Please enable JavaScript.
Coggle requires JavaScript to display documents.
Lecture Analytique 4: L'Assommoir Emile Zola (I/ La pathétique d'…
Lecture Analytique 4:
L'Assommoir
Emile Zola
Intro
I/ La pathétique d'un lieu envahi par la misère
L.1 "existence enragée par la misère"
misère = maladie mortelle , rage. (humains -> animaux)
:red_flag:d'emblée la misère est présentée comme un fléau une plaie, une maladie qui contamine et détruit lorsque elle touche l'homme. :red_flag:
L.1 "Gervaise souffrait encore des faims"
misère qui fait souffir reprise :double peine
souffre d'en voir les autres aussi
L.2 « Faims qu’elle entendait râler autour d’elle »
« râler » = Bruit d’un agonisant → Personnification de la faim.
La faim envahit l’immeuble, cerne Gervaise // Fantômes aux cris glaçants.
L.8/9 « Gosier » « Bouche tendue » « poitrine se creusaient »
Cl du corps , des réalités corporelles
miséreux : besoin organique : faim.
synecdoques : plus que faim
pluriels = démultiplication
:red_flag:La faim est partout et mène à une forme de déshumanisation : Les pauvres ne sont plus des hommes mais des parties de corps affamées voulant satisfaire un besoin primaire : Manger. :red_flag:
L.2 « le coin des pouilleux » L.3 « Trois ou quatre ménages » L.6 « femmes » L.7 « mioches » L;7 « familles »
termes génériques -> masse informe et indénombrable
L.2 « coin » « X2
L.5 « corridor »
Les pauvres sont relégués dans des endroits petits que l’on imagine sombres
:red_flag: Ils sont frappés d’ostracisme traités comme des lépreux mis à l’écart comme si ils pouvaient contaminer les autres mais aussi comme si on ne voulait pas voir leur misère. :red_flag:
L.4 « Les portes avaient beau s’ouvrir elles ne lâchaient guère souvent des odeurs de cuisine »
→ Paradoxe : les portes s’ouvrent sur du vide
→ absence d’odeur
L.5 « silence de crevaison »
agonie, mot familier
conoté négativement = animaux
absence de bruit
L.3 « pas avoir de pain »
absence de gout
:red_flag: Paradoxalement cet immeuble habité par les pauvres est vide : Il est vide d’odeur de bruit et de goût le dénuement de la misère est extrême. :red_flag:
L.6 « Comme des ventres vides »
omparaison qui personnifie les murs.
Les murs et la maison sont à l’image des habitants ils ont faim.
:red_flag: Zola semble reprendre ici la théorie balzacienne des milieux : Le milieu le lieu dans lequel évolue le personnage est à l’image de ce personnage. :red_flag::
L.6 « des danses s’élevaient »
L.6 « des larmes de femmes, des plaintes de mioches affamés, des familles qui se mangeaient pour tromper leur estomac »
Accumulation d’images pathétiques « larmes » « plaintes »
Le pathos est renforcé par l’identité des gens qui souffrent (des femmes des mioches donc des petites enfants = des gens innocents )
Jeu de mots / se mangeaient
= Mais le verbe rappelle aussi la faim comme si la violence étaient un exutoire à la misère, à l’absence de nourriture.
= se battre
:red_flag: En observateur aiguisé de la société, de son fonctionnement Zola montre ici la conséquence de la misère et de la faim sur les hommes : La violence. :red_flag:
II/ Le portrait du père Bru se dégage de la masse des anonymes
L.10 «Mais la grande pitié de Gervaise était surtout le père Bru »
La conjonction de coordination -> charnière ; général -> particulier concentration sur un miséreux identifié : Le père Bru.
On a déjà un premier indice sur le personnage avec son nom et la connotation débonnaire qu’il s’en dégage
L.11 « dans son trou sous le petit escalier »
réduction espace vital
On passe de « coin » ensuite on parle de « corridor » puis de « trou »
:red_flag: Le père Bru est comme enfermé dans sa misère. Effet d’optique comme si Zola prenait une loupe pour regarder un miséreux en particulier. :red_flag:
L.11 « comme une marmotte »
L.20 « comme un chien pour elle, une bête hors de service »
animalisation en gradation. Animalisation de + en + avilissante.
L.18 « elle plaignait toujours les animaux et le père Bru »
La conjonction de coordination crée un effet de nivellement = Au même niveau que les animaux.
L.17 « Gervaise lui jetait des croûtes »L.12 « sur un tas de paille »
animal dans son tapier.
« Comme une marmotte » et « se mettait en boule »
Il semble hiberner pour supporter la misère il se recroqueville pour prendre moins de place comme si il choisissait de se diminuer, comme si il essayait de cesser de ressentir des sensations humaines. Nb : la position du père Bru fait penser à un fœtus
regression
:red_flag: Déshumanisation du père Bru. :red_flag:
L.14 « Trois ou quatre jours »
#
L.12 « Il restait des journées entières » → >Imparfait duratif
#
L.22 « continuellement »
#
:red_flag: Insistance sur la durée de l’immobilité, le père Bru n’est plus un homme mais une sorte de statue de la misère. :red_flag:
L.15 « Il vivait […] pas beaucoup »
« Un peu, d’un œil seulement »
L’animalisation du père Bru sa description comme un sous-homme atteint son paroxysme à la ligne 19 à travers le discours indirect libre de Gervaise.
L.19 « Ce pauvre vieux qu’on laissait crever parce qu’il ne pouvait plus tenir un outil […] était une bête hors de service dont les équarrisseurs ne voulaient même pas acheter la peau ni la graisse »
Inutilité du père Bru
« hors de service » le réifie ; cet objet qu’est le père Bru (c’est un ancien ouvrier il travaillait de ses mains au service des bourgeois) est maintenant inutile
On ne peut plus rien en tirer : il a été vidé par la société, vidé de ses forces et maintenant plus rien chez lui n’est utilisable (cf. Forme négative renforcée par même « même pas acheter la peau ni la graisse ».)
agonie prolongée = mort vivant
:red_flag: Gervaise se fait ici le porte parole de Zola à travers son discours indirect libre c’est la voix de l’auteur qui condamne la société que l’on entend. Selon lui elle ne voit que le profit et laisse de côté les gens qui ne lui sont d’aucun intérêt. :red_flag:
→ Solitude métaphysique
L.14 « Personne ne l’avait invité en ville »
L.16 « Jusqu’à la mort qu’il l’oubliait ! » → Un comble
L.22 « Abandonné de dieu » → Abandon suprême
:red_flag: Son incapacité le condamne à la solitude la plus totale, une fois de plus cette participe à la déshumanisation du personnage. :red_flag:
L.23 « Taille d’un enfant, ratatiné et desséché à la manière des oranges qui se racornissent sur les cheminées. »
On passe de enfant à ratatiné → orange : Réduction du père Bru qui est entrain de tomber en poussière.
comparaison → une réification = Le Père Bru est un fruit desséché, impropre à la consommation.
Il se vide de toute substance vitale comme si il se momifiait.
:red_flag: La comparaison finale parachève le portrait pathétique du Père Bru. :red_flag: