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La France est-elle une puissance asiatique ?, Chapitre 6 : La France est…
La France est-elle une puissance asiatique ?
Quelle présence française en Asie ?
Présence militaire par l'intermédiaire de bases
Renommée dans l'industrie du luxe
La France est impliquée en Asie-Pacifique historiquement, géographiquement, avec de vastes territoires d'outre-mer et une immense zone économique exclusive (ZEE), culturellement et dans ses aspects politico-stratégiques, comme membre du Conseil de sécurité de l'ONU et puissance nucléaire reconnue par le TNP.
Sur les questions stratégiques, implication dans les instances multilatérales et de coopération
Emmanuel Macron a multiplié les déplacements dans différents pays de la zone, comme pour réaffirmer l'importance que la France accorde à cette région et sa volonté d'y jouer un rôle.
Ce pivot vers l'Asie s'appuie sur les caractéristiques culturelles françaises et sa langue, et est fortement guidé par les impératifs économiques.
Paradoxe de l'UE, qui lui sert de levier dans ses implications en Asie-Pacifique mais n'empêche pas dans le même temps la compétition avec les autres États membres. Le président français tente de réduire ce paradoxe en mettant en relief la convergence des intérêts entre la France et l'UE, mais aussi en pointant du doigt la singularité de la France comme le seul pays après le Brexit à disposer de capacités militaires.
L'importance des voies d'approvisionnement (deux tiers des importations vers la France transitent an Asie-Pacifique) justifie une présence soutenue.
La coopération militaire en marche
A l'exception de la Corée du Nord, on compte un attaché de défense dans tous les pays de la région.
Membre du CHODS (Chiefs of Defense Seminar), du WPNS (Western Pacific Naval Symposium), du NPCGF (North Pacific Coast Guard Forum), du SPDMM (South Pacific Defense Ministers Meetings) ou Quadriennal Defense Coordination Groupe, la France a manifesté son souhait de rejoindre l'ADMM (Asean Defense Ministers Meetings) et le ReCAAP (Regional Cooperation Agreement on Combating Piracy and Armed Robbery against Ships in Asia)
Volonté de rejoindre les architectures régionales de sécurité
Ces forces bénéficient pour ce faire de partenariats, soit bilatéraux, soit dans le cadre de l'UE avec la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l'Inde, l'Indonésie, Singapour, la Malaisie, le Vietnam, la Nouvelle Zélande et l'Australie
La France est le seul pays européen militairement présent dans l'océan Pacifique : 2 500 militaires dont la mission est la protection de la ZEE et des territoires français, mais aussi les activités de coopération régionale ou la lutte contre les trafics.
Quand la France réfléchit à un pivot asiatique
Les initiatives d'Emmanuel Macron en faveur des nouvelles routes de la soie chinoises, n'ont fait que renforcer la volonté de maintenir ce principe de pivot dans la durée.
Ce projet de pivot asiatique se heurte au positionnement par rapport à l'UE. L'engagement français en Asie-Pacifique nécessite ainsi la coopération de ses partenaires européens et se heurte dans le même temps à la compétition très vive dans cette région. En ce sens, le succès du pivot français vers l'Asie doit reposer à la fois sur sa capacité à s'insérer dans un projet européen, tout en présentant des spécificités faisant sa force.
L'Asie du Sud-Est a les faveurs de Paris, région dynamique en devenir, disposant d'immenses ressources, l'ASEAN représente un enjeu de poids pour une diplomatie française.
La diplomatie française s'est rapidement efforcée de trouver une voie permettant d'éviter toute compétition avec Washington.
A accéléré son engagement en Asie-Pacifique pour s'impliquer dans les différends et les tensions qui agitent cette région, mais également pour trouver de nouveaux partenaires économiques, diplomatiques et culturels
Francophonie et soft power : le prestige de la France en Asie
Le soft power français s'appuie aussi, dans sa dimension commerciale, sur la qualité de ses produits, en particulier l'industrie du luxe qui y connait un essor considérable.
La francophonie pèse, en assurant des relais de diffusion de la production culturelle française. En comparaison avec les autres pays européens, la France dispose d'un avantage conséquent dans ce domaine, mais le soutien de Bruxelles pourrait s'avérer décisif dans la capacité de Paris à accroître son influence dans la région.
