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Texte 5 - Le sport et ses valeurs : Mobilisations des acteurs et…
Texte 5 - Le sport et ses valeurs : Mobilisations des acteurs et élaboration d'un consensus.
Loïc Sallé
Travail sur le monde du foot et de la santé.
Sociologue du sport
Thèmes
La défense des "valeurs sportives" par les acteurs publics et sportifs.
Ludovic Lestrelin
Sociologue du sport
Travail sur le publics et les spectacles sportifs
Thèses
En défendant des valeurs qui se veulent « nobles », les acteurs publics et sportifs défendent des intérêts qui leur sont propres.
Méthodes
Littérature scientifique.
Il ne s’agit pas réellement d’une enquête mais plus d’une réflexion sociologique sur le sujet du sport et des acteurs qui le composent.
Introduction
Champs sportifs
C'est un espace autonomisé du reste de la société.
Il comprend un ensemble d’institutions chargées d’édicter des règles qui lui sont propres, de veiller à leur application, de rendre justice et de sanctionner les éventuels sportifs fautifs.
Autonomisation
Sera relative
Lorsqu’il s’agit de scandales ou de dérives sportives (de corruption, dopage ou violence).
Face à ces événements, le monde sportif ne semble pas capable d’assurer sa propre régulation puisque les problèmes sportifs deviennent des problèmes publics engageant l’intervention des pouvoirs publics (État, Justice civile/Pénale).
De telle sorte que deux droits semblent cohabiter dans le champ sportif :
Le droit commun (administré par des institutions publiques)
Le droit sportif (administré par des institutions sportives).
L’Agence Mondiale Antidopage (AMA) est un bon exemple du lien existant entre pouvoirs publics et pouvoirs sportifs.
Les acteurs sportifs et publics interviendraient dans le champ sportif pour défendre « les valeurs du sport » contre les déviances.
Mais pour les auteurs, ce « consensus » pour défendre des « valeurs sportives » cacherait autre chose. Pour eux, la défense des « valeurs sportives » seraient un moyen pour atteindre d’autres fins.
Pour montrer cela, les auteurs veulent expliciter le processus qui amène à transformer un problème sportif en un problème public:
Premièrement : Ils vont revenir sur le processus qui permet de problématiser affaires sportives, c’est-à-dire de les reconnaître comme des problèmes « à traiter ».
Deuxièmement : Ils vont préciser les différents enjeux que les acteurs publics et sportifs associent à la préservation des valeurs sportives.
L'origine des problèmes sportifs
Pour les auteurs, les crises constituent un moment privilégié pour réaffirmer les valeurs du sport et pour mobiliser le consensus autour de l’utopie sportive.
A) Les définitions de l’idéal sportif entre acteurs sportifs et publics.
Acteurs sportifs
Il existe deux cadres de perception des valeurs sportives qui varient entre le mouvement olympique (M.O) et les acteurs fédéraux nationaux et internationaux.
Le sport à trois fonctions : une fonction sociale, éducative et citoyenne.
Fonction éducative
Inculque des valeurs de l’effort contre le chômage
Le délitement du lien social (en parallèle des canaux plus traditionnels : école, travail).
Fonction citoyenne
Tolérance et ouverture aux autres
Sens des responsabilités
Encourage le respect des règles de la vie associative
Volontariat et bénévolat
Fonction sociale
Insertion sociale et professionnelle
Caractère exemplaire du sport de haut-niveau
Rencontres et échanges
Persévérance
Accessibilité du plus grand nombre
Orchestré à la fois par acteurs sportifs et publics : le travail symbolique de « réanimation du mythe » est marqué par des différences.
Le M.O attribue un ensemble de valeurs positives au sport.
Cinq valeurs forment « l’utopie olympique » : Dépassement de soi, Fair-play, joie dans l’effort, respect des autres, harmonie entre corps et esprit.
Le sport est perçu comme un outil éducatif au service de la jeunesse renforçant le corps et l’esprit, inculquant le sens de la collectivité, apprenant à respecter l’autorité, le sport améliorerait aussi la santé, renforcerait l’identité et intégrerait les minorités (manque plus que le café).
En ce sens, le M.O véhicule une représentation du sport qui dépasse le cadre sportif (c’est quasiment une vision politique du sport).
Pour les Fédérations, l’interprétation des valeurs est plus pragmatique.
Elles sont plus intéressé par la gestion et de l’organisation des compétitions dont ils assurent la charge.
Elles cherchent mois à créer une « utopie sportive » comme le M/O que de défendre leur propre discipline en mettant en avant les bienfaits de leurs sports.
Conclusion de la partie
Le sport est donc un objet de croyances et de stéréotypes que tous les acteurs ne partagent pas équitablement.
Néanmoins, ces différents acteurs s’accordent pour reconnaître l’aspect positif du sport et le préserver quand des problèmes surviennent (triche, dopage, violence).
Surtout, pour eux, les déviances sportives seraient toutes provoquées par les mêmes causes.
B) Désignation des responsables et des causes.
Alors que les affaires devraient mettre à mal le « mythe du sport » (montrer que le sport n’est peut être pas si bien que ça dans la réalité), ce dernier semble inusable.
Il est sans cesse réanimé par l’entretien de croyances et de stéréotypes.
Le schéma serait identique pour le processus de désignation des responsables et des causes :
les dérives sportives seraient la conséquence de l’intrusion de « forces extérieures » pervertissant un monde pur et propre par essence.
