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Une nouvelle posture à l'international - Coggle Diagram
Une nouvelle posture à l'international
Politique étrangère s'appuyant sur la multipolarité
Cette humilité a souvent été considéré, à tort ou à raison, comme suspecte dans les pays occidentaux
A présent, la Chine revendique ouvertement sa place dans le concert des nations et pourrait proposer aux pays émergents son modèle de développement, notamment par l'intermédiaire des routes de la soie.
Deng Xiaoping rejetait la bipolarité de la guerre froide, ne prétendant jamais au statut de superpuissance.
Dès les années 1950, les initiatives de Zhou Enlai en faveur du mouvement tiers-mondiste, traduisaient la volonté de Pékin de ne pas s'aligner sur Washington ni sur Moscou
La multipolarité et la défense de multilatéralisme sont des outils servant des objectifs plus ambitieux, pouvant laisser entrevoir des situations conflictuelles avec d'autres puissances si ces dernières ne partagent pas la même vision des équilibres internationaux
Au moment où elle retrouve peu à peu sa place sur la scène internationale, elle construit un discours qui mêle habilement multilatéralisme et multipolarité, refusant le statut de superpuissance, mais qui propose dans le même temps un regard nouveau sur la gestion des grands enjeux géopolitiques
Les souhaits de Pékin de jouer profil bas sur la scène internationale, de refuser le statut d'hyperpuissance et ne pas chercher à imposer un modèle, se retrouvent dans la volonté de faciliter l'émergence d'une multipolarité dans laquelle la Chine occuperait une place importante.
Le multilatéralisme doit permettre à la Chine de s'assurer une place de choix et fait partie d'une sorte de smart power chinois.
La Chine a découvert le multilatéralisme au début des années 1970, en marge du rapprochement stratégique avec les États-Unis et de son entrée à l'ONU, après avoir refusé de participé aux organisations internationales dans les années 1950-1960
Progressivement rallié à la plupart des organisations internationales, le fait le plus marquant a été son entrée dans l'OMC en 2001
En 2010, le ministre des Affaires étrangères chinoise disait : "Une Chine plus développée prendra plus de responsabilités sur la scène internationale et ne poursuivra jamais ses intérêts au détriments des autres. Dans ce monde interdépendant, le futur de la Chine est étroitement lié à celui du monde."
Soft power et diaspora chinoise
Le sentiment nationaliste est même dans certains cas plus fort chez les populations chinoises vivant à l'extérieur, qui profitent de la montée en puissance de la Chine sur la scène internationale, tout en vivant dans des démocraties qui ne les exposent pas aux contraintes du régime chinois.
Les milieux intellectuelles chinois de la diaspora n'hésitent pas à dénoncer le non-respect des droits de l'homme en Chine comme l'impérialisme américain, revendiquant la place de la Chine sur la scène internationale.
Les succès de sa stratégie de soft power sont aussi dus à la diaspora.
Le nationalisme des milieux intellectuels ne serait pas tant le résultat d'un sentiment patriotique que de la crainte d'un expansionnisme américain.
Net décalage de perception entre les pays en développement et les principales puissances économiques, où la perception de la Chine n'est pas aussi favorable, ce qui montre les limites de la stratégie du soft power chinois qui vise certaines régions en priorité.
A l'époque d'une Chine encore sous-développée et sans perspective d'avenir, nombreux étaient les candidats, cette tendance s'est inversée car la plupart des jeunes Chinois étudiant à l'étranger souhaitent désormais, une fois leur formation terminée, redevenir en Chine où les perspectives d'emploi sont devenues raisonnables.
Les succès de la stratégie d'influence sont autant les moyens que la Chine a déployés pour mettre en avant ses atouts que les difficultés de Washington à maintenir le soft power américain, du fait notamment des choix de politique étrangère de l'administration Bush
Situation après le COVID
La Chine profite également des voltefaces de Washington notamment à l'OMS.
Après être rapidement sortie de la crise du COVID-19, la politique de main tendue vers les sociétés en développement a mis Pékin en position de force. En effet, tous les pays africains se sont vus proposer une aide, et de telles initiatives se sont multipliées dans le monde entier.
