VOLUME 1
3.LES RELATIONS INTERGROUPES

1. INTRO
2 questions

1. La psycho collective est-elle vraiment nécessaire ?

  • tous les groupes sociaux sont composés d'individus
  • interprétations fondées sur différences individuelles de personnalité => Théorie de la personnalité autoritaire Adorno et al., 1950 ; Théorie du bouc émissaire, Dollard et al., 1939 ; Apprentissage social, Allport, 1954)

⚠ NE RENDENT PAS COMPTE DE L'INFLUENCE RECIPROQUE ENTRE GROUPE ET INDIVIDU NI DES PHENOMENES NOUVEAUX QUI NE SE SERAIENT PAS PRODUITS AUTREMENT
-> voir Lewin


  • Shérif (effet autocinétique) avec travaux sur la normalisation
    -> en groupe = convergence du jugement vers norme commune - ne correspond pas à la moyenne des jugements individuels
    -> guide le comportement des individus meme hors du groupe

la connaissance du fonctionnement individuel (norme individuelle) ne suffit pas pour prédire le fonctionnement du groupe (norme collective)


  • paresse sociale(social loafing) = moins d'efforts (que quand tout seul) fournis dans la réalisation de la tâche quand groupe - Ringelman (1880-1913)

2. Quelle importance et quels intérêts des facteurs culturels dans le comportement social ?


  • Amir et Sharon (1987) : validité transculturelle de la psycho sociale ?
  • ont répliqué 6 études dans culture différente de l'Amérique du Nord


    => R/T differents


    IMPORTANCE DE LA CULTURE POUR COMPRENDRE, EXPLIQUER ET PREDIRE COMPORTEMENTS


  • apparition psycho inter culturelle

Sherif
Le processus de normalisation (formation d'une norme collective), correspond bien à un processus d'influence sociale, puisque le fait de connaître les estimations formulés par les différents autres membres du groupe conduit chacun de ses membres à modifier ses propres repères pour converger vers un repère commun.

  • naît dans les situations ambigues
  • processus d'influence sociale où on est à la fois SOURCE (influence) et CIBLE (influencé)
  • processus durable (pas le conformisme), intériorisation des normes collectives par le sujet

2. PSYCHOLOGIE SOCIALE ET RELATIONS INTERGROUPES

  • années 40 : détachement perspectives individuelles pour intergroupes
  • relations intergroupes = émergence conflits, préjugés, stéréotypes, discrimination
  • but approches intergroupes = expliquer origines stéréotypes, préjugés car problématiques

2.1 APPROCHE FONCTIONNELLE

  • Shérif (1966) = comprendre les causes des conflits sociaux + solutions
  • 2 idées centrales =
  1. 2 types de relations intergroupes : COMPETITIVES (terres, richesses, pouvoir) OU COOPERATIVES (obj avec efforts communs)
  • conflit = centre de préoccupation
    => THEORIE DES CONFLITS REELS (TCR)

- compétition => conflit => préjugés => stéréotypes
CONFLIT EST A L'ORIGINE

Le préjugé = attitude défavorable envers une ou plusieurs personnes en raison de leur appartenance à un groupe particulier.

  • forte charge affective et hostilité.
  • individuel et normatif

Stéréotype = activation quasi-automatiques

  • croyances apprises très tôt
  • explique ce que les gens font (conduites et comportements) par ce qu'ils sont (essence, nature)
  • plutot descriptif, collectif

2.1.1 EXPERIENCE CAVERNE DES VOLEURS, SHERIF (1961)



  • nom du lieu de l'étude Robbers Cave State Par, Oklahoma
  • 22 garçons d'environ 12 ans dans une colonie
  • 4 phases
    -> PHASE 1 : intéractions libres, activités agréables
    -> PHASE 2 : Division 2 groupes (dont paires d'amis créées)
  • évolution en complète indépendance avec activités agréables
  • apparition leader
  • cohésion + hostilité envers les autres (chant tribal, cris de ralliement, attribution nom
  • dissolution des paires initiales
    -> PHASE 3 : mise en contact avec jeux agréables mais COMPETITIFS
  • rivalité, exclusion et dévalorisation de l'autre groupe
  • changement structure , notamment leader avec valorisation
    endogroupe et dévalorisation exogroupe
    -> PHASE 4 : tentatives de réduction de conflit intergroupe
    3 méthodes =
  1. contacts situations agréables non compétitives = négatif car s'installent de façon séparés
  2. Réunion face à un 3e groupe adversaire = efficacité relative et provisoire ; ne fait qu'élargir le pb des tensions
  3. Participations répétées à un obj commun avec efforts communs (situation importante, urgente, contribution de tous, surmonter difficulté
    ex : rechercher de l'eau
  • atteindre des buts supraordonnées (superordinate goals)
    = diminution hostilité, favoritisme intra-groupe


COMPETITION => CONFLIT => EMERGENCE POTENTIELLE STEREOTYPES

2.1.2 LES STEREOTYPES ET LE DISCRIMINATION DANS LA THEORIE DES CONFLITS REELS


  • Compétition génère conflits, hostilités et discriminations Shérif

- Théorie des conflits réels = plus la compétition pour atteindre des r/ses limtitées est importante, plus les préjugées et discriminations seront intenses


  • pour REDUIRE LE CONFLIT => contact pas suffisant, COOPERATION nécessaire (Shérid, 1966 ; Worchel et al., 1977)


