Please enable JavaScript.
Coggle requires JavaScript to display documents.
Attribution causale (Théorie de l'inférence correspondante
Jones &…
Attribution causale
Définition:
processus d’inférence par lequel les gens expliquent les comportements d’autrui (hétéro- attribution) et d’eux-mêmes (auto-attribution)
Types de causes:
- Causes internes vs externes à la personne
- Causes stables vs instables dans le temps
- Causes contrôlables vs incontrôlables par la personne
- Causes globales vs spécifiques
Pourquoi?
- pour comprendre l’environnement social
- pour mieux le contrôler / maîtriser
- pour mieux prédire les événements futurs
- pour protéger l’estime de soi
Quand?
c'est un processus couteux...
- une demande explicite
- un événement surprenant, inattendu, extrême
- un événement avec conséquences négatives (échec, ..)
théories d'attribution vs. théories attributionnelles:
Antécédents => attribution => conséquences
Th. d'attribution ----- Th. attributionnelles
Théorie attributionnelle des émotions et de la motivation à l’accomplissement de Weiner (1986, 1995)
La façon dont les gens expliquent l’échec ou la réussite détermine leurs émotions, leur motivation, leur attente et leurs performances futurs
Exemple d'un étudiant qui a 12/20 à un examen:
-> évalue sa performance comme un succès ou échec en fonction de ses attentes, et du lieu de la cause (interne ou externe)
- Réussite interne => fierté
- Réussite externe => gratitude
- Echec interne => honte, angoisse
- Echec externe => colère
Dépend aussi de la contrôlabilité de la cause:
- manque d'effort = cause interne et contrôlable => culpabilité, mais impact positif sur la motivation pour faire mieux la prochaine fois
- Manque de capacité = cause interne stable (incontrôlable) => honte, anxiété, désespoir, baisse de l’estime de soi et forte attente d’échec futur
attribuer la réussite à l'intelligence n'a pas toujours des effets bénéfiques sur la motivation ou l'estime de soi
Etude de Mueller & Dweck
Procédure:
- élevés de CM2 doivent résoudre des problèmes logiques avec un niveau de difficulté moyen
- tous reçoivent un feedback
--> très bon score
--> très bon score et on le complimente sur son intelligence
--> très bon score et on le complimente plus sur son effort
- on leur donne de choix de faire des exercices pas trop difficile (donc bonne performance) ou pour apprendre (quitte à ne pas avoir d’excellents résultats)
- Ensuite on leur donne une série de problèmes très difficiles et on leur donne un feedback d’échec
- Puis, on mesure:
--> Leur persistance a la tache (a quel point aimerais tu résoudre ce problème ?)
--> - L’appréciation de la tache (a quel point a tu aimé travailler sur ces problèmes ?)
--> - L’attribution de l’échec (attribue tu ton échec a un manque de temps, d’intelligence ou d’effort ?)
- Puis, 3ème série => problèmes de logique (moyennement difficile comme série 1) On mesure la performance : nombre des problèmes résolus
Résultats:
Pour pb très difficiles:
- Les enfants complimentés sur leur intelligence attribuent leur échec a une faible capacité
- Les enfants complimentés sur leur effort expliquent leur échec par un manque d’effort et apprécient plus la tache et y montre une plus forte persistance
Pour 3me série:
- Pour les enfants du groupe contrôle : le score est le même que lors de la série 1
- Pour les enfants complimentés sur leur intelligence : les résultats diminuent entre les séries 1 et 3
- Les enfants complimentés sur leur effort augmentent leur performance.
-
Théorie de l'inférence correspondante
Jones & Davis, 1965
= L’observateur cherche à inférer une correspondance entre le cpt observé et une disposition stable de l’acteur
Facteurs qui déterminent l'inférence correspondante:
- liberté de choix de l’acteur
- désirabilité sociale du cpt observé
=> moins le cpt est conforme aux normes, plus il est informatif des dispositions de l’acteur
- effets non-communs, distinctifs = effets uniquement associés au cpt choisi
Caractéristiques de la th. de l'inférence correspondante:
- concerne l’explication du cpt d’autrui (hétéro- attributions)
- s’intéresse uniquement aux attributions dispositionnelles (causes internes, stables)
- attributions peuvent se faire à partir d’une seule observation d’un comportement
Erreur fondamentale d'attribution
Tendance qu’ont les individus, quand ils cherchent à expliquer le cpt d’autrui, à sous-estimer les causes externes par rapport aux causes internes
Expérience de Jones & Harris, 1967
Procédure:
- Sujets Américains lisent un essai, avec 4 conditions:
--> contenu de l’essai (moitié pro Castro, moitié anti Castro)
--> auteur de l’essai (choix libre ou non-choix / imposé)
- sujets doivent évaluer l’attitude véritable de l’auteur envers Fidel Castro
- Score allant de 10 (très anti Castro) à 70 (très pro Castro)
Résultats:
- par erreur, inférence d’une correspondance entre le contenu (essai) et la disposition (l’attitude) de l’auteur
= biais de correspondance
= erreur fondamentale d’attribution
Erreur ultime d’attribution
- = biais d’attribution intergroupe = attribution ethnocentrique
- comportement d’autrui attribué à des causes internes ou externes en fonction de la valance du cpt (positif ou négatif) et appartenance catégorielle (endogroupe, exogroupe)
Erreur fondamentale d’attribution
= comportement d’autrui attribué à une cause interne/dispositionnelle (en négligeant contraintes situationnelles
Expérience de Ross, Amabile & Steinmetz, 1977
Procédure:
- un questionneur prépare des questions de culture G pour un questionné, un participant les observe
- on évalue ensuite le niveau de culture G
- VI: rôle du sujet évalué à 2 modalités (questionneur, questionné)
- et VI: rôle du sujet évaluateur à 3 modalités (questionneur, questionné, observateur)
- VD : note attribuée pour le niveau de culture générale sur 100
Résultats:
- L’écart le plus grand est pour les évaluations effectuées par les observateurs
Le questionné ne sait pas répondre aux questions => c’est qu’il manque de culture G, plutôt que le fait qu’il ait été mis en situation désavantageuse
Alors que les questionneurs sont dans une situation avantageuse car ils choisissent les questions..