Acteurs publics
a soumission du sport aux logiques marchandes et aux lois du marché (consécutives à la médiatisation) qui provoqueraient les déviances sportives.
Pour eux, le Sport serait menacé par l’économie dans la mesure où elle aurait amenée avec elle des pratiques déviantes étrangères à l’univers sportif.
Cette explication permet d’exonérer les acteurs publics et sportifs de la responsabilité des dérives.
Ce ne serait pas de leur faute mais de celle d’un univers (économique et marchand) étranger au sport qui viendraient contredire le « désintéressement » naturellement associé au sport.
Comme ils ne seraient pas responsables, les acteurs publics et sportifs pourraient dès lors légitimement essayer de jouer le rôle de protecteur de valeurs sportives.
Les enjeux de la préservation des valeurs sportives.
Dès lors, on pourraient croire qu’ils pourraient agir de la même manière.
Sauf que ces deux groupes n’ont pas exactement les mêmes intérêts à défendre dans la défense des valeurs du sport.
Les acteurs publics et sportifs sont tous deux intéressés pour défendre les valeur du sport.
Il va y avoir des divergence sur la manière de défendre ces valeurs.
On va constater différents usages et mobilisations des valeurs sportives selon les ressources, les logiques et les intérêts propres à ces deux groupes.
A) L’interdépendance de l’ordre sportif et de l’ordre public.
Pour les acteurs sportifs, la préservation des valeurs du sport tournent autour de trois enjeux :
Entretenir la croyance d’une continuité entre sport amateur et sport professionnel censé incarné l’excellence sportive.
Assurer un minimum de crédibilité au spectacle proposé au public, au sponsor et aux pouvoirs publics.
Préserver et alimenter la dimension spectaculaire du sport de haut niveau
Pour les acteurs publics, trois enjeux également mais différents :
Protéger santé et intégrité physique,
Protéger image et exemplarité du sport de haut-niveau.
Protéger crédibilité de leur engagement dans l’organisation du sport,
Sauf que pour les auteurs, la mobilisation unanime des valeurs sportives lors des moments de crise va se réaliser de manière différente et inégale entre les deux groupes.
En fait, ils vont entrer en concurrence pour maîtriser la résolution des problèmes sportifs.
EX
Affaire Bosman 1995
Affaire Festina 1998
Les acteurs publics et sportifs se confrontent : Les acteurs sportifs veulent appliquer une justice exclusivement sportive mais les acteurs publics défendent l’idée que l’univers sportif est inadapté pour juger ces affaires.
En fait, les Acteurs publics contestent capacité des acteurs sportifs à assurer seuls la régulation du sport.
Et acteurs sportifs sont contraint de défendre leur crédibilité, autonomie et légitimité.
De fait, ce qu’il faut comprendre ici, c’est que la volonté d’agir au nom de la préservation des valeurs sportives ne constitue pas un acte désintéressé.
oin de là. La défense des valeurs sportives est une occasion pour les acteurs Publics et sportifs de défendre des intérêts qui leurs sont propres ; contrôler les règles de l’univers sportif et imposer leur point de vue aux autres.
Les valeurs sportives sont, une ressource argumentative aisément mobilisable pour défendre des intérêts particuliers au nom d’intérêt généraux.
Dans le contexte français, cette méthode est facilement utilisable par les gouvernements puisque le sport en France est fondée sur principe du service public (donc l’intérêt général).
Ce qui permet à la puissance publique de se placer comme interlocuteur incontournable.
Le sport et les acteurs sportifs sont contraints de se soumettre aux regards attentifs des médias, de l’opinion publique et de l’État.
Cela pourrait donc apparaître comme une contrainte pour les acteurs sportifs qui ne sont pas autonome pour défendre les valeurs de leurs propres univers social.
Toutefois, cette contrainte serait relative dans la mesure où cette omniprésence des acteurs publics dans l’univers sportif serait le moyen de réaffirmer l’utopie sportive
Parce que les dérives et les affaires sportives trouvent aujourd’hui un écho dans les arènes publiques, elles servent une nouvelle croyance, « celle d’une contre-société parfaitement transparente car sous le contrôle de l’opinion publique, des médias de la médecine et de l’État et de la Justice.
L’Entrée dans l’ère de la transparence du sport constitue la condition de la renaissance du mythe.
Les dérives sportives sont donc loin de remettre en cause l’idéal sportif. (Ce n’est pas parce que des dérives ont lieux que l’on abandonne l’idée que le sport 7 est utopique).
Instrumentalisées, les dérives permettent au contraire de remplir une fonction de réassurance communautaire par la réinvention perpétuelle d’un espace sportif où sont défendue des valeurs positives.
Conclusion
Les problèmes sportifs rappellent que les problèmes sociaux ne sont pas des objets naturels, évidents, mais le bien plus des constructions sociales.
Le sport n’est pas naturellement « bon », il ne « contient » pas des valeurs immuables.
Ce sont les acteurs sociaux qui investissent l’univers sportifs qui lui confèrent leurs propres valeurs.
Et comme on l’a vu, il y a aujourd’hui plusieurs types d’acteurs engagés dans une concurrence pour « défendre le sport ».
Ce qui montre que, derrière les « belles intentions », les « grandes valeurs », il y a un enjeu de pouvoir à définir ce qu’est « l’idéal sportif » et ensuite le défendre.