Nombreux programmes d'échanges étudiants, développement d'échanges culturels
L'enseignement du français a connu une progression importante, il est enseigné comme deuxième langue dans de nombreux pays : l'Inde, la Chine, l'Indonésie, le Cambodge, le Laos, la Thaïlande
Mise aussi sur ses capacités de soft power.
Paris et Pékin : de relation privilégiée à partenariat asymétrique
Il serait exagéré de considérer que la Chine ne prend pas au sérieux la France. Les dirigeants chinois traitent avec respect un autre P5, puissance nucléaire, et dont la diplomatie est l'une des plus actives de la planète.
Dans le cadre des routes de la soie, la Chine voit dans la France une cible de choix, et la visite d'Emmanuel Macron en janvier a été placée sous le signe de la volonté de Paris d'accompagner ce vaste projet et, potentiellement, d'entrainer les autres pays européens.
Les relations diplomatiques ont été officialisées dès 1964 et ont été soumises à de multiples aléas, notamment consécutivement aux événements de la place Tian Anmen, en 1989 ou encore les ventes d'armes françaises à Taïwan en 1991, avant de se normaliser à nouveau à partir de 1994. Cette normalisation a eu pour effet de réduire la relation privilégiée entre Paris et Pékin à de simples déclarations de forme.
De son côté, la France voit dans la relation avec la Chine un moyen d'entretenir une influence internationale. Chacun voit l'opportunité de renforcer leur pods.
La France entretient avec la Chine des relations anciennes et complexes. Déjà, au XVIIIe siècle, les philosophes des Lumières s'affrontaient sur la Chine. Voltaire voyait dans l'Empire du Milieu la "nation la plus sage et la plus policée de tout l'univers" tandis que Montesquieu considérait à l'inverse la Chine comme despotique. Cette opposition entre pro et anti Chine n'a pas connu de modification majeur depuis. Aujourd'hui comme hier, la Chine fascine autant qu'elle révulse les Français.
Partenaire sur de multiples dossiers importants : nucléaire, aéronautique, spatial et ferroviaire, développement durable...
Les échanges commerciaux restent limités en comparaison avec les autres pays européens, mais ils portent sur des dossiers importants, et impliquant directement les pouvoirs publics chinois, que ce soit dans l'énergie ou les transports.
La relation privilégiée a ainsi peu à peu évolué vers un partenariat asymétrique, dans lequel la France peine à s'imposer face à un acteur devenu superpuissance. Mais cette asymétrie ne rend cependant pas la France inutile et importante aux yeux de la Chine, qui mise sur un renforcement du partenariat.
Dialogue élargi avec Tokyo et New Delhi
Dans le cadre de la refonte des équilibres internationaux, une coopération accrue avec l'UE répond à la dynamique de création d'un environnement stable et prospère à échelle internationale. L'UE est une alliée de choix dans sa course au maintien du statu quo dans la région.
Le Japon cherche à s'autonomiser et se rapproche d'autres partenaires.
Dans ce contexte, le dialogue stratégique avec la France est considéré comme indispensable à Tokyo. Les deux pays convergent sur une multitude de questions diplomatiques et stratégiques.
Relation entre le Japon et les États-Unis soumise à des interprétations quant à sa fiabilité. L'arrivée au pouvoir de Donald Trump n'a été en ce sens qu'un accélérateur d'une tendance déjà perceptible.
Les relations commerciales et culturelles ne cessent de croître en parallèle aux intensifications des échanges entre l'UE et le Japon, concrétisés par la signature d'un accord de libre-échange en 2017.
Avec l'Inde, la France cherche également à renforcer les échanges commerciaux, mais aussi le partenariat stratégique et la visite d'Emmanuel Macron en 2018 ne fait que confirmer la volonté de la France, d'élargir son dialogue avec New Delhi.
Volonté de Paris de promouvoir une multipolarité et une meilleure coopération avec les puissances émergentes.
Position française en retrait sur la Corée du Nord. Il serait bienvenu de réfléchir rapidement à un dialogue stratégique avec la Corée du Sud.
Chapitre 6 : La France est-elle une puissance asiatique