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DEVELOPPEMENT DE LA PRISE D OBJETS (Le développement du geste de…
DEVELOPPEMENT DE
LA PRISE D OBJETS
Saisir un objet est une coordination sensorimotrice qui consiste à relier des informations perceptives
, telles que la
proprioception
(position du bras dans l'espace) et la
visio
n (position de l'objet)
à des informations motrices
(
enserrement de la main
sur l'objet).
Le développement du geste
de préhension est intimement lié au développement de la posture.
Cf les travaux d'
Amiel-Tison et
Grenier (1980)
portant sur
la position de la tête.
Les pédiatres Amiel-Tison et Grenier (1980)
ont montré qu'en tenant la tête (ou la nuque) fixement dans le prolongement de l'axe vertébral, on neutralisait de nombreux réflexes permettant en quelque sorte de « libérer » la motricité volontaire du bébé
. Cette méthode a permis notamment de montrer et décrire les premiers gestes d'approche des objets chez le nouveau-né (Hofsten, 1982).
Hofsten (1982)
a montré que
le bébé, maintenu en position
verticale,
avec le
tronc et la tête fermement tenus
par la chaise,
peut faire des mouvements dirigés vers un objet présenté devant lui
Vers 4 mois, les progrès observés dans le geste
d'atteinte sont significativement corrélés à la maîtrise
de la station assise (Rochat, 1992).
Les gestes sont plus souvent réussis et sont plus rapides en
position assise qu'en position allongée (Carvalho et al., 2008)
Dans une
perspective plus dynamique, Thelen et Spencer (1998)
ont démontré que
le développement du contrôle postural et de la tête était lié au développement du geste de préhension
: durant les 2 semaines précédant les premières saisies d'objet, les bébés acquièrent le
maintien de la tête en position médiane et la stabilité du tronc
. On peut penser que le contrôle postural permet de libérer certains muscles qui de ce fait pourraient s'engager dans la préhension, voire en libérer d'autres.
A la naissance
, des mouvements
volontaires émergent pour peu
que la posture soit contrôlée.
Ces premiers mouvements sont dits balistiques
, car ils consistent en une projection
de la main vers la zone de l'objet
sans possibilité de modification de la trajectoire
une fois initiée (trajectoire prédéterminée) et
sans phase d'ajustement de la main sur l'objet
Du reste,
les contacts sont très rares avec l'objet
et entraînent le plus souvent un
retrait de la main
quand ils ont lieu
(Trevarthen, 1974).
Ces mouvements sont discontinus, saccadés et arrivent généralement dans la zone de l'objet et non sur l'objet lui-même
(Hofsten, 1982).
3 mois 1/2
, les premiers
gestes d'atteinte d'objets
(Hofsten, 1991 ; Morange et Bloch, 1996)
Les gestes
comportent en plus d'
une phase de transport de la main, une phase d'ajustement de la main sur l'objet
5 mois
- la préhension
à proprement parler
la prise est palmaire, puissante avec maintien de l'objet par les doigts figés comme des crampons.
5 à 7 mois
meilleur contrôle
Stabilisation du bras, des mouvements plus rapides, plus directement orientés vers l'objet et moins saccadés (Morange-Majoux, Pezé et Bloch, 2000 ; Morange-Majoux et Dellatolas, 2010).
On observe également une
anticipation
manuelle
avec un
ajustement
de l'ouverture de la main à la
taille de l'objet
dès 5 mois
(Hofsten et Ronnqvist,
1988), à l'orientation de l'objet (Lockman,
Ashmead et Bushnell, 1984)
dès 9 mois
9–10 mois,
le bébé positionne ses doigts différemment en fonction de la forme convexe ou concave des objets (Pieraut-Le Bonniec, 1985 ; 1986).
8 mois
, la prise devient fine, formée par
le pouce et l'index
Pour
Bushnell (1985), la vision joue un rôle crucial
dans ce développement
Dans un premier temps, c'est la
vision de la cible
qui permettrait de
déclencher le geste d'atteinte (forme balistique)
Dans un second temps, le geste de préhension serait guidé
visuellement :
l'enfant ajusterait visuellement
les positions successives de sa main à celle de
l'objet grâce à des rétroactions visuelles.
Par la suite,
l'expérience et l'automatisation
des actes moteurs familiers pourrait entraîner une
diminution des rétroactions visuelles.
Néanmoins, la mise en évidence de
gestes de préhension dans le noir complet chez les bébés âgés de de 5 à 25 semaines (Clifton, Muir, Ashmead, and Clarkson, 1993) et de 5 à 7 mois
(Clifton, 2001)
ont réinterrogé le rôle de la vision à cet âge.
Certains auteurs ont suggéré ainsi que
les progrès réalisés dans la préhension
entre 5 et 7 mois
pourraient être dus plutôt à la
coordination proprio-motrice
que visuomotrice , qui apparaîtrait plus tardivement
Toutefois, des résultats récents menés par
Morange-Majoux et ses collaborateurs
(soumis) montrent que
lorsque le bébé de 6 mois peut voir sa main, il effectue de nombreux aller-retour visuels entre elle et l'objet,
témoignant qu'il puise des informations visuelles lorsqu'il en a la possibilité et qu'elles sont disponibles, lui permettant probablement de mettre en relation l'ensemble des informations sensori-motrices dans un même espace-temps
La manipulation active
, dynamique, (faire bouger les objets dans la main ou les faire passer d'une main à l'autre) débute à partir du moment où le bébé est capable de conduites de saisie, d'orientation, ou d'ajustement de la main sur les objets en fonction d'informations visuelles et tactiles, soit
autour de 6 mois
.
Au cours du
deuxième semestre de vie
, les actions sur les objets deviennent de plus en plus variées selon le type d'objets, leur nombre ou leur forme. Dès que les objets sont attrapés, les bébés les portent
à la bouche
; ils les porteront
devant les yeux
un peu plus tard
(Lew et Butterworth, 1997).
Selon
Arlette Stréri
(transfert intermodal) les nourrissons
sont capables de manipulation : dès le lendemain de leur
naissance
ils sont capables de
reconnaître visuellement la forme d'un objet
qu'ils ont préalablement exploré avec leur main droite sans le voir !