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MICHAUX, la nuit remue (contexte (la nuit rémue: premier livre? (bellour…

- - - - longue tradition poétique: fait de la nuit un espace qui rend les possibles illimités. Positive, mais aussi caractère effrayant: rpste espace sans fin, qui peut donner naissance à apparitions plus ou moins effrayantes. Est aussi espace du rêve, et du désir. Montre la puissance de l'imaginaire et sa vacuité, comme du désir. mais Michaux écrit au moment du surréalisme, moment charnière pour ce motif traditionnel: nuit devient théâtre privilégié de la poésie, qui se renouvelle sans cesse grâce au rêve. Moment de la découverte psychanalyse et de l'interprétation du rêve= c'est dans la nuit que l'individu s'exprime vraiment. Mais Michaux s'éloigne de l'interprétation onirique orthodoxe, héritée de freud. Premiers textes sont parodies de ces théories; refuse la vérité du rêve et la possibilité de l'interpréter pour connaître l'individu > parle dans la postface d'un "léger vacillement de la vérité"
    - - Nuit n'est pas thème exclusivement positif chez Michaux, au contraire, ambivalence
        
        "dans la nuit", un certain plume: Union du sujet lyrique avec la nuit ("mienne, belle mienne"), ici rassurante bien que dangereuse: "nuit de naissance/ [...] Toi qui m'envahis/[...] Nuit qui gît, nuit implacable". Certes défaite de l'individu contre elle, puisqu'il faut en accepter le pouvoir infini mais normale donc. Ici, VS chez surréalistes, nuit n'est pas espace à explorer mais à comprendre: pas besoin de conquérir toutes facultés imaginatives qu'offre la nuit mais de s'en laisser emporter.
        
        "rencontre dans la forêt", écrit en 1935 et jamais publié en recueil. Raconte viol dans une forêt. Cts lettres à Jean Paulhan témoignent de son dégoût de lui-même d'avoir écrit ce texte. Nuit est donc ici aussi espace de violence. Explique que nuit soit espace à comprendre: pour se prémunir de ses dangers.
        
        la nuit remue: nuit est dès le début qualifié de "gouffre profond". Souvent actions qui s'y déroulent sont terrifiantes. Représente souvent approche d'un danger. éléments de la nuit qui sont sans limites et informes. Mention de la nuit est plus présente au début puis disparaît progressivement, mais demeure atmosphère pour le lecteur.
        
        fin "le sportif au lit": "Comme la nuit tombait, nous fûmes entourés d’une infinité de petites juments." sorte de menace?
        
        Mais quand est de nouveau mentionnée, devient positive: parle même de "nuits enchanteresses" (icebergs). ambivalence de la nuit serait rapport intérieur pour le poète: doit l'accepter pour mieux vivre avec. Icebergs, sans garde-fou, sans ceinture, où de vieux cormorans abattus et les âmes des matelots morts récemment viennent s’accouder aux nuits enchanteresses de l’hyperboréal: après la lutte, les marins morts acceptent les nuits.
    - - titre donne idée d'une unité thématique, mais en réalité on ne nomme que peu la nuit ici: 34 mentions, dont 24 dans "la nuit remue" et 10 seulement dans mes propriétés. Soit mentionnée que dans 14 poèmes sur 91.
        
        mention de la nuit dans positions nocturnes (soit allongées): trois premiers poèmes la nuit remue se déroulent allongés
        
        mentions plus étonnantes: exemple dans l'éther
        
        dans mes propriétés, nuit fait plusieurs fois références à l'épisode de maladie de Michaux: délire qu'offre associé naturellement à la nuit
        
        espace de libération aussi: sujet trouve issue à souffrance de son corps. dépossession de soi certes, mais positive parfois. Michaux parle d'un corps sans limites car souffrant [où? pas de citation indiquée], s'adapte donc bien à la nuit infinie;
        
        nuit devient aussi chez lui autre que moment temporel, parfois expérience obscurité du poète: celle de l'éther ou de la maladie...
        
        on la subit toujours, sans pouvoir la contrôler= état plutôt que période, soit celui de la dépossession > idée souvent d'une subjectivité: notamment par usage du pronom possessif (ma nuit), qui revient dans "la nuit remue", "mon roi', "le sportif au lit". Cette idée d'une nuit implacable permet aussi de montrer qu'est parfois irréductible, et donc à la limite de l'incommunicable. MAis aussi car la nuit est espace de la subjectivité, et donc du soliloque: le recueil est journal, normal que veuille en garder bouts pour lui.
  - - - titre contradictoire: association inanimé à verbe qui relève mouvement pur. Interrogation due au verbe: remue par et pour elle-même, ou existence d'une cause extérieur? ou alors remue qqch?
      - titre constat, pourrait synthétiser action que l'on s'apprête à éprouver lors de la lecture. Pourrait alors être avertissement contre le "mal de nuit" [laule] > le recueil qui suit est voyage maritime...
- - - - exploration de l'imaginaire
      - la nuit
      - exploration essaimée de soi
      - le devenir animal
      - attention aux plissements de l'existence
      - observation des métamorphoses
      - usage des drogues
- - - - problème: on étudie un récit édité comme poésie en tant que récit. Mais en réalité les deux sont complémentaires > la poésie est une visée, volonté de Michaux, le récit une modalité d'écriture, un genre. POésie est plutôt une fonction du lgge et le récit est le genre : une sorte de récit poétique. La visée de la poésie chez Michaux est la recherche de l'express° d'un phnme infra-lggier.
      - aspect problématique du récit: succession évènements dans le temps, certes, Il y a évènements, temporalité, début, durée, transformations et espèce de clôture même si est une sorte de mise en suspens mais manque cohérence discours, sans univers cohérent. Même la poésie est chez lui problématique: langage très simple.
      - le récit, un support support pour langage de la métamorphose > la poésie offre généralement un sujet lyrique unique, et donc tàf contraire à la notion du moi multiple.
    - - place du sujet et du destinataire sont problématiques: en poésie le sujet est habituellement roi, mais n'est pas forcément le cas chez lui; mise en scène d'un sujet aux yeux du lecteur mais ici jeu entre les deux > certains.
  - - - "par hygiène peut-être j'ai écrit mes propriétés"
    - - la dichotomie littéraire essentielle de la modernité est entre avant-garde et classicisme: le problème est que Michaux se trouve volontairement le cul entre deux chaises. commence à publier dans revue surréaliste belge le disque vert de Franz Hallens*, côtoie surréalistes français mais en est aussi détaché: refuse strictement le dogmatisme surréaliste de Breton, mais estime énormément éluard, grand poète; certaines proximités thématiques (inconscient et rêve, surtout) mais pas la même approche technique d'écriture > trouve que poésie écrite avec écriture automatique est "illisible". Approche quelque peu avant-gardiste, mais du même coup, est en réalité assez classique dans son écriture. Au départ de sa carrière, se base sur écriture de vers libres et poèmes en prose très classiques (/ex, garde les majuscules au début de vers, chaque vers est syntagme indépendant...). En plus, histoire d'édition qui demeure en réalité assez classique: proche de la Nouvelle Revue Française, en admire le directeur (successeur de Gide), Paulhan*, grand ami. Est édité chez Gallimard, grand éditeur contemporain, qui collectionne prix goncourts. Mais tend aussi vers une indépendance éditoriale: continue à publier petites plaquettes, même si son éditeur le jure. Refuse donc de véritablement se placer au sein paysage littéraire contemporain: anomie de l'oeuvre
    - - problème de la métaphore: problématique identité > si je dis jean est un lion, l'attribut et le sujet sont tous deux déréalisés. (=sont superposés donc n'ont plus leur identité propre). La métaphore pose un problème d'identité car déréalise le comparé et le comparant superposés. Déconstruit donc le trope (le topos), et utilise une subversion de lieux communs: [bon] l'âme chez lui ne s'envole pas (la paresse) mais nage, la vie s'en va mais ne meurt pas, signifie changement de vie (ma vie). Est en réalité obligé d'utiliser métaphore pour vertu thérapeutique oeuvre: il ne peut dire littéralement son mal, doit lui enlever sa violence tout en pouvant se le réapproprier pour l'assimiler et pouvoir aussi le faire comprendre à ceux qui sont sains, qui ne sont pas "nés-fatigués" (postface). Déréalise donc métaphore: vers la sérénité montre l'intériorité comme une mer sans eau > déréalise la métaphore au lieu d'identifier l'intériorité à l'eau. Déréalisation qui fait que la métaphore est souvent chez lui plus comparaison, par souci de respect identité des deux membres figure.
        
        Impossibilité de penser son mal sans métaphore --> irreprésentable. Pb : Michaux en veut pas représenter mais est obligé pour donner son mal et pour cela subvertit l'usage de la métaphore dans un but thérapeutique.
  - - - intéressant de se rapprocher des dessins commentés et des oeuvres picturales qu'a produites. Ne fait que les décrire et ne les montre pas, modalisées donc: non seulement dans la monstration mais aussi dans le passage du temps chez le sujet qui a dessiné: celui qui décrit ses dessins n'est plus celui qui les a fait.
      - Pb du dispositif scénique entre récit et image : différence entre récit, qui est succession temporelle, et image qui est spatiale et immobile. Dasn Dessins Commentés, décrit des dessins qu'il a fait : chez lui, rpz° picturale et littéraire deviennent complémentaires. Réintroduit le mouvement dans le dessin car en se le remémorant et en le modifiant dans son esprit, change la nature du dessin : devient mouvement par le regard que pose sur lui le sujet qui le narre.
    - - à mort: 3/1é vers sont organiques, suivis de détails physiologiques comme si / prononciation des onomatopées, un geste s'effectuait.
        
        Et gnou, et glou et grouwouwou./Poitrines, bras, jambes, et crânes, nez et dents/Les voici qui débouchent dans la lutte.
        [...]
        Et houh ! Wouh ! Houwouwouh !/Cependant se détache le sang ;