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LA MATIÈRE ET L’ESPRIT (Sommes-nous des composés de matière et d'…

- - - - Pour les idéalistes le corps est l'habitacle provisoire de l'esprit conçu comme un souffle (du latin spiritus qui est le principe de l'animation du corps) qui s'en échappe à la mort.
        
        L'idéalisme c’est la tendance qui consiste à réduire la réalité à ce que la pensée peut en connaître.
      - Au contraire, les matérialistes n’admettent pas l'existence d'autres substances ou réalité que la matière et ne font de la pensée qu’une qualité de cette dernière. Par exemple, le philosophe et psychologue du 19e Ribot explique que la mémoire est une fonction générale du système nerveux. Le matérialisme de l'esprit.
        
        Le matérialisme c'est la tendance qui consiste à admettre pour réel que ce qui existe dans la matière.
        
        De ce point de vue, le matérialisme apparaît comme un monisme c'est-à-dire la tendance à adhérer à l'idée selon laquelle il n'existe qu'une seule substance, une seule réalité. Alors que l'idéalisme peut être qualifié de dualisme lorsqu'il est nommé l'existence de de principe, substance ou réalité de l'amende distingue est irréductible l'une à l'autre.
        
        En ce sens Descartes apparaît comme un idéaliste dualiste définissant l'homme comme l'union de l'âme et du corps : substance pensante (simple, indivisible n’occupant aucun espace) le corps est une substance étendue (sans pensée ni antériorité).
        
        Descartes considère la connaissance de l'esprit pour plus facile que celle de la matière en raison de l'immédiateté de la connaissance réflexive que nous en avons et dont témoigne l'évidence du cogito.
        
        Puisqu'elle est dépourvu d'esprit et donc de liberté elle obéit au strict ce déterminisme comparable à celui qui règle les machines. Descartes propose une vision mécaniste de la matière.
  - - - Cette union apparaît comme une évidence pour qui la vie, mais dès que la raison essaie de la penser, elle reste totalement mystérieuse. En ce sens le philosophe Saint-Augustin affirme dans La Cité de Dieu : « la matière dont les esprits sont unis au corps est tout à fait merveilleuse, elle ne veut pas être compris, mais c'est l'homme même ».
- - - - L'existence d'un monde matériel va être récusé au profit d'un idéalisme radical au 17e et 18e siècle avec les philosophes Malebranche (français, XVIIe) et Berkeley (irlandais, XVII-XVIIIe).
        
        Malebranche par exemple dans Recherche de la vérité remet en cause les notions d’étendue et d'espace tout en niant l'existence du monde matériel. Il soutient l'idée selon laquelle c'est Dieu lui-même qui produit les idées grâce auxquelles nous pouvons appréhender les choses du monde.
        
        Pour Berkeley, les seules réalités sont les esprits et ce que nous appelons la matière correspond en réalité à des représentations, a des perceptions. Berkeley affirme dans Principes de la connaissance humaine “être c'est être perçu ou percevoir ».
        
        Il n'existe que des esprits et leur représentation. Avec ce philosophe le monde se réduit donc on représentation que les esprits sans forge. L’âme n’est pas dans le monde mais c'est le monde qui est dans l'âme.
  - - - Même si l'on doit admettre que l'accès à la réalité se fait par l'intermédiaire des représentations que notre esprit nous en donne, il paraît tout aussi difficile d'admettre que ces représentations ce produisent à partir de rien. Dans ce cas, ne sommes-nous pas réduit à reconnaître la nécessité de l'apport des sensations dès l'instant où elle est au contact d'une réalité extérieure à notre corps ?
        
        Les matérialistes semble oublier que les idées qu'ils formules à propos de la matière n'étaient autres que le résultat de leur esprit, quant aux idéalistes s’ils sont en mesure d'évoquer l'idée qu'il se font de l'esprit, c'est bien parce que leur essence se manifeste à travers d'une incarnation.
- - - - D’un autre point de vue, Marx dénonce la conception idéaliste de la réalité selon laquelle la conscience déterminerait l'existence des individus dans L’Idéologie allemande. Pour lui « ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, c'est la vie qui détermine la conscience ».
        
        En effet, l'esprit serait selon Marx déterminé par les conditions matérielles de l'existence : c'est la réalité économique et sociale qui conditionnent le développement de la vie politique et culturelle c'est-à-dire les superstructures au travers desquelles les hommes prennent conscience d’eux même.
        
        Seulement cette conscience est déformée, Marx la qualifie d’idéologique. Le processus de domination l'idéologie empêche de s'y opposer.
        
        L’idéologie des idéalistes et donc selon Marx la croyance illusoire selon laquelle la réalité est engendrée par un modèle idéal. En croyant que les idées mènent le monde et en cherchant à n’agir que sur l'esprit “il ne lutte aucunement contre le monde réellement existant”.
        
        Pourtant pour Marx on ne peut changer l'esprit qu'à condition de transformer la réalité socio-économique, le matérialisme tel que le conçois Marx et donc au service d'un combat politique.
        
        L'idéologie c'est l'ensemble des représentations déterminées inconsciemment en favorisant les intérêts de la classe dominante tout en imposant à la classe dominée une vision faussée de la réalité.
  - - - Seulement, bien que l'on puisse envisager la matière comme principe fondamental, cela n'empêche pas pour autant devoir dans l'esprit une valeur bien supérieur à la matière.
        
        En effet, comment penser l'existence du désir sans reconnaître une forme de supériorité de l'esprit sur la matière ? Désirer c’est reconnaître le pouvoir de choix de la conscience et ainsi reconnaître un certain degré de liberté.
        
        La matière ne désire pas, selon les matérialistes elle produit l'esprit sans pouvoir s'en soucier et le fera de toute façon disparaître au travers d'une mort certaine. Pour Engels (XIXe, politicien et théoricien du socialisme) “l'esprit n'est lui-même que le produit le plus élevé de la matière” dans Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie allemande.
        
        Même si on admet que la matière est en mesure de produire l'esprit ne faut-il pas pour autant aussi admettre que cette matière existe par un pouvoir de synthèse qui est caractéristique de l'esprit ?