On sent bien que la priorité, l’urgence de ce déconfinement pour les bibliothèques, c’est de prêter des documents. Mais qu’en est-il de la création de lien social entre les habitants, du partage entre les usagers, de la lutte contre la fracture numérique, de l’action culturelle, de l’éducation aux médias, pour ne citer que quelques-unes des missions des bibliothèques pour lesquelles il va falloir se réinventer ?L’importance du numérique et du multimédia, depuis ledébut de cette pandémie, laisse à penser qu’il va falloir augmenter l’offre de ressources, la formation, la communication à distance.Il va falloir multiplier ces compétences au sein des équipes par des formations ou des recrutements ciblés. L’idée serait qu’une déclinaison soit possible à distance, pour chaque projet.Pour cette réouverture en mode dégradé, comme elle a été nommée dans les documents édités par les associations professionnelles, nos espaces ont été rapidement réorganisés: retirer des places assises, installer des dispositifs de distanciation sociale. Est-ce tenable dans la durée? Et surtout, dans le cadre des réflexions à mener autour d’un projet de nouveaux modèles de bibliothèques: qui prévoient une forte proximité entre l’usager et les agents?La crise sert de révélateur ou d’accélérateur de certains phénomènes dangereux pour la culture. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’elle ne remet absolument pas en cause, au contraire, la pertinence et l’absolue nécessité de la place de la culture dans nos sociétés, de l’efficacité et de l’importance des missions.