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L'attention (Le modèle du filtre précoce (Filtre précoce (propriétés…

- - - - • La meilleure performance est obtenue lorsque les
      - participants peuvent commencer par se rappeler les
      - items entendus dans une oreille puis suivre avec l’autre
      - (ex., 741-325)
      - • Lorsque le rappel doit être fait dans l’ordre (ex., 73-42-
      - 15), la performance s’améliore si on augmente la durée
      - de l’intervalle entre les items, mais elle reste inférieure
      - au rappel dans la première condition
  - - - • Le filtre attentionnel agit comme un clapet, déterminant l’information qui sera acheminée au canal
        
        de traitement et son déplacement prend du temps; 1)
        
        lorsque le participant doit rapporter les items dans
        
        l’ordre (ex., 73-42-15) et que le délai est trop court, le
        
        filtre n’a pas suffisamment de temps pour se déplacer et
        
        sélectionner l’information, et 2) si le délai est trop long,
        
        alors l’information s’efface du registre sensoriel avant
        
        d’avoir été sélectionnée
        
        • Le canal de traitement possède une capacité limitée;
        
        les items y sont traités de manière séquentielle
        
        • Explique que le rappel soit meilleur si on y va en
        
        fonction de l’oreille et non en fonction de l’ordre
    - - • Le modèle n’explique pas comment on peut facilement
        
        entendre son nom prononcé dans un message ignoré
        
        (Moray, 1959)
- - - - Plutôt que de tenter de localiser un filtre de sélection,
      - certains chercheurs conçoivent plutôt l’attention comme
      - un réservoir de ressource de traitement de
      - l’information dont la capacité est limitée; lorsqu’on
      - dépasse cette capacité, la performance souffre
      - • On s’intéresse particulièrement aux facteurs qui
      - influencent la performance dans l’exécution simultanée
      - de tâches (ex., difficulté)
    - - Processus dont l’exécution est rapide, sans effort ni
        
        attention; ils peuvent notamment opérer de manière
        
        parallèle
    - - • Processus dont l’exécution est lente, avec un effort et une
        
        attention considérable; ils opèrent de manière sérielle
        
        • Plus la tâche est difficile, plus la demande en ressource
        
        attentionnelle augmente
        
        • Avec la pratique, les processus contrôlés tendent à
        
        s’automatiser, c.-à-d. qu’ils requièrent progressivement moins d’effort et de ressource attentionnelles (p.ex. apprentissage
        
        de la danse)
    - - • Un bel exemple de traitement automatique et contrôlé;
        
        cela prend une bonne dose d’effort pour dire la couleur
        
        du mot et non la couleur écrite
  - - - • Présentation d’une série de 1, 2 ou 4 items
      - (ens.-mémoire) que le participant doit mémoriser
      - • Après un délai variable, une une deuxième série de 1, 2
      - ou 4 items (ens.-présentation) est présentée et le
      - participant doit indiquer si un des items (cible) est
      - présent dans les deux ensembles
    - - Un sujet dans cette condition verra des lettres et des
        
        chiffres; sans qu’il en soit informé, les lettres et chiffres
        
        ont toujours un seul et même rôle pour ce sujet
        
        • P.ex. un chiffre sera toujours une cible (et une lettre
        
        sera toujours un distracteur), c.-à-d. que si un chiffre est
        
        dans l’ens.-présentation, il est obligatoirement dans
        
        l’ens.-mémoire
    - - Un sujet dans cette condition ne verra que des lettres
        
        ou que des chiffres; pour ce sujet les lettres (ou les
        
        chiffres) sont à la fois cibles et distracteurs
    - - Dans la condition rôle variable, le temps de réponse
        
        augmente en fonction du nombre d’items dans les
        
        ensembles; cela suggère un processus contrôlé de
        
        comparaison en série, c.-à-d. que le sujet prend un item
        
        de l’ens.-mémoire et le compare successivement à
        
        chacun des items dans l’ens.-présentation
        
        • Dans la condition rôle constant, le temps de réponse ne
        
        dépend pas du nombre d’items dans les ensembles;
        
        avec la pratique, le participant apprend que le rôle des
        
        lettres et chiffres est toujours le même—si tous les
        
        chiffres sont des cibles et qu’il détecte un chiffre, alors il
        
        sait qu’une cible est présente
  - - - Conclusions sur les disjonctions d’attributs
        
