanniques pour des soupçons de corruption. Cela incite d'ailleurs Airbus à mettre l'accent sur la compliance depuis son rapport annuel 2016