Le roman ne se réduit pas aux simples parcours des personnages qui le composent mais ces derniers, souvent individualisés forment pour les lecteurs le pivot de cet univers ; on s'attache, en effet, à certains héros ou parfois on les déteste mais on croit en leur existence le temps de la lecture. Les formes, extrêmement diverses et les nombreux personnages des romans en font ainsi un espace privilégié pour interroger notre monde comme nous-mêmes : notre « condition humaine ». Dans les années 1950, le « Nouveau Roman » refuse la psychologie et toute subjectivité ; les auteurs de ce courant (Robbe-Grillet, Sarraute) ne livrent que l'extérieur des choses et des êtres, laissant au lecteur le soin de « construire » un personnage et un univers ; ils refusent de présenter des personnages romanesques qui ressembleraient à de vraies personnes. Ces personnages insaisissables n'ont ni passé, ni famille, ni portrait, ni identité.
La crise du héros est évidente au XXè : de nombreux romans montrent des personnages anonymes ou des héros négatifs auxquels il est difficile de s'identifier comme le personnage de Meursault de l'Etranger de Camus.
La fin du XXème voit réapparaître des personnages plus traditionnels de roman, souvent des personnages ordinaires.