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Sciences et discrimination (La science peut être vecteur de préjugés (Que…
Sciences et discrimination
Sciences et discrimination sont contraires
La démarche scientifique consiste à tester les hypothèses sans préjugés
démarche scientifique : il faut vérifier ses croyances par des méthodes fiables
on n'accepte pas une croyance sans fondement ni sans preuve suffisante
le préjugé est basé sur une généralisation abusive d'une anecdote à un groupe entier, il ne peut pas être exact
exemple : préjugé que les allemands sont grands et blonds. Même si c'est souvent vrai, la généralisation est abusive, ce n'est pas vrai pour chaque membre du groupe
La science permet de montrer que les préjugés n'ont pas de base concrète
exemple : racisme
les blancs sont plus intelligents
les noirs et les arabes sont violents
les asiatiques sont machiavéliques
les arabes sont des voleurs
les noirs sont forts physiquement
exemple : sexisme
Les femmes sont moins intelligentes
les femmes ne savent pas conduire
les femmes sont mauvaises en maths
les femmes sont émotives
les femmes n'ont pas de sens de l'orientation
exemple : homophobie
c'est moins bien pour les enfants d'avoir deux parents de même sexe
l'homosexualité est un choix
La science permet de comprendre pourquoi les préjugés existent
raisonnement par induction : on va du particulier vers le général
on apprend de ses expériences, dont les médias etc, et les valeurs, histoires etc transmises par la société
biais cognitifs (biais de confirmation, etc.) appuient encore ces préjugés
jusqu'à "l'absurde" : préjugé contre son propre groupe (poupées noires/blanches)
La science permet de comprendre comment lutter contre les préjugés
mesure objective des préjugés implicites
éducation des enfants : grandir dans un milieu divers limite les préjugés
colour-blindness vs multiculturalism
color-blind : rapproche d'un monde idéal sans csq de la race, mais moindre perception du racisme, et perçu comme moins accueillant par les personnes racisées
multiculturel: pousse les blancs à plus s'adapter aux personnes racisées, perçu comme plus accueillant. Mais peut faire que les blancs se sentent menacés, et dans ce cas peut augmenter les discriminations. La notion de diversité/différence peut encourager / renvoyer aux stéréotypes
plus d'interactions avec un groupe marginalisé -> moins de préjugés, en particulier si contact avec une personne qui ne correspond pas aux stéréotypes
les préjugés se manifestent plus dans des "mauvaises conditions pour penser" -> fatigue, stress...
éviter que les préjugés implicites puissent avoir des conséquences : CV anonymes, etc.
La science peut être vecteur de préjugés
Que tirer de ces deux études de cas ?
Dans ces cas, la science est certes erronée, mais surtout au service de choix éthiques très mauvais (bien commun, au service d'une humanité potentielle, future > libertés individuelles)
Tendance à faire comme si des résultats scientifiques étaient prescripteurs moraux : NON! Tous les changements ne sont pas à éviter, etc.
La science nous dit ce qu'il se passe, mais pas quoi faire
Le cas se pose encore aujourd'hui : "grand remplacement"
Le choix des sujets d'étude peut être biaisé, et amener des biais dans notre compréhension du monde
anatomie féminine moins étudiée, donc maladies moins connues/traitées
utilisation de patients hommes blancs dans les essais cliniques peut empêcher de voir des formes différentes de maladies présentes chez certaines populations (cancer colorectal noirs américains par ex)
Que faire si la science confirme des préjugés qui ont pourtant des conséquences négatives ?
Historique : sciences et préjugés
XIXe siècle : colonialisme
début des statistiques et des tentatives de mesure mathématique de la biologie au XIXe siècle : même moment que le colonialisme
justification politique (mais sincère) du colonialisme par la science, en argumentant de la supériorité de la "race blanche" par la théorie de l'évolution
argument : les noirs et les femmes sont physiquement comme des enfants, donc intellectuellement aussi, et doivent être traités comme des enfants
ensuite : les humains sont plus "enfantins" que les grands singes. Renversement, les blancs sont désormais plus enfantins que les noirs, donc supérieurs
XXe siècle : eugénisme
eugénisme : toutes les sciences rassemblées pour que l'humanité prenne en main sa propre évolution, plus soumise à la sélection naturelle
basée sur la génétique : les "inférieurs" se reproduisent plus que les "supérieurs" (et transmettent toutes leurs caractéristiques immorales à leurs descendants -> le fait d'être un enfant illégitime est génétique, etc.)
conséquence : stérilisation forcée des indésirables, et limitation de l'immigration pour éviter la "dégénérescence de la race"
Déroulé
1907 : premières lois de stérilisation (Indiana)
1927 : cour suprême confirme la légalité des stérilisations forcées (Buck v Bell, "3 générations d'idiots, c'est assez")
1928 : 20 000 étudiants suivant des cours d'eugénisme
32 états ont eu des lois de stérilisation forcée des "déficients", des criminels, des "faibles d'esprit"
1937 : 85% de la population américaine soutient les stérilisations forcées des criminels et/ou des déficients mentaux
en tout : 80 000 stérilisations eugénistes aux Etats-Unis (64 000 avant 1963)
Après la guerre : stérilisation plutôt des pauvres et des minorités ethniques
aujourd'hui : stérilisation sans consentement dans les prisons (148 femmes en Californie en 2006-2010)
Francis Galton (1880) : les nobles anglais sont biologiquement supérieurs
Conclusions hâtives plus facilement adoptées quand elles vont dans le sens des préjugés communs
parfois sans conséquences (power pose!)
parfois dramatique
erreurs dans le racisme scientifique
notion de "degré d'évolution"
association entre apparence physique et capacités intellectuelles
supposition que les capacités intellectuelles seraient très variables
supposition que les capacités intellectuelles seraient fixées
erreurs dans l'eugénisme
supposition que le caractère "fit" ou "unfit" est génétiquement fixé
supposition que certains caractères sont inférieurs; définition expansive du retard mental, etc.
supposition que la réduction du nombre de reproducteurs est une bonne idée (alors que les humains sont peu divers)
supposition que les pauvres, les "dégénérés" auront forcément plus d'enfants que les "supérieurs"
La discrimination existe dans les carrières scientifiques
qui a le droit d'être scientifique ?
les scientifiques qui ne "rentrent pas dans le moule" font face à des difficultés dans leur carrière