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NOSTALGIE (FORMES DE LA NOSTALGIE :check: (Nostalgie réflexive (La…

- - - - La nostalgie restauratrice évoque le passé et l'avenir du pays. (Boym, 50)
        
        La nostalgie du premier type gravite autour des symboles picturaux collectifs et de la culture orale. (Boym, 49)
        
        La nostalgie restauratrice finit par reconstruire les emblèmes les rituels du pays d'origine pour tenter de conquérir et de spatialiser le temps. (Boym, 49)
        
        La nostalgie restauratrice se prend au sérieux. (Boym, 49)
  - - - La nostalgie réflexive concerne davantage la mémoire individuelle et culturelle. (Boym, 50)
        
        La nostalgie du second type est davantage orientée vers un récit individuel qui valorise les détails et les signes commémoratifs, différant perpétuellement le retour au foyer lui-même. (Boym, 49)
        
        La nostalgie réflexive conserve des fragments de mémoire brisés et temporales l'espace. (Boym, 49)
        
        La nostalgie réflexive peut être ironique et humoristique. (Boym, 49)
- - - - In english: In 1733, the Russian army was stricken by nostalgia just as it ventured into Germany, the situation beacoming dire enough that the general was compelled to come up with a radical treatment of the nostalgic virus. He treatened that "the first to fall sick will be buried alive". This was a kind of literalization of a metaphor, as life in a foreign country seemed like death.
      - À la fin du 19e siècle, elle devenait une excuse pour se dérober au service. Pendant la guerre civile américaine (1861-1865), le docteur Théodore Calhoun a conçu la nostalgie comme une maladie honteuse révélant un manque de virilité et une attitude peu généreuse. Il a suggéré qu'il s'agissait d'une maladie mentale et d'une volonté faible. Au dix-neuvième siècle, on croyait en Amérique que les principales raisons du mal du pays étaient la paresse et l'emploi inefficace du temps qui conduisait à la rêverie, à l'érotomanie et à l'onanisme (Boym, 2002:6).
        
        Au milieu du XIXe siècle, la nostalgie a été institutionnalisée dans les musées nationaux et provinciaux ainsi que le monuments urbains. Le passé n'était plus inconnu ou inconnaissable. Il est devenu "patrimoine" (Boym, 2002:15). Dans toute l'Italie, les églises ont été dépouillées de leurs couches baroques et de leurs ajouts électriques et recrées à l'image de la Renaissance, ce qu'aucun architecte de la Renaissance n'aurait jamais imaginé faire avec une oeuvre de l'Antiquité.
        
        Tandis qu'aux États- Unis, les années 1960 et 1970 sont une époque de grands bouleversements sociaux étayés par la diffusion massive de la culture des médias et de la commercialisation du passé dont "les dislocations identitaires" résultent (Davis, 1979). Dans le même sens, Niemeyer (2016) prouve que la nostalgie est aujourd'hui relative aux mémoires individuelles et collectives et fait partie intégrante de la culture de masse et de la société de consommation. La nostalgie va plutôt dans le sens "d'une recherche d'identité et d'appartenance à une communauté" que le mal du pays emmenant à la mort.
        
        Relève aussi des notions concernant la nostalgie post-communiste dans les années 1990 dans les pays de l’ancien bloc de l’Est, ou la nostalgies post-coloniale, post-impériale, post-dictatoriale, post-apartheid => réaction à l’accélération produite par les effets de la mondialisation
        
        À l'époque, la plupart des patients attrapés cette "maladie" s'épuisaient souvent à cause de la faiblesse physique et mentale et la mort en résulte finalement. Comme Georget (1826, cité dans Dandrey, 2014) expliquait, la nostalgie est primitivement un état moral pénible dont les effets fâcheux peuvent disparaitre par le retour du pays ou par l'espoir seul de le retrouver, par la distraction, l'occupation, etc. La seule condition pour la guérir c'est de pouvoir retourner à la maison ou d'avoir la promesse d'y retourner, de recevoir la visite de la famille ou d'écouter de la musique éveillant des images du pays (Bolzinger, 2007) .
        
        In english: (...) doctor Theodore Calhoun conceived of nostalgia is a shameful disease that revealed a lack of manliness and unprogressive attitudes. He suggested that this was a disease of the mind and of a weak will (the concept of an "afflicted imagination" would be profoundly alien to him). In nineteenth century America it was believed that the main reasons for homesickness were the idleness and a slow and inefficient use of time conductive to daydreaming, erotomania and onanism .
        
        Cependant, la nostalgie est devenue de moins en moins curable. À la fin du dix-huitième siècle, des médecins ont découvert qu'un retour à la maison ne traitait pas toujours les symptômes. L'objet de la nostalgie a parfois migré vers des terres lointaines au-delà des limites du pays natal.
        
        Partout ailleurs dans le monde, la nostalgie est passée d’une maladie traitable à une maladie incurable. Comment se fait-il que "le mal du pays" devienne "le mal du siècle"?
        