- Questionneur sait qu’il a choisi des questions auxquelles il a la réponse : a conscience de l’avantage qu’il a. Il ne devrait pas y avoir de différence entre l’évaluation du questionné et du questionneur par le questionneur
- Questionné surévalue le niveau de culture générale du questionneur par rapport à son propre niveau
Explications de cette EFA:
- cognitive:
--> perception de la situation : méconnaissance des contraintes situationnelles
--> sous-estimation du poids de la situation des comportements
--> Ecart avec attentes concernant le comportement des acteurs
--> Mauvaise correction : pas de motivation ou de ressources pour corriger l’erreur
- motivationnelle:
--> besoin de contrôle sur l’environnement : facteurs internes permettent meilleure prédictibilité
--> cf. croyance en un monde juste
- normative:
--> norme sociale qui valorise les attributions internes plutôt qu’externes : norme d’internalité
-
Corrélation illusoire
= inférence erronée sur la relation existant entre 2 évènements, basée sur la tendance à surestimer la fréquence de co-occurrence d’évènements distinctifs/rares
Expérience princeps de Chapman (1967):
- présentation de paires de mots longs et courts
- les mots longs sont plus distinctifs
=> gens surestiment les paires de mots longs
Etude de Hamilton & Gifford (1976)
fonctionnement cognitif normal = base de la formation des stéréotypes
Procédure:
- on montre des phrases décrivant cpts d'un mb du groupe A ou groupe B
- plus de cpts attribués au grpe A, mais même proportion de cpts positifs et négatifs dans les 2 groupes
- VI:
--> groupe d'appartenance: majoritaire et mino
--> valence des cmpts : désirable ou indésirables
- VD:
--> attribution des cmpts positifs et négatifs aux membres des 2 groupes (mesure attribution spécifique)
--> estimation des fréquences de cmpts négatifs par le groupe (mesure attribution générale)
--> évaluation des groupes (sociabilité / intelligence)
Résultats:
- 2 fois moins de cpts négatifs que positifs dans chaque groupe, mais corrélation illusoire : surestimation des cpts positifs dans le groupe A
Erreur ultime d'attribution
Pettigrew
= tendance à attribuer les comportements négatifs de l’endogroupe à des causes externes et les comportements négatifs de l’exogroupe à des causes internes/inverse pour les comportements positifs
-
Facteurs favorisant l'EUA:
- quand l’identité de groupe est saillante
- dans des situations de conflit intergroupe
- plus évident chez les gens qui ont de forts préjugés
Critique de Hewstone:
- L’apparition de ce phénomène n’est pas systématique, par conséquent le terme « ultime » est un peu fort
- propose le terme de « Biais d’attribution intergoupe »
2 améliorations méthodologiques pour l'expérience:
- utilisation d’un matériel plus réaliste (clips vidéos montrant le conflit) et
- des questions ouvertes pour mesurer les attributions causales (permet de ne pas imposer les réponses possibles).
Expérience de Hunter, Stringer & Watson (1991)
Procédure:
- Participants appartiennent aux groupes en conflit
- Stimuli : Films dépeignent des Catholiques violents et des Protestants violents (Présentés
parmi 4 autres clips d’actualité)(en Irlande du nord : catholiques et protestants)
- Les participants doivent décrire ce qui se passe, et expliquer les comportements des personnes dans les film
- VI 1 = groupe d'appartenance des participants (catholique/protestant)
- VI 2 = groupe d'appartenance des personnes violentes qui apparaissent dans le clip (catholique/protestant)
- VD = type d'explications donné à la violence exercée dans les clips
Résultats:
- Comparaison intragroupe: les deux groupes ont tendance à attribuer la violence de l’endogroupe à des causes externes et à attribuer la violence de l’exogroupe à des causes internes
- Comparaison intergroupe: le même acte de violence est expliqué différemment en fonction de l’appartenance de groupe de l’agresseur : violence exogroupe-causes internes ; violence endogroupe-causes externes
Conséquences des biais d'attribution intergroupe:
Rôle important dans le maintien du conflit intergroupe
- renforce les sentiments hostiles préexistants
- peut provoquer des prophéties qui s’auto-réalisent
- amène les gens à juger l’autre groupe comme responsable de sa propre violence sans se sentir responsable de la violence des autres