Célèbre pour ses écrits autobiographiques provocateurs et passionnés, portant sur la solitude, la misère, les femmes et l’alcool, Charles Bukowski était considéré comme un marginal. Reconnu tardivement par le monde littéraire, qu’il avait toujours considéré comme snob et profondément ennuyeux, c’est en 1969 que sa carrière d’écrivain débute suite à la publication de son premier recueil. Intitulé "Journal d’un vieux dégueulasse", ce recueil rassemble les chroniques et autres nouvelles de l’auteur dans lesquelles il offre une réflexion sur la société, inspirée des expériences vécues au cours de sa vie.
Débat sur son lien avec le mouvement de la Beat Generation, incarné par Jack Kerouac ou encore Allen Ginsberg.
L’opposition (entre les écrits de Bukowski et ceux de la Beat Generation) se fait d’abord par le style. Si les écrits de la beat generation s’opposent aux mêmes conceptions du monde d’une Amérique pudique dénuée (à l’époque) du sens de la provocation, elle embrasse une forme beaucoup plus romantique que les bastons d’alcooliques à l’arrière-cour des bars miteux que propose l’œuvre de Bukowski. Quand Jack Kerouac perce de sa plume l’horizon et les cieux pour trouver la «face de Dieu» (p. 53), Bukowski traîne des pieds de bacchanales en chambres de motels décrépites, sa tête de Silène inclinée dans une contemplation éthylique du trottoir, pour mieux peindre la grossièreté du monde, plutôt que la lueur transcendantale au bout de la route. Désespoir amusé bukowskiste et espoir exacerbé de la beat.