        La nostalgie était-elle liée non seulement à la dislocation dans l’espace, mais aussi à l’évolution de la conception du temps ?
    - - In english: "Longing for home exhausted the vital spirits, causing nausea, loss of appetite, pathological changes in the lungs, brain inflammation, cardiac arrests, high fever, as well as marasmus and a propensity for suicide."
      - À l'époque, rien par rapport au retour au pays natal n’était considéré comme le meilleur remède contre la nostalgie. Hofer semblait fier de certains de ses patients. Pour lui, la nostalgie était une démonstration du patriotisme de ses compatriotes qui aimaient le charme de leur pays natal jusqu'à tomber malade. (Boym, 2002:4)
      - Au 19e siècle, des médecins optimistes pensaient que la nostalgie serait guérie grâce au progrès universel et à l'amélioration de la médecine. En effet, dans certains cas, cela s'est produit, car certains symptômes de nostalgie étaient confondus avec la tuberculose.
        La tuberculose a fini par devenir traitable, mais pas la nostalgie; depuis le XVIIIe siècle, la mission impossible d'explorer la nostalgie est transmise des médecins aux poètes et aux philosophes. Les symptômes de la maladie en sont venus à être considérés comme un signe de sensibilité ou l’expression d’un nouveau sentiment patriotique. L'épidémie de nostalgie est traitée dans un nouveau genre, non pas comme une histoire de convalescence putative, mais comme une romance avec le passé. Le nouveau scénario de la nostalgie n’était ni un champ de bataille ni une salle d’hôpital, mais des paysages brumeux avec des étangs réfléchissants, des nuages passant et des ruines du Moyen Âge ou de l’antiquité (Boym, 2002:11).
      - In the nineteenth century, optimistic doctors believed that nostalgia would be cured with universal progress and the improvement of medecine. Indeed, in some cases it did happen, since some symptoms of nostalgia were confused with tuberculosis.
        While tuberculosis eventually became treatable, nostalgie did not; since the eighteenth century, the impossible task of exploring nostalgia passed from doctors to poets and philosophers. The symptoms of sickness came to be regarded as a sign of sensibility or an expression of new patriotic feeling. The epidemic of nostalgia is treated in a new genre, not as a tale of putative convalescence but as a romance with the past. The new scenario of nostalgia was neither battlefield nor hospital ward but misty vistas with reflective ponds, passing clouds and ruins of the Middle Ages or antiquity.
    - - Boym (2002) démontre l'épidémie globale de nostalgie, « désir de continuité à l’intérieur d’un monde fragmenté »
      - Niemeyer: boom de la nostalgie début 21e siècle dans un univers marqué par les nouvelles technologies
        => Les arts et médias: apaisent ou stimulent la nostalgie?
- - - - Le mélancolique était en fait un rêveur utopique qui avait de grands espoirs pour l'humanité. À cet égard, mélancolie était un affect et un malaise des intellectuels. (...) Dans la mélancolie, pensée et sentiment, esprit et matière, âme et corps étaient perpétuellement en conflit.
        
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  - - - La nostalgie n'était pas simplement une anxiété individuelle, mais une menace publique qui révélait les contradictions de la modernité et acquérait une grande importance politique.
        
        :check:
- - - - Au niveau de temporalité, Reinhart Koselleck (cité par Boym, 2002:9) a suggéré deux catégories : espace d'expérience et horizon d'attente. L'espace d'expérience permet de rendre compte de l'assimilation du passé au présent tandis que l'horizon d'attente révèle la façon de penser à l'avenir.
        
        Suite à cette proposition, Boym (2002) considère que la nostalgie, en tant qu'émotion historique, est une nostalgie de cet "espace d'expérience" de plus en plus restreint et ne correspond plus au nouvel horizon d'attente.
        
        Dans ce sens, le vrai médicament pour la nostalgie n'est pas le retour en arrière dans l'espace, mais "la rétrogradation vers le passé dans le temps" (Jankélévitch, 2011:369)
        
        Cette option semble pourtant impossible puisque le déplacement dans l'espace est réversible mais le temps pour effectuer le trajet d'aller et de retour est certainement irréversible. C'est la raison pour laquelle "l'inquiétude inapaisable empêche la nostalgie de trouver sa guérison dans le retour au pays natal" (Jankélévitch, 2011:367).
        
        Prenons la fameuse histoire du héros Ulysse qui a passé une décennie pour revenir dans son île d'Ithaque. Ulysse voudrait y retrouver non seulement son épouse Pénélope, son pays natal mais également le jeune homme qui était lui-même l'autrefois. Le jour où il retrouve chez lui, l'île Ithaque est toujours là, à la même place mais pas au même temps comme le jour où il l'a quitté. Ce héros est à la recherche du temps perdu, de la jeunesse passée et de son ancienne image qu'il ne peut plus jamais rattraper. Cette irréversibilité lui confronte au retour avec ses déceptions et son impuissance suprême.
        
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