CRITIQUES

  • préjugés / discriminations sont forcément le r/t d'un conflit
  • pb de généralisation de la réduction du conflit via le but supraordonné car ne marque pas dans le cas où le conflit est là depuis longtemps
  • signes d'hostilité lors de la 2e phase de l'étude alors que les groupes n'ont pas encore été en contact

2.2 L'APPROCHE DE LA THEORIE DE L'IDENTITE SOCIALE : A LA FOIS MOTIVATIONNELLE ET COGNITIVE
TAJIFEL (1981)
TAJIFEL ET TUNER (1979, 1986)

2.2.3 LES STEREOTYPES ET LA DISCRIMINATION DANS L'APPROCHE DE L'IDENTITE SOCIALE

  • années 70
  • le conflit n'est pas une condition nécessaire aux préjugés, stéréotypes et discriminations
  • r/t de Shérif dans 2e phase vont dans ce sens (hostilité déjà présente)

-> Pourquoi les gens sont sensibles au statut d'appartenance de leur groupe alors que leurs intérêt personnels ne sont pas en jeu ?


-> Pourquoi les gens considèrent-ils que leur culture, pays, langue ou religion sont forcément meilleurs ?

2.2.1 LE PARADIGME DES GROUPES MINIMAUX (PGM) ET LE BIAIS DE FAVORITISME DE L' ENDOGROUPE


Tajfel, Flament, Billig & Bundy (1971) -> étude Campus de l'univ de Bristol


  • série de diapos avec des points (impossible a compter car rapide)
  • participants devaient donner une estimation du nb
  • annonce r/t de l'expérimentateur avec 2 types de réponses = sousestimation/surestimation
  • 2 groupes , répartition aléatoire = 2 groupes minimaux sans rivalité, pas d'intéraction
  • 2e phase : présentée comme étude sur la prise de décision
  • décision des participants du montant de rémunération que recevront 2 participants, un dans l'endogroupe, l'autre dans l'exogroupe
  • r/t indiquent que le montant est supérieur pour celui de l'endogroupe

= BIAIS DE FAVORITISME DE L'ENDOGROUPE (INGROUP FAVORISTISM)



⭐ répliques de nombreuses fois avec diverses variantes du PARADIGME DES GROUPES MINIMAUX



=> PRINCIPE GENERAL
(Bourhis, Cole et Gagnon, 1992)
-> 2 groupes avec répartition arbitraire EUX/NOUS
-> aucun historique de conflits ou de compétiion
-> anonymat sujets (individuel et groupe d'appartenance) = limite effets des affinités interpersonnelles ou des conflits de personnalités
-> pas d'interaction sociale, ni endogroupe ni exogroupe = élimine le développement d'incompatibilités interpersonnelles ou intergroupes
-> absence de lien instrumental entre réponses des sujets et leur propre intérêt, aucune r/ses allouées personnellement



2.2.2 LA THEORIE DE L'IDENTITE SOCIALE


  • pour rendre compte de ce favoritisme pro-endogroupe apparu sans compétition ni conflit que Tajfel (1982) et Turner (1982) élaborent cette théorie
    -> EXPLICATION MOTIVATIONNELLE ET COGNITIVE avec articulation des processus cognitifs de catégorisation sociale et de comparaison sociale avec un besoin motivationnel identitaire

= chercher à avoir ou maintenir un bonne estime de soi


  • un individu se définit par son IDENTITE PERSONNELLE (accomplissements perso) et SOCIALE (appartenance à divers groupes sociaux et leurs accomplissements)
    = bonne estime de soi

Tajfel, 1981)
"l'identité sociale est cette partie du concept de soi des individus qui provient de leur connaissance de leur appartenance à un groupe social, associé à la valeur et la signification émotive de cette appartenance"



  • les groupes sociaux ont une connotation + ou -
  • si + = la théorie de l'identité sociale prédit la recherche d'un maintien , donc étendre supériorité de son endogroupe
  • usage des stéréotypes et préjugés comme moyen de valorisation
  • si - , prédiction de recherche d'identité positive avec plusieurs stratégies (Bourhis et Leyens, 1994)

Capture d’écran 2019-10-12 à 12.17.18

  • selon théorie IS, stéréotypes permettent conservation de l'IS + en remplissant 3 fonctions
  1. FONCTION D'EXPLICATION (Yzerbyt et Schadron, 1994)** = plus qu'un contenu évaluatifs, les stéréotypes servent au "pourquoi?", explications des ressemblances
    ex : stéréotype - envers élèves d'origine sociale défavorisée = - intelligents, permet d'expliquer leur échec scolaire
  2. FONCTON DE JUSTIFICATION = stéréotypes + ou - justifient les inégalités entre les groupes (Jost et Banaji, 1994 ; Rogier et Yzerbytn 2002)
    ex : justifie de leur faible statut socio-économique dans la société
  3. FONCTION DE DIFFERENCIATION SOCIALE = permettent d'accentuer les différences entre endogroupe et exogroupe afin de mettre en valeur l'endogroupe (Leyens et Yzerbyt, 1992)


NUL BESOIN DE CONFLIT, EUX/NOUS ET ILLUSION D'APPARTENIR A UN GROUPE => EMERGENCE POTENTIELLE DES STEREOTYPES