        • Lorsque la cible est présente, elle est immédiatement
        
        détectée et l’ajout d’item n’a aucun effet sur le temps de
        
        réponse; le traitement semble donc s’effectuer de
        
        manière automatique et parallèle
        
        • Lorsque la cible est absente, le participant ne détecte
        
        pas de cible et fait une seconde vérification contrôlée et
        
        séquentielle; chaque item additionnel fait donc
        
        augmenter le temps de réponse
      - Conclusions sur les conjonctions
        
        • En détection de conjonctions d’attributs, chaque item
        
        additionnel fait augmenter le temps de réponse; ce qui
        
        démontre l’importance des processus contrôlés et du
        
        traitement sériel pour ce processus
        
        • Lorsque la cible est présente, le sujet poursuit
        
        l’inspection de manière sérielle jusqu’à ce qu’il détecte
        
        la cible; et puisque l’emplacement de la cible est
        
        aléatoire, le participant n’a, en moyenne, qu’à examiner
        
        la moitié des éléments
        
        • Lorsque la cible est absente, le sujet doit examiner tous
        
        les items de l’ensemble avant de pouvoir conclure que la
        
        cible n’est pas présente
      - conclusion finale
        
        Les attributs sont traités automatiquement, mais leur
        
        synthèse (conjonction) requiert l’action d’un processus
        
        contrôlé; il s’agit de la théorie de l’intégration des
        
        attributs (feature integration theory)
        
        • Ceci implique que les attributs d’un objet (p.ex. balle
        
        rouge) soient initialement représentés de manière
        
        séparée (ex., « sphère », « rouge »)
      - Les conjonction illusoires (Treisman & Souther, 1986)
        
        • Présentation d’une cible auditive, prononcée et épelée
        
        (ex., « DAY », « D », « A », « Y »), suivie d’une présentation
        
        visuelle de 4 séries de 3 lettres (consonne-voyelle-consonne)
        
        chacune; le participant doit dire si la cible est présente ou
        
        absente
        
        • Lorsque la cible est absente, il y a toujours une seule
        
        consonne de différence entre chaque distracteur et la cible
        
        (p.ex., le participant pourrait voir « DAX », « PAY », « DAL » et
        
        « MAY »); de plus, les distracteurs peuvent soit former un mot
        
        (p.ex., « PAY ») ou ne pas former un mot (p.ex., « DAX »)
        
        • On s’intéresse aux faux positifs, c.-à-d. lorsque le participant
        
        voit la cible alors que la cible est absente
        
        • Condition conjonction
        
        • Toutes les lettres de la cible sont présentes parmi les
        
        distracteurs, mais la cible elle-même est absente; il est
        
        donc possible de les combiner afin de les faire
        
        correspondre à la cible
        
        • Ex., « PAY » + « DAX » = DAY
        
        • Condition contrôle
        
        • Toutes les lettres de la cible ne sont pas présentes
        
        parmi les distracteurs et la cible elle-même est
        
        également absente; il n’est donc pas possible de
        
        combiner les lettres des distracteurs afin de les faire
        
        correspondre à la cible
        
        • Ex., « DAX » + « DAL » ≠ DAY
      - traitement parallèle en série
        
        • Conclusions
        
        • Il y a beaucoup plus de conjonctions illusoires dans la
        
        condition conjonction, c.-à-d. lorsque toutes les lettres
        
        du mot présenté sont parmi les distracteurs; cela signifie
        
        qu’il faut que tous les attributs soient présents pour
        
        qu’il puisse y avoir une erreur de synthèse et confirme
        
        l’importance du traitement ascendant pour la
        
        perception des attributs (on n’hallucine pas des
        
        attributs)
        
