Conclusion : CANDIDE est un récit plaisant, qui divertit tout en dénonçant les illusions du Pouvoir et de la Politique. Son excipit délivre une morale pragmatique qui ressemble à une désillusion un peu décevante, mais qui assume les valeurs humbles et concrètes de Travail, Action et Solidarité : l’« Utopie concrète » est une communauté active. Le Bonheur des Lumières repose sur la Paix et la Sagesse. Ni Paradis biblique, ni société de l’Ancien Régime, ni Eldorado utopique, ni Optimisme forcené ou Pessimisme absolu, le Bonheur ne peut être que relatif car le Mal est présent partout, dans la Nature avec les catastrophes, dans l’Humanité avec le Mal moral : l’Inquisition, le Fanatisme, la Guerre, l’Esclavage, la Monarchie absolue. Mais les Lumières ont foi en l’Homme, et croient à la Raison qui permet le Progrès. D’ailleurs VOLTAIRE écrit dans son long poème Le Mondain (1736) « Le paradis terrestre est là où je suis », et le philosophe du XXe CIORAN reprendra « Il faut être pessimiste dans la pensée et optimiste dans l’action ». On retrouve également une leçon proche dans la fable Le Savetier et le Financier de LA FONTAINE, et une satire de l’Optimisme leibnizien dans le titre de la dystopie de Aldous HUXLEY Le meilleur des mondes paru en 1932. Enfin, il existe des contes philosophiques modernes tels La peau de l’ours de Joy SORMAN ou La ballade de Lila K. de Blandine LE CALLET.