Josef Matthias Hauer (1883-1959, Autrichien) développe, à peu près à la même époque qu'Arnold Schönberg, qu'il connait, admire et fréquente (l'estime est réciproque) un système de composition à douze sons (dodécaphonisme), qu'il théorise abondamment ensuite. Ses compositions, très nombreuses et pour la plupart extrêmement courtes (moins de cinq minutes), sont généralement destinées à de petits ensembles ou à des instruments solistes.
Pour Hauer, le rôle du compositeur n'est plus de susciter de l'émotion ou de véhiculer un sens, un contenu, un message, mais il s'agit à ses yeux littéralement et uniquement de produire des sons : une succession de notes et de sons interchangeables. Sa musique vise la neutralité, l'inexpressivité et l'effacement total de la personnalité de l'artiste aussi bien du créateur que de l'interprète. Cette vision radicale n'est pleinement comprise qu'avec l'apparition du courant minimaliste.