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L'ÉCONOMIE POLITIQUE DES CONFLITS EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO …
L'ÉCONOMIE POLITIQUE DES CONFLITS EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Pierre Jacquemot
Modèles d'économie pour comprendre la guerre civile:Yartey (2004), m. Berdal et M Malonne (2000),
P. Collier et A Hoffer (2002)
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Deux modèles
"Modèle du grief" :
où le conflit résulte des inégalités, de l’oppression politique et des divisions soit ethniques soit reli- gieuses
"Modèle de la cupidité" :
accent sur le rôle joué par les ressources naturelles dans l’émergence et l’entretien du conflit.
l’exportation de ces ressources accroît le risque de guerre de quatre manières :
financement des rebelles et des armes
aggravation de la corruption de l’administration
hausse des incitations à la sécession
augmentation de la vulnérabilité de la population aux chocs exogènes
Un des fondements à l’instabilité récurrente qui règne en RDC
Mais... causes de conflits de la RDC sont multiples: résultat de plusieurs contentieux, d’animosités anciennes, de haines sédimentées et de diverses compétitions autour des positions de rente, qui ont leur propre histoire et qui se nourrissent mutuellement.
Yartey (2004): les rebelles sont eux aussi des agents économiques rationnels, qui maximisent leur fonction d’utilité après avoir évalué le profit attendu du conflit
Les groupes rebelles agravent le déclin de l’État
--> émergence de coalitions et de réseaux nouveaux
-->impact sur l’organisation sociale et politique
-->un nouvel ordre s’installe progressivement (modes de contrôle privatisés)
Conséquences de l'économie des conflits: déplacés internes, vulnérabilité des structures formelles de gouvernance, difficile réformer un système d'économie de guerre civile, violation de droits humais
LA LUTTE CONTRE L’ÉCONOMIE FRAUDULEUSE
Économie de paix? -> prémonition: rétablissement de la sécurité, après casser les bases économiques sur lesquelles sont assis les conflits->priver les groupes armés qui terrorisent la population du financement que leur procure le commerce de mineraies
Mesures Internationales anti-conflits: Rapports des Nations Unies; Initiative EITI (Extractive Industries d'Extraction); OCDE
Les pays où les ressources naturelles représentent plus du quart du PNB sont confrontés à un plus haut degré de risque conflictuel
la RDC ->Pays minier (produit de la colonisation belge) : nombreuses exploitations de métaux les plus variés (Diamant, Cuivre, Cobalt, Zinc, Or principalement)->recentre des ressources du sud ou nord
Indépendance de Congo>"Brésil africain">Nationalisation de l'Union minière du Haut-Katanga (Gécamines) + gisements du sud du pays: objet de trocs, de contrebandes et de trafics divers, enrichissant la classe dirigeante de l’ex- Zaïre= mauvaise gestion->abondance de richesse en 1990
Mauvaise gestion de l'économie grise (économie katangaise): autodestruction du secteur manufacturier --> crise de l'économie + pays pauvres des plus endettés. Après choc exogène: crise financière internationale->provoque chocs sociétaux
« malédiction des matières premières » :
déplacement de la main-d’œuvre vers le secteur minier compétitif
rémunérations augmentent au détriment des autres secteurs (agriculture surtout)
accroissement de la demande de biens importés pour le secteur non exportateur tournée vers la consommation inté- rieure
hausse générale des prix et du taux de change réel au détriment des autres secteurs peu compétitifs
Désindustrialisation indirecte ->définitive.
Congo Oriental : seconde économie minière. Région frauduleuse militarisée, est au coeur de tous les conflits. Mines artisanales dans les Kivus et en Inturi. Ressources: Coltan, étain et or.
Année 2000-> augmente la consommation mondiale de coltan(secteur électronique)-> exode massif vers les sites miniers
Exploitation se fait à un taux de rentabilité très élevé. -->exploitation parfois se fait dans l'illégalité-->concentration des conflits sur certains sites aurifères.
L’exploitation dans l’illégalité des ressources établie dans le Katanga et le Kasaï oriental augmentée par
le génocide rwandais de 1994
l’arrivée de plus d’un million de réfugiés hutus rwandais et burundais
À partir 1996: "économie militarisée": arrivée de l'AFDL contre le régime de Mobutu---> concessions à de petites sociétésétrangères: Les Juniors---> exploitation intensive des ressources + territoire fragmenté + mise en marche des intérêts régionaux et sociétés occidentales contre les Juniors.
Après une décennie, la situation est plus compliquée--> les groupes militarisés étaient partout. Rebelles du FDLR (6200 combattants)-->régime de terreur sur centaines de petites mines +les rebelles du CNDP(Congrès National pour la défense du peuple) contrôle d'autres mines = Impôt révolutionnaire + taxes sur le transport routier
Les groupes armés « segmentent le marché »
a) répartissent le contrôle des sites
b) surveillent les canaux de transport
c) organisent des barrages routiers payants
d) rackettent les villageois jusque dans leurs champs
etc, pour avoir des nouvelles positions de rente --> similitude avec l'économie mafieuse
La valorisation de la rente à l’exportation
La fraude : réponse aux prélèvements imposés par les États.-->Pour exporter légalement en Europe ou en Asie tonnes de cassitérite à partir de la RDC, il fallait verser plus taxes tandis que en exportant de manière illicite la même quantité de cassitérite, il suffisait de verser moins
Les quantités réelles de minerais sortis du pays depuis août 1998 sont inconnues
Le système bancaire formel est quasiment absent dans le fonctionnement des réseaux: il y a des intermédiaires...la filière établit son propre taux de change ou vente de minerais pour l’achat d’armes
Par: Paula Forigua Torres