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LITTERATURE XIII SIECLE - Coggle Diagram

- - - - Le « doux style nouveau », selon une expression de Dante dans la Divine Comédie (Purgatoire, XXIV, 57), regroupe sept poètes : un Bolonais, Guido Guinizelli (1230 ?-1270 ? ; cinq Florentins, Guido Cavalcanti (1255-1300), Dante (1265-1321), Lapo Gianni, Gianni Alfani, Dino Frescobaldi (après 1271-1316 environ) ; un Toscan, Cino da Pistoia (1265-1336).
        
        Première avant-garde littéraire italienne, le « groupe des sept » forme comme un cénacle que lient de fortes affinités : le rejet de Guittone, une certaine cohérence programmatique, la conscience d’appartenir à l’élite intellectuelle, la volonté de s’adresser à un public de choix.
      - Plus systématiquement et chastement que les Siciliens, les stilnovistes ne se préoccupent que de louer leur dame, à la beauté resplendissante et ineffable, de lui rendre hommage, de décrire les effets (le plus souvent destructeurs) qu’elle leur inspire. Ils voient en l’Amour une passion toute-puissante, source de perfection morale et d’enrichissement spirituel, ne pouvant naître que dans les cœurs moralement (non pas socialement) nobles et les élevant jusqu’aux cimes.
      - Prenant la tête de la littérature italienne, cette poignée de poètes inspirera fortement la poésie lyrique postérieure, tant italienne (Pétrarque, Laurent de Médicis, Politien) qu’européenne (à travers le premier nommé), et ce jusqu’au xviie siècle compris.
      - Guido Cavalcanti est le plus éminent des stilnovistes. Fin utilisateur d’un langage raffiné et de procédés rhétoriques savants, il a une conception résolument tragique de l’amour, qui blesse et tue. Chez lui, le triomphe de l’Amour est aussi et surtout triomphe de la Mort. Dans son mince recueil de Rimes plane une atmosphère envoûtante de mystère et d’hallucination : d’un poète qui se heurte à l’ineffabilité de la passion.
      - Typique aussi de la poésie stilnoviste dans son ensemble est sa psychologie introspective, raffinée et mécaniste à la fois, qui recourt à la doctrine des « esprits », c’est-à-dire de corps subtils localisés dans l’âme, le cœur et le cerveau, qui véhiculent sentiments et facultés vitales.
      - Les ultimes caractéristiques du stil novo sont son extrême dépouillement formel et le choix savant de paroles « subtiles, douces, suaves ».
  - - - en raison de ses intentions déclarées (faire rire ou sourire) et parce qu’il s’intéresse aux aspects quotidiens de la vie.
    - - Rustico Filippi (Florence, 1230 environ – 1300 environ) excelle dans certaines satires misogynes et des attaques assassines contre ses ennemis.
      - Cecco Angiolieri (1260 environ – 1313 environ) crée avec Becchina une sorte d’antihéroïne stilnoviste et développe les ressources traditionnelles du vituperium et de l’improprium dans une espèce de chronique personnelle et familiale : il y chante le vin et l’argent, injurie ses parents et le monde. On n’en fera pas pour autant un poète révolté avant la lettre.
      - Folgore da San Gimignano (1270 environ – 1330 environ) est l’auteur de deux séries (« couronnes ») de sonnets célébrant les jours et les mois. Il y décrit avec élégance les modes de vie raffinés d’une bourgeoisie montante, qui imite les comportements de l’ancienne classe aristocratique : mets choisis, vins fins, vêtements somptueux, parties de pêche et de chasse, baisers enflammés, bref comme une éternelle et insouciante joie de vivre.