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Culture de masse et américanisation (Le livre de poche “une culture à deux…
Culture de masse et américanisation
Le règne du divertissement L'arrivée de la télévision bouleverse les habitudes culturelles des populations occidentales. Elle participe au recul des anciens médias et à l'avènement d'une culture du divertissement.
La télévision est à la fois un symbole de la prospérité américaine est un élément majeur du soft power américain : émissions, séries... sont exportées de façon massive en Europe et dans le monde.
Exemple du succès de l'émission
The 64000 dollars
qui est un jeu d'argent. Grand succès populaire le programme est rapidement copié à l'étranger.
Ainsi,
la RAI
crée une adaptation intitulée “
Quitte ou double ?
” qui devient un phénomène de société. Son succès tient notamment à sa capacité à combiner identité locale, nationale et transnationale. Elle contribue à l'unification, linguistique et culturelle d'un pays divisé, les téléspectateurs se découvrant un patrimoine commun à travers des questions portant sur l'histoire, les arts ou le sport italien.
L'essor des divertissements à la télévision bouleverse aussi la communication politique.
Kennedy
est l'un des premiers hommes politiques, dans le cadre de la campagne présidentielle de 1960, à se montrer dans des émissions mêlant numéros comiques prestations musicales et interviews.
Ronald Reagan
est dans ce domaine un très bon communicant. En effet, il doit à la télévision sa notoriété nationale. A l'écran, il apparaît détendu et proche des gens. La télévision a donc pris une importance notable dans la vie politique et participe à
un double processus de désacralisation et de starification des hommes politiques qui contribue à brouiller la frontière entre privé et public.
En Europe, la place des divertissements à la télévision s'accentue avec l'ouverture de cette dernière à la concurrence puis aux acteurs privés.
Plusieurs critiques apparaissent contre cette “société du spectacle” dénoncée par des intellectuels comme:
le français
Guy Debord
(déjà dans un essai de 1967).
puis par
Umberto Eco,
dans
“TV : la transparence perdue”,
1983, qui critique la “privatisation sauvage” que connaît alors la télévision italienne.
Ce phénomène est suivi par un processus de concentration favorisant la création parfois d'empire médiatique comme celui de Silvio Berlusconi.
Le livre de poche “une culture à deux balles” ?
Après la Seconde Guerre mondiale tendance à la massification du marché du livre.
Plusieurs éléments expliquent la croissance du secteur de l'édition :
La hausse du niveau de vie
l'augmentation du nombre de lecteurs
l'investissement des autorités en faveur de la lecture et de l'éducation
une évolution de l'offre éditoriale que symbolise le livre de poche
⇒ modèle économique fondé sur une réduction des coûts permettant aux éditeurs de proposer des livres à bas prix pour un marché de masse.
⇒ livre de poche devient le symbole d'une nouvelle culture populaire et commerciale et provoque les débats.
Dans
La culture du pauvre
(1957),
Richard Hoggart, fondateur des cultural studies
, critique cette littérature commerciale dans laquelle la littérature de bas étage et sans intérêt scientifique a une place importante. il dénonce une démocratisation en trompe l'oeil. Loin de permettre l'émancipation des pauvres, le livre bon marché participe à leur aliénation.
Cette mystification est critiquée par
Hubert Damisch
en France et par
Hans Magnus Enzensberger en Allemagne
.
Aux États-Unis, les romans de
Mickey Spillane
sont le symbole de cette littérature à deux balles. Les “Spillane” reflètent la popularité des livres de genre ( westerns, policiers, romance) dont les couvertures sensationnalistes révèlent le fond le fond violent et érotique.
Le livre de poche couvre un champ littéraire très varié et contribue à dynamiser les échanges entre l'Europe et les États-Unis. Il participe aussi à l'effacement progressif de la distinction entre haute et basse culture comme le montre le succès de la
Série noire de Gallimard
. Cette collection publie les grands auteurs américains et britanniques comme
Peter Cheyney.
Le livre de poche est aussi le vecteur de diffusion privilégié de critiques américaines de la société de consommation.
L’ouvrage du journaliste Vance Packard
rencontre un succès international en 1957. Paru en France en 1958 sous le titre
La persuasion clandestine
, son ouvrage met en garde les lecteurs contre le pouvoir acquis par les firmes publicitaires, expertes en manipulation.
La collection Pélican de la maison Penguin
, fait partie des collections dites de “poches sérieux”. Ces dernières participent à la vulgarisation des sciences sociales et humaines.
Le Pop art : Naissance à Londres en 1956 : le mouvement artistique est porté par des jeunes artistes regrouper au sein de l'exposition
“This is tomorrow”.
Artiste emblématique :
le peintre Richard Hamilton
qui réalise à cette occasion une œuvre emblématique du
“Pop art”
,
Oeuvre d’Hamilton
est composée d’images et d’expressions découpées dans des magazines, elle reflète l'invasion des intérieurs anglais par la culture de masse américaine : Mobilier à la mode, aspirateur, objets de divertissement à domicile comme la télévision, des personnages dénudés à savoir un champion de body-building et une pin-up qui illustrent l'obsession de cette société de consommation pour le corps et la sexualité. cette oeuvre apparaît comme un commentaire ironique sur l'américanisation et la culture américaine dont l'artiste détourne les codes visuels.
Terme inventé par le critique anglais
Lawrence Alloway
en référence la culture populaire dont ces artistes s'inspirent.
De son côté le Pop Art américain s'impose au début des années 60 sur la scène américaine européenne. contrairement à version européenne, il est d'abord une affaire d'individualités.
Andy Warhol
se fait connaître en reproduisant en multiple des produits de grande consommation (boîtes de soupe Campbell), des images d'actualité ou des photographies de stars : Marilyn Monroe, Liz Taylor, Elvis Presley (1963)...
⇒ la reprise d'images médiatiques brouille aussi la hiérarchie admise entre art “élevé” et production populaire.
Le Pop Art américain est rapidement adopté en Europe grâce au réseau mis en place par
la galerie new-yorkaise de Léo Castelli
et celle ouverte par son ex-femme,
Ileana Sonnabend, à Paris.
Ces galeristes permettent la promotion d'oeuvres et donc d’artistes. Expositions collectives ou individuelles.
Autre star du pop art,
Roy Lichtenstein,
connu pour ses toiles inspirées de la bande dessinée, attire une foule d'amateurs anonymes ou professionnels, collectionneurs, critiques et conservateurs de musées.
Si le pop art marque le triomphe des États-Unis sur le marché de l'art occidental, son émergence et sa diffusion en Europe éclaire aussi sur les liens complexes qui unissent les milieux artistiques européens et américains.