        • Il y a cependant moins de conjonctions illusoires
        
        lorsque les distracteurs forment des mots; ceci rappelle l’effet de supériorité du mot (Semaine 3) et suggère un
        
        rôle pour le traitement descendant dans la synthèse des
        
        attributs
  - - - Peut-on imaginer qu’en fait, s’il n’y a pas
      - d’interférence entre deux tâches, c’est qu’elles
      - utilisent des ressources différentes?
      - • Autrement dit, plutôt que de disposer d’un seul
      - réservoir de ressources attentionnelles, est-il
      - possible que nous disposions de plusieurs
      - réservoirs et donc, de plusieurs types de ressources
      - attentionnelles?
    - - Résultats
        
        • L’augmentation de la difficulté d’une tâche réduit
        
        systématiquement la performance
        
        • Cependant, chez les participants qui ont effectué les
        
        deux tâches en même temps, l’augmentation de la
        
        difficulté dans une tâche n’affecte pas la performance
        
        dans l’autre tâche (ex., le fait d’augmenter la difficulté
        
        de la tâche 1 n’affectera pas ma performance dans la
        
        tâche 2)
        
        • Conclusion
        
        • La performance dans les deux tâches serait donc
        
        indépendante, ce qui est compatible avec l’hypothèse
        
        des ressources attentionnelles multiples
- - - - • Malgré la consigne de n’être attentif qu’à une seule
        
        oreille, le participant est influencé par le contexte
        
        généré par les deux messages et passe d’une oreille à
        
        l’autre sans s’en rendre compte
        
        • Ce résultat signifie donc qu’une information ignorée
        
        peut tout de même être sélectionnée et traitée; il
        
        contredit par le fait même le modèle de Broadbent
        
        (1957)
  - - - Afin d’expliquer ses résultats, Treisman (1960) propose
      - le modèle de sélection précoce avec atténuation de
      - l’information; les éléments ignorés sont atténués, c.-à-d. qu’ils ont moins de chances d’être perçus de
      - manière consciente, mais ils sont tout de même traités
      - • Si, une fois traité, un élément atténué est jugé important
      - pour la personne ou le contexte, alors il émergera en
      - conscience
  - - - • Sélection tardive (Deutsch, 1963; Norman, 1968)
      - • Selon ce modèle, l’information est traitée en
      - profondeur avant d’être sélectionnée pour être
      - acheminée vers la conscience
      - • La sélection opère donc sur la base des propriétés
      - sémantiques et non plus sur la base des propriétés
      - brutes d’un message
      - • La question n’est toujours pas définitivement réglée
- - - - • Attention soutenue (vigilance)
        
        • Capacité de diriger ses ressources cognitives, pendant
        
        une durée prolongée, sur un signal dont l’occurrence
        
        est peu fréquente
        
        • P.ex. assistant de recherche dans un laboratoire
        
        d’électrophysiologie
        
        • Attention sélective
        
        • Capacité d’orienter ses ressources mentales sur un seul
        
        signal en éliminant les signaux parallèles impertinentes
        
        • P.ex. étudier pendant que ses colocs font la fête
        
        • Attention partagée
        
        • Capacité d’orienter ses ressources mentales sur au moins deux signaux parallèles
        
        • P.ex. étudier en regardant la télévisio
  - - - • D’une part, il y a un bénéfice attentionnel, c.-à-d. que
      - l’attention lorsqu’elle est dirigée au bon endroit
      - augmente l’efficacité avec laquelle un signal est traité
      - • D’autre part, il y a simultanément un coût attentionnel,
      - c.-à-d. que tout signal qui se trouve à l’extérieur de la
      - zone où est dirigée l’attention sera traité avec une
      - efficacité diminuée
      - • Un peu comme conduire une voiture la nuit—ce qui est
      - éclairé est beaucoup plus facile à voir; en revanche, ce
      - qui n’est pas éclairé est beaucoup plus difficile à voir
      - • La question qui se pose est la suivante
      - • Est-ce que l’attention agit comme un filtre (mécanique),
      - qui sélectionne l’information; ou l’attention est-elle
      - plutôt une capacité (ressource) nécessaire au traitement
      - de l’information
      - • Autrement dit, est-ce que l’attention est un mécanisme,
      - ou est-ce que l’attention est plutôt un carburant
- - - - • Tâche de détection de deux cibles parmi une séquence
      - rapide de distracteurs (environ 10 items par seconde)
      - • P.ex. le participant doit appuyer sur un bouton à chaque
      - fois qu’il voit « 3 » ou « F » défiler
      - • Écart entre l’apparition de la première cible (ex., 3) et de
      - la deuxième (ex., F) varie généralement entre 0 et 7
      - distracteurs, avec une durée approximative de 100ms
      - par item
    - - • Lorsque la deuxième cible apparaît environ 300
      - ms après la première, le participant la rate
      - presque à coup sûr
      - • Les résultats comportementaux ne permettent
      - cependant pas de savoir quelle étape de traitement est
      - affectée; est-ce le traitement des propriétés brutes, la
      - catégorisation, la détection consciente, la sélection de la
      - réponse
    - - Différentes potentiels évoqués sont associés à différents
        