Rhétorique musclée et souvent intransigeante, une gestion unilatérale et brutale des dossiers brûlants (Hong Kong en tête, mais aussi la mer de Chine méridionale) et refus des critiques occidentales, surtout américaines.
Réplique du tac-au-tac aux attaques dont elle fait l'objet et se permet dans le même temps de critiquer ses partenaires sans retenue.
Cette attitude décomplexée se heurte à des craintes concernant l'usage de la puissance chinoise, mais le poids économique et diplomatique de la Chine limite des actions concrètes des autres puissances, si bien qu'il est de plus en plus difficile de dire non à la Chine et réduisent au silence les critiques sur Hong Kong ou encore sur Taïwan...
Stratégie du soft power
Son principal défaut serait ainsi de ne pas proposer de vision sur le long terme et de se contenter de préconiser le soutien aux initiatives culturelles afin de promouvoir la Chine, sans toutefois poser la question du pourquoi.
La vision idyllique de la puissance chinoise, présentée par Hu Jintao, présente la particularité pour le moins intrigante de s'appuyer quasi exclusivement sur les outils du soft power, au premier rang desquels le rayonnement culturel, sans jamais faire mention des questions économiques ou militaires, sinon pour indiquer que la Chine cherche à jouer un rôle dans le maintien de la paix.
La Chine investit des sommes colossales, en particulier dans les pays en voie de développement sans contrepartie pour développer son soft power.
Depuis une dizaine d'années, le déploiement d'une stratégie de soft power misant sur sa culture a été adopté comme principe politique.
Les instituts Confucius se trouvent par centaines à présent et sont répartis sur tous les continents, surtout dans les pays dits du Sud.
Sa vision du monde : le Tianxia
Cette universalité viendrait répondre aux carences de la pensée occidentale et des rapports de domination qui l'accompagnent.
Une "société harmonieuse" à échelle mondiale donc, et un projet civilisationnel plus qu'une simple affirmation de puissance.
Mentions de plus en plus nombreuses au système Tianxia, qui signifie littéralement "tout sous un même ciel" qui qualifie le rapport de la Chine aux autres civilisations
C'est à la dynastie des Zhou (XI-IIIe siècles avant J-C) qu'on retrouve les premières traces du Tianxia, remis au goût du jour ces 150 dernières années comme une clé de compréhension de la stratégie de puissance de la Chine et de la relation avec son voisinage et les grandes puissances.
La Chine est ambivalente et louvoie entre Real Politik et approche traditionnelle de deux de ses grands maîtres ancestraux, Confucius et Sun Zu, qui recommandaient d'utiliser la force avec retenue et précaution
Ce "Tianxia 2.0" peut-il être la réponse à un ordre international confronté à une multitude de défis ? A l'inverse, ne traduit-il pas une volonté hégémonique chinoise, dans son environnement régionale dans un premier temps élargi au reste du monde ensuite ?
Montée en puissance inquiétant les pays voisins
Tensions économiques car les routes de la soie bouleversent les équilibres régionaux et réduisent considérablement la marge de manoeuvre de pays qui ne peuvent se soustraire à une relation de bon voisinage avec la nouvelle puissance dominante en Asie. En effet, le volume des investissements chinois en Asie du Sud-Est ou en Asie centrale, est ainsi perçu comme une opportunité incontournable pour des pays qui restent confrontés à d'immenses défis économiques et sociaux.
La Chine perturbe les équilibres régionaux et pratique un état de fait qui interpelle.
Première puissance exportatrice mondiale qui supplante les États-Unis comme principal partenaire commercial dans de nombreux pays : l'ensemble du continent asiatique, la quasi-intégralité de l'Afrique et de l'Amérique du Sud et dans la majorité des pays européens.
Tensions territoriales sur les îles Senkaku/Diaoyu avec le Japon, différends en mer de Chine méridionale avec Taïwan, le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et Brunei)
Le risque de voir émerger un principe de néo-vassalité, en référence à la relation que l'Empire chinois établissait avec les pays de son entourage est renforcé par la dépendance économique et la difficulté de pays disposant de peu de moyens de se soustraire au bon vouloir de Pékin. Risque qui peut ne pas se limiter qu'à son voisinage proche.