La dernière fois que vous êtes sorti pour dîner, qu’est-ce qui vous a conduit à l’envisager? Le désir de vous rassasier, de passer un bon moment entre amis, de fêter une occasion particulière, de signer une affaire, de nouer une relation sentimentale? Dès l’instant où ces intérêts ont abouti à une décision, vous avez commencé à planier. Votre intention était la raison d’être de votre décision, et ceci a automatiquement déclenché votre processus interne de planication. Puis ce sont vos principes qui ont assigné des limites à votre plan. Vous n’avez probablement pas invoqué consciem-ment de principes, mais ceux-ci ont borné votre réexion: la qualité gastronomique, la fourchette de prix, l’accessibilité et le confort ont contribué à déterminer l’ensemble des possibles. De toute façon, la raison d’être et les principes ont été à la fois l’impulsion initiale et les limites acceptées de votre planication.Une fois la décision prise, quelle a été votre première pensée pour concrétiser? Certainement pas «le point II.A.3.b d’un plan». Votre première idée a sans doute été quelque chose comme «manger napolitain chez Gennaro» ou «une table en terrasse au Bistrot des Halles.» En outre, vous avez dû visualiser des éléments de votre soirée: les personnes présentes, l’atmosphère, le résultat… Vous avez mis votre résultat en perspective. La raison d’être était le moteur de votre sortie, votre visualisation en anti-cipait les éléments sensoriels: le cadre physique, les sons et les sensations correspondant le mieux à sa raison d’être.Une fois que vous avez visualisé, qu’a fait votre esprit? Par quoi a-t-il commencé? «Quelle heure choisir?» «Est-ce que c’est ouvert ce soir?» «Est-ce qu’il faut réserver?» «Quel temps fera-t-il?» «Est-ce que je dois me changer?» «Est-ce que je dois faire le plein de la voiture?» «Est-ce que l’on a très faim?» Ces questions qui fusent constituent le brainstorming. Elles font partie du processus créatif naturel qui se déclenche tout seul dès que l’on décide d’obtenir un résultat. Votre esprit a observé un écart entre ce à quoi vous aspirez et la situation dans laquelle vous êtes actuellement; il a entrepris de combler les dissonances cognitives pour remplir les blancs. C’est le début de la phase comment de la planication naturelle. Ce cheminement de pensée est relativement aléatoire et improvisé. De nombreux aspects d’un dîner en ville se sont présentés à vous. Vous ne les avez certes
la PlanIfIcatIon créatIve de Projets103pas couchés noir sur blanc, mais une version de ce processus s’est développée dans votre esprit*.Une fois que vous avez généré un nombre sufsant d’idées et de détails, vous n’avez pu vous empêcher de les structurer. Vous vous êtes dit: «Voyons voir si le restaurant est ouvert» ou «Je vais appeler nos amis Chaponnière et leur demander s’ils seront là». Après avoir généré différentes pensées liées au résultat, votre cerveau en fera automatiquement le tri par élément (sous-projets), priorité et séquence d’événements. Exemple d’éléments: «Il faut s’occuper de la logistique, des gens et de l’emplacement.» Exemple de priorité: «Il faut absolument savoir si le client a vraiment envie de dîner avec moi.» Exemple de séquence: «D’abord savoir si c’est ouvert, puis appeler les Chaponnière, enn se changer.» C’est une section de la planication naturelle qui intègre natu-rellement le stimulus, les comparaisons et l’évaluation. Telle chose est préfé-rable car meilleure, plus grande ou en avance par rapport à telle autre chose.Enn (en supposant que vous êtes vraiment décidé), vous vous focalisez sur l’action suivante pour que le premier élément se concrétise: «Appeler le Bistrot des Halles pour savoir s’il est ouvert et faire une réservation.»Du matin au soir, ces cinq phases de la planication de projet se succèdent naturellement dans votre tête, pour tout ce que vous réalisez. C’est ainsi que vous créez: un repas, une soirée détendue, un nouveau pro