        processus cognitifs
        
        P1 et N1—traitement des propriétés physiques
        
        P300—détection consciente d’un stimulus
        
        N400—traitement des propriétés sémantiques
        
        • Ils ont mesuré l’amplitude (en millivolts, µV) de ces
        
        composantes dans paradigme de clignement
        
        attentionnel
        
        • Il pouvait y avoir 0, 3 ou 7 items (0, 300 et 700ms de
        
        délai) entre les deux cibles
      - conclusions
        
        • L’amplitude de la P1, N1 ne montre pas de clignement
        
        attentionnel; il y a donc un traitement automatique des
        
        propriétés physiques
        
        • L’amplitude de la N400 ne montre pas de clignement
        
        attentionnel; il y a donc un traitement automatique des
        
        propriétés sémantiques
        
        • L’amplitude de la P300 montre cependant une forte
        
        baisse de son amplitude durant le clignement
        
        attentionnel; cela suggère donc que c’est la détection
        
        consciente qui requiert des ressources attentionnelles
  - - - Conclusions
        
        • Ce n’est pas le fait d’avoir une main de moins qui rend le
        
        téléphone dangereux en voiture
        
        • L’interférence sur la conduite vient des demandes
        
        mentales et attentionnellesrequises pour entretenir
        
        une conversation
        
        • Cet effet néfaste sur la conduite s’observe même
        
        lorsqu’un passager parle au téléphone cellulaire!
    - - Des participants roulent derrière une voiture (dans un
      - simulateur!) qui freine à intervalles aléatoires
      - • On leur faisait écouter la radio et parler au téléphone
      - avec ou sans kit mains-libres
      - • L’amplitude de la P300 suite à un freinage de la voiture
      - devant était réduite de 50% lorsque les participants
      - parlaient au téléphone (avec ou sans mains-libres)
      - • Cela signifie qu’ils n’encodaient pas aussi bien
      - l’information visuelle et étaient donc moins susceptibles
      - de réagir à temps au freinage
- - - - Surcharge informationnelle
      - • Les sens reçoivent sans arrêt de nouvelles informations
      - de l’environnement; toute cette information ne peut
      - être traitée en profondeur et il y a donc, dans les faits,
      - une surcharge informationnelle
      - • Il importe donc de faire un tri de cette information, c.-àd. une sélection de l’information à traiter et celle à
      - éliminer
    - - Théories du goulot
      - • Nous avons précédemment vu que la mémoire
      - sensorielle est le stockage où est emmagasinée
      - l’information captée par les sens en attendant que
      - s’effectue sa sélection
      - • Selon les théories du goulot, l’attention est le processus
        en charge de la sélection de l’information
    - - • À court ISI, il semble y avoir une interférence entre le
      - traitement de T1 et le traitement de T2, c.-à-d. que le
      - traitement de T2 reste en attente, tant que le traitement
      - de T1 est en cours; c’est cette attente qu’on appelle
      - période psychologique réfractaire
      - • Il semble donc y avoir, à un certain point dans l’appareil
      - cognitif, un canal unique de traitement, c.-à-d. une voie
      - de traitement de l’information qui ne peut accommoder
      - qu’un seul objet à la fois
      - • Dans l’éventualité où plus d’un objet doit être traité, il se
      - produit un effet d’entonnoir, soit un « bouchon de
      - circulation » qui ralenti le traitement de l’information en
      - amont du canal unique de traitement