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Les deux corps du Roi (Ernst Kantorowicz), Partie 3 - Coggle Diagram
Les deux corps du Roi (Ernst Kantorowicz), Partie 3
Le Roi ne meurt jamais (7)
La continuité dynastique
Dans l'affaire Calvin, Sir Edward Coke, en 1603 remarque que le roi détient le Royaume d'Angleterre par "un droit de naissance inhérent".
La doctrine hiérocratique postule que l'onction ne transmet plus le Saint-Esprit. Les canonistes, les dualistes soutiennent que le pouvoir impérial dérive de Dieu par l'acte de l'élection. Une autre doctrine qui affirme que l'exercice des droits et des fonctions adm par le Prince ne dépendent pas de son couronnement romain. (Doctrine propagée par Johannes Teutonicus sur le Decretum)
Le couronnement romain est simplement un acroissement d'honneur dans la cérémonie du sacre car seule l'élection suffit pour faire concorde.
En France à partir de 1270 et en Angleterre à partir de 1272, reconnaissance de la succession au trône dès la mort du père. légitimité héréditaire. Dès lors, l'élection est inutile car la naissance est un critère de succession et est la preuve de l’approbation de la Providence.
Pierre Dubois réunit des arguments astrologiques et climatologiques pour attester la prééminence naturelle de la "race royale française" sur les autres dynasties. = Remise en cause de la légitimité dynastique.
Lorsque aucun roi ne règne c'est le Christ qui règne. = Danger car le pape peut revendiquer des droits de suzerain pendant les interrègnes.
La couronne en tant que fiction
L'unicité du père et du fils est contenue dans les lois de l'héritage. = couronne invisible. Balde désigne la couronne extérieure comme les accessoires visibles de la royauté.
La Couronne sert à rejeter l'aspect géographique du royaume. Le nouveau serment qui accompagne le couronnement est administratif que religieux ou fidèle à Dieu.
La Couronne représente le gouvernement et la politia du royaume. = inséparables. Déshériter la couronne signifie la dépossession d'un mineur.
Dignitas Non Moritur
Le "Ordo iudiciarius", du XIIIe siècle, différencie une délégation accordée avec mention d'un nom propre et une délégation qui l'omet. Différence entre une délégation facta personae et une délégation facta dignitati.
La fiction de l'identité des personnes du prédécesseur et du successeur est formulée par le pape Innocent IV dans l'Apparatus.
Balde établit une analogie entre le phénix et l'individu car pour lui, cet oiseau représente l'individu en tant qu'espèce pour faire concorde entre espèce et individu. = Dualité entre l'individu mortel et l'espèce immortelle. Chez le phénix, le jour de la mort est également celui du décès, il s'engendre lui-même.
La Corporation unique est une espèce mortelle et une incarnation mortelle, corpus politicum collectif et corpus naturale individuel.
Dignitas est une personne idéale qui a une existence indépendante et est entièrement attachée au souverain.
Le Roi ne meurt jamais car il est la tête et le gouvernement de ses sujets.
L'expression "Le Roi est mort ! Vive le Roi!" a été prononcée à l'enterrement de Louis XII en 1515.
Un médaillon portant le phénix frappé par les royalistes anglais en 1649 affirme, contre le Lord Protecteur et le Commonwealth, la perpétuité de la royauté héréditaire: le fils renaît des cendres de son père.
Lors de l'enterrement du roi, les juges ne portaient aucun signe de deuil parce que la Couronne et la Justice ne meurent jamais.
C'est depuis l'enterrement d'Edouard II en 1327, que débute la coutume de placer sur le couvercle du cercueil la représentation et le personnage royal.
L'exposition du lugubre et du triomphal, le deuil pour le roi et l'exaltation de l'effigie remplace les plaques sculptées ou gravées.
Désormais, le Roi possède un corps naturel et un corps politique indivisibles.
Thomas d'Aquin considérait l'évêque comme "l'instrumentum coniunctum".
Couronne: corps ajouté à celui du Roi // Dignité: corporation en un seul homme.
La royauté centrée sur l'homme: Dante (8)
Pour certains juristes, l'empereur était philosophissimus (hautement philosophe) et philosophiae plenus (plein de philosophie).
Dans le livre III de la Monarchie, Dante postule que l'empereur détient son pouvoir de Dieu et non par l'intermédiaire du pape.
Dante soutient que l'Homme, qui possède un corps corruptible et une âme incorruptible, est dans une position intermédiaire. L'homme est composé d'une dualité car il confronte le paradis terrestre et le paradis céleste.
Papatus et Imperiatus sont des institutions pour guider l'humanité.
Pape et empereur sont comparables dans leurs "normes" divines et humaines.
L'humanas universitas contient les chrétiens et était conçue comme la communauté de tous les hommes.
Humanitas signifie le comportement humain donc l'ensemble du genre humain. Pour atteindre la perfection de l'humanitas, l'investissement et l'engagement de tous les hommes est requis. La communauté universelle représente le "corpus mysticum Adae" dont l'empereur avait la charge de mener l'humanité à son origine: le paradis terrestre.
La route du paradis est marquée par un itinéraire particulier: les vertus cardinales classico-païennes. Prudence, Fermeté d'âme, Tempérance et Justice. Elles sont accompagnées des vertus théologales: Foi, Charité, Espérance.
Le corps incorporé de l'Homme est soudé par l'unicité intellectuelle de l'homme. = Réunion d'un microcosme (humanité) et d'un macrocosme (l'individu en soi) par des vertus qui valent pour tous. Dante s'inspire de la doctrine d'Averroès.
Dante conçoit l'humanité (le genus humanum) comme une seule entité dont les parties existent tout le temps et en même temps.
Dante aboutit la doctrine aristotélicienne du sacrifice individuel pour l'Ensemble qui supplante toutes les convictions personnelles, à un absolutisme logique. Le Christ est le seul monarque du corps de l'humanitas.
Les deux être parfaits, Adam et le Christ tiennent ce parachèvement ultime de l'homme par une absence de péché. Adam (subtilis et non mortalis) était le premier homme créé et emprunt d'innocence, puis le Christ car il est Dieu et homme à la fois.
Les examens de Dante sont une préparation à un baptême